Corps extrêmement long et fortement comprimé latéralement
Ligne latérale enfoncée, formant une nervure à mi-flanc qui rappelle le profil d’une lame de sabre
Crocs pouvant mesurer 15 mm
L’anale possède 2 épines, la première semblable à une écaille en forme de cœur
Pelviennes constituées d’un rayon épineux semblable à une écaille
Caudale petite et fourchue
Poisson sabre, lépidope, ceinture d’argent, sabre
Scabbardfish, silver scabbardfish (GB), Spada arzentina, lama d’argento (I), Pez cinto (E), Degenfisch, Strumpfbandfisch (D), Espada branca (P), Strømpebåndsfisk (Danemark), Zilveren degenvis (Pays bas), Slirefisk (Norvège), Strumpebandsfisk (Suède), Spadopsaro, spathopsaro (Grèce), Peste cu coada (Roumanie)
Lepidopus argenteus Bonnaterre, 1788
Trichiurus caudatus Euphrasen, 1788
Trichiurus ensiformis Vandelli, 1797
Trichiurus gladius Holten, 1800
Lepidopus gouanianus Lacepède 1800
Vandellius lusitanicus Shaw, 1803
Lepidopus peronii Risso, 1810
Scarcina argyrea Rafinesque, 1810
Ziphotheca tetradens Montagu, 1811
Lepidopus argyreus Cuvier, 1829
Lepidopus xantusi Goode & Bean, 1896
Lepidopus lex Phillipps, 1932
Méditerranée, Atlantique Est et au sud des océans Pacifique et Indien
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Indo-PacifiqueMéditerranée occidentale.
Atlantique Oriental : des côtes françaises au Sénégal, y compris les Açores, Madère et les Îles Canaries, ainsi qu’en Afrique du Sud.
Océan Indien du sud : milles marins 30 à 35°S.
Pacifique du sud-ouest : Australie et Nouvelle-Zélande.
Pacifique du sud-est : Pérou, Mexique.
Le sabre argenté est un poisson pélagique. Il est présent à partir de 60 mètres sur le plateau continental et vit au delà du talus, jusqu’à au moins 600 mètres. Occasionnellement, il peut être observé moins profond, en particulier à la tombée de la nuit ou pendant la nuit.
Le corps, extrêmement long et fortement comprimé latéralement, est marqué par la ligne latérale, enfoncée, formant comme une nervure à mi-flanc. Son apparence n’est pas sans rappeler le profil d’une lame de sabre. Sa longueur peut dépasser les deux mètres.
La tête est volumineuse, munie de grands yeux et d’une mâchoire impressionnante. Celle-ci renferme une dentition à faire pâlir un barracuda ! Elle est composée de dents acérées, régulièrement espacées et sur l’avant des maxillaires supérieurs, des crocs pouvant mesurer 15 mm, utiles pour saisir les proies.
La nageoire dorsale débute par 9 rayons épineux légèrement surélevés, suivis de 100 à 110 rayons mous. L’anale possède 2 épines, la première semblable à une écaille en forme de cœur, précédant 60 à 65 rayons mous. La caudale est petite et fourchue. Les pelviennes sont constituées d’un rayon épineux semblable à une écaille.
Les arcs branchiaux possèdent des branchiospines* portant des épines très développées et acérées.
Le corps est argenté, couvert d’un pigment nacré qui se détache facilement. Le dos est plus sombre dans sa partie antérieure.
Trichiurus lepturus Linnaeus, 1758 : le sabre à queue pointue, qui ne possède ni nageoires pelviennes, ni caudale (d’ou son nom vernaculaire). Présent dans toutes les zones du sabre argenté L.caudatus.
Aphanopus carbo Lowe, 1839 : le sabre noir, qui possède une nageoire dorsale avec une nette échancrure en son milieu; corps noirâtre et cuivré. Absent en Méditerranée.
Trachipterus trachypterus (Gmelin, 1789) : le trachyptère commun, dont la tête est très abrupte et les premiers rayons de la dorsale très prolongés.
Les sabres sont d’actifs prédateurs qui se nourrissent de poissons, de mollusques (notamment de calmars), ainsi que de crustacés.
Les périodes de reproduction sont très variables selon les régions : au large des côtes nord-africaines, la reproduction a lieu en fin d’hiver et au printemps ; alors qu’en Adriatique, elle a lieu en été et en automne.
Les yeux sont souvent de grande taille (hypertrophiés) chez les espèces vivant profondément. C'est le cas chez Lepidopus caudatus. C’est un avantage conséquent, en regard de la luminosité du milieu qui permet tant aux proies qu’aux prédateurs de détecter d’autres organismes dans la pénombre.
Tel est pris qui croyait prendre : il est fréquent que les sabres remontent vers la surface en fin de journée, au coucher du soleil pour chasser. Cela provoque parfois des situations insolites, des scènes de chasse improbables observées à plusieurs reprises autour des îles, notamment derrière l’île de Riou (Marseille – Archipel de Riou). Des groupes de dauphins, attirés par l’agitation des sabres, s’adonnaient à leur tour à des chasses spectaculaires. Les sabres devenaient alors des proies. Après quelques minutes d’effervescence, la mer retrouvait son calme, scintillant de millions d’éclats de leur pigment argenté, les dauphins repus et les plongeurs encore présents ravis de récupérer les moitiés de sabres abandonnées.
Les sabres ont une chair très appréciée et font l’objet d’une pêche semi-industrielle en Espagne, au Portugal, au Maroc et en Italie.
Sabre : en rapport avec le profil du corps marqué sur sa longueur d’une ligne latérale enfoncée, formant une nervure rappelant celle d’une lame de sabre.
Argenté : tout simplement pour la couleur du corps entièrement argenté.
Lepidopus : du grec [lepido] = écaille et du latin [pes, pedis] = pieds (nageoires en l’occurrence). Donc nageoires en forme d’écailles.
caudatus : du latin [cauda] = la queue. Qui se termine par une queue.
Numéro d'entrée WoRMS : 127088
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Trichiuridae | Trichiuridés | Corps extrêmement long et fortement comprimé latéralement. Crocs importants à l’avant de la mâchoire supérieure. |
Genre | Lepidopus | ||
Espèce | caudatus |
En pleine eau
Spécimen pris en pleine eau après avoir été relâché lors d’une journée de pêche sur 300 mètres de fond… Un petit sourire avant de regagner le fond ?
Au large de Saint-Mandrier (83)
28/12/2007
L’œil hypertrophié
Les yeux des sabres sont hypertrophiés, c’est à dire d’une taille supérieure à la moyenne. Ceci améliore ou optimise la vision en milieu sombre (dans les eaux profondes) et nocturne, notamment la distinction des ombres ou des formes sous l’éclairage lunaire.
Cagnes-sur-mer (06), 40 m, de nuit
07/07/2009
Le sillon dorsal
Les rayons de la nageoire sont insérés dans un sillon dorsal et peuvent quasiment s‘y escamoter pendant la nage.
Cagnes-sur-mer (06), 40 m, de nuit
12/06/2009
Sortie nocturne
Le sabre d’argent vit normalement à de grandes profondeurs (50 à 600 m) mais remonte la nuit vers la surface, en pleine eau. Et il n’est pas rare d’en rencontrer en plongée nocturne en des zones où les fosses marines sont relativement proches de la côte.
Cagnes-sur-mer (06), 7 m (!), de nuit
12/06/2009
Véritable ceinture d'argent
Le corps exempt d'écailles est entièrement couvert d'un pigment argenté, donnant même un aspect nacré ou chromé sous l'éclairage des lampes de plongée.
Au large de Saint-Mandrier (83)
28/12/2007
Une sacrée gueule
Le sabre argenté est l'un des prédateurs les mieux équipés au niveau de la dentition. Ses grandes mâchoires peuvent saisir sans peine poissons ou mollusques sans leur laisser la moindre chance de s'échapper.
Au large de Saint-Mandrier (83)
28/12/2007
En banc !
De nuit, dans une eau extrêmement chargée, très opaque, un banc d'une vingtaine de sabre est une rencontre un tantinet... impressionnante !
Plage du Moana, Cagnes-sur-mer (06), 15 m, de nuit
04/06/2013
Une mâchoire caractéristique
Hormis une dentition exceptionnelle, les mâchoires du sabre sont également caractérisées par un prolongement cutané vers l’avant et une mâchoire inférieure dépassant nettement de la supérieure.
Cagnes-sur-mer (06), 40 m, de nuit
30/06/2009
De nuit
C'est la nuit que les plongeurs peuvent éventuellement espérer faire cette rencontre peu courante : un banc d'une dizaine de sabres remonte du fond !
La jonction pourra se faire dans peu d'eau...
Plage du Moana, Cagnes-sur-mer (06), 8 m, de nuit
10/05/2013
Mâchoire supérieure
La dentition des maxillaires inférieurs et supérieurs est identique sur les parties latérales. En revanche, on observe sur l’avant de la mâchoire des crocs d‘une dimension inhabituelle (du moins chez les poissons côtiers), que l’on retrouve chez les prédateurs des grands fonds.
ex-situ
23/10/1999
Mâchoire inférieure
Les maxillaires inférieurs portent des dents robustes et extrêmement acérées auxquelles s’ajoutent, sur l‘avant, deux crocs renversés vers l’intérieur de la mâchoire pour assurer le maintien des proies saisies.
ex-situ
23/10/1999
Une taille impressionnante
Spécimen pêché à Tiboulen du Frioul, à mi-journée par 60 mètres.
Tiboulen du Frioul, Marseille (13), 60 m
1998
Gravure ancienne
Cette illustration accompagne la description de Lepidopus argyreus, synonyme de Lepidopus caudatus, dans le tome 8 de l'HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS de Cuvier et Valencienne, 223-234, visible sur le site de The Biodiversity Heritage Library.
N/A
Reproduction de documents anciens
1831
Rédacteur principal : Christian COUDRE
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Bruno CHANET
Responsable régional : Michel PEAN
La page sur Lepidopus caudatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Lepidopus caudatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN