Aiptasie verte

Aiptasia mutabilis | (Gravenhorst, 1831)

N° 960

Méditerranée, Atlantique proche

Clé d'identification

Dans des fissures ou des trous en milieu rocheux
De 96 à 192 tentacules en forme de flamme
Tentacules souvent transparents avec des filaments blancs anastomosés à l'intérieur
Solitaire
Filaments gluants (aconties) éjectés en cas d'agression
Pores peu visibles sur la colonne quand elle est en extension

Noms

Autres noms communs français

Anémone trompette, anémone de verre, aiptasie bleue. Cette espèce méditerranéenne est très proche de Aiptasia couchii et ces deux anémones ont été longtemps confondues. Les noms communs, de ce fait, sont identiques.

Noms communs internationaux

Trumpet anemone, green aiptasia (GB), Anemone bruno (I), Ortiga blanca, anemona trompeta, aiptasia marrón (E), Grüne Aiptasie (D), Groene glasanemoon (NL), Anémona trombeta (P). Même remarque pour les noms communs internationaux.

Synonymes du nom scientifique actuel

Actinia biserialis Forbes, 1840
Cribina punctata Schmarda, 1852
Sagartia Penoti Jourdan, 1880
Aiptasia mutabilis Forme II, Schmidt, 1972

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique proche

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Cette espèce est endémique* de la Méditerranée.

Biotope

L'aiptasie verte vit fixée sur les rochers entre la surface et 30 m de profondeur, dans les crevasses et les trous des fonds rocheux.

Description

Le corps, ou la colonne, de cette anémone mesure environ 12 cm de haut pour un diamètre de 3 cm. La colonne est plus ou moins cylindrique. On la voit rarement car elle est souvent dans un trou ou une fissure. Ses pores (cinclides*), permettant l'éjection des aconties*, sont disposés en trois rangées, peu visibles même quand la colonne est en extension.
Les tentacules*, de 96 à 192, ont une forme caractéristique en flamme : élargis à leur base, ils se terminent de façon très pointue. Ils sont translucides et marbrés, globalement brunâtres, avec des dessins ou des nuances blancs, bleuâtres ou verdâtres. Ils sont répartis en 6 couronnes autour du disque buccal. Les tentacules internes sont plus longs que les tentacules externes. Ils ne se contractent que partiellement, par mouvements saccadés.

Espèces ressemblantes

Aiptasia couchii (Cocks, 1851) (= forme I Schmidt, 1972) : longtemps confondues, A. mutabilis et A. couchii peuvent être différenciées grâce à :

  • la taille : A. couchii est plus petite que A. mutabilis ;
  • la couleur : A. couchii est souvent brune, A. mutabilis plutôt verte ou blanchâtre ;
  • le nombre de tentacules : 48-96 pour A. couchii et 96-192 pour A. mutabilis ;
  • l'écologie : A. couchii peut être en groupe alors que A. mutabilis est solitaire ;
  • la répartition géographique : A. mutabilis est limitée à la Méditerranée ;
  • la profondeur : A. couchii entre 0 et 5 m de profondeur, jusqu'à 30 m pour A. mutabilis ;
  • le type de zooxanthelles symbiotes* : Symbiodinium pour A. couchii et Amphidinium pour A. mutabilis ;
  • le mode de reproduction asexuée : fission transversale pour A. couchii et fission longitudinale pour A. mutabilis ;
  • pour les spécialistes, il y a encore les mésentères*, le cnidome (la composition de l’ensemble des cellules urticantes) et des différences dans le gène mitochondrial 16S.

Exaiptasia diaphana est de forme tout à fait semblable bien que beaucoup plus petite (3 cm environ de diamètre total). Elle peut former des tapis dans les eaux peu profondes. Elle s'installe plus particulièrement dans les eaux polluées des ports et des lagunes.

Alimentation

Cette espèce est carnivore et se nourrit en capturant ses proies à l'aide de ses tentacules couverts de cellules urticantes.

Reproduction - Multiplication

La reproduction des aiptasies se produit selon deux modes :
- reproduction sexuée de mode ovipare* : les sexes sont séparés chez les Aiptasia. Pour Aiptasia mutabilis, la reproduction sexuée a lieu de juin à août. Les pontes sont rares. Les œufs tombent sur le fond. Une fois libérés, les jeunes ont déjà la forme de petites anémones.
- reproduction par division (multiplication végétative par fission longitudinale) : les aiptasies ont une excellente capacité à se multiplier à partir d'un individu scindé en deux.

Vie associée

Dans les eaux peu profondes, l'aiptasie verte héberge des algues symbiotiques*, les zooxanthelles* du genre Amphidinium. Ce sont elles qui participeraient à la coloration de l'animal.

Periclimenes amethysteus, la crevette améthyste nettoyeuse, s'abrite au milieu des tentacules de cette aiptasie.

Divers biologie

En cas d'agression, l'aiptasie verte peut expulser des aconties* par ses tentacules et les cinclides. Ce sont des filaments gluants et urticants, visibles à l'œil nu.

Informations complémentaires

Elle peut également se déplacer : elle détache son pied du support et rampe par contractions et allongements successifs.
Elle est crainte des aquariophiles car elle colonise rapidement les aquariums.
Les aiptasies, du fait de leur association avec des zooxanthelles, ont été utilisées pour essayer de comprendre le processus responsable du « coral bleaching », le blanchissement des coraux.

Origine des noms

Origine du nom français

Aiptasie : directement issu du nom scientifique,
verte : du fait des teintes qu'elle prend parfois.

Origine du nom scientifique

Aiptasia : signification inconnue (selon la faune de Perrier fasc IA). Selon Cailleux et Komorn (1981), il y a bien une racine grecque [Aipt-] = qui ne peut suivre, mais pourquoi ? Le nom de genre est dû à Gosse en 1858, qui, écrivant à propos de ce genre, fait une allusion au mot trompette.
mutabilis : du latin [mutabilis] = variable. La coloration de cette anémone de mer est effectivement très variable. Nom d’espèce donné par Johann Ludwig Christian Gravenhorst (1777-1857), zoologiste (entomologiste, herpétologiste).

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 100859

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Anthozoa Anthozoaires Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie).
Sous-classe Hexacorallia / Zoantharia Hexacoralliaires / Zoanthaires Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6.
Ordre Actiniaria Actiniaires Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles.
Sous-ordre Nynantheae Thenaria Nynanthées Thenaria
Famille Aiptasiidae Aiptasiidés Plusieurs couronnes de tentacules, de nombreux aconties*, six paires de mésentères* complets, colonne non segmentée.
Genre Aiptasia
Espèce mutabilis

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