Limace de grande taille
Palpes buccaux nettement plus grands que les rhinophores
Rhinophores annelés
Couleur orangée
Pointe des cérates orange vif
3 lignes dorsales blanches
Godive orange, godive de Banyuls
Orange Godiva (GB), Godiva arancia (I), Godiva anaranjada (E), Orangener Godiva (D)
Dondice banyulensis Portmann & Sandmeier, 1960
Godiva banyulensis (Portmann & Sandmeier, 1960)
Dondice nicolae Vicente, 1967
Remarque au sujet du nom scientifique :
Le véritable découvreur de cette espèce est Lucien Laubier. Il avait récolté l'animal en scaphandre lorsqu'il préparait sa thèse sur le coralligène des Albères.
Son nom (cité dans la publication d'origine) aurait dû être attaché à la découverte, mais jeune chercheur à cette époque, il avait encore la naïveté de croire qu'il n'avait pas à intervenir en tant que signataire dans cette description...
Méditerranée occidentale et Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]C'est une espèce qui a eu longtemps la réputation d'être endémique de Méditerranée, ayant été observée uniquement dans son bassin occidental. La godiva a d'abord longtemps été considérée comme endémique de la côte catalane. Il est exact qu'on la rencontrera surtout dans cette zone, mais elle a été décrite et observée jusqu'en Turquie. Ultérieurement, cette limace de mer a été observée sur la côte portugaise, aux Canaries (Lanzarote) ainsi que le long des côtes de Galice et du Pays basque espagnol. À quand une première observation en France ?
On la trouve sur les fonds rocheux entre 5 et 35 m de profondeur sur des colonies d'hydraires dont elle se nourrit.
C'est le plus grand éolidien de Méditerranée : il atteint 70 mm de longueur. Corps allongé translucide, plutôt épais, couvert d'excroissances (cérates) réparties de chaque côté en 5 ou 6 bouquets. Les longs cérates à l'apex rouge laissent entrevoir les glandes digestives de couleur orange. Queue effilée, dépourvue d'excroissances.
Les tentacules buccaux représentent plus de 2 fois la longueur des rhinophores. Fines lamelles annelées sur les rhinophores entièrement orange. Corps orange clair, un anneau orange vif juste au-dessous de la pointe des appendices.
3 lignes blanches très visibles sur la face dorsale. Celle du milieu du corps va du bout de la queue au bord antérieur de la tête où elle se divise et continue au bord antérieur des tentacules buccaux.
La godiva se nourrit de polypes d'hydraires ou de bryozoaires. Elle escalade les rameaux en enroulant son pied préhensile incurvé en forme de sillon autour de la branche.
Ses œufs sont blancs allongés et disposés de façon circulaire, en faisceau sur une branche d'hydraire.
Lorsqu'elle est agressée, la godiva dresse brutalement ses cérates comme les piquants d'un hérisson.
Godiva, en raison de l'origine d'un genre auquel l'espèce a été rattachée.
Nemesignis : ce nom de genre vient de l'union du nom grec Nemesis, qui évoque la déesse grecque et son rôle de justice compensatoire, avec le mot latin [ignis], c'est-à-dire le feu qui brûle et flamboie. Ce dernier point est lié à la couleur rouge ardent de l'espèce-type* du genre : Nemesignis banyulensis.
banyulensis : cette espèce a été décrite pour la première fois dans la région de Banyuls sur Mer.
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Anciens noms de genre :
Dondice : ce serait nom d'une entreprise de Sao Paulo (Brésil). Ernst Marcus (1893-1968), auteur de ce nom de genre et vivant au Brésil, a ainsi créé un grand nombre de noms de genres farfelus sans jamais les expliquer.
Godiva : rien à voir avec un godiveau. Ne pas y voir non plus une injonction d'aller plonger ("Go Dive...") ! Pour une fois, pour une fois… ce n'est pas une racine grecque ou latine qui a servi à nommer cette petite limace, mais un nom propre : celui de Lady Godiva.
Voici l'histoire ou plutôt la légende :
Lady Godiva était l'épouse d'un certain Leofric, comte de Coventry, peu après l'an 1000. Rêvant de passer à la postérité par ses constructions d'abbayes et autres grands travaux, Leofric ne cessait d'inventer de nouvelles taxes sur tout et n'importe quoi, y compris sur le fumier. Les paysans excédés demandèrent à son épouse d'intercéder pour eux.
Lady Godiva, jeune et belle, et aussi bonne que belle, alla supplier son mari mais sans succès. A bout d'argument, Lady Godiva menaça de lui faire honte devant tout le village, mais le vilain sire se contenta de ricaner. En quoi il eut tort car la belle ne se dégonfla pas.
Elle traversa donc la place de Coventry un jour de marché, en plein midi (c'était au mois d'août) montée sur un superbe cheval blanc immaculé, et simplement vêtue de sa seule chevelure qu'elle avait rousse et fort longue.
(Suite à quoi Leofric, dit-on, accepta de supprimer toutes les taxes, excepté celles sur les chevaux).
C'est certainement cette image de la belle rousse que le créateur du genre (Macnae) avait à l'esprit, lorsqu'il lui a donné son nom.
Numéro d'entrée WoRMS : 1528383
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Myrrhinidae | Myrrhinidés | |
Genre | Nemesignis | ||
Espèce | banyulensis |
Lignes blanches
On pourra remarquer sur cette photo les rhinophores annelés, les palpes buccaux démesurés, ainsi que ces lignes blanches parcourant le corps à partir de chaque extrémité caractéristique de l'animal. Il faut parfois savoir parcourir du chemin entre 2 repas, la dondice n'y rechigne pas, elle est ici en déplacement.
Rosas, Costa Brava, Espagne, 21 m
05/2005
Tentacules labiaux et rhinophores
Les tentacules labiaux représentent plus de 2 fois la longueur des rhinophores. Fines lamelles annelées sur les rhinophores entièrement orange. La demoiselle posait de face sur son bouquet d'hydraires, son repas habituel. On peut la rencontrer à faible profondeur tout comme les Cratena.
Rosas, Costa brava, Espagne, 15 m
05/2004
Boule de feu
La godive orange fera toujours penser à une boule de feu, quoiqu'il en existe des individus beaucoup plus pâles.
Cassis (13), 28 m
05/2006
Cérates en bouquets
Il fallait plonger à Cassis pour rencontrer la godive par forte houle et courant. Mais cette bête s'accroche et c'est une des limaces les plus réactives que je connaisse. On remarquera son corps très allongé et effilé, ses cérates implantés par bouquets.
Cassis (13), 28 m
05/2007
De face à Palavas
La godiva orange est également observée du côté de Palavas (Hérault) et essentiellement sur le site du Coulombray, plateau situé à 20 de profondeur
Site le Coulombray, Palavas (34), 20 m
14/10/2017
banyulensis = Banyuls !
Les tentacules buccaux représentent plus de 2 fois la longueur des rhinophores.
Les rhinophores présentent de fines lamelles annelées et sont entièrement orange.
Banyuls (66), 20 m
06/2008
Individus aux cérates pâles
Cet individu montre des cérates plus pâles que généralement. Cela dépend très probablement de l'alimentation de l'animal.
Cap de Nice (06), 12 m
11/09/2005
Cérates dorsaux dressés
A l'approche du photographe, cet individu qui se nourrissait a redressé ses cérates dorsaux.
Rosas, Espagne, 20 m
10/07/2007
Accouplement
Accouplement en tête-bêche de deux godives.
L'estartit (Espagne), 12 m
29/04/2011
Ponte
La ponte de la godive orange est un écheveau blanc, enroulé généralement sur une branche d'hydraires.
Grande Baie, rade de Villefanche-sur-mer (06), 15 m
17/12/2006
Côtes atlantiques
Cet individu photographié sur les côtes du Pays basque espagnol est le premier témoignage de la présence de cette limace de mer sur les côtes atlantiques qui nous soit parvenu.
Dondice banyulensis a été signalé également sur les côtes du Pays basque français ; qui nous fera parvenir la première photo ?
Pekachilla, San Sebastian (Espagne), env. 10m
19/08/2020
Dans les Bouches-du-Rhône
Sur un tombant au large de Marseille
Tombant de Planier, Marseille (13), 18 m
22/05/2010
Dans le Var
Autour de l'île de Porquerolles
Sec du Langoustier, Porquerolles (Var), 25 m
16/05/2006
Dans les Alpes-Maritimes
Sur les tombants azuréens : corrida dans le coralligène !
Crau de Nao, Rade de Villefranche-sur-mer (06), 17 m
08/01/2005
Vers Monaco
Pratiquement à la limite orientale des côtes françaises. Un peu plus loin, c'est l'Italie.
On distingue bien sur ce cliché les 3 lignes blanches de la face dorsale.
Entre Monaco et le cap Martin, 35 m
16/05/2004
Lady Godiva
Lady Godiva épouse de Leofric III (968-1057) Comte de Coventry, pour obliger son époux à supprimer les taxes excessives se promena nue, à cheval un jour de marché juste couverte par sa longue chevelure rousse.
John Maler Collier [Domaine public], via Wikimedia Commons
N/A
Reproduction de documents anciens
N/A
VIDEO : Nutrition de la godiva orange
Une godiva orange se déplace vers un petit hydraire qu'elle se met à brouter devant nous.
Coulombray, Palavas (34), 21 m
23/07/2018
Rédacteur principal : Laurence GAUTIER
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Bruno HEISSAT
Responsable historique : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Vincent MARAN
La page de Dondice banyulensis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN