Corps ovale très comprimé latéralement dont les deux extrémités sont pointues
Dos bleu-vert pâle, flancs argentés brillants, ventre blanchâtre
3 à 5 petites taches ovoïdes à peine marquées à l'avant de la ligne latérale
Tête arrondie, œil situé à l'arrière de la bouche de petite taille
Extrémité des nageoires dorsale, anale et caudale de couleur noire
Partie externe de la caudale bordée de noir chez certains individus
Poisson mesurant généralement 35 cm, 70 cm au maximum
Liche glauque, palomète, liche étoilée, pompano, pompaneau
Pompano, golden pompano, derbio, silverfish (GB), Arciola, leccia stela, leccia bastarda, lupina, mofa (I), Palometa, palometa blanca (E), Dreipunkt langflossen Stachelmakrele (D), Sereia, camochilo, prombeta, facaio, pampano blanco, salema, cabra (P), Bläuel, Vorkpompano (NL)
Gasterosteus ovatus Linnaeus, 1758
Scomber glaucus Linnaeus, 1758
Caesiomorus glauca (Linnaeus, 1758)
Caranx glaucus (Linnaeus, 1758)
Lichia glauca (Linnaeus, 1758)
Trachinotus glaucus (Linnaeus, 1758)
Centronotus ovalis Lacepède, 1801
Centronotus binotatus Rafinesque, 1810
Lichia tetracantha Bowdich, 1825
Glaucus rondeletii Bleeker, 1863
Trachinotus madeirensis Borodin, 1934
Atlantique Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]La palomine est présente en Atlantique Est, depuis les côtes de l'Angola au sud jusqu'aux côtes scandinaves au nord. On la retrouve de manière erratique dans la mer du Nord et la Baltique. Elle est également bien présente sur l'ensemble des côtes de Méditerranée, jusqu'en Turquie où la capture d'un individu a fait l'objet d'une publication en 2019 (Tuncer, 2020). Sur les côtes françaises, on rencontre principalement des juvéniles durant l'été.
Ce poisson peut être rencontré en eaux claires et peu profondes, le long des tombants et sur les fonds sableux ou vaseux jusqu'à 200 m de profondeur. Il pénètre occasionnellement dans les estuaires et les lagunes. Les juvéniles sont visibles au bord des plages, qu'elles soient sableuses, rocheuses ou formées de galets.
La palomine est un poisson dont le corps forme un bel ovale pointu aux deux extrémités, très comprimé latéralement, mesurant généralement une trentaine de centimètres et pouvant atteindre 70 cm. Le dos est bleu-vert pâle, le ventre blanchâtre. Les flancs brillants et argentés sont à peine marqués par 3 à 5 petites taches ovoïdes plus foncées réparties sur la partie antérieure de la ligne latérale* complète. Ces taches sont absentes chez les juvéniles. La tête est arrondie, la bouche petite et l'œil, également de petite taille, est situé en arrière de celle-ci.
Les nageoires pectorales et pelviennes sont très discrètes. Les premiers rayons durs de la nageoire dorsale sont difficilement visibles. La seconde partie de dorsale et la nageoire anale sont de faible hauteur mais s'étendent de façon assez symétrique jusqu'au pédoncule* caudal. La coloration noire de la pointe des premiers rayons de ces deux nageoires est bien visible. Les extrémités de la nageoire caudale fine et très fourchue portent également ces marques noires très caractéristiques. Chez certains individus, la partie externe de la nageoire caudale est bordée de noir, depuis l'extrémité jusqu'au pédoncule caudal.
La palomine peut être confondue avec d'autres Carangidés tels que le tassergal, la grande sériole ou encore la sériole-limon. La nageoire caudale très fourchue ainsi que les extrémités noires des nageoires sont des critères distinctifs.
Son comportement grégaire pélagique* de surface peut également amener à la confondre avec l'oblade, notamment pour les jeunes individus. La coloration des nageoires et l'absence de tache sur le pédoncule* caudal permet de l'en distinguer facilement.
La palomine se nourrit de poissons, de petits crustacés et de mollusques.
En Méditerranée, de nombreux débris plastiques ont également été trouvés dans les contenus stomacaux de ce poisson consommé dans l'alimentation humaine (Battaglia, 2016).
La palomine est une espèce gonochorique* (les sexes sont séparés) se reproduisant durant l'été. L'émission des gamètes se déroule ainsi en plusieurs fois entre juillet et août. La reproduction est externe. Les œufs sont pélagiques*. La longueur totale moyenne correspondant à la maturité des femelles est d'environ 31 cm tandis qu'elle avoisine 29 cm pour les mâles. La fertilité varie proportionnellement à la taille de l'individu, avec une valeur moyenne proche de 20 000 ovules par femelle (Villegas-Hernandez, 2016 ; Assem, 2005).
La palomine intéressant l'aquaculture, plusieurs études se sont penchées sur les parasites et pathogènes pouvant impacter la rentabilité de l'exploitation humaine de l'espèce.
La palomine peut être infectée par la bactérie pathogène Nocardia seriolae, provoquant des nodules et des ulcères de la peau (Xia, 2015).
Le bétanodavirus ou virus de la nécrose nerveuse NNV est par ailleurs susceptible de causer des ravages au sein des élevages avec une mortalité pouvant atteindre 95 % (Li, 2018).
La palomine peut également être parasitée par les vers Acanthocéphales Rhadinorhynchus cadenati et Pomphorhynchus françoise qui se fixent sur l'intestin du poisson (Elmahdi, 2015).
Des copépodes parasites sont également des hôtes potentiels de la palomine, tel Caligus madeirensis dans les eaux de l'Atlantique Est (Hamdi, 2021).
La croissance de la palomine est rapide, la longévité est estimée entre 5 et 7 ans (Malara, 2021).
La palomine présente un intérêt économique pour l'aquaculture.
Il a été montré que la consommation régulière de ce poisson dans certaines zones d'Afrique (étude conduite dans le lagon de Korle au Ghana) est susceptible de présenter un risque pour la santé en raison des fortes concentrations en métaux lourds présentes dans ses chairs (arsenic, plomb et mercure) (Steinhausen, 2022).
En perpétuel mouvement, cette espèce est à la fois curieuse et craintive. Elle n'hésitera pas à s'approcher du plongeur à la condition que celui-ci fasse mine de l'ignorer.
Le nom est probablement issu de la similitude avec le pigeon ramier ou palombe, dont l’extrémité noire des ailes et de la queue rappelle celle de la palomine. En espagnol, pigeon se dit "paloma" et "-ine" est un diminutif. On peut ainsi assimiler la palomine à une petite palombe subaquatique.
Trachinotus : du grec [Trachys] signifiant rugueux et [notos] dos. Les poissons appartenant au genre Trachinotus sont parfois appelés pompaneaux.
ovatus : du latin [ovatus] signifiant ovale, en référence à la forme du poisson.
Numéro d'entrée WoRMS : 126819
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopteri | ||
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Ordre | Carangiformes | Carangiformes | |
Famille | Carangidae | Carangidés | |
Genre | Trachinotus | ||
Espèce | ovatus |
Poisson argenté aux nageoires bien reconnaissables
Ce qui est très caractéristique de cette espèce de Carangidé, ce sont les extrémités noires de ses nageoires anale, dorsale et caudale. On note également les 5 taches mates situées sur la partie antérieure de la ligne latérale, qui se détachent sur les flancs brillants du poisson.
Minorque, Baléares, Espagne, 1 m
19/09/2012
Face-à-face
Ce poisson peu farouche peut parfois être observé d'assez près en randonnée palmée. On remarque la petite taille de la bouche située en position terminale de la tête.
Minorque, Baléares, Espagne, 1 m
19/09/2012
Dans le sud de la France
Cette palomine juvénile reconnaissable aux quatres petites taches noires qui ornent ses nageoires a été rencontrée dans le Var.
Cavalaire sur mer (83), 2 m
31/08/2013
Juvénile à Lanzarote
Lors de la mise à l'eau sur la plage de Playa Chica à Puerto Del Carmen sur l'île de Lanzarote, on aperçoit très souvent des juvéniles de palomines nageant en banc près de la surface.
Playa Chica, Puerto Del Carmen, Lanzarote, Canaries, en surface
06/06/2022
Par petit fond rocailleux
Les palomines sont parfois rencontrées dans très peu d'eau sur des fonds sableux, rocailleux ou rocheux. On remarque l'étendue de la partie sombre de la nageoire caudale de cet invidu.
Garajau, Madère, Portugal, 1 m
09/08/2014
Juvéniles sous la surface
Ces jeunes liches glauques de quelques centimètres à peine nagent juste sous la surface, en pleine eau. Comme on le voit sur la photo, les prédateurs sont trompés par leur reflet sur la surface.
Palamos, Costa Brava, Espagne, 0 m
11/08/2017
En banc sur le sable
Ces juvéniles nagent en banc aéré sur de petits fonds sableux en se nourrissant du zooplancton.
Moraira, Costa Blanca, Espagne, 1 m
17/08/2017
Poisson facile à observer
Voici une scène empreinte de nostalgie pour beaucoup de plongeurs, celle des premières séances de randonnée palmée parmi des myriades de poissons luisants. La palomine fait partie de ces espèces facilement observables dans très peu d'eau avec le matériel le plus rustique qui soit, faisant pafois naître des vocations pour une vie entière.
Moraira, Costa Blanca, Espagne, 1 m
17/08/2017
Vidéo : En perpétuel mouvement
Ces poissons évoluant en banc sous la surface sont assez faciles à approcher en randonnée palmée et facilement reconnaissables à la forme et à la couleur de leurs nageoires dorsale, anale et surtout caudale.
Faïal, Açores, 2 m
25/07/2015
Rédacteur principal : Gaël MODRAK
Vérificateur : Valérie CARO
Vérificateur : Thomas MENUT
Responsable régional : Gaël MODRAK
Assem S.S., El-Serafy S.S., El-Garabawy M.M., El-Absawy M. El G., Kaldus S.K., 2005, Some biochemical aspects of reproduction in female Trachinotus ovatus (Carangidae), Egyptian journal of aquatic research, 31(1).
Battaglia P., Peda C., Musolino S., Esposito V., Andaloro F., Romeo T., 2016, Diet and first documented data on plastic ingestion of Trachinotus ovatus L. 1758 (Pisces: Carangidae) from the Strait of Messina (central Mediterranean Sea), Italian journal of zoology, 83(1), 121-129.
Elmahdi Y., Hassouni T., Lamri D., Chiahou B., Darif H., Shawket N., Youssir S., El Kharrim K., Belghyti D., 2015, Distribution spatiale de Rhadinorhynchus cadenati parasites intestinal de poisson Trachinotus ovatus de la côte de Mehdia (Maroc), European scientific journal, 11(12), 286-293.
Fischer W., Bianchi G., Scott W.B., 1981, Fao species identification sheets for fishery purposes. Eastern Central Atlantic ; Fishing area 34 and 47 (in part), Department of Fisheries and Oceans Canada, by arrangement with the Food and Agriculture Organization od the United Nations, 1, 277-278.
Hamdi I, Hermida M., Kamanli S.A., Benmansour B., Özak A.A., Boxshall G.A., 2021, Caligus madeirensis sp. nov. (Copepoda: Caligidae) Parasitic on Pompano, Trachinotus ovatus (Linnaeus, 1758), from Eastern Atlantic Waters, Surrounding the Madeira Archipelago, Portugal, Acta parasitologica, 66, 361-376.
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Tuncer S., Torcu Koç H., Erdogan Z., 2020, Occurence of the golden pompano, Trachinotus ovatus (Linnaeus 1758) (Osteichtyes: Carangidae) in Dardanelles, the Sea of Marmara, Natural and Engineering Sciences, 5(1), 34-44.
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Villegas-Hernandez H., Munoz M., Lloret J., 2016, Reproductive traits of the pompano, Trachinotus ovatus (Linnaeus, 1758), in the north-western Mediterranean, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 96(5), 1053-1063.
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La page de Trachinotus ovatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : Fishbase
La fiche de Trachinotus ovatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN