Doridien au manteau mauve avec de gros points jaunes
Bordure du manteau jaune
Rhinophores mauves
Purple-yellow spotted doris (GB), Doride lilla-e-gialla (I), Doris violeta-con-amarilla (E), Lilagelbgefleckte doris (D)
Glossodoris luteorosea (Rapp 1827)
Doris luteorosea Rapp 1827
Doris parthenopeia delle Chiaje 1841
Chromodoris iheringi Bergh 1879
Chromodoris luteorosea (Rapp, 1827)
Le nom de genre Felimida a remplacé celui de Chromodoris chez certaines espèces, après une étude de typage des Chromodorididés par l'ADN mitochondrial [Johnson et Gosliner 2012].
Méditerranée, Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Méditerranée et Atlantique proche (côtes basques, Portugal et Canaries).
Cette espèce se rencontre dès les premiers mètres, sur fonds rocheux, parmi les algues. On la rencontre fréquemment sur le coralligène*. On peut la trouver de 5 à 60 m de profondeur.
Felimida luteorosea est un doridien très facilement identifiable, grâce à ses magnifiques couleurs. Le manteau est rose violacé et arbore de grosses taches jaunes, entourées d’une bordure plus claire. La périphérie du manteau est jaune. Les rhinophores* et le panache branchial sont violacés. Le panache branchial est composé de neuf appendices simples. Les rhinophores sont annelés. Cette espèce peut atteindre 55 mm.
Une espèce proche, Felimida luteopunctata (Gantès, 1962) a été décrite des côtes du Maroc, mais on trouve également cette espèce dans d’autres endroits de la Méditerranée (détroit de Gibraltar et Afrique du Nord), et même aux Canaries. Cette espèce possède un panache branchial plus clair, portant de nombreuses taches blanches. Les rhinophores de cette espèce possèdent également des taches jaunes et bleues, totalement absentes chez F. luteorosea. Enfin, les taches jaunes du manteau de F. luteopunctata sont plus petites et plus nombreuses que celles de F. luteorosea.
Cette espèce se nourrit exclusivement d’éponges, qu’elle broute avec sa radula*, parmi lesquelles Aplysilla rosea (souvent citée dans la littérature comme étant sa proie favorite) et Spongionella pulchella.
Cette espèce est hermaphrodite*. Les œufs, de couleur rose orangé, sont pondus dans une masse gélatineuse enroulée en spirale.
Les couleurs vives, aposématiques*, de cette espèce mettent en garde les éventuels prédateurs sur sa toxicité. Le manteau de cette espèce comporte plusieurs diterpénoïdes issus des éponges qu’elle ingère. Ces diperténoïdes sont essentiellement concentrés sur le bord du manteau, première zone touchée par les prédateurs.
Doris tacheté mauve se réfère à la couleur du manteau de cette espèce.
Felimida : l'origine de ce nom de genre, originellement créé par Eveline et Ernst Marcus en 1971, n'est pas connue, le couple Marcus étant un habitué des dénominations... "bizarres" et n'ayant jamais aimé donner d'explications sur le sujet. L'origine du nom Felimida est sans doute à chercher dans la sympathie appuyée d'Ev. Marcus (1901-1990) pour les chats (Felis)...
luteorosea : du latin [luteus] = jaune et [roseus] = de rose. Ces deux couleurs sont celles du manteau.
Numéro d'entrée WoRMS : 597403
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Chromodorididae | Chromodorididés | Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées. |
Sous-famille | Chromodoridinae | Chromodoridinés | |
Genre | Felimida | ||
Espèce | luteorosea |
Felimida luteorosea
Cet individu est caractéristique de l’espèce : manteau et rhinophores mauves, grosses taches jaunes, bordure du manteau jaune.
Cerbère (66), Cadanells, 10 m
13/07/1993
Virage sec
A l'occasion d'un changement de direction, on aperçoit le mufle de la limace.
Cerbère (66), Pointe des Girelles, 8 m
04/07/2008
Juvénile
Cet individu mesure moins d'un centimètre. Les taches dorsales indiquent qu'il s'agit de Felimida luteorosea, même si la couleur est bien pâlichonne.
Cap d'Antibes (06), La Lauve, 18 m
21/07/2012
Spécimen du bassin d’Arcachon
Il s'agit ici, probablement, d'une des limites nord dans la distribution atlantique.
Le Grand Banc, Arcachon (33)
01/11/2004
Individu catalan
Les taches jaunes de cet individu sont particulièrement larges.
Portbou, Catalogne, Espagne, 10 m
14/06/1992
Dans les Alpes-Maritimes
La distribution de cette très belle espèce couvre une large partie des côtes méditerranéennes françaises.
Ici, un individu azuréen, rencontré depuis une plongée du bord.
Le Graillon, cap d'Antibes (06)
09/07/2017
Rédacteur principal : Christophe QUINTIN
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Véronique LAMARE
Cimino G., Crispino A., Gavagnin M., Sodano G., 1990, Diterpenes from the nudibranch Chromodoris luteorosea, Journal of Natural Products, 53(1), 102-106.
Johnson R., Gosliner T., 2012, Traditional Taxonomic Groupings Mask Evolutionary History : A Molecular Phylogeny and New Classification of the Chromodorid Nudibranchs, PLoS ONE, 7(4), 15p.
La page de Felimida luteorosea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN