​Éponge cornée molle

Cacospongia mollior | Schmidt, 1862

N° 4053

Méditerranée, Adriatique, Atlantique proche

Clé d'identification

Éponge massive lobée de forme étalée
Taille réduite, 10 à 25 cm de diamètre
Couleur gris foncé à noire, teintée de zones blanchâtres, bleuâtres ou magenta
Surface lisse recouverte de petits conules de 1 à 1,5 mm de haut
Consistance très molle au toucher, se déchire facilement

Noms

Autres noms communs français

Mauvaise éponge (nom également donné à d’autres éponges grises non commerciales, comme **Scalarispongia scalaris**)

Synonymes du nom scientifique actuel

Spongia irregularis var. mollior Schmidt, 1862
Aplysinopsis massa Szymanski, 1904
Aplysina massa (Szymanski, 1904)

Distribution géographique

Méditerranée, Adriatique, Atlantique proche

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Cacospongia mollior est une espèce commune de l'infralittoral méditerranéen. Elle est présente en mer Égée, en mer Adriatique, dans les deux bassins méditerranéens et jusqu'aux archipels de Macaronésie (Açores, Madère, îles Canaries) en Atlantique Nord-Est.

Biotope

Cacospongia mollior est une éponge commune, bien que discrète, dans les zones ombragées de l'infralittoral : parois verticales, grottes, coralligène*, au pied de Posidonia oceanica, détritique côtier et épibionte* sur Pinna nobilis. Cette éponge cornée est présente dans les petits fonds et de 1 à 100 m de profondeur.

Description

Cacospongia mollior est une éponge massive lobée généralement de forme étalée ou plus rarement en forme de coussinet. Elle mesure de 10 à 25 cm de diamètre. Sa couleur externe est le plus souvent gris foncé à noire, teintée de zones blanchâtres, bleuâtres ou magenta. Les tissus internes sont gris à blanchâtres. Sa superficie lisse est recouverte de petits conules* de 1 à 1,5 mm de haut et espacés les uns des autres de 1,5 à 2 mm. Ces conules sont plus faciles à observer sur les zones claires de l'éponge.

Cette éponge cornée est extrêmement molle, spongieuse, elle se déchire très facilement. Une fois sèche elle devient friable. Les petits oscules* sont disséminés à la surface, parfois au sommet de petits lobes.

Le squelette de l'éponge est formé d'un réseau lâche de fibres primaires et secondaires de spongine* situées près de la surface et dans la masse de l'éponge.

Espèces ressemblantes

Les différentes éponges cornées grises sont fort ressemblantes et très polymorphes, les identifications sur photos restent aléatoires.

Scalarispongia scalaris (Schmidt, 1862), est plus massive avec des conules plus hauts et plus espacés. La peau, bien que coriace, a aussi la particularité de se déchirer facilement.

Sarcotragus spinosulus Schmidt, 1862, est plus massive et sa consistance est ferme, compressible et extrêmement résistante.

Spongia (Spongia) officinalis Linnaeus, 1759, est plus massive, globuleuse, parfois lobée. Sa surface présente un aspect de chair de poule et ses oscules sont cerclés d'un anneau clair.

Alimentation

Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules du plancton*.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être sexuée ou asexuée.

  • Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d'une larve* ciliée* nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Les éponges sont hermaphrodites*, les gamètes* mâles et femelles d'une même éponge ne sont pas expulsés au même moment.
  • Asexuée : en général par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Vie associée

Cacospongia mollior (comme Dysidea avara ou Dysidea fragilis) utilise les scyphopolypes* de Nausithoe punctata, un scyphozoaire, comme substitut aux fibres squelettiques, réduisant vraisemblablement ses dépenses métaboliques associées à la construction squelettique (Uriz et al., 1992). Le mutualisme* est avéré par le fait que le scyphozoaire profite apparemment d'une protection accrue contre la prédation. Cette éponge possède en effet une défense chimique contre des prédateurs (pour la toxicité voir « informations complémentaires »). De surcroît, le flux inhalant généré par l'éponge transporte de petites particules susceptibles d'être capturées par le scyphozoaire.

Certains nudibranches, par exemple Felimare orsinii et Felimare fontandraui peuvent se nourrir des épibiontes* présents sur l'éponge.

Informations complémentaires

De nombreuses éponges métabolisent des substances actives utilisées en pharmacologie. C'est notamment le cas pour Cacospongia mollior à partir de laquelle plusieurs substances cytotoxiques et antitumorales ont été isolées.

Origine des noms

Origine du nom français

Éponge cornée molle est une proposition des auteurs du site DORIS.

Origine du nom scientifique

Cacospongia : de l'indo-européen commun [kakka] = déféquer, puis du grec ancien [kakos] = mal, mauvais et du grec [spoggos] = éponge.

mollior : signifie mou/molle.
Donc "mauvaise éponge molle" = sans intérêt commercial.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 132439

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Ordre Dictyoceratida Dictyocératides « Eponges à réseau de corne ». Squelette entièrement composé de fibres de spongine anastomosées et souvent organisées en réseaux primaire, secondaire voire tertiaire. Fibres généralement homogènes ou légèrement stratifiées avec ou sans moelle centrale. Pas de spicules. Eponges vivipares.
Famille Thorectidae Thorectidés Spongiaires à texture dure et fragile, avec de nombreux grains de sable et de fragments de spicules étrangers incrustés dans le choanoderme et dans les fibres primaires et parfois secondaires, formant des strates qui se croisent. Chambres choanocytaires sphériques possédant des canaux d’entrée et de sortie d’eau bien développés.
Genre Cacospongia
Espèce mollior

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