Faceline voisine

Facelina vicina | (Bergh, 1882)

N° 5149

Méditerranée

Clé d'identification

Large pied souvent dissimulé par de longs cérates dorsaux recouvrant également la queue
Cérates possédant une marque blanche presque à leur extrémité
Tentacules buccaux très longs avec des marques blanches
Rhinophores annelés avec des marques blanches

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Acanthopsole vicina Bergh, 1882

Distribution géographique

Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Cette espèce vit en Méditerranée.
Elle a longtemps été confondue avec Facelina bostoniensis. Mais une publication de février 2020 de Leila Carmona tend à montrer, sur des bases génétiques, que tous les individus de Méditerranée ayant été identifiés comme Facelina bostoniensis seraient en réalité des Facelina vicina. Ainsi Facelina bostoniensis ne serait présente que sur les côtes atlantiques.

Biotope

Facelina vicina affectionne les fonds sablo-rocheux à rocheux avec sédiments.

Description

Ce nudibranche peut atteindre une longueur de 5,5 cm, ce qui est une belle taille pour un éolidien*. Le pied*, large, est souvent dissimulé par de longs cérates* dorsaux qui recouvrent également souvent la queue, partie terminale du pied. Les cérates peuvent atteindre la moitié de la longueur du corps, donnant un allure assez large à l'animal. Comme souvent chez les éolidiens, les diverticules de la glande digestive, bruns ou roses, sont visibles par transparence dans ces cérates. Ceux-ci possèdent une tache blanche subterminale.
Les tentacules* buccaux sont très longs. Les rhinophores* sont annelés. Ces deux séries d'appendices possèdent des marques blanches bien visibles. Sur la tête et sur la queue se trouvent également des marques blanches. Le tégument* est translucide et laisse voir certaines structures sous-jacentes, comme l'œsophage, rouge, situé entre la base des rhinophores.
Autour de la bouche, on peut remarquer une teinte rose, et parfois sur la tête un peu d'iridescence* bleue. Quelques marques blanches peuvent ponctuer le corps. Des tentacules pédieux* existent, mais ne sont pas toujours bien visibles.

Espèces ressemblantes

  • Facelina bostoniensis : seules des études génétiques permettraient de distinguer les deux espèces ! A ce jour, la répartition géographique de ces deux espèces est assez stricte : F. vicina vit en Méditerranée alors que F. bostoniensis vit sur les deux façades de l'Atlantique.
  • Facelina auriculata : mais celle-ci est moins large que Facelina vicina. Elle possède des cérates moins longs qui laissent toujours sa queue apparente et davantage d'iridescences* bleutées. La première rangée de cérates est bien séparée des rangées suivantes.

Alimentation

Le régime alimentaire de Facelina vicina n'est pas connu. Comme les autres espèces du genre se nourrissent d'hydraires, F. vicina devrait également s'en nourrir. Toutefois à Thau (34), elle a été photographiée se nourrissant d'une actinie, Anemonia viridis probablement.

Reproduction - Multiplication

Les nudibranches sont hermaphrodites*, les individus s'échangeant simultanément leurs gamètes* pendant un accouplement croisé. La ponte aurait lieu début juillet. Elle serait déposée sous la forme d'un cordon spiralé "à la grecque", ce qui est fréquent chez les éolidiens, par exemple, sur la base des hydraires consommés.

Divers biologie

Un des moyens de défense les plus utilisés par les nudibranches, notamment les éolidiens*, est la récupération des cnidocystes* utilisés par leurs proies spécifiques et le recyclage de ces armes à leur propre profit.

Deux traits caractéristiques des éolidiens sont :
  • la présence de cérates* (les appendices dorsaux) ainsi que l'absence du panache branchial visible ou présent dans d'autres sous-ordres. En effet, la respiration des éolidiens se fait non pas au travers de branchies mais directement au travers de la membrane des cérates. On parle de respiration cutanée.
  • les rhinophores*, organes sensoriels chimiosensibles des nudibranches. C'est entre autre grâce à eux que l'animal perçoit son environnement, reconnaît les signaux de ses congénères ou ses proies. Ces rhinophores sont également utiles à l'orientation car sensibles aux paramètres physiques, comme le sens des courants, la luminosité, la température, etc.

Les tentacules* buccaux sont, eux, plus précisément destinés à un rapport de contact avec l'environnement.

La radula*, pièce physique primordiale dans la nutrition de la plupart des mollusques gastéropodes, est une sorte de langue râpeuse, située dans le larynx et constituée de nombreux denticules acérés. La forme de la radula, des denticules, leur agencement, sont des éléments spécifiques d'une espèce donnée et ils permettent l'identification de cette espèce. Leur observation exige néanmoins du matériel optique de laboratoire.

Origine des noms

Origine du nom français

Faceline voisine : francisation du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Facelina : vient du latin et désigne un aspect avec des lignes. Ce terme a autrefois désigné les fagots dans lesquels Oreste aurait amené la statue de Diane de Scythie en Italie. Facelina est le surnom de Diane en Sicile.
L'adverbe latin [facete] concerne par ailleurs quelque chose d'élégant, de fin.

vicina : féminin du latin [vicinus] = voisin, analogue, comparable, en raison de sa très grande ressemblance avec d'autres facelines comme Facelina auriculata et Facelina bostoniensis.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 139917

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Sous-ordre Cladobranchia Cladobranches
Famille Facelinidae Facelinidés Eolidiens au corps grêle, aux cérates groupés en faisceaux, sans pédoncule. En général tentacules pédieux, rhinophores à lamelles ou annelés.
Genre Facelina
Espèce vicina

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