Petit doris d’un bleu intense
Rhinophores annelés uniformément bleus
Branchies uniformément bleues
Verrues sur le corps
Celestial doris (GB), Doride celeste (I), Doris celeste (E), Himmelsdoris (D)
Le nom de genre Felimare a remplacé celui d'Hypselodoris chez certaines espèces, après une étude de Johnson et Gosliner en 2012 de typage des Chromodorididés par l'ADN mitochondrial.
Tous les sites scientifiques de référence n'ont pas encore intégré cette modification récente (et peut-être transitoire). Le nom Hypselodoris orsinii est donc encore très souvent utilisé sur le net et dans les guides.
Souvent nommé à tort dans les guides en France Hypselodoris coelestis ou Glossodoris tricolor. Ainsi, jusqu’il y a peu de temps la confusion avec Hypselodoris tricolor a pu être très fréquente. Il faut noter que la description trop succincte des premiers auteurs, ne permettait pas une identification fiable de ce doris bleu. Mais la révision précise faite par les auteurs espagnols Ortea J., Valdés A., et García-Gómez J.C en 1996 de la famille des Chromodoridés bleus d’Atlantique, permet une détermination beaucoup plus précise de ce groupe.
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Endémique* de la Méditerranée occidentale. A été observé d’est en ouest, de la mer Egée au détroit de Gibraltar.
Le doris céleste se rencontre facilement toute l’année sur des éponges noirâtres et massives (Scalarispongia scalaris) mais également dans les posidonies entre 5 et 40 m de fond.
Petit doridien* de 20 mm maximum de longueur. D’un bleu intense, son corps légèrement bossu est partagé par une fine ligne blanche dans le sens longitudinal entre les rhinophores* et la touffe branchiale. Une autre ligne, blanche ou jaune, fine et continue, parcourt le bord du manteau*. Les flancs sont bleus avec une ligne jaune ou blanche de chaque côté du pied. Rhinophores* et branchies* sont uniformément bleus. Les rhinophores sont annelés et la touffe branchiale est pennée. Les plongeurs qui ont de bons yeux, ou une loupe, distingueront des verrues sur le corps (visibles en agrandissement sur la photo).
Risques de confusion avec une espèce un peu plus grande : Felimare (Hypselodoris) tricolor, bien que la ressemblance ne soit pas frappante.
ATTENTION aux très nombreuses erreurs d’identification sur les livres et sur le Net entre ces deux espèces.
Le doris céleste se nourrit de l’éponge Scalarispongia scalaris sur laquelle on trouve souvent de nombreux individus. Mais d’autres observations ont été faites sur les éponges Ircinia sp., Dysidea fragilis, Petrosia sp.. L’animal arrache de petites particules d’éponges grâce à sa radula* (sorte de râpe constituée de rangées de dents calcaires).
Les mollusques se reproduisent uniquement par voie sexuée et sont ovipares* (pondent des œufs fécondés). Les nudibranches sont hermaphrodites* (mâle et femelle). Ils possèdent les organes reproducteurs du mâle et de la femelle, tous deux fonctionnels. Mais l’autofécondation n’a jamais été prouvée, ainsi, l’accouplement est nécessaire pour l’échange de gamètes* et la fécondation*.
Un orifice génital est souvent bien visible sous le manteau, à l’avant droit de l’animal. Cette disposition latérale des orifices génitaux, explique la position tête-bêche adoptée par les doris lors de l’accouplement pour s’entre-féconder.
Le doris céleste pond au printemps (observations fréquentes en juin) de petits rubans d’œufs en forme de demi-cercle blanchâtre comportant chacun une trentaine d’œufs. Il y a deux rangées d’œufs blanchâtres à l’intérieur de la ponte. On observera ces petites pontes à la section arrondie (moins de 10 mm) sur son éponge préférée (Cacospongia sp.). Le développement est direct et les juvéniles sont de couleur uniforme bleue.
Le doris céleste se nourrit de l’éponge Scalarispongia scalaris.
Cette espèce est assez commune sur les côtes de la Méditerranée occidentale.
Elle sécrète un mucus toxique pour se défendre.
La forme des dents de la radula, particulière à chaque espèce, est un critère majeur de leur identification.
Céleste : ce doridien a la couleur du ciel.
Felimare : du latin [felis] = chat et [mare] = mer : chat de mer. Nom de genre créé par Eveline et Ernst Marcus, malacologues brésiliens. Eveline avait une prédilection pour les chats, et le sens de l'humour pour inventer des nom de genres originaux.
Hypselodoris : du grec [hypso] = élevé, sublime et [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 néréides.
orsinii : L’origine de ce nom n’a malheureusement pas été précisée par l‘auteur. Probablement dédié à un certain Orsini.
Numéro d'entrée WoRMS : 597533
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Chromodorididae | Chromodorididés | Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées. |
Sous-famille | Miamirinae | Miamirinés | |
Genre | Felimare | ||
Espèce | orsinii |
Détail des verrues
La fine ligne blanche médiane, la couleur uniformément bleue des rhinophores* et du panache branchial permettent d’identifier Felimare orsinii. Mais le critère le plus sur est la présence de petites verrues sur le manteau, bien visibles sur cette photo.
Cerbère (66), Les Chambres, 10 m
01/07/2008
Vue de face
Les rhinophores* annelés et les petites verrues sur le manteau sont caractéristiques de l’espèce.
Marseille (13), Ile du Planier, 5 m
20/08/1997
Copulation
Copulation tête-bêche à proximité de l'éponge-nourriture.
Marseille (13), Impérial du Milieu, 22 m
22/05/2011
Orifice génital
Sur cet individu, photographié en pleine période de reproduction, on voit bien l'orifice génital placé sur le côté droit.
Marseille (13), Riou, Les Moyades, 20 m
26/06/2011
Ponte en demi-lune
En plongée, il faut chercher sur les éponges massives et noirâtres (Cacospongia sp.) pour trouver, souvent en nombre, H. orsinii. Sur cette photo, vous découvrez une petite ponte en demi-lune dont les œufs peu nombreux sont relativement gros.
Cavalaire (83), 15 m
06/06/2004
Colonie sur Scalarispongia scalaris
On trouve souvent le doris céleste sur cette éponge qui constitue sa nourriture favorite.
Boulouris (83)
02/05/1998
A table !
On rencontre souvent de nombreux spécimens du doris céleste sur l'éponge Scalarispongia scalaris.
Cap Sicié (83), la Sèche des Pêcheurs, 20 m
16/05/2009
Avec un copépode
Un petit copépode ("bunny") est placé sur le manteau de ce doris céleste.
Cargèse (2A)
17/07/2007
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Rédacteur : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Michel BARRABES
Vérificateur : Marina PODDUBETSKAIA OSSOKINE
Vérificateur : Jean-Pierre CASTILLO
Responsable régional : Véronique LAMARE
Fiala-Médioni A., Pétron C., Rives C., 1987, GUIDE SOUS-MARIN DE LA MEDITERRANEE, La maison rustique, ed. Flammarion, France (erreur sur le nom, nommé à tort H. coelestis à la place de H. orsinii).
Johnson R., Gosliner T., 2012, Traditional Taxonomic Groupings Mask Evolutionary History : A Molecular Phylogeny and New Classification of the Chromodorid Nudibranchs, PLoS ONE, 7(4), 15p.
Mojetta A., Ghisotti A., 1995, FLORE ET FAUNE DE LA MEDITERRANEE, guide vert, ed. Solar, France, 316p.
(attention ! la photo page 103 semble bien être un petit groupe de 4 H. orsinii, MAIS la fiche est intitulée H. tricolor !!!).
Ortea J., Valdès A., Garcia Gòmez J.C., 1996, REVISION DE LAS ESPECIES ATLANTICAS DE LA FAMILIA CHROMODORIDIDAE (MOLLUSCA: NUDIBRANCHIA) DEL GRUPO CROMATICO AZUL. Review of the atlantic species of the family Chromodorididae (Mollusca: Nudibranchia) of the blue chromatic group, Avicennia : revista de ecología, oceanología y biodiversidad tropical, supplemento 1, 1-165.
La page de Felimare orsinii dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN