Corps allongé et mince de 8 à 15 mm de longueur avec un pied étroit
Deux taches violettes de chaque côté de la tête, en dessous des rhinophores
Rhinophores annelés se terminant par une bande jaunâtre
Quatre groupes de cérates : en deux rangées pour les trois premiers et une seule rangée pour le dernier
Cérates blancs translucides laissant voir une glande digestive jaunâtre à orangée
Nanuca trainitoi (Furfaro et Mariottini, 2020)
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Dondice trainitoi se rencontre en Méditerranée. Cette espèce a été observée en Italie, Sicile, Espagne (côte Catalane), Crête, France, Malte, Israël...
L'espèce peut être trouvée entre la surface et 50 m. La majeure partie des observations a eu lieu autour de 30 m. Dondice trainitoi évolue sur ou à proximité de ses proies préférées : Obelia bidentata ou Eudendrium glomeratum. Ces hydrozoaires constituent sa nourriture.
Le corps, allongé et mince, est blanc translucide et peut mesurer de 8 à 15 mm. L'extrémité antérieure du pied* porte deux courts tentacules* prépodiaux. La bouche s'ouvre entre deux tentacules labiaux (ou oraux) longs et effilés. Le pied étroit est bordé d'une fine bande bleu clair. Une bande bleu clair plus épaisse part de l'extrémité de la queue, se prolonge le long du dos puis, arrivée à la tête, se sépare en deux lignes atteignant la moitié des tentacules labiaux.
Les mâchoires visibles de face et de profil sont recouvertes d'un pigment noir. Cela les rend visibles sous forme de taches violettes à travers l'épithélium*. La tête diaphane laisse apparaître deux yeux foncés à la base des rhinophores*.
Les rhinophores sont annelés avec 10 anneaux bien définis en forme de soucoupe. Une bande jaunâtre occupe leur partie supérieure. La partie basale et la pointe cylindrique des rhinophores sont lisses. Les tentacules labiaux sont plus longs que les rhinophores. Ils sont cylindriques, minces et se terminent par une partie effilée jaunâtre alors qu'ils sont bleuâtres en partie basale.
Les cérates* sont portés par la partie dorsale. De l'avant vers l'arrière, on compte 3 groupes de cérates organisés en 2 rangées et un dernier groupe en une seule rangée. Le premier groupe, situé en arrière de la tête et au devant du cœur, possède 22 cérates et les 2 groupes médians suivants possèdent respectivement 16 et 14 cérates. Le groupe postérieur n'est composé que d'une rangée de 5 cérates. Les cérates sont de couleur crème et laissent voir par transparence une glande digestive d'abord jaunâtre dans la partie basale puis devenant orange dans la partie apicale*. L'extrémité apicale de chaque cérate porte un anneau jaune plus large dans la partie antérieure que dans la partie postérieure.
Il faut noter qu'il existe des individus qui se distinguent de l'holotype* par quelques variations morphologiques : les rhinophores peuvent compter de 10 à 12, et exceptionnellement de 6 à 17 annelures. Le nombre de cérates par groupe peut également varier avec, de l'avant vers l'arrière, 24, 18, 18 et 6 cérates.
Les juvéniles de Dondice trainitoi peuvent être confondus avec ceux de la godiva orange, ou godive de Banyuls (Nemesignis banyulensis). En effet, les jeunes godivas orange peuvent avoir une tache violette devant la tête ou sur les côtés, visible par transparence. Cependant, cela n'est pas aussi marqué et bien dessiné que pour D. trainitoi. La godiva orange adulte est plus grande (elle peut atteindre 70 mm) que D. trainitoi, ses cérates sont d'une couleur orange soutenue, et surtout elle ne possède plus les taches foncées à l'avant caractéristiques des mâchoires de D. trainitoi.
La confusion peut également être possible avec la faceline voisine (Facelina vicina), surtout chez les individus juvéniles. Cependant, la densité de cérates est supérieure chez la faceline voisine chez qui ils recouvrent également la queue. De plus, la faceline voisine ne possède pas non plus les taches violettes des mâchoires de D. Trainitoi.
La présence du pigment noir recouvrant les mâchoires et formant deux taches violettes visibles dans la zone céphalique est la caractéristique morphologique la plus évidente qui distingue D. trainitoi des autres espèces ressemblantes.
Dondice occidentalis partage cette caractéristique très typique mais n'est présente qu'en Atlantique Ouest (dont Caraïbes).
Dondice trainitoi se nourrit des hydrozoaires Obelia bidentata ou Eudendrium glomeratum. Elle semble avoir une préférence pour Obelia.
Dondice trainitoi est hermaphrodite* comme tous les éolidiens*. La papille* génitale située du côté droit du corps, entre le premier et le deuxième groupe de cérates, oblige les accouplements tête-bêche. Les œufs sont rassemblés en un long ruban blanc crème torsadé et un peu lâche, enroulé autour des hydraires dont D. trainitoi se nourrit.
La radula*, sorte de langue râpeuse, comporte une seule rangée de dents. La formule radulaire* est de 8-12x (0,1,0).
Il semble que Dondice trainitoi puisse autotomiser* ses cérates pour distraire d'éventuels prédateurs.
Dondice trainitoi n'a été complètement caractérisée que très récemment et il est probable que son abondance ait été sous-estimée à cause de la confusion avec Nemesignis banuylensis, plus commune et largement répartie en Méditerranée.
Dondice de Trainito : francisation du nom scientifique (suggestion DORIS)
Dondice : serait le nom d'une entreprise de Sao Paulo (Brésil). Ernst Marcus (1893-1968), auteur de ce nom de genre et vivant au Brésil à cette époque, a ainsi créé un grand nombre de noms de genres et d'espèces farfelus, sans jamais les expliquer.
trainitoi : le nom d'espèce a été donné en l'honneur d'Egidio Trainito par les auteurs de la première publication traitant de cet organisme. Egidio Trainito (1947- ) est un expert italien de la biologie des nudibranches et de la biodiversité marine de Méditerranée. C'est un photographe sous-marin reconnu en plus d'être un bon ami des auteurs de la publication en question.
Numéro d'entrée WoRMS : 1419073
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Famille | Myrrhinidae | Myrrhinidés | |
Genre | Dondice | ||
Espèce | trainitoi |
En plein repas sur un hydraire
Rhinophores annelés avec l'œil foncé visible après la partie basale lisse, longs tentacules labiaux, glande digestive jaunâtre visible en transparence dans les cérates couleur crème et, caractéristique typique, tache violette visible à travers l'épithélium diaphane de la tête. Voilà de quoi reconnaître la dondice de Trainito.
Cap de Creus, Espagne, Méditerranée, 20 m
25/08/2023
Premières observations en France
Cette espèce décrite seulement en 2020 a finalement été observée en France pour la première fois en 2024. Les rhinophores annelés et les tentacules labiaux bleuâtres en partie basale et jaunâtres en partie terminale vont orienter l'identification de cet individu. Encore une fois, la confirmation vient de la tache violette au niveau de la tête due au pigment qui recouvre les mâchoires.
Carro (13), Méditerranée, 50 cm
02/07/2024
Très petit individu
La taille des doigts donne l'échelle. Chez les juvéniles, la confusion sera possible avec la godiva orange ou même la faceline voisine. Il faudra alors chercher dans les détails pour certifier l'identification.
Carro (13), 50 cm
02/07/2024
Confusion possible avec la godiva orange (Nemesignis banyulensis)
La caractéristique typique de Dondice trainitoi, la tache violette visible en transparence sur les mâchoires, est également présente chez les juvéniles de la godiva orange même si elle moins marquée. Il faudra chercher d'autres détails pour les distinguer : organisation des cérates, tendance roussâtres chez la godiva, …
Frontignan (34), 12 m
18/02/2024
En route vers un hydraire
Cet individu ne se trouve pas sur un des hydraires dont il fera son repas. On retrouve les traits essentiels à son identification : rhinophores annelés, iridescences bleuâtres, cérates se terminant par un anneau jaune plus large dans la partie antérieure que dans la partie postérieure. Et toujours la tache violette sur la tête qui sera discriminante.
Massa d'Or, Colera, Espagne, 15 m
25/08/2023
Rédacteur principal : Jacques COVES
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Pascal GIRARD
Furfaro G., Mariottini P., 2020, A new Dondice Marcus Er. 1958 (Gastropoda: Nudibranchia) from the Mediterranean sea reveals interesting insights into the phylogenbetic history of a group of Facelinidae taxa, Zootaxa, 4731, 1-22.
Furfaro G., Solca M., Vitale F., Piraino S., 2024, Ecology and distribution of the Mediterranean Dondice trainitoi Furfaro and Mariottini, 2020 (Mollusca: Nudibranchia), Journal of Natural History, 58, 1669-1684.