Poisson pélagique, longueur commune 1 m, maximum 2 m
Corps ovale élevé comprimé latéralement, ventre blanc concave, flancs argentés et dos grisâtre
Tête petite et pointue comportant une bouche fendue descendant en arrière de l'œil très avancé
Seconde nageoire dorsale et nageoire anale symétriques, premiers rayons assez hauts
Nageoire caudale homocerque très fourchue
Ligne latérale bien visible très sinueuse
Liche, grande liche, fausse palomète
Leerfish, leervis, garrick (GB), Leccia, cerviola, lizza (I), Palometon, palomida (E), Gabelmakrele (D)
Scomber amia Linnaeus, 1758
Caesiomorus amia (Linnaeus, 1758)
Caranx amia (Linnaeus, 1758)
Hypacantus amia (Linnaeus, 1758)
Centronotus vadigo Lacepède, 1801
Campogramma vadigo (Lacepède, 1801)
Scomber flexuosus Lichtenstein, 1823
Porthmeus argenteus Valenciennes, 1833
Méditerranée, Atlantique Est, Indo-Pacifique Ouest
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française], ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]La liche-amie est présente en Atlantique Est depuis la Vendée jusqu'à l'Afrique du Sud. On la retrouve dans l'ensemble de la Méditerranée. Elle vit également à l'ouest de l'océan Indien, depuis le sud du Mozambique jusqu'au sud de l'Inde incluant la mer Rouge, le golfe Persique et la mer d'Arabie, ainsi qu'aux Seychelles, Mascareignes, Comores et à Madagascar.
La liche-amie est un poisson pélagique* migrateur côtier, elle ne s'éloigne généralement pas à plus de 500 m du rivage. Elle peut être rencontrée depuis la surface jusqu'à une cinquantaine de mètres de profondeur. Elle semble très bien s’accommoder des eaux turbides* des estuaires de certains fleuves côtiers ; c'est notamment le cas pour les juvéniles qui s'y développent.
Il s'agit d'un poisson mesurant généralement environ 1 m et dont la longueur pourrait atteindre 2 m. Le corps ovale est élevé et comprimé latéralement. Le ventre est blanc et concave, les flancs argentés et le dos grisâtre, voire jaunâtre ou verdâtre. La tête assez petite et pointue comporte une bouche fendue aux mâchoires puissantes descendant en arrière de l'œil situé très en avant de la tête. La première dorsale est réduite à de courtes épines peu visibles. La seconde dorsale et la nageoire anale, dont les premiers rayons sont assez hauts, sont symétriques. La nageoire caudale est homocerque* et très fourchue. Les nageoires pectorales et pelviennes sont peu développées. Les extrémités des nageoires comportent une partie sombre tandis qu'un liseré noir borde la nageoire caudale. La ligne latérale* complète est bien visible et très sinueuse ; elle comporte ainsi un fort décrochement vers le bas en arrière de la nageoire pectorale. De petites taches sombres régulièrement espacées traversent les flancs de part en part, délimitant la partie argentée du bas du corps et une partie grisâtre plus sombre située au-dessus de la ligne latérale. Les écailles sont peu visibles.
Les juvéniles de moins de 10 cm sont de couleur dorée et présentent six à sept bandes verticales noires discontinues.
Au stade adulte, la liche-amie peut principalement être confondue avec d'autres Carangidés dont notamment le tassergal, la grande sériole ou encore la sériole-limon.
La ligne latérale* visible, très sinueuse de la liche-amie et ses flancs argentés brillants permettent de la distinguer des autres espèces citées, ainsi que son ventre blanc particulièrement concave. Elle ne possède pas la barre oblique sombre traversant les yeux des sérioles. Enfin, son œil est situé au-dessus de la bouche, tandis qu'il est situé à l'arrière chez les sérioles.
Les jeunes individus peuvent par ailleurs être confondus avec la palomine ou liche glauque, assez commune le long des côtes de Méditerranée. Cette dernière est facilement reconnaissable grâce aux taches noires qui ornent l'avant de sa ligne latérale non sinueuse, et l'extrémité des premiers rayons de ses nageoires dorsale et anale et de sa nageoire caudale.
La liche-amie est quasi exclusivement piscivore* au stade adulte et se nourrit principalement de mulets et autres petits poissons pélagiques*. Les juvéniles ont un régime alimentaire plus varié, consommant préférentiellement des crustacés et des mollusques (Coetzee 1982).
Les sexes sont séparés (espèce gonochorique*). La liche-amie atteint sa maturité sexuelle à une longueur standard (longueur sans la queue) de 58 cm. En Afrique du Sud, la ponte a lieu en mer à la fin de l'hiver et au printemps. L'éclosion des œufs se produit deux jours après fécondation. Les juvéniles regagnent majoritairement les eaux chaudes des estuaires durant la fin du printemps et l'été (période du recrutement* entre novembre et mars dans l'hémisphère austral), leur taille est alors comprise entre 4 et 12 cm. La croissance est extrêmement rapide. Les estuaires représentent des nurseries idéales combinant les avantages d'une faible prédation et d'une importante quantité de nourriture disponible. Après avoir passé trois ans dans les estuaires, les poissons subadultes* quittent les nurseries pour rejoindre les populations adultes migratrices (Whitfield 1998).
La liche-amie peut être parasitée par différentes espèces de copépodes (Sakarya 2019). On recense potentiellement 9 espèces appartenant à 8 genres : Bomolochus unicirrus Brian, 1902, Caligus dakari van Beneden, 1892, Caligus lichiae Brian, 1906, Colobomatus lichiae (Richiardi, 1877), Eobrachiella elegans (Richiardi, 1880), Lepeophtheirus lichiae Barnard, 1948, Lernaeenicus gracilis (Heller, 1865), Lernanthropus gisleri van Beneden, 1852 et Nemesis lamna Risso, 1826.
Bien que la liche-amie soit classée comme "Least Concern" depuis 2015, c'est-à-dire ne figurant pas dans la liste des espèces considérées comme menacées dans le classement de l'UICN* (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), elle n'en demeure pas moins fortement ciblée localement par la pêche de subsistance et surtout par la pêche de loisir. Sa capture fait donc l'objet de règlementations dans différentes zones géographiques (taille minimale de 20 cm en Turquie, 70 cm minimum et 2 exemplaires maximum par jour et par personne en Afrique du Sud où sa revente est interdite). La dégradation de son habitat, notamment des estuaires faisant office de nurseries en Afrique du Sud, constitue une menace pour l'espèce.
Liche : francisation du nom de genre.
amie : francisation du nom de l'espèce.
Lichia : vient du mot provençal "lecha" lui-même dérivé du vieux provençal "lec" signifiant "gourmand" en référence à la voracité du poisson.
amia : du latin [amias] qui désigne une sorte de thon.
Numéro d'entrée WoRMS : 126810
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopteri | ||
Famille | Carangidae | Carangidés | |
Genre | Lichia | ||
Espèce | amia |
Poisson côtier et peu profond
La liche-amie est un poisson très côtier, vivant généralement à moins de 500 m du rivage et moins de 20 m de profondeur.
Minorque, archipel des Baléares, Espagne, 1 m
2012
Grand poisson de pleine eau
La liche-amie est un poisson côtier de pleine eau pouvant atteindre une taille de 2 m. Elle est notamment reconnaissable grâce à son ventre blanc concave, à sa silhouette profilée, à la hauteur et au caractère symétrique de ses nageoires dorsale et anale, ainsi qu'à sa grande nageoire caudale fourchue.
Minorque, archipel des Baléares, Espagne
2012
En surface
Voici un poisson adulte de belle taille évoluant en surface. On remarque le caractère argenté des flancs, la ligne latérale irrégulière bien visible et les points délimitant le dos plus sombre de l'animal.
Minorque, archipel des Baléares, Espagne, 1 m
30/05/2012
Partie antérieure
On voit ici la partie antérieure d'un gros individu reconnaissable notamment à la coloration blanche de son ventre et à la bouche fendue ; la position très avancée de l'œil est également caractéristique.
Minorque, archipel des Baléares, Espagne, 1 m
30/05/2012
Subadultes
Ces jeunes individus présentent les caractéristiques morphologiques propres aux adultes.
Côte nord-ouest, Malte, 1 m
09/08/2021
Juvéniles
Même si les caractéristiques du poisson adulte ne sont pas encore tout à fait observables, la morphologie générale permet d'identifier de jeunes liches-amies nageant en banc sur cette photo.
Côte nord-ouest, Malte, 1 m
09/08/2021
Timbre poste premier jour d'émission
Reproduction d'un timbre émis le 01/09/1979 par le Ministère des Postes et Télécommunications de la République Démocratique de Somalie, à l'effigie de la liche-amie alors identifiée en tant que Hypacantus amia, retrouvé par Yvan CARO philatéliste expert et passionné.
N/A
26/01/2022
Rédacteur principal : Gaël MODRAK
Vérificateur : Valérie CARO
Vérificateur : Vincent MARAN
Responsable régional : Gaël MODRAK
Blader S.J.M., Cyrus D.P., 1983, The biology of Carangidae (Teleostei) in Natal estuaries, Journal Fish Biology, 22, 173-188.
Coetzee D.J., 1982, Stomach content analysis of the leervis, Lichia amia (L.), from the Swartvlei system, southern Cape, South African Journal of Zoology, 17 (4), 177-181.
Dunlop S.W., Mann B.Q., Cowley P.D., Murray T.S., Maggs J.Q., 2015, Movement patterns of Lichia amia (Teleostei: Carangidae) : results from a long-term cooperative tagging project in South Africa, African Zoology, 50 (3), 249–257.
Sakarya Y., Özak A.A., Boxshall G.A., 2019, The discovery of Lepeophtheirus lichiae Barnard, 1948 (Copepoda: Caligidae) parasitic on leerfish, Lichia amia (Linnaeus) in the Mediterranean Sea, Syst Parasitol, 96, 603–616.
Smith D., 2008, Movement, growth and stock assessment of the coastal fish Lichia amia (Teleostei: Carangidae) off the South African coast, Thesis faculty of science University of KwaZulu-Natal Durban, 175 p.
Whitfield A.K., 1998, Biology and Ecology of Fishes in Southern African Estuaries, Ichthyological Monographs of the J.L.B. Smith Institute of Ichthyology, 2, 223 p.
La page de Lichia amia sur le site de référence de DORIS pour les poissons : Fishbase
La fiche de Lichia amia dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN