Colonies très rapprochées reliées par un stolon basal
Taille entre 2 et 10 cm de haut
Tronc et polypes translucides
Polypes primaires portant des polypes secondaires portant eux-mêmes parfois des polypes tertiaires
Pied brun
Espèce plutôt sciaphile et fixée sur des substrats solides
Alcyon épineux, alcyon brun, alcyonide élégante
Translucent soft-coral (GB), Alcionario translúcido (E), Alcionio translucido (I)
Lobularia spinulosa Delle Chiajie, 1822
Paralcyonium elegans Milne Edwards, 1857
Méditerranée, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Sur les côtes françaises, Paralcyonium spinulosum est observé en Méditerranée à proximité de Banyuls-sur-Mer, Palavas-les-Flots (où il est d’ailleurs très abondant sur le site du Coulombray), Marseille et Cagnes-sur-Mer. Il est également observé sur la façade atlantique jusqu’aux îles des Glénan.
A l’étranger, cette espèce a été observée à Naples, en Tunisie, en Algérie mais également dans les eaux portugaises et espagnoles.
Paralcyonium spinulosum est une espèce plutôt sciaphile* qui vit entre 15 et 250 mètres de profondeur. Dans les zones moins profondes de son aire de répartition, cette espèce ne se rencontre que dans les anfractuosités et petits espaces que l'on peut trouver dans le coralligène* ou entre les rhizomes* des posidonies. A plus grande profondeur, elle est plutôt fixée sur des substrats* solides. On peut notamment la retrouver sur les fonds détritiques*, fixée sur des coquilles ou des ascidies.
Paralcyonium spinulosum est généralement observé sous la forme de colonies très rapprochées, reliées les unes aux autres par un stolon* basal.
La taille des colonies varie entre 2 et 10 cm. Cette taille augmente en fonction de la profondeur où vivent ces colonies.
Le tronc est rétractile et résulte de la fusion de la base de grands polypes. Il est blanchâtre ou rosâtre translucide avec des sclérites* blancs bien visibles. Son pied, qui n’est pas toujours visible, est brun avec une structure gainante non rétractile et contenant de grands sclérites mesurant entre 1,5 et 3,5 mm. Les petits individus, qui vivent à faible profondeur, ont une transparence plus marquée.
Les polypes* sont blancs et répartis sur toute la longueur du tronc. On distingue des polypes* dits primaires (d'environ 35 mm de longueur) pouvant porter des polypes secondaires plus petits (de longueur environ 10 mm), portant eux-mêmes parfois des polypes tertiaires (d’une taille inférieure à 10 mm). Chaque type de polype (secondaire et tertiaire) est issu du précédent par bourgeonnement. Les polypes ont 8 tentacules pinnés*, avec des rangées de 13 à 14 pinnules*, et ils peuvent complètement se rétracter.
Veretillum cynomorium, la vérétille, de couleur plutôt orangée et de plus grande taille (jusqu’à 50 cm). Contrairement à Paralcyonium spinulosum, cet alcyon se retrouve sur des fonds sablo-vaseux et ne forme pas de colonies avec des individus très rapprochés. Il ne possède pas de polypes secondaires.
Maasella edwardsi, l'alcyon brun, se distingue de l'alcyon translucide par sa couleur brune (due à la présence de zooxanthelles*) et par son péristome* vert et par une taille bien plus petite (1 à 2 cm).
Les polypes* des alcyons capturent et paralysent leurs proies planctoniques* à l'aide de cellules urticantes*, les cnidocytes*. Contrairement à ce qui peut se passer chez des espèces proches, il n’y a pas d’apport nutritif par la photosynthèse* (car absence de zooxanthelles symbiotiques*).
La reproduction est inconnue pour cette espèce, cependant, Lo Bianco (1909) a observé des œufs entre juin et octobre.
Les polypes des alcyons translucides, comme ceux de certaines gorgones, sont source de nourriture pour des nudibranches de la famille des Tritoniidés (exemple Tritonia striata).
Alcyon qui désigne un oiseau de mer mythologique dans la Grèce antique.
Translucide en raison de son aspect presque transparent.
Paralcyonium : du grec [para] = à côté de, et [halcyon], cela signifie que c'est une espèce proche d'un alcyon similaire. Alcyonium désigne un "zoophyte" qui devrait son nom, d'après Dioscoride, à sa ressemblance avec un nid d'Alcyon, oiseau de mer.
spinulosum : du latin [spinula] = petite épine, auquel s'ajoute le suffixe latin [-osus] = qui a beaucoup de, en raison du nombre important de spicules.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Octocorallia / Alcyonaria | Octocoralliaires / Alcyonaires | Anthozoaires coloniaux, parfois solitaires. Polypes de petite taille à symétrie radiaire d’ordre 8 (8 tentacules portant 2 rangées de pinnules). Exosquelette calcaire ou spicules calcaires ou fibres organiques. |
Ordre | Alcyonacea | Alcyonacés | Octocoralliaires dont les polypes sont enfouis dans un coenosarc épais plus ou moins calcifié. Polypes allongés qui restent accolés les uns aux autres en bouquets. Spicules fusiformes et épineux. Ce groupe renferme les alcyons (ou coraux mous), les gorgones, et les coraux vrais. |
Sous-ordre | Alcyoniina | Alcyoninés / Alcyonides | Coraux mous vrais, ou alcyons. |
Famille | Paralcyoniidae | Paralcyoniidés | Colonies dont la partie supérieure lobée est rétractable dans la partie inférieure en forme de gaine. |
Genre | Paralcyonium | ||
Espèce | spinulosum |
Tronc translucide
Ce qui caractérise l'espèce est le tronc (le mot convient, par analogie avec celui d'un arbre !) translucide, avec des petits groupes de sclérites blancs bien visibles à l'œil nu.
Banyuls-sur-Mer (66), 30 m
1980
Beau bouquet
Un beau bouquet d'alcyons épineux s'est développé sur une épave.
Tunisie, Cap Bon, sur épave, 40 m
06/2009
Vers le haut, vers le bas
Les polypes primaires d'une colonie peuvent se déployer dans différentes directions.
Les Tables, Cap d'Agde (34), 12 m
06/05/2018
Feux d'artifice
Quand elles se déploient dans toutes les directions de l'espace, les colonies forment de vrais feux d'artifice vivants.
Les Tables, Cap d'Agde (34), 12 m
06/05/2018
Une vieille colonie
L'auteur de cette photo, spécialiste des Octocoralliaires, peut déterminer d'après les caractéristiques de cette colonie (nombre et position des polypes...) qu'elle est relativement vieille.
Banyuls-sur-Mer (66), 38 m
1980
En Bretagne
Il s'agit d'une espèce rare, assez peu rencontrée sur nos côtes de Méditerranée, et encore plus rare sur nos côtes atlantiques !
Ile de Groix (56), 35 m
06/2014
Détail des polypes
Cette photo permet de voir de manière assez rapprochée les polypes qui sont typiques des Octocoralliaires.
Cagnes-sur-Mer (06), 23 m
28/02/2009
Les pinnules pullulent !
Les polypes ont 8 tentacules pinnés*, avec des rangées de 13 à 14 pinnules*, et ils peuvent complètement se rétracter.
Cagnes-sur-Mer (06), 21 m
28/02/2009
Sur un fond sédimentaire
Des colonies se développent ici sur un fond sédimentaire de sable qui semble très chargé de vase.
Cagnes-sur-Mer (06), 31 m, de nuit
05/01/2009
Rétractés
Les rameaux de ces individus ne sont pas complètement déployés.
Le pied est brun avec une structure gainante non rétractile.
Tunisie, Cap Bon, sur épave, 40 m
06/2010
Très rétractés
Sur cette prise de vue, certains des individus sont particulièrement rétractés. Le pied est ici brun chocolat avec une structure gainante non rétractile.
Le Cap d'Agde (34), 10 m
25/10/2015
Rédacteur principal : Pascal GIRARD
Correcteur : Steven WEINBERG
Responsable régional : Vincent MARAN
Weinberg S., 1977, Revision of the common Octocorallia of the Mediterranean circalittoral II. Alcyonacea, Beaufortia, 326(25), 131-166.
Milne Edwards H., 1857, Histoire naturelle des coralliaires ou polypes proprement dits, 1 : i—viii, i—xxxiv,1—326 (Roret, Paris).
La page de Paralcyonium spinulosum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN