Crevette parfois planctonique au-dessus du talus continental, sinon benthique
Incolore à blanc translucide
Jusqu'à 8 cm de long
Corps comprimé latéralement
Des pinces au bout des deux premières paires de pattes
White glass shrimp (GB), Camarón cristal blanco (E), Pasifea minore, gambero bianco, gambero blanca (I), Witte glas garnaal (NL), Glasreke, glassreke (N), Glasräka (S)
Alpheus sivado Risso, 1816.
Pasiphaea brevirostris H. Milne Edwards, 1837
Pasiphaea savignyi H. Milne Edwards, 1837
Pasiphaea distincta Guérin-Méneville, 1844
Pasiphaea neapolitana Hope, 1851.
Atlantique Est et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]La sivade blanche est présente dans toute la Méditerranée et dans l'Atlantique depuis la Norvège jusqu'à l'Afrique du Sud. Toutefois, elle est absente de la mer du Nord et de la Manche, mers très peu profondes.
La sivade blanche est davantage benthique* que pélagique* ; elle est généralement plus abondante sur le fond que dans la colonne d'eau. Elle est principalement localisée sur le talus continental et jamais dans le domaine pélagique en haute mer. L'espèce se rencontre rarement en surface mais il arrive qu'elle soit rejetée à la côte et elle peut alors s'observer en laisse* de mer.
La sivade blanche a un maximum d'abondance entre 200 m et 600 m de profondeur. Des courants marins (up-wellings) peuvent la rapprocher de la surface et de la côte et elle est alors observable en plongée, en particulier au palier.
La longueur totale (pointe du rostre* - extrémité du telson*) chez cette espèce dépasse rarement 8 cm. Son corps est comprimé latéralement. Sur la carapace, l'angle sous l'œil est bien marqué et plus saillant que le rostre ; l'épine sur le côté de la carapace (épine dite branchiostégale*) est bien marquée. Le rostre est minuscule : il n'atteint pas la racine des pédoncules* oculaires. Il est constitué d'une dent triangulaire pointue comprimée latéralement et relevée à 45°. Les yeux sont pigmentés.
Toutes les pattes ont des exopodites* (structures externes). Les deux premières pattes sont des pinces allongées et fines. L'abdomen ne présente pas de carène* dorsale. Le 6e segment abdominal est toujours plus long que le telson et il est terminé sur son bord dorsal par une épine. Le telson est lisse et il n'est pas fendu ; son extrémité est légèrement convex.
Cette crevette est d'un blanc translucide avec quelques chromatophores* roses ou rouges sur le bord inférieur du péréion* (zone thoracique) ainsi que sur les segments abdominaux. Le bout des pinces et l'extrémité des uropodes* (bords externes de la queue) sont souvent rougeâtres.
Plusieurs autres espèces du genre Pasiphaea se rencontrent en Europe. La sivade blanche est la seule à avoir l'abdomen sans carène dorsale. C'est également pratiquement la seule à être visible en plongée à faible profondeur assez près des côtes.
La sivade blanche se situe relativement profondément le jour et migre vers la surface la nuit pour chercher sa nourriture qui est constituée d'Euphausiacés (crustacés semblables à des crevettes allongées, du type du krill atlantique).
La maturité sexuelle de cette crevette est atteinte à 1 an en Méditerranée et à 2 ans en Atlantique. L'espèce pond deux fois dans l'année, au début de l'été et au début de l'hiver. La reproduction semble avoir lieu toute l'année avec un maximum en janvier et un minimum en juillet. La fécondité varie de 63 à 121 œufs ; la dimension des œufs est de 1,4 x 1,1 mm.
Le Myzozoaire (unicellulaire Dinoflagellé) Thalassomyces spiczakovii est un parasite qui cause des déformations du rostre de la sivade blanche.
Les jeunes vivent un peu moins profondément que les adultes. Comme souvent pour les espèces planctoniques* (lors de certaines périodes pour la sivade blanche), cette crevette se rapproche un peu de la surface la nuit et redescend plus en profondeur dans la journée.
Cette espèce est occasionnellement pêchée mais non commercialisée ; elle ne semble pas particulièrement menacée.
En raison de son abondance relative, Pasiphae sivado joue un rôle essentiel dans les chaînes alimentaires en pleine mer.
Les espèces suivantes sont des prédateurs de la sivade blanche : le requin peau bleue Prionace glauca, le merlu commun Merluccius merluccius, le thon rouge Thunnus thynnus, la rascasse brune Scorpaena porcus, le chien espagnol Galeus melastomus, la petite roussette Scyliorhinus canicula, le sabre argenté Lepidopus caudatus, le calmar Illex coindetii ainsi que quelques gros crustacés comme la grande crevette rouge Aristeus antennatus, le gambon rouge Aristaeomorpha foliacea, la crevette flèche Plesionika heterocarpus, et la crevette dorée P. martia.
Sivade est la francisation du nom d'espèce, blanche se réfère à la couleur de cette crevette.
Pasiphaea vient de Pasiphaé, fille du soleil, femme de Minos, mère de Phèdre et du Minotaure.
sivado est un terme dérivé d'un nom populaire italien désignant la crevette.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Caridea | Caridés | Les Caridés sont caractérisés par des pléopodes natatoires. C'est à ce groupe qu'appartiennent une grande partie des espèces de crevettes. |
Famille | Pasiphaeidae | Pasiphaeidés | Les 2 premières paires de pattes terminées par une pince et plus longues et plus robustes que les 3 dernières paires de pattes ; bord des pinces entièrement pectiné ; (corps très allongé et cuticule faiblement calcifiée) ; souvent à plus de 500 m de profondeur. |
Genre | Pasiphaea | ||
Espèce | sivado |
Rencontre au palier
Cette sivade blanche nageait activement à peu de distance de notre palier, elle accompagnait une méduse qu'elle a quittée par timidité envers le photographe !
Porquerolles (83), Le Grec, 6m
15/11/2015
Tête
En avant de la tête de la sivade blanche, munie d'un rostre très court, les premières pattes sont tendues.
Porquerolles (83), Le Grec, 6 m
15/11/2015
Partie postérieure
En arrière du corps, la queue sur laquelle on peut remarquer des taches rougeâtres.
Porquerolles (83), Le Grec, 6 m
15/11/2015
Nage rapide
Lors d'une nage rapide les antennes sont rapprochées du corps.
Porquerolles (83), Le Grec, 6 m
15/11/2015
Première description
Dessin d'illustration de la description de Risso en 1816.
Publication
Reproduction de documents anciens
1816
Rédacteur principal : Pierre NOËL
Responsable régional : Vincent MARAN
Lagardère J.-P., 1973, Distribution des Décapodes dans le Sud du Golfe de Gascogne, Revue des Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes, France, 37(1), 77-95.
Paulmier G., 1997, Atlas des invertébrés du Golfe de Gascogne inventoriés dans les captures des chaluts - Campagnes Ressgasc 1992-1995 et Evhoe 1995. IFREMER éditeur, Nantes, RST/DRV/RH/97-12: 110 pp.
La page de Pasiphaea sivado dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN