Forme massive, irrégulière et arrondie
Couleur rose brun d'intensité variable
Consistance dure et rugueuse
Eponge pierre
Stony sponge (GB), Spugna pietra (I), Esponja de piedra (E), Steinschwamm (D), Steenspons (NL)
Spongia ficiformis Poiret
Méditerranée et Atlantique oriental
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Méditerranée et Atlantique oriental. Cependant, peu de personnes l'ont observée hors de Méditerranée au point que nombreux sont ceux qui se demandent comment se nourrit le doris dalmatien (Peltodoris atromaculata) observé en Atlantique adjacent de la Méditerranée.
On trouve P. ficiformis sur des substrats* durs, grottes ou lieux bien ensoleillés, de quelques mètres à environ 50 m de profondeur.
Cette éponge est de forme et de taille très variables, généralement une vingtaine de cm2 mais pouvant couvrir jusqu'à 1 m2 sur une épaisseur d'une dizaine de centimètres. Elle se présente sous une forme massive, irrégulière et arrondie, avec une couleur rose brun, due à des cyanobactéries* photosynthétiques*, d'autant plus intense que l'éclairement est fort, et très pâle dans les endroits obscurs. Les oscules* sont circulaires, de diamètre variable et assez régulièrement répartis. La consistance est dure et plutôt rugueuse.
Malgré son nom, cette éponge est fragile.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant en général pas 0,2 microns.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
P. ficiformis vit en association avec des cyanobactéries photosynthétiques* (Aphanocapsa feldmanni) présentes dans ses tissus superficiels et qui lui confèrent sa couleur brun-rose à lie-de-vin. On peut noter que dans cette association, les tissus de l'éponge dévorent les algues présentes, il n'y a pas d'échange « donnant-donnant » comme dans le cas des zooxanthelles* et des coraux.
Du point de vue des observations en plongée, P. ficiformis est surtout la nourriture du nudibranche Peltodoris atromaculata (doris dalmatien). Avant de se régénérer, les surfaces attaquées par le prédateur laissent voir la couleur blanche de la chair interne.
Cette espèce est assez commune en Méditerranée.
P. ficiformis peut développer un métabolisme qui lui permet de s'adapter dans des grottes obscures, malgré l'absence de cyanobactéries.
P. ficiformis synthétise des substances chimiques toxiques (par exemple des polyacétylènes) qui sont récupérées par son prédateur Peltodoris atromaculata (doris dalmatien) qui s'en sert comme moyen de défense. En revanche il a été démontré que, contrairement à une idée couramment répandue, les spicules* du doris dalmatien, calcaires, n'ont rien à voir avec ceux de P. ficiformis.
Eponge-pierre à cause de la consistance dure au toucher.
Petrosia, vient du latin [petrus] = pierre.
Du latin [ficiformis] = en forme de figue.
Numéro d'entrée WoRMS : 166837
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Haplosclerida | Haplosclérides | « Eponges à spicules simples ». Squelette formé de spicules* qui s’arrangent en formant un réseau de mailles polygonales, parfois renforcé par de la spongine. Mégasclères* de type oxes*, parfois des microsclères* (sigmas*, toxes*). |
Famille | Petrosiidae | Pétrosiidés | |
Genre | Petrosia (Petrosia) | ||
Espèce | ficiformis |
Dans un environnement photophile
L'éponge pierre, comme vous la verrez bien souvent sur une roche éclairée.
Golfe Juan (06), La Fourmigue, 15 m
04/08/2010
Couleur lie-de-vin et forme dressée
Les éponges peuvent adopter des formes étranges selon les conditions hydrodynamiques du milieu. La couleur rouge vient d'une cyanobactérie.
Niolon (13), L'Elevine, 15 m
30/09/1997
Adaptation cavernicole
P. ficiformis peut s’adapter à la vie dans des zones obscures sans cyanobactéries en modifiant son métabolisme. Sa couleur est alors plus pâle.
Les Lecques (13), Les Tunnels, 16 m
04/09/2005
Petrosia ficiformis blanche
En l'absence de lumière, on peut trouver des individus de couleur totalement blanche. Cela ne gêne pas leur prédateur attitré, le doris dalmatien!
Galeria (2B), le Tunnel, 13 m
16/10/2007
Autre environnement
Ici, l'éponge pierre partage ce bout de roche avec l'anémone encroûtante jaune Parazoanthus axinellae.
Marseille (13), Les Farillons, 20 m
29/10/2012
Peltodoris atromaculata, prédateur principal
P. ficiformis est la nourriture exclusive de Peltodoris atromaculata qui peut la manger grâce à sa radula*, sorte de râpe. Sous la couche colonisée par les cyanobactéries, la chair est blanche.
Cap Sicié (83), 25 m
16/05/2009
Aux Canaries
L'éponge-pierre est présente aux Canaries. Il est possible que ce cliché la représente mais sans aucune certitude sur photo.
Gran Canaria (Espagne), Arinaga, Punta de la monja, 19 m
22/03/2016
Spicules
Les spicules siliceux sont très fins et très courts.
Prélèvement effectué à Cerbère
2004
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Véronique LAMARE
Arillo A., Bavestrello G., Burlando B., Sara M., 1993, Metabolic integration between symbiotic cyanobacteria and sponges: a possible mechanism, Marine Biology, 117(1), 159-162.
Breton G., 2004, Mais qu'est-ce qu'elles ont dans le dos, les Dalmatiennes ? Encart Bio sous-marine in Octopus, 49, juin – juillet, p. 44-45.
Cimino G., De Guilio A., De Rosa S. Di Marzo V., 1990, Minor bioactive polyacetylenes from Petrosia ficiformis, Journal of Natural Products, 53(2), 345-353.
La page de Petrosia ficiformis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN