Rameaux en forme d'éventail
Court pédoncule
Orifices exhalants étoilés
Couleur jaune à orangée
Tragosia flustra (Topsent, 1892)
Axinella padina Topsent, 1896
Axidragma padina (Topsent, 1896)
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée ?
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce est présente en Atlantique Nord-Est, de l'Irlande au nord jusqu'au sud du Portugal, ainsi que dans les archipels de Macaronésie (Açores, Madère, Canaries, Cap Vert). Elle se rencontre également en Manche, de la côte occidentale du Cotentin jusqu'au Finistère, ainsi qu'en Afrique occidentale du Maroc à la Guinée.
Sa présence semble douteuse en Méditerranée occidentale.
Axinella flustra vit dans les étages infra- et circalittoraux* entre 25 et plus de 300 m de profondeur. Elle préfère les surfaces horizontales des fonds rocheux.
Elle vit souvent avec une autre axinelle : Axinella dissimilis.
Cette éponge possède un court pédoncule* (1 cm de hauteur environ), fixé au substrat, sur lequel se développe un ou plusieurs rameaux en forme d’éventail ou de lame diversement découpée. Les rameaux sont disposés dans un même plan. Larges, aplatis, légèrement tuberculés et très flexibles, leur épaisseur ne dépasse pas 4 à 5 millimètres. La hauteur et la largeur de l'ensemble sont à peu près équivalentes, soit environ 5 cm.
Sa consistance générale est ferme. La surface est légèrement hispide* et couverte d’orifices exhalants en forme d’étoile ; les pores* inhalants sont invisibles.
Sa couleur est jaune plus ou moins clair, gris jaunâtre, voire beige.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
On peut la confondre avec d'autres axinelles (Axinella dissimilis, A. infundibuliformis ou Phakelia ventilabrum)
dont les branches sont plus épaisses que celles d'Axinella flustra. Quant à Axinella vaceleti, de couleur plus orangée, ses lames sont plus fines et ne sont pas disposées dans un même plan.
Un examen microscopique
des spicules* permettra l'identification à coup sûr.
Comme toutes les autres éponges, Axinella flustra se nourrit et capte l'oxygène en créant dans ses chambres internes un courant d'eau. Celui-ci est engendré par le battement des cils de certaines cellules* spécifiques aux Spongiaires : les choanocytes*.
La nourriture de ce filtreur suspensivore* se compose de plancton* (en particulier d'organismes dinoflagellés*) et de particules organiques détritiques* en suspension. L'ensemble pénètre avec le courant d'eau via de tout petits trous, les pores ou ostioles*, puis est capté par les choanocytes.
La digestion est intracellulaire, les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par ovules* et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée* nageuse de type « parenchymella* » qui, emportée par le courant, va se métamorphoser et se fixer rapidement sur le substrat* pour donner une nouvelle éponge. Celle-ci est hermaphrodite* et ovipare*.
- Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Ce type de reproduction, qui reste cependant secondaire, permet l’extension des colonies d’éponges.
Comme toutes les éponges, Axinella flustra possède une grande faculté de régénération : un fragment d’éponge peut donner un nouvel individu.
Description microscopique : le choanosome* renferme de nombreux spicules* mégasclères*, des oxes*, fins et légèrement courbes, disposés irrégulièrement et noyés dans une quantité plus ou moins importante de spongine* ; ils mesurent 150-220 x 4-15 µm. Les spicules mégasclères de l'ectosome* sont des styles* de 300-900 x 7-20 µm dont les pointes dépassent légèrement de la surface de l'éponge et lui donnent cet aspect hispide. Les spicules microsclères* sont des trichodragmates* très petits (40 x 8 µm) et particulièrement difficiles à repérer.
Les photos que nous présentons ont été identifiées grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires et, lorsque cela était possible, par l'examen des spicules au microscope.
Suivant les dernières publications, la présence de cette espèce en Méditerranée est douteuse.
Axinelle : traduction littérale du nom de genre latin.
flustre : pour sa ressemblance avec la grande flustre (bryozoaire, gymnolème).
Axinella : du latin = petite hache, lui-même d’origine grecque [axinê] = hache.
flustra : mot latin = calme (de la mer) ou du saxon [flustrian] = tresser. En l’occurrence ici le nom est donné pour la ressemblance de cette éponge avec les lames plates du bryozoaire arbustif Flustra foliacea.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Axinellida | Axinellides | |
Famille | Axinellidae | Axinellidés | Squelette axial formé de grands spicules monaxones : oxes, strongyles ou styles. |
Genre | Axinella | ||
Espèce | flustra |
Eventail
Cette éponge se présente sous la forme d'un ou plusieurs rameaux en forme d’éventail.
Iles d'Aran, comté de Galway, Irlande
> 2007
Couleur beige rosé
Sa couleur est le plus souvent jaune plus ou moins clair mais peut être également gris jaunâtre voire beige comme ici.
Iles d'Aran, comté de Galway, Irlande
> 2007
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Cabioch L., 1968, Contribution à la connaissance de la faune des Spongiaires de la Manche occidentale. Démosponges de la région de Roscoff, Cahiers de Biologie Marine, 9, 2, 211-246.
Grenier M., Ruiz C., Fourt M., Santonja M., Dubois M., Klautau M., Vacelet J., Boury-Esnault N. & Pérez T., 2018, Sponge inventory of the French Mediterranean waters, with an emphasis on cave-dwelling species, Zootaxa, 4466, 1, 205-228.
Hallmann E.F., 1917, A revision of the genera with microscleres included, or provisionally included, in the family Axinellidae; with descriptions of some Australian species. Part III, Proceedings of the Linnean Society of New South Wales, 41(164), 634-675, pls XXIX,figs 3, 5, 6; XXXIII, fig. 6; XXXVIII, figs 5-9.
Topsent E., 1892, Contribution à l'étude des Spongiaires de l'Atlantique Nord (Golfe de Gascogne, Terre-Neuve, Açores), Résultats des campagnes scientifiques accomplies par le Prince Albert I, Monaco, 2: 1-165, pls I-XI.
Topsent E., 1896, Matériaux pour servir à l'étude de la faune des spongiaires de France, Mémoires de la Société zoologique de France, 9, 113-133.
La page d'Axinella flustra sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page d' Axinella flustra dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN