Corps ovale, massif et robuste
Tête massive et yeux proéminents
Taches claires rayonnant autour de l'œil
Une seule nageoire dorsale
Queue arrondie à bordure blanche
Parties postérieures des nageoires dorsale et anale sombres
Mérou noir, mérou de Méditerranée, mérou brun de Méditerranée, mérou des provençaux, serran géant, mérou sombre
Dusky grouper (GB), Cernia, cernia gigante (I), Mero nebuloso, mero, xerna (E), Zackenbarsh, Grosser Sägebarsch (D), Mero, garoupa preta (P)
Epinephelus guaza (Linnaeus, 1758), voir “Origine du nom scientifique" pour cette ancienne dénomination.
Seranus gigas (Brünnich, 1768)
Epinephelus gigas (Brünnich, 1768)
Serranus marginatus Lowe, 1834
Dernièrement le nom Mycteroperca marginatus (Lowe, 1834) a été proposé suite à des études de biologie moléculaire (Craig et Hasting, 2007) qui indiquent que le genre Epinephelus doit être complétement reconsidéré avec E. marginatus proche du genre Mycteroperca Gill. Ces auteurs recommandent donc que Epinephelus marginatus (Lowe, 1834) devienne Mycteroperca marginatus (Lowe, 1834). Ce changement est pour le moment critiqué et des travaux complémentaires sur le sujet restent nécessaires pour le valider.
Méditerranée et Atlantique Est, océan Indien
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Indo-PacifiqueMéditerranée et Atlantique Est depuis la Bretagne sud jusqu'à l'Afrique du Sud et dans l'Atlantique Ouest (Brésil et Bermudes), mais il n'est pas certain qu'il s'agisse de la même espèce pour l'Atlantique Ouest. Notons qu'il est très rare au nord du golfe de Gascogne.
E. marginatus a été signalé à La Réunion et dans le sud de Madagascar.
Caractérisé par sa grande sédentarité pendant la période estivale ou dans les espaces protégés, le mérou brun est présent sur des fonds rocheux accidentés avec des cavités ou des grottes pour s'abriter, même si on le trouve également sur les fonds sableux autour des posidonies et des zostères. Il n'aime pas les endroits trop perturbés.
Il est trouvé de 5 à 100 m de fond au moins. Les juvéniles fréquentent des biotopes plutôt de type éboulis, ne dépassant guère les 15 m de profondeur, ils sont alors très cryptiques* et donc difficilement observables. Adulte, il préfèrera les zones de tombant, de coralligène* ou les fonds rocheux accidentés plus profonds même s'il aura toujours tendance à rester au dessus de la thermocline*. Ces différences de biotopes entre stade juvénile et stade adulte empêchent en théorie les rencontres entre adultes et juvéniles.
La fidélité aux sites est grande pour les vieux mâles et généralement faible pour les jeunes femelles, même si cela va être très variable selon les sites et la taille de la population de mérou.
Si l'été il semble clair que le mérou brun soit très sédentaire et reste au-dessus de la thermocline, le comportement hivernal est beaucoup plus variable et va dépendre surtout de la topographie de la zone et de la taille de la population.
Il a été montré qu'en Sicile à l'approche de l'hiver, les mérous bruns avaient tendance à descendre vers des zones de 30 m et plus, alors que ces mêmes poissons sont trouvés sur des zones moins profondes lors de la période estivale (Lembo et al., 1998). En revanche, une étude récente menée dans la réserve marine de Cerbères-Banyuls montre plutôt une très grande sédentarité de tous les individus quelle que soit la saison. Lorsque la température baisse, le poisson aura seulement tendance à rester caché dans son gîte (Astruch et al., 2006).
Le mérou brun est un des plus gros poissons que rencontrera le plongeur sur nos côtes méridionales françaises. C'est aussi le plus sympathique et le plus emblématique des poissons de Méditerranée. C'est un poisson de grande taille au corps ovale, massif et robuste (sa longueur fait moins de 4 fois sa hauteur). Sa taille commune dans nos eaux françaises va de 40 à 80 cm (les individus de 100 cm sont assez courants dans les zones de protection renforcée, la taille maximale étant d'environ 140 cm).
