Etoile-peigne de couleur grise, beige, orangée, rose, ne dépassant pas 18 cm de diamètre
Corps aplati, uniformément couvert de paxilles sur le dos lui donnant un aspect de chair de poule
5 bras trapus et triangulaires garnis d'épines
Plaques supramarginales (sauf 2e et parfois 3e et 4e) portant une épine dressée
Plaques inframarginales avec une longue épine horizontale + une petite épine dirigée vers le bas
Epines horizontales en forme de couteau de lancer, blanches avec anneau brun et rétrécissement dans leur tiers inférieur
Podia longs, pointus, dépourvus de disque terminal et situés uniquement sur la face inférieure
Sand sifting starfish, brown spotted combstar, marginal-spine seastar, Indo-Pacifique comb star (GB), Stella del mare di navigazione della sabbia (I), Estrella de mar peine común (E), Sand Sieben Sea Star (D)
Astropecten hystrix Müller & Troschel, 1842
Astropecten chinensis Grube, 1866
Astropecten ensifer Grube, 1866
Astropecten edwardsi Verrill, 1867
Astropecten samoensis Perrier, 1869
Deux sous-espèces sont reconnues :
Astropecten polyacanthus polyacanthus Müller & Troschel, 1842
Astropecten polyacanthus phragmorus Fisher, 1913 qui vivrait en eau plus profonde
Et une variété :
Astropecten polyacanthus var. burbonica Doderlein, 1917 qui ne serait présente qu'à La Réunion
Mer Rouge, Indo-Pacifique
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]C'est une espèce indo-pacifique que l'on rencontre en mer Rouge, dans tout l'océan Indien tropical ainsi que dans le Pacifique tropical depuis l'Indonésie jusqu'à l'île de Pâques et Pitcairn, et du sud du Japon à l'Australie et la Nouvelle-Calédonie.
Astropecten polyacanthus se rencontre sur les fonds sableux entre 0 et 185 m de profondeur. C'est une espèce nocturne qui reste enfouie dans le sable la journée, ce qui fait qu'elle est rarement observée.
Astropecten polyacanthus est une étoile-peigne de taille moyenne ne dépassant pas 18 cm de diamètre.
Le corps est aplati et la face dorsale est parsemée d'une multitude de petites pièces squelettiques denticulées (paxilles*) disposées en 10 à 16 rangées (les 2-4 rangées centrales légèrement plus grandes), qui lui donnent un aspect de "chair de poule". La couleur de cette face est variable : grise, beige, orangée, rose avec parfois des motifs sombres. La plaque madréporique* est cachée car située sous les paxilles. Il n'y a pas d'anus chez les Astropecten ni de pédicellaires* sur cette face.
Les 5 bras sont trapus, triangulaires et entourés d’épines. Sur chaque plaque supramarginale se dresse une épine verticale pouvant atteindre 1 cm, celle-ci est plus longue et plus dressée sur la première plaque au niveau des aisselles (voir photo et schéma). La 2e, et parfois les 3e et 4e plaques (donc situées entre les aisselles et la base du bras) sont dépourvues d'épine, ce qui est caractéristique de l'espèce.
Chaque plaque inframarginale porte quant à elle 2 épines, parfois 3 ou 4. L'épine supérieure est longue, en forme de couteau de lancer, disposée horizontalement et de couleur blanche. Sa base est plus large que le premier tiers qui est rétréci et présente un anneau brun plus ou moins foncé. La deuxième épine, située en dessous, est beaucoup plus courte, blanche et dirigée vers le bas (voir dessin).
Sur la face inférieure, les podia* sont longs, pointus et dépourvus de disque terminal. Trois séries de piquants protègent les ambulacres* : une triple série interne (le central plus long), une double série médiane (le distal plus long) et une série externe de 2 à 4 piquants. La face orale porte peu ou pas de pédicellaires.
Il existe environ 150 espèces dans le genre Astropecten dont notamment une trentaine dans l'Indo-Pacifique ; beaucoup ont été décrites il y a très longtemps sur la base de matériel dégradé, aussi les frontières spécifiques sont souvent mal définies et nécessiteraient une révision. Astropecten polyacanthus se distingue par ses épines marginales plus longues, ses épines supramarginales dressées, notamment au niveau des aisselles et l'absence de ces épines supramarginales sur la première et/ou deuxième plaque, ainsi que par la partie rétrécie des épines marginales.
Astropecten andersoni très souvent confondue avec A. polyacanthus, présente aussi les 2 fortes épines dressées au niveau des aisselles, en position très intérieure par rapport aux suivantes, et des bras qui montrent une coloration alternée de brun et de blanc. Ses épines marginales sont en forme de pointe, sans rétrécissement dans leur premier tiers. C'est une espèce du Pacifique tropical Ouest.
A. mindanensis a aussi des épines supramarginales dressées, mais porte des épines inframarginales multiples au bout des bras (Indonésie et Philippines).
A. javanicus a aussi des épines supramarginales dressées, mais courtes et des épines inframarginales aplaties (océan Indien oriental).
A. triseriatus a des épines supramarginales par groupes de 3 (mer de Chine).
A. bengalensis a aussi des épines supramarginales dressées, mais des épines inframarginales par groupes de 2 (océan Indien oriental).
A. vappa, identique à A. bengalensis, mais avec des couples d’épines très dissimilaires (région indonésienne).
A. mauritianus a des épines supramarginales particulièrement volumineuses, occupant facilement la moitié de la surface aborale (île Maurice).
A. hemprichi a des plaques supramarginales particulièrement volumineuses, mais plus étroites (et donc plus nombreuses) que chez A. mauritianus (Indo-Pacifique).
A. indicus a des épines supramarginales beaucoup plus courtes que les épines inframarginales. Cette espèce est généralement grise avec parfois des motifs orange (Indo-Pacifique).
Archaster typicus est souvent confondue avec les étoiles-peignes du genre Astropecten, comme A. polyacanthus qui vit dans la même zone géographique. Pourtant cette espèce n'appartient pas à la même famille, ni même au même ordre, on peut alors parler de convergence évolutive. Chez les Archaster, les bras sont plus longs et étroits ; les plaques sur la face dorsale des bras sont disposées régulièrement en lignes et ne forment pas un tapis homogène ; les épines sur la marge des bras sont plates et émoussées et non pas rondes et pointues et il n'y a qu'une épine par plaque marginale au lieu de 2 chez A. polyacanthus ; les podia* ont un disque adhésif terminal ; l'estomac ne peut pas être dévaginé et il y a un anus sur la face dorsale.
Certaines étoiles de mer du genre Luidia, comme L. maculata ou L. savignyi, ont également des épines sur la marge des bras, mais elles sont de petite taille comparativement au corps, les bras sont très longs et au nombre de 6 à 7. Ce sont également des espèces de l'Indo-Pacifique.
L'étoile-peigne piquante est carnivore et se nourrit principalement de bivalves, mais également de vers, d'ophiures, voire d'oursins des sables et d'autres petits invertébrés arénicoles*. Pour cela elle recouvre sa proie de ses bras et les podia* l'acheminent vers la bouche. Si la proie est trop volumineuse alors l'étoile est capable de dévaginer son estomac et de libérer ses sucs digestifs qui vont la liquéfier. Il ne lui restera plus qu'à aspirer le contenu de sa victime.
La reproduction est sexuée. Elle a lieu toute l'année avec un pic au printemps et en automne. Astropecten polyacanthus est gonochorique*. Les étoiles se redressent sur leurs bras, et émettent en pleine eau leurs gamètes* mâles ou femelles. La fécondation donne une larve* dipleurula, qui rejoint la microfaune du plancton*. Après quelques semaines, la larve subit une métamorphose*. Alors que la grande majorité des larves d'Astérides passent par un stade larvaire dit brachiolaria ou deux stades larvaires bipinnaria puis brachiolaria, les étoiles du genre Astropecten n'ont pas de phase brachiolaria, ce qui est un caractère primitif du groupe. La larve bipinnaria tombe sur le fond et se transforme directement en une minuscule étoile-peigne, qui ne tardera pas à s'enfouir.
Les étoiles-peignes ont par ailleurs la capacité de régénérer efficacement tout ou partie d'un membre abîmé ou amputé.
Certains vers symbiotiques* peuvent vivre dans les ambulacres de cette étoile.
Les petits mollusques gastéropodes de la famille des Eulimidés sont des parasites des étoiles de mer.
L'étoile-peigne piquante montre très souvent des bras en cours de régénération de taille différente, ce qui indique une forte prédation sur cette étoile. Elle a une activité nocturne et plus précisément c'est au crépuscule et à l'aube qu'elle est la plus active.
Les Astropecten utilisent leurs épines marginales des bras, en les agitant, pour s'enterrer facilement. Elles s'enfoncent alors verticalement dans le sédiment, sans se déplacer.
Plusieurs stéroïdes aux propriétés anticancéreuses sont extraits de l'étoile-peigne piquante.
Les étoiles-peignes sont fréquemment vendues séchées dans des boutiques pour touristes.
Etoile-peigne piquante est la traduction du nom scientifique.
Astropecten : du grec [aster] = étoile, et du latin [pecten] = peigne, les rangées de piquants alignés évoquant des peignes.
polyacanthus: du latin [poly] = plusieurs et [acanthus] = épine, donc qui a de nombreuses épines.
Numéro d'entrée WoRMS : 213245
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Super ordre | Valvatacea | Valvatacés | |
Ordre | Paxillosida | Paxillosides | Face dorsale recouverte de paxilles*. |
Famille | Astropectinidae | Astropectinidés | Ce sont les étoiles peigne, dont les bras sont bordés de piquants rigides. |
Genre | Astropecten | ||
Espèce | polyacanthus |
Etoile-peigne
Cette étoile de mer se reconnaît à ses bras courts et triangulaires, bordés de nombreuses épines, ce qui lui a valu le nom d'étoile-peigne.
Aer Prang, détroit de Lembeh, Sulawesi Nord, Indonésie, 15 m de nuit
20/07/2017
Epines supramarginales
Les bras sont garnis d'épines supramarginales dressées. Les 2 épines des aisselles sont plus longues. Chez Astropecten polyacanthus, la première ou deuxième plaque supramarginale après celle des aisselles ne porte pas d'épine, ce qui est caractéristique de l'espèce. Chez l'individu photographié ici, seule la première plaque marginale n'a pas d'épine (flèches jaunes).
En plus de ces épines, les bras portent des longues épines horizontales en forme de poignard, dont la forme, notamment le rétrécissement au niveau de la zone colorée, est caractéristique.
Aer Prang, détroit de Lembeh, Sulawesi Nord, Indonésie, 15 m de nuit
20/07/2017
En déplacement
Cette vue de trois quarts permet notamment de bien voir les 2 épines dressées au niveau des aisselles.
Erakor, Vanuatu, 1 m
29/03/2020
Paxilles
La face supérieure de l'étoile-peigne piquante est couverte de paxilles formant un tapis granuleux sans disposition particulière.
Erakor, Vanuatu, 1 m
29/03/2020
Face ventrale
Vue de la face inférieure (ou ventrale) de l'étoile-peigne piquante.
Erakor, Vanuatu, 1 m
29/03/2020
Sur le sable
Cette étoile de mer se rencontre sur le sable, principalement de nuit.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 3 m
26/04/2006
Enfouissement
Les Astropecten utilisent leurs épines marginales des bras, en les agitant, pour s'enterrer facilement. Elles s'enfoncent alors verticalement dans le sédiment, sans se déplacer.
Baie des Citrons, Nouméa, Nouvelle-Calédonie
06/10/2020
Parasite
Les petits mollusques gastéropodes de la famille des Eulimidés sont des parasites des étoiles de mer.
Notez sur ce gros plan les deux épines supramarginales dressées au niveau des aisselles et l'absence de ces épines sur les deux premières plaques des bras.
Erakor, Vanuatu, 1 m
29/03/2020
Schéma de la coupe transversale d'un bras d'étoile-peigne
1- Papule respiratoire
2- Paxille
3- Epine supramarginale
4- Plaque supramarginale (ou marginale dorsale)
5- Piquants de la face latérale des plaques supramarginales
6- Plaque ambulacraire
7- Plaque adambulacraire
8- Plaque inframarginale (ou marginale ventrale)
9- Epines inframarginales
10 et 14- Podia
11, 12, et 13- Epines adambulacraires
N/A
N/A
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Correcteur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Hellal A;H, Gab-Alla A. A-F, Mohamed S.Z., Morsy N.K., 2012, Reproductive strategy of the common star fish, Astropecten polyacanthus (Echinodermata: Asteroidea) from Suez Canal Lakes, Egypt, Egypt. J. Aquat. Biol. & Fish., 16(4), 113-128.
Mori S., Matutani K., 1952, Studies on the daily rhythmic activity of the starfish Astropecten polyacanthus Muller et Troschel, and the accompanied phisiological rhythms, Seto Marine Biological Laboratory, 2(2), 213-225.
Müller J., Troschel F.H., 1842, System der Asteriden.1. Asteriae. 2. Ophiuridae, Vieweg Braunschweig, 134 pp.
Thao N.P., Cuong N.X., Luyen B.T., Nam N.H., Cuong P.V., Thanh N.V., Nhiem N.X., Hanh T.T., Kim E.J., Kang H.K., Kiem P.V., Minh C.V., Kim Y.H., 2013, Steroidal constituents from the starfish Astropecten polyacanthus and their anticancer effects, Chem. Pharm. Bull. (Tokyo), 61(10), 1044-1051.
La page d'Astropecten polyacanthus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN