Ours blanc

Ursus maritimus | Phipps, 1774

N° 2724

Circumpolaire

Clé d'identification

Long cou
Tête allongée, énorme, large et musclée
Petites oreilles
Pattes puissantes
Pelage blanc, gris jaune, ocre ou brun clair

Noms

Autres noms communs français

Ours polaire, ours polaire arctique

Noms communs internationaux

Polar bear (GB), Orso polare (I), Oso polar (E), Eisbär (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Ursus maritimus maritimus Phipps, 1774
Ursus maritimus marinus Pallas, 1776

Distribution géographique

Circumpolaire

Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest

Son habitat véritable se situe sur les zones côtières circumpolaires. Il est relativement commun en Arctique, le long de la côte nord-est du Groenland et du Groenland occidental entre Melville Bay et Kane Basin. Au Canada, on trouve près de 15 500 ours blancs du Yukon au Labrador et de l'île d'Ellesmere à la baie James. Ces ours sont séparés en 14 sous-populations entre lesquelles les échanges d'individus semblent limités. Trois sous-populations fréquentent le Québec.

On les trouve également en Islande, en Scandinavie, en Norvège (Svalbard) et en Russie.

Biotope

L'ours blanc se déplace inlassablement à la recherche de zones de chasses propices à son alimentation aussi bien sur la banquise, qu'à travers les régions côtières arctiques. C'est également un excellent nageur, très à l'aise dans l'eau et sous l'eau.

Description

L'ours blanc possède un long cou et une tête allongée, énorme, large et musclée. Avec l'âge, l'arête du nez est légèrement courbée. Ses oreilles sont petites. Ses puissantes pattes sont partiellement palmées sur les membres antérieurs, elles sont adaptées à la baignade. Chaque patte est dotée de 5 doigts, chacun étant muni d'une griffe acérée non rétractile.
L'ours blanc est recouvert de fourrure, à l'exception de son museau et des coussinets de ses pattes. Son pelage est généralement blanc, il peut apparaître gris jaune, ocre, voire brun clair. Les lèvres, le nez, la langue et ses coussinets sont bleu noirâtre. Les yeux sont brun rougeâtre sombre. Le mâle est parfois presque deux fois plus grand que la femelle. Il peut atteindre de 2 m à 2,50 m pour un poids de 400 à 800 kg. La femelle est plus menue, elle mesure en moyenne de 1,80 m à 2 m pour un poids de 200 à 350 kg.

Espèces ressemblantes

Son plus proche parent est l'ours brun Ursus arctos. Historiquement les deux ours ne faisaient qu'un. Certains se sont retrouvés isolés par les glaciations dans le Grand Nord et ont dû s'adapter à la rigueur du climat en modifiant leur apparence, leur morphologie et leur comportement. Le pelage est devenu clair, la fourrure épaisse, et les pattes se sont adaptées au déplacement sur la glace et la neige.

Alimentation

L'ours blanc est un carnivore. Les phoques annelés Phoca hispida et les phoques barbus Erignathus barbatus constituent la plus grande partie de son régime alimentaire (90 %). Il peut lui arriver également de s'attaquer à des morses Odobenus rosmarus, des phoques du Groenland Pagophilus groenlandicus, des phoques à capuchon Cystophora cristata, des belugas Delphinapterus leucas, des narvals Monodon monoceros et des oiseaux de mers. Il chasse surtout le phoque à l'affût, il attend que ce dernier surgisse à travers les trous de respiration qu'il a creusés dans la glace. D'un puissant coup de patte, l'ours blanc assomme le phoque, le saisit entre ses dents et le hisse sur la banquise.
En été, il devient plus opportuniste : il peut lui arriver également de consommer des végétaux : champignons, baies, herbes, algues, des œufs d'oiseaux ....

Reproduction - Multiplication

L'ours blanc atteint sa maturité sexuelle entre 4 et 5 ans (mâles et femelles). Dès cet âge la femelle s'accouple, les mâles sont suffisamment forts pour combattre leurs rivaux vers l'âge de 8 ans. Les accouplements ont lieu entre la fin avril et le début juin. Les mâles s'affrontent dans de violents combats dressés sur leurs pattes arrières. Les vainqueurs s'accouplent avec plusieurs femelles. Une fois l'embryon implanté dans l'utérus de la femelle, celui-ci ne se développera qu'à l'automne. A la fin octobre la femelle s'aménage une tanière creusée dans les congères. Entre décembre et janvier, elle donnera naissance aux oursons, habituellement au nombre de deux. Ils naissent aveugles et couverts d'un fin duvet, ils pèsent alors approximativement 500 g à 1000 g. La femelle nourrit ses oursons au lait maternel. A l'âge de 3 mois (entre mars et avril), les oursons grassouillets protégés par une épaisse fourrure effectuent leurs premières sorties hors de la tanière. Les jeunes oursons resteront deux ans en compagnie de leur mère. Ce sera la période d'éducation : jeux, chasse, nage... Au terme de cette période la femelle les chassera, ils seront alors livrés à eux-mêmes. A l'aide d'un marquage odorant, la femelle signalera alors sa réceptivité à s'accoupler aux mâles.

Divers biologie

L'ours polaire se déplace lentement et à grand pas, à une vitesse d'environ 5 à 6 km/h. Souple et rapide, il peut aussi courir jusqu'à 50 km/h.

L'ours blanc est très à l'aise sous l'eau. Il nage jusqu'à 10 km/h avec ses pattes antérieures, les postérieures lui servant de gouvernail. Il peut rester plus d'une minute sous l'eau.

La longévité est de 20 à 25 ans.

L'ours blanc est le seul ours à ne pas hiverner, à l'exception de la femelle qui va mettre bas.

Informations complémentaires

L'ours blanc occupe une place très spéciale dans la mythologie et la culture inuite. Les Inuits n'avaient pas de Dieux, mais des figures, ou encore des esprits. Parmi ces esprits, on trouve Nanuq (ou Nanuuq, Nanook), maître des ours polaires. Plusieurs légendes et mythes parlent d'ours polaires changés en hommes : ces ours habiteraient des maisons en qualité d'êtres humains, lorsqu'ils en sortiraient ils redeviendraient des ours ...

Les premiers explorateurs de l'Arctique ont souvent décrit les ours polaires comme des animaux très dangereux. Il faut garder à l'esprit que ce sont de vrais carnivores et qu'ils peuvent constituer un risque pour l'humain.

La liste des accidents impliquant des mères suivies par leur progéniture ou des animaux malades ou blessés est bien réelle et doit inciter à la prudence.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Au Canada : il n'y a pas d'aires protégées fédérales, provinciales ou territoriales dans la majeure partie de l'habitat de l'ours blanc, qui se trouve en mer. La chasse est en grande partie gérée au moyen de régimes de quotas et conformément aux droits des peuples autochtones.

L'ours blanc a été placé en 2006 sur la liste rouge des espèces vulnérables de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN*).

Historique du statut par le Comité sur la Situation des Espèces en Péril au Canada (COSEPAC) :

- Espèce désignée « non en péril » en avril 1986 par le COSEPAC.
- Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en avril 1991.
- Réexamen et confirmation du statut en avril 1999, en novembre 2002 et en avril 2008. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.

La population mondiale se situe entre 20 000 et 25 000 ours.
Les principales menaces qui pèsent sur l'ours blanc sont :

- la disponibilité de la nourriture (accessibilité aux phoques qui mettent bas, les ours s'attaquant plutôt aux jeunes dans leurs tanières)
- la mortalité directement due à l'homme (attribuable presque exclusivement à la chasse),
- la pollution, particulièrement celle associée à l'exploration et à l'exploitation des réserves marines d'hydrocarbures, à l'accroissement du trafic maritime, et à l'accumulation de contaminants de l'environnement (surtout des composés organochlorés) dans les tissus des ours blancs (phénomène de bioaccumulation)
- les changements climatiques influent probablement sur l'ensemble de ces facteurs et devraient donc être considérés comme le facteur limitatif ultime pour l'espèce. Le rétrécissement de la banquise engendre déjà des problèmes de cachettes pour la mise bas des phoques et des ours.

Origine des noms

Origine du nom français

La couleur de son pelage est à l'origine de son nom français "ours blanc". Le nom "ours polaire" a été abandonné il y a quelques années, en effet "polaire" pouvait laisser supposer une présence sur les deux pôles, et donc possiblement une information erronée relative à une présence au pôle sud.

Origine du nom scientifique

Ursus : du latin [ursus] = ours
maritimus : du latin [maritimus] = qui vit au bord de la mer.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Mammalia Mammifères Vertébrés possédant des poils et des glandes mammaires produisant du lait.
Sous-classe Theria Thériens La paroi latérale du crâne est constituée de deux os particuliers: l'alisphénoïde et le squamosal.
Ordre Carnivora Carnivores Présence de dents carnassières et de crocs. Pour la plupart carnivores.
Sous-ordre Caniformia Caniformes Le bulbe tympanique est constitué d'une chambre unique.
Famille Ursidae Ursidés
Genre Ursus
Espèce maritimus

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