Ircinie noire épineuse

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique proche

Cette espèce est présente en Méditerranée, des côtes turques de la mer Egée jusqu'au Maroc ainsi que sur les côtes occidentales de l'Afrique, de la Macaronésie, qui regroupe les archipels des Canaries, de Madère, des Açores et du Cap Vert, jusqu'au golfe de Guinée.

Biotope

Cette éponge vit sur les fonds rocheux ombragés, les parois verticales, les surplombs entre 1 et 40 mètres de profondeur.

Description

Cette éponge massive se présente sous la forme d'une sphère plus ou moins régulière de plusieurs dm³, pouvant atteindre exceptionnellement 1 mètre de diamètre. La base est légèrement rétrécie. De nombreux petits conules* de 1 à 2 mm sont visibles à sa surface. Les oscules* sont répartis à la surface sans ordre défini.

Sa consistance est ferme, compressible et extrêmement résistante. Sa couleur varie du gris au noir le plus profond. A noter que cette couleur ne vaut que pour les 2 premiers millimètres de l'ectoderme* car la chair à l'intérieur est blanche ou rougeâtre.

Espèces ressemblantes

Scalarispongia scalaris : les caractères extérieurs sont difficiles à distinguer par rapport aux Sarcotragus mais cette espèce est facilement déchirable au contraire des Sarcotragus.

Sarcotragus foetidus : surface plus irrégulière et anfractueuse*. Conules plus grands et plus espacés.

Alimentation

Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas en général 3 micromètres. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Reproduction sexuée : elle à lieu principalement durant la saison automnale. La rencontre entre les ovules et les spermatozoïdes* aboutit à la formation d'une larve* ciliée nageuse de type parenchymella*, celle-ci mesurant 0,6 à 1 mm de long. Après quelques heures à quelques jours, elle se fixera rapidement sur un support par son pôle antérieur pour donner une nouvelle éponge. Cette éponge vivipare* est hermaphrodite*, les gamètes* mâles et femelles ne sont pas expulsés au même moment.
Reproduction asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Vie associée

Cette espèce est généralement libre d'épizoaires*.

Divers biologie

Cette espèce ne fabrique pas de spicules*, cependant elle incorpore des spicules d'autres éponges pour l'édification de son squelette.
Les fibres de spongine* du squelette sont stratifiées et forment un réseau peu serré. Les primaires, d'un diamètre de 90 à 100 µm, sont pourvues d'une moelle importante. Les secondaires, plus petites (50 à 100 µm) sont dépourvues de moelle.
On observe également la présence de nombreux filaments serrés et fins dont le diamètre varie entre 0,7 et 2 micromètres.

Origine des noms

Origine du nom français

Ircinie : francisation de l'ancien nom de genre.
Noire : couleur le plus souvent rencontrée chez cette espèce.
Epineuse : les nombreux petits conules font penser à de petites épines.

Origine du nom scientifique

Sarcotragus : du grec [sarkos] = chair et [tragos] = bouc, les effluves de cette éponge font penser à l'odeur nauséabonde du mâle de la chèvre.

spinosulus / spinulosus : du latin [spinula] = petite épine. On distingue à la surface de cette éponge de nombreux petits conules qui font penser à de petites épines.

Classification