Mâle taille maximum 3,15 m, femelle taille maximum 2,77 m
Corps massif et robuste
Tête rectangulaire et très large
Absence d'oreilles externes
Défenses pâles et courbées
Absence de queue distincte
Peau rugueuse et ridée, très épaisse, couverte de poils fins
Coloration rose ou brun cannelle à fauve pâle avec des zones sombres
Morse, cheval-baleine des scandinaves
Walrus (GB), Tricheco (I), Morsa (E), Walross (D), Valross (S), Hvalross (DK)
Arctique
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest Le morse de l'Atlantique est présent sur la côte occidentale du Groenland et dans tout l'Arctique canadien. Au Canada il occupe le sud de la baie d'Hudson, du détroit d'Hudson et de la baie d'Ungava. Sur la côte orientale du Groenland, on le retrouve au Svalbard, dans l'archipel russe François-Joseph, dans la mer de Barentz et la mer de Kara.
Les morses préfèrent les eaux froides et profondes. Ils apprécient la glace et la banquise en hiver, en été ils se prélassent les uns sur les autres sur les rives et les plages.
Le morse est un mammifère imposant au corps massif et robuste. La taille des mâles peut atteindre 3,15 m pour un poids de 1100 kg. La taille des femelles peut atteindre 2,77 m pour un poids de 800 kg.
La tête est rectangulaire et très large. Les yeux sont petits et exorbités. Les narines sont situées à l’extrémité du museau.
Les défenses sont pâles et courbées. Celles du mâle sont plus longues que celles des femelles. Elles ont une longueur moyenne de 36 cm chez les mâles et de 23 cm chez les femelles. Ce sont en fait les canines de l'animal. Les vibrisses* sensorielles (de 450 à 700) entourent les défenses, elles sont imposantes, elles mesurent de 8 à 10 cm. Le morse n'a pas d'oreilles externes (pavillon).
Les membres antérieurs sont larges et carrés. Les membres postérieurs sont palmés et possèdent de petites griffes aux extrémités. La peau est rugueuse et ridée, elle est très épaisse et couverte de poils fins. Elle est de couleur variable, rose ou brun cannelle, à fauve avec des zones sombres. Elle aurait tendance à pâlir avec le temps.
Le morse du Pacifique Odobenus rosmarus divergens (Illeger 1815), vit dans les régions côtières de l'Alaska et de la Sibérie orientale. Bien plus grand que le morse de l'Atlantique il peut atteindre 4 m pour un poids de 1700 kg.
Le morse de la mer Laptev Odobenus rosmarus laptevi (Chapskii 1940), serait considéré comme une sous-espèce du morse du Pacifique par certains scientifiques.
Il se nourrit principalement de mollusques bivalves tel que les myes et
les coques (les pieds et les siphons), à raison de 20 à 30 kg par jour. Son palais est creusé en forme de gouttière, ce qui lui permet de créer, en reculant sa langue une dépression d’une atmosphère dans sa bouche. Il peut ainsi vider par succion les plus gros des bivalves dont il se nourrit, les plus petits sont broyés avec ses dents jugales*.
Opportuniste il ne dénigre pas les crustacés tels les homards, les crabes ou les crevettes. Mais également des échinodermes (oursins, étoiles) ou des poissons tels que la morue polaire Borreogadus saida. Carnivore il peut s'attaquer au phoque barbu Erignathus barbatus, au phoque annelé Pusa hispida, à de jeunes morses voire même exceptionnellement à des oiseaux tels que les guillemots. Il peut également se nourrir de carcasses de baleines.
Au total il peut manger jusqu'à 145 kg de nourriture par jour.
Les mâles atteignent leur maturité sexuelle entre 7 et 10 ans, les femelles entre 5 et 7 ans. Le mâle peut s'accoupler avec plusieurs femelles entre janvier et avril. La gestation de la femelle dure environ 15 mois. La femelle donne naissance à un jeune tous les 3 ans. À la naissance le nouveau-né pèse 50 kg pour une taille moyenne de 1,20 m.
Les morses sont régulièrement infestés par les nématodes Trichinella nativa.
L'ours blanc Ursus maritimus peut s'attaquer aux juvéniles.
Les mâles et 25 % des femelles possèdent des poches pharyngiennes* qui servent de bouées en pleine mer et à émettre des rugissements et des aboiements bruyants.
La peau qui mesure environ 5 cm d'épaisseur recouvre 6 à 15 cm de graisse indispensable à la survie en Arctique.
Le morse peut utiliser ses canines afin de se hisser sur une berge.
La longévité est de 30 à 40 ans.
La profondeur moyenne des apnées est de 35 m pour une durée d'une dizaine de minutes.
Il nage à une vitesse moyenne de 7 km/h mais peut atteindre des pointes de 35 km/h.
Il n'est pas de nature agressive envers l'homme sauf s'il est dérangé. Sa curiosité naturelle peut l'amener à faire chavirer une embarcation. Il n'est pas recommandé de plonger à proximité des morses. Mario Cyr explique comme une femelle morse a foncé sur lui sans signal.... Une pratique courante chez le
morse qui lui a coûté une luxation de l’épaule .
La population de la région arctique du Canada.est de près de 21 400 individus.
Le morse de l’Atlantique est inscrit à l’annexe III de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
Au Canada, le morse de l’Atlantique est protégé par une réglementation qui assure la gestion de la chasse et du commerce de produits du morse (Loi sur les pêches, Règlement sur les mammifères marins de 1993).
Le morse a fait l'objet d'une chasse commerciale importante jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Ceci principalement pour ses défenses en ivoire, sa chair et son huile. La chasse traditionnelle dite de subsistance chez les peuples Inuits fait partie intégrante de leur identité culturelle. Elle est autorisée au Canada : « un Indien ou un Inuk autre qu’un bénéficiaire (personne) » peut chasser et tuer quatre morses par année, sans permis. Les autres chasseurs doivent avoir un permis.
En 2006 le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a attribué le statut ''préoccupant'' à l'espèce. La survie du morse est présentement liée aux changements climatiques, aux contraintes amenées par les
dérangements liés aux projets d'exploitation des ressources gazières et
pétrolières ainsi qu'à la pêche commerciale industrielle des
coquillages qui constituent sa principale source d'alimentation. L'espèce a été classée vulnérable en 2016 sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN*).
Le nom morse, généralisé par Buffon, vient du lapon : morssa en référence à ses vocalisations et ses cris.
Les langues germaniques partent d’un nom scandinave : hross-hvalr, où l’on reconnaît « cheval + baleine ».
Odobenus, du grec [oudous] = dent et [baina] = marcher.
rosmarus du latin [rosmarus] = cheval marin
Numéro d'entrée WoRMS : 255010
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Mammalia | Mammifères | Vertébrés possédant des poils et des glandes mammaires produisant du lait. |
Sous-classe | Theria | Thériens | La paroi latérale du crâne est constituée de deux os particuliers: l'alisphénoïde et le squamosal. |
Ordre | Carnivora | Carnivores | Présence de dents carnassières et de crocs. Pour la plupart carnivores. |
Sous-ordre | Caniformia | Caniformes | Le bulbe tympanique est constitué d'une chambre unique. |
Famille | Odobenidae | Odobénidés | |
Genre | Odobenus | ||
Espèce | rosmarus rosmarus |
A la dérive
L'hiver, il passe la majorité de son temps à dériver sur les glaces flottantes.
Spitzberg, Svalbard, Norvège
20/06/2018
Un mammifère au corps massif et trapu
La tête de ce mâle est particulièrement large et imposante. Remarquez les grosses narines situées à l’extrémité du museau.
Spitzberg, Svalbard, Norvège
20/06/2018
Vibrisses et défenses
La moustache du morse est très fournie, elle se compose de 450 à 700 vibrisses sensorielles. Les défenses sont impressionnantes et recourbées.
Kivallik, Nunavut, Canada
2014
Échouerie
La proximité des individus qui se regroupent sur les échoueries favorisent la conservation de la chaleur.
Spitzberg, Svalbard, Norvège
20/06/2018
Sur la plage
Les mâles doivent se battre pour accéder aux femelles. Les traces de sang sur les défenses peuvent laisser supposer un combat récent.
Spitzberg, Svalbard, Norvège
20/06/2018
Rédacteur principal : Laurent FEY
Rédacteur : Mario CYR
Correcteur : Pierre-Henry FONTAINE
Responsable régional : Laurent FEY
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COSEPAC., 2017, Évaluation et Rapport
de situation du COSEPAC sur le morse de l’Atlantique (Odobenus rosmarus
rosmarus) population du Haut-Arctique, population du centre de
l’Arctique et du Bas-Arctique et population de la Nouvelle-Écosse, de
Terre-Neuve et du golfe du Saint-Laurent, au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. xxiii + 103 p.
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en biologie avec cheminement de type cours en écologie internationale et
maîtrise en environnement avec cheminement de type cours en gestion de
l’environnement avec stage (M.E.I/M.Env), Faculté des sciences de l'université de Sherbrooke, 117 p.
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