Couleur gris pâle à olivâtre en partie dorsale, blanc argenté en partie ventrale
Bande jaune bordée de taches bleues entre les parties dorsale et ventrale
Tache noire sur la bande jaune, à l’aplomb de la première dorsale
Deux longs barbillons blancs sous le menton
Nageoires translucides
Dorsale séparée en deux parties et caudale fourchue
Capucin carême, capucin nain, petit barbillon, rouget à ligne jaune, surmulet appât, surmulet oriflamme, surmulet cordon jaune
Pallid goatfish, samoan goatfish, slender goldband goatfish, square-spot goatfish, white goatfish, yellow-lined goatfish, yellow-striped goatfish, yellowstripe goatfish (GB), Salmonete de banda amarilla (E), Salmonete de estria amarela (P), Geelstreep-bokvis (Afrique du Sud)
Mullus flavolineatus Lacepède, 1801
Mulloides flavolineatus (Lacepède, 1801)
Parupeneus flavolineatus (Lacepède, 1801)
Upeneus flavolineatus (Lacepède, 1801)
Mulloides samoensis Günther, 1874
Mulloidichthys samoensis (Günther, 1874)
Indo-Pacifique tropical, de la mer Rouge à l'Afrique du Sud, du Japon à la Polynésie et l'île d’Hawaï
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge] On peut trouver cette espèce dans l’océan Indien et dans les zones tropicales et subtropicales de l’ouest et du centre de l’océan Pacifique. Dans le Pacifique, sa distribution s’étend du nord au sud, du sud du Japon à l’Australie et la Nouvelle-Calédonie ; vers l’est elle s’étend jusqu’à Hawaï et à l’île Rapa.
En mer Rouge, les signalements concernent la sous-espèce Mulloidichthys flavolineatus flavicaudus, décrite en 2016.
L’espèce fréquente les zones sableuses des lagons, des pentes externes et des baies de 1 à 76 mètres, mais on la rencontre le plus souvent à faible profondeur.
Description sommaire : poisson de taille moyenne, gris en partie dorsale et blanc en partie ventrale, ces parties étant séparées par une bande jaune bordée de taches bleues et ornée d’une tache noire. Les écailles sont largement bordées d’ocre foncé en partie dorsale. Le menton porte deux longs barbillons blancs. Les deux parties de la nageoire dorsale sont séparées. La nageoire caudale est fourchue. Toutes les nageoires sont translucides.
Description détaillée :
Le corps est long et fuselé ; sa hauteur (distance entre la base du troisième rayon dur de la dorsale et celle du premier rayon des pelviennes) entre environ 3,7 à 4,8 fois dans sa longueur standard (longueur sans la queue). Il est modérément comprimé latéralement. La taille maximale documentée est de 43 cm, la taille la plus communément rencontrée étant de 25 cm.
La partie dorsale du corps est gris pâle à olivâtre. Sous cette partie, se trouve une longue bande jaune bordée des deux côtés de taches bleu pâle. Elle part de la partie postérieure des yeux et traverse les flancs jusqu’au pédoncule* caudal. Cette bande porte une large tache rectangulaire noire à marron foncé à l’aplomb de la deuxième moitié de la première nageoire dorsale. Cette tache peut s’estomper ou disparaître, de même que la bande jaune et ses bords bleus, en fonction de l’humeur des individus. Sous cette bande, le corps est blanc argenté. Les écailles sont de grande taille et leur bordure est fortement souligné d’ocre plus ou moins grisé dans la partie dorsale, ces marques jaunissant et s’atténuant régulièrement sous la bande jaune jusqu’à disparaître dans la zone abdominale. Chez certains individus, on peut distinguer une, voire deux lignes jaunes discontinues sous la bande jaune longitudinale, dues au marquage irrégulier de la bordure des écailles.
Le profil dorsal de la tête est fortement convexe, son profil ventral est presque rectiligne de la lèvre inférieure à l’angle des opercules*. Les couleurs grise et blanche du corps se retrouvent sur la tête, la bande jaune bordée de bleu, qui commence derrière l’œil, semble se dédoubler en se prolongeant devant lui : deux courtes bandes jaunes bordées de bleu pâle encadrent la moitié inférieure de l’œil. Quelques tirets bleus ou jaunes plus ou moins distincts ornent le préopercule* et l’opercule, qui sont tous deux bordés de jaune sur leur bord postérieur. L’œil est de taille