Doris céleste

Felimare orsinii | (Vérany, 1846)

N° 83

Méditerranée

Clé d'identification

Petit doris d’un bleu intense
Rhinophores annelés uniformément bleus
Branchies uniformément bleues
Verrues sur le corps

Noms

Noms communs internationaux

Celestial doris (GB), Doride celeste (I), Doris celeste (E), Himmelsdoris (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Le nom de genre Felimare a remplacé celui d'Hypselodoris chez certaines espèces, après une étude de Johnson et Gosliner en 2012 de typage des Chromodorididés par l'ADN mitochondrial.
Tous les sites scientifiques de référence n'ont pas encore intégré cette modification récente (et peut-être transitoire). Le nom Hypselodoris orsinii est donc encore très souvent utilisé sur le net et dans les guides.

Souvent nommé à tort dans les guides en France Hypselodoris coelestis ou Glossodoris tricolor. Ainsi, jusqu’il y a peu de temps la confusion avec Hypselodoris tricolor a pu être très fréquente. Il faut noter que la description trop succincte des premiers auteurs, ne permettait pas une identification fiable de ce doris bleu. Mais la révision précise faite par les auteurs espagnols Ortea J., Valdés A., et García-Gómez J.C en 1996 de la famille des Chromodoridés bleus d’Atlantique, permet une détermination beaucoup plus précise de ce groupe.

Distribution géographique

Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Endémique* de la Méditerranée occidentale. A été observé d’est en ouest, de la mer Egée au détroit de Gibraltar.

Biotope

Le doris céleste se rencontre facilement toute l’année sur des éponges noirâtres et massives (Scalarispongia scalaris) mais également dans les posidonies entre 5 et 40 m de fond.

Description

Petit doridien* de 20 mm maximum de longueur. D’un bleu intense, son corps légèrement bossu est partagé par une fine ligne blanche dans le sens longitudinal entre les rhinophores* et la touffe branchiale. Une autre ligne, blanche ou jaune, fine et continue, parcourt le bord du manteau*. Les flancs sont bleus avec une ligne jaune ou blanche de chaque côté du pied. Rhinophores* et branchies* sont uniformément bleus. Les rhinophores sont annelés et la touffe branchiale est pennée. Les plongeurs qui ont de bons yeux, ou une loupe, distingueront des verrues sur le corps (visibles en agrandissement sur la photo).

Espèces ressemblantes

Risques de confusion avec une espèce un peu plus grande : Felimare (Hypselodoris) tricolor, bien que la ressemblance ne soit pas frappante.
ATTENTION aux très nombreuses erreurs d’identification sur les livres et sur le Net entre ces deux espèces.

Alimentation

Le doris céleste se nourrit de l’éponge Scalarispongia scalaris sur laquelle on trouve souvent de nombreux individus. Mais d’autres observations ont été faites sur les éponges Ircinia sp., Dysidea fragilis, Petrosia sp.. L’animal arrache de petites particules d’éponges grâce à sa radula* (sorte de râpe constituée de rangées de dents calcaires).

Reproduction - Multiplication

Les mollusques se reproduisent uniquement par voie sexuée et sont ovipares* (pondent des œufs fécondés). Les nudibranches sont hermaphrodites* (mâle et femelle). Ils possèdent les organes reproducteurs du mâle et de la femelle, tous deux fonctionnels. Mais l’autofécondation n’a jamais été prouvée, ainsi, l’accouplement est nécessaire pour l’échange de gamètes* et la fécondation*.
Un orifice génital est souvent bien visible sous le manteau, à l’avant droit de l’animal. Cette disposition latérale des orifices génitaux, explique la position tête-bêche adoptée par les doris lors de l’accouplement pour s’entre-féconder.
Le doris céleste pond au printemps (observations fréquentes en juin) de petits rubans d’œufs en forme de demi-cercle blanchâtre comportant chacun une trentaine d’œufs. Il y a deux rangées d’œufs blanchâtres à l’intérieur de la ponte. On observera ces petites pontes à la section arrondie (moins de 10 mm) sur son éponge préférée (Cacospongia sp.). Le développement est direct et les juvéniles sont de couleur uniforme bleue.

Vie associée

Le doris céleste se nourrit de l’éponge Scalarispongia scalaris.

Divers biologie

Cette espèce est assez commune sur les côtes de la Méditerranée occidentale.
Elle sécrète un mucus toxique pour se défendre.

Informations complémentaires

La forme des dents de la radula, particulière à chaque espèce, est un critère majeur de leur identification.

Origine des noms

Origine du nom français

Céleste : ce doridien a la couleur du ciel.

Origine du nom scientifique

Felimare : du latin [felis] = chat et [mare] = mer : chat de mer. Nom de genre créé par Eveline et Ernst Marcus, malacologues brésiliens. Eveline avait une prédilection pour les chats, et le sens de l'humour pour inventer des nom de genres originaux.
Hypselodoris : du grec [hypso] = élevé, sublime et [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 néréides.

orsinii : L’origine de ce nom n’a malheureusement pas été précisée par l‘auteur. Probablement dédié à un certain Orsini.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 597533

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Sous-ordre Doridina Doridiens Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes.
Famille Chromodorididae Chromodorididés Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées.
Sous-famille Miamirinae Miamirinés
Genre Felimare
Espèce orsinii

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