Il possède une tête massive aux yeux proéminents et, comme d'autres mérous proches, 3 épines operculaires bien marquées. Son ouverture buccale est très large, la mâchoire inférieure est proéminente et des taches claires rayonnant autour de l'œil (larmes et « Y » permettant l'identification de chaque individu).
La nageoire dorsale unique est caractérisée par 11 épines suivies vers l'arrière de 13 à 16 rayons mous. La nageoire anale est armée de trois épines qui sont clairement visibles. La queue, (nageoire caudale) large et arrondie finit par une bordure blanche distincte (également présente sur les autres nageoires). Elle est plus foncée, comme toutes les autres nageoires, que le corps.
Il possède de petites écailles se recouvrant largement et incluses dans une peau épaisse. Les nageoires pectorales arrondies et de belle taille sont surmontées d'un repli cutané écailleux.
La coloration est brunâtre parfois gris foncé à gris clair, voire rougeâtre avec des taches claires irrégulières en « nuages » et formant parfois des bandes claires verticales et diffuses. Les grands individus (vieux mâles) sont brun uniforme. La variabilité des livrées est importante.
Le long des côtes françaises, vous pourrez rencontrer, outre Epinephelus marginatus :
Polyprion americanus, cernier commun ou mérou des basques, toute la Méditerranée (rare), Atlantique Est (rare au-delà du golfe de Gascogne) et Ouest (plus nordique), de grande taille (80 cm, maximum 200 cm), tête massive à profil supérieur légèrement concave, forte crête osseuse horizontale en haut de l'opercule, mandibules très proéminentes.
Epinephelus caninus, mérou gris, très rarement observé à faible profondeur et seulement des jeunes individus, taille maximale supérieure à 150 cm, canines plus développées que chez les autres espèces d'Epinephelus, caudale tronquée, coloration sombre et uniforme sans marque distinctive, 2 lignes obliques plus sombres de l'œil à l'opercule. Fonds de roche avec sable ou vase.
Mycteroperca rubra, mérou royal, badèche rouge, toute la Méditerranée, Atlantique central Est et Ouest, très rare sur nos côtes. Plus petit (20 à 40 cm, maximum 80 cm), caudale tronquée, dos brun rougeâtre foncé et flancs plus clairs avec des lignes foncées ondulées, solitaire, fonds sableux et rocheux.
Epinephelus costae, mérou badèche, Méditerranée mais exceptionnel sur la côte provençale et catalane, grande taille (30 à 70 cm, maximum 100/140 cm), corps assez allongé, caudale tronquée ou à bord concave chez les adultes, brun jaunâtre à brun sépia avec une série de lignes longitudinales plus foncées sur le corps et 2 lignes sombres, obliques, sur l'opercule (jeunes).
Epinephelus aeneus, mérou blanc, exceptionnel sur les côtes françaises, plus fréquent dans le sud de la Méditerranée, supposé présent sur la façade Atlantique jusqu'aux îles Britanniques.
Le mérou brun se nourrit principalement de céphalopodes (seiches, poulpes, calmars), de crustacés et de poissons. Prédateur en fin de chaîne alimentaire, il joue le rôle de régulateur sur l'état sanitaire des populations (ce n'est pas le seul à jouer ce rôle, surtout qu'il est assez rare encore). Il chasse à l'affût attendant qu'une proie passe à sa portée.
Le régime alimentaire de E. marginatus évolue avec sa taille. Les petits mérous consomment d'abord de petits crustacés (isopodes, amphipodes, crevettes), puis surtout des crabes. Entre 20 et 60 cm, ils se nourrissent à parts égales de crabes et de poissons, les mollusques n'apparaissant que dans le régime des individus de plus de 30 cm. Les plus gros mérous (> 60 cm) capturent préférentiellement des mollusques céphalopodes puis des poissons.
Espèce hermaphrodite* protogyne* (il change de sexe, d'abord femelle puis mâle), devient une femelle capable de se reproduire vers l'âge de 4 ou 5 ans (40-50 cm environ). Entre 10 et 14 ans (60-70 cm), il se produit un changement de sexe. Celui-ci peut se produire plus tôt ou plus tard selon les individus, mais généralement, après 15 ans (80-90 cm) la majorité des individus sont devenus des mâles. Le mérou finit ainsi sa vie sous la forme d'un mâle, capable de se reproduire encore longtemps. Les plus grands individus peuvent atteindre les 50 ans.
En époque de frai, de juillet jusqu'en septembre, les mérous matures sexuellement se regroupent (quelques dizaines voire centaines d'individus) dans les zones rocheuses entre 15 et 30 m de profondeur. Et c'est en général vers le mois d'août à la tombée de la nuit que les mérous « se décident à se reproduire ». Les parades nuptiales et l'émission des gamètes* ne durent que quelques jours.
Le premier temps est celui de l'approche : le mâle parade incliné sur le côté, placé au dessus de la femelle. Puis la femelle commence une remontée, le couple entame une lente spirale vers le haut, le mâle poursuivant sa parade. Cette phase se reproduit après une descente. Enfin sur la montée finale sur quelques mètres en accélération brutale gamètes mâles et femelles sont libérés en pleine eau, et pour finir, mâle et femelle retournent à leurs occupations.
La fécondation a lieu en pleine eau et les œufs sont pélagiques*. L'éclosion se produit une quarantaine d'heures après la fécondation, les larves* commencent à se nourrir au troisième jour.
Après un séjour pélagique d'environ un mois, la larve est devenue « compétente » : elle va descendre sur le fond, se colorer et prendre la forme d'un minuscule mérou qui va entamer sa vie benthique* dans un fond rocheux proche de la surface et offrant de petites cavités ; on appelle cette étape le recrutement*. Au printemps suivant le jeune mérou mesure 5 à 6 cm, il grandit vite quand l'eau se réchauffe et atteint une taille moyenne (longueur totale) de 13 cm à un an.
La peau des mérous est fréquemment parasitées par des anilocres ou des copépodes (Caligus sp.)
C'est une espèce patrimoniale, indicatrice de la qualité du milieu, et surtout un signe que la chaîne alimentaire qui le précède est en bonne santé, lui étant le prédateur de plus haut niveau.
La sédentarisation des populations de mérous bruns est liée à la qualité des sites qui offrent des ressources convenables en nourriture et en abris aux grands mâles, que ces sites soient des aires marines protégées (Port-Cros, Lavezzi, Scandola, Banyuls, etc) ou non (La Ciotat, Embiez, Carry Four à Chaux, etc.).
Pour approcher en plongée ce poisson prudent mais curieux, il ne faut pas se précipiter sur lui et s'il disparaît, attendez-vous à le retrouver…dans votre dos !
Le mérou brun est occasionnellement présent chez les poissonniers en France suite à la prise au filet qui n'est pas interdite. Il est régulièrement proposé à la vente en Israël, Turquie, Chypre, Grèce et au Maroc. Sa valeur commerciale élevée favorise le braconnage sur nos côtes.
Le GEM et ses observations depuis 20 ans :
Le GEM (Groupe d'Etude du Mérou) a été créé en 1986. Il comporte des scientifiques, des gestionnaires d'espaces protégés et des licenciés de la FFESSM. Voici, résumé, l'historique et les actions du GEM.
Le mérou au fil de l'année dans son milieu naturel :
Au départ on est parti sur des questions très simples à résoudre. Par exemple, que font les mérous l'hiver ? Il est vrai que si on veut connaître un animal, il faut au moins savoir ce qu'il fait au long de l'année. On ignorait leur comportement car on ne les voyait plus guère. En fin de compte ils restent sur place, ne migrent pas (c'était une hypothèse) et restent tranquilles au fond d'un trou, ils chassent juste au lever ou au coucher du soleil, période de pénombre qui leur permet de rester camouflés et de surprendre leurs proies.
Le marquage des mérous a permis de constater qu'ils étaient fidèles à leur site.
Comment les reconnaître ?
Autre problème qui se posait, comment les identifier ? Là aussi, c'est par l'observation in situ que la réponse est arrivée, une tache autour de l'œil du mérou (une larme et un Y) ne change pas au cours de leur vie, c'est une marque d'identité telles nos empreintes digitales. Leur patron de robe ne change pas du tout au cours de leur vie, il peut s'éclaircir, mais même au moment de changement de sexe, il demeure identique. Seuls les gros mâles dominants peuvent avoir une tache argentée sur le dos.
Le coup de chance du début des années 90 :
Dans les années 80, on ne voyait plus de mérous en dehors des zones protégées (et encore seulement des adultes), différentes raisons expliquaient cela: prélèvements trop importants, pollution, dégradation des conditions de milieu. Depuis les années 90, on constate le retour de jeunes mérous. Capture de «Maurice» (mérou juvénile) aux Embiez en 92 (il faisait 2,5 cm, si, si).
On explique ce retour par la conjonction de 3 faits. Le léger réchauffement de l'eau, les mesures de protection et le sex-ratio à nouveau favorable à la reproduction.
Le réchauffement. Il permet et favorise la survie et le développement des larves.
Les mesures de protection. Le premier moratoire en 93 a été reconduit en 97 et en 2002.
Le sex-ratio favorable. Il faut un mâle dominant avec un harem d'au moins 10 femelles, pour que notre Don Juan soit stimulé sexuellement.
Un seul de ces trois facteurs n'aurait jamais permis que les mérous se réinstallent sur nos côtes, c'est vraiment la conjonction des trois, par hasard, qui leur a permis de survivre et fait important aujourd'hui de s'y reproduire.
Le comptage des mérous à Port-Cros :
Répétée tous les 3 ans, une opération de comptage des mérous à Port-Cros menée par le GEM en partenariat avec le Parc national, permet de faire un bilan quantitatif et qualitatif de cette espèce-phare et d'étudier ainsi l'évolution de sa population dans les eaux de Port-Cros. Voici le bilan du suivi sur 20 ans :
1993 : 86 individus
1996 : 160 individus (+ 86%)
1999 : 299 individus (+ 87%)
2002 : 410 individus (+ 37%)
2005 : 473 individus (+ 15%)
2008 : 565 individus (+ 19%) dont 267 à La Gabinière
2011 : 727 individus (+ 29%) dont 268 à La Gabinière
Le mérou brun est-il sauvé sur nos côtes françaises ? C'est la grande question, voici les données actuelles du problème :
- Il devient mâle à partir de 15 ans, ne devient dominant qu'à partir de 25-30 ans, il faut donc au moins attendre un renouvellement complet pour affirmer que l'espèce est sauvée.
- De plus on suppose que les anciens grands mâles sont des reproducteurs peu performants (ils ont perdu l'habitude). La nouvelle génération de mâles sera probablement plus efficace.
- Malheureusement les jeunes mérous vivent entre 10 m et la surface pendant plusieurs années, ils sont là très vulnérables aux prédations humaines car souvent confondus avec des serrans.
- Il y a des difficultés d'ordre législatif avec ce moratoire. Il apparaît trop complexe d'en faire une espèce protégée de tous types de prélèvements (la pêche au filet reste autorisée), et surtout d'harmoniser la règle à une échelle plus vaste, car pour l'heure l'espèce est protégée en France, mais la capture est autorisée dans d'autres pays méditerranéens (Espagne, pays du Maghreb).
- L'argument de certains chasseurs sous-marins est qu'il va y avoir trop de mérous et qu'ils vont détruire le stock des espèces consommées. Ceci paraît impossible, car jamais un prédateur ne s'est privé de ses ressources, il y a autorégulation.
Découvrez le site du GEM
[Ce chapitre a été écrit en particulier à partir d'une présentation faite à La Ciotat en 2002 par Patrice Francour (GEM) sur l'état des connaissances du mérou brun sur nos côtes, et dans le cadre d'un stage sous la responsabilité de Jean-Pierre Castillo (Commission régionale de Biologie Rhône-Alpes-Bourgogne-Auvergne).]
Epinephelus marginatus est classé EN ("En Danger") sur la liste rouge mondiale de l'UICN.
Il est inscrit à l'Annexe II de la Convention de Barcelone (Protocole relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée). Il est aussi inscrit dans l'Annexe II de la Convention de Berne (Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe).
Sur les côtes françaises, des moratoires reconductibles tous les 5 ans lui ont été salutaires. La première décision le protégeant contre la chasse sous-marine sur le littoral Corse date de 1980 et a été reconduite ensuite. Sur le continent l'interdiction de la chasse sous-marine du mérou date du le 2 avril 1993 (arrêté du Préfet de la Région), elle a été reconduite à plusieurs reprises.
L'arrêté du 30 décembre 2002 pris par le préfet de la région Provence Alpes Côte d'Azur (arrêté n° 2002/1113), précisait ceci :
" La pêche à l'hameçon et la chasse sous-marine du mérou brun - Epinephelus marginatus - sont interdites sur l'ensemble du littoral français de la Méditerranée continentale du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2007." Il a été prolongé de 6 ans, jusqu'au 31 décembre 2013, par l'arrêté du 17 décembre 2007 (n° 2007/1140).
Les arrêtés les plus récents mettant en place les nouveaux régimes de préservation des mérous et du corb ont été signés le 24 décembre 2013 par le DIRM Méditerranée, par délégation du préfet de Corse et du préfet de la région PACA prolongeant ce moratoire de 10 ans pour le mérou.
Mérou : le mot vient de l’espagnol [mero], d’origine obscure, qui signifie « vieille de mer, mérou ». On trouve le mot espagnol francisé en 1752 dans la quatrième édition du Traité de l'orthographe franc̜oise, en forme de dictionnaire (Tome 2, p. 382) de P. Restaut, avec la définition suivante : « Méro : sorte de poisson ».
Epinephelus : du grec [epi] = sur et [nephelus] = nuage, "couvert de nuages" est une bonne description de la robe foncée, parsemée de taches claires, disposées irrégulièrement sur tout le corps.
marginatus : du latin [margino] = entourer, border.
L'ancien nom d'espèce guaza que l'on trouve encore dans certain livres vient d'une confusion (dans un bocal au muséum à Paris) avec un cousin brésilien décrit sommairement par Linné en 1758 pour un mérou provenant d'un port des Caraïbes, Cumana. Le poisson décrit par Lowe en 1834, sous le nom de Epinephelus (Serranus) marginatus, correspond bien au mérou brun. On a donc rétabli le nom de marginatus, dans les années 80.
Numéro d'entrée WoRMS : 127036
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Serranidae | Serranidés | 1 à 3 épines sur l’arrière de l’opercule. |
Genre | Epinephelus | ||
Espèce | marginatus |
Clef d'identification
1 nageoire dorsale ; Taches claires rayonnant autour de l’œil ; Queue arrondie à bordure blanche ; Parties postérieures nageoires dorsale et anale sombres ; Yeux proéminents.
Iles Medes, Espagne, 12 m
04/2006
Curieux et sympathique
Les taches claires rayonnantes autour de l'œil sont bien visibles, elles forment une larme vers l'avant et un "Y" vers l'arrière. Ces caractéristiques permettent d'identifier les individus. L'œil est particulièrement mobile dans son orbite, le conduit olfactif double est ponctué de rouge, la rangée de petites dents râpeuses inclinées vers l'arrière-gorge exerce un effet d’anti-retour sur les proies qui ont été happées. La mandibule (mâchoire inférieure) est nettement prognathe (en avant).
Sec de la Gabinière, Port Cros (83), 23 m
01/07/2006
Portrait
Sur ce mérou brun, on remarque le liseré blanc sur la nageoire pectorale qui est de très grande taille. Ce liséré est présent sur toutes les nageoires du poisson et est caractéristique de l’espèce. L'œil proéminent et le double conduit olfactif sont bien visibles.
Iles Medes, Espagne, 12 m
07/2006
Au dessus de la thermocline en été
Face au courant, ces trois E. marginatus aux livrées contrastées, sont placés juste au dessus de la thermocline*, ils affectionnent effectivement les eaux chaudes.
La Gabinière, Port Cros (83), 18 m
24/07/2005
Livrée claire
Cet individu fait 50 cm environ, sa livrée est claire, les épines dorsales sont jaunes et les nageoires foncées.
Iles Medes, Costa Brava (Espagne), 12 m
18/07/2006
Femelle prête à relâcher ses ovules
C'est la saison de la reproduction. Le ventre arrondi de cette femelle est plein d'ovules. On distingue un parasite, probablement une anilocre, sur la nageoire anale.
Iles Medes, Espagne, 12 m
07/2006
Mâle approchant les 100 cm
Il n’est pas rare d’observer des mérous bruns de près d’un mètre dans la réserve marine de Cerbère-Banyuls. Ces grands individus, des mâles, ont souvent une livrée claire.
Cap l’Abeille, Réserve marine de Cerbère-Banyuls (66), 15 m
20/08/2006
Grande gueule
Dans son trou, ce beau mérou à la gueule ouverte nous montre ses rangées de petites dents râpeuses et ses yeux proéminents.
Estartit, Espagne
25/07/2010
A l'entrée de son trou
Très sédentaire, le mérou brun à "son" trou personnel adapté à sa taille et il n'en changera qu'en grandissant. C'est la nuit, principalement, qu'il quittera sa "maison" pour aller chasser.
Iles Medes, Costa Brava (Espagne)
13/10/2006
Habitant des épaves
Un petit groupe de mérous a progressivement pris ses quartiers dans une petite épave au large de Carro (Côte Bleue), ceci depuis une dizaine d'années alors qu'il n'y avait plus de mérou dans cette zone pendant les années 80/90. Le moratoire sur le mérou brun semble bien avoir aidé à son retour. Dans cette zone non protégée, E. marginatus reste très méfiant et farouche et il n'a peut-être pas tord... Larme et "Y" sont particulièrement bien clairs sur cet individu, vous compterez facilement les 10 épines antérieures de la nageoire dorsale.
Barge de Carro, Côte Bleue (13), 29 m
08/2002
Plein la gueule
Bien qu'il soit derrière une feuille de posidonie (!), on voit bien ce mérou avalant, non pas une couleuvre, mais une murène. Il a été observé pendant plusieurs minutes, immobile sur le fond, sans doute pour étouffer la murène et attendre qu'elle n'ait plus aucun mouvement avant de faire lui même d'autres mouvements des mâchoires pour l'avaler intégralement.
Une prise de vue exceptionnelle !
Pointe de la Croix, Port-Cros (83), 15 m
01/10/2017
Anilocre sur l'opercule
Ce mérou brun est en train de s'ébrouer. Un parasite est fixé sur l'opercule, sans doute une anilocre.
Iles Médes (Espagne), Tascons Grande
16/07/1999
Patrons de coloration
Les patrons les plus communs sont a, b et c (en tous temps), et d, e, f (en période de reproduction surtout). a. Patron marbré habituel. – b. Patron sombre à 3 taches. – c. Patron sombre uniforme. – d. Patron clair. – e. Patron clair à stries sombres. – f. Patron mâle à stries argentées. – g. Patron mâle clair – h. Patron mâle de base.
D'après Louisy (1996), avec l'autorisation de l'auteur.
1996
Livrées d'été en couleur !
Dans l'observation des livrées du mérou brun, les dessins sont plus importants que les changements de couleur. Notez que ces dessins peuvent disparaître ou apparaître suivant les patrons de coloration.
Mise en forme faite par l'auteur des photos
2007
Quand on n'a que l'amour à s'offrir en partage*...
Le premier temps de la parade nuptiale est celui de l’approche : le mâle parade incliné sur le côté, placé au dessus de la femelle.
* Jacques Brel.
Les trois Moines, réserve de Banyuls, 9 m
09/2008
Petit mérou deviendra grand !
Nicolas ROBERT, qui travaille au parc en Corse et qui fait des classes de mer auprès des scolaires de Cargèse a fait une pêche à pied en octobre 2008.
Dans une flaque d'eau ils ont pêché un alevin afin de le mettre dans l'aquarium installé dans la classe.
Nicolas a fait plusieurs photos de "Clarisse" (nom donné par les enfants).
Au bout d'un certain temps, au fur et a mesure que l'alevin grandissait, Nicolas a cru reconnaître un Serranidé, il nous avait d'ailleurs montré les photos, l'œil rappelait bien un Serranidé, mais beaucoup optaient pour le serran chevrette. Ce n'est que vers le mois de mai-juin qu'il est devenu visible que Clarisse était en réalité un mérou brun.
L'alevin faisait 2 cm environ en octobre.
Cargèse, Corse, aquarium
27/10/2008
...un mois plus tard..
Photo prise en novembre 2008.
Cargèse, Corse, aquarium
11/2008
... 4 mois plus tard...
Photo prise en février 2009.
Cargèse, Corse, aquarium
02/2009
... et 8 mois aprés
Photo prise en juin 2009.
Il fait ici 5 cm et présente maintenant une bonne petite tête de mérou. Les feuilles de posidonies permettent de voir le rapport de taille.
La suite dans quelques temps...
Cargèse, Corse, aquarium
10/06/2009
Juvénile
Derrière un signe inquiétant : prolifération de Caulerpa taxifolia, un signe d'espoir : un mérou brun juvénile (il devait atteindre la douzaine de centimètres).
Cap Martin (06), 15 m
25/06/2001
Juvénile en aquarium
Cet individu en aquarium mesure une vingtaine de centimètres. Mise à part la taille, rien ne le distingue d'un adulte.
Aquarium d'Héraklion (cret@quarium), Crète (Grèce)
04/2007
Un petit parasite sur un gros poisson
Sur la lèvre supérieure de ce mérou on peut distinguer plusieurs larves de Gnathidés, isopodes parasites qui se nourrissent du sang des poissons.
Pointe du Vaisseau, Port-Cros (83), 10 m
14/07/2017
Gravure historique
Cette gravure illustre la description du "mérou de la Méditerranée" par Cuvier sous le nom de Serranus gigas.
Cette image provient de la Biodiversity Heritage Library : www.biodiversitylibrary.org
Cuvier & Valenciennes
Reproduction de documents anciens
1828
Timbre de Tunisie
Cette espèce emblématique illustre des timbres. Ici un timbre Tunisien de 1999 ou Epinephelus marginatus, ici appelé mérou noir.
N/A
Reproduction de documents anciens
1999
Timbre de Gibraltar
Cette espèce emblématique illustre des timbres. Ici un timbre Gibraltarien de 1999 ou Epinephelus marginatus, est appelé "dusky perch" et de son ancien nom scientifique Epinephelus guaza.
N/A
Reproduction de documents anciens
1999
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Jérémy PASTOR
Correcteur : Jean-Georges HARMELIN
Responsable régional : Michel PEAN
Astruch P., Lenfant L., Dalias N., Pastor P., 2006, Marquage et Suivi par Télémétrie Acoustique de 6 Mérous Bruns (Epinephelus marginatus, Lowe 1834) de la Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls : « Que deviennent les mérous en dehors de la période estivale ? », Laboratoire des Ecosystèmes tropicaux et méditerranéens EPHECNRS-FRE 2935 publ., 53p.
Craig T.M. & Hasting P.A., 2007, A molecular phylogeny of the groupers of the subfamily Epinephelinae (Serranidae) with a revised classification of the Epinephelini, Ichthyol. Res., 54, 1–17.
Harmelin J.G., Robert P., Mérou : sa vie, sa protection, Oceanorama, 18.
Lembo G., Fleming I.A., Okland F., Carbonara P., Spedicato M.T., 1998, Site fidelity of the dusky grouper Epinephelus marginatus (Lowe, 1834) studied by hydroacoustic telemetry, Symposium International sur les Mérous de Méditerranée. Mémoires de l'Institut Océanographique Paul Ricard, Île des Embiez Var, France, 111-118.
Louisy P., 1997, LE MEROU, BT Nature, (Parcs Nationaux et GEM), publication de l'Ecole Moderne Française, 42p. (Parcs Nationaux et GEM)
Louisy P., 1996, Principaux patrons de coloration du mérou brun de Méditerranée Epinephelus marginatus (Lowe, 1834) (Pisces, Serranidae) en période d'activité reproductrice, Revue fr. Aquariol., 23, 1-2, 21-32.
La page sur Epinephelus marginatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page d'Epinephelus marginatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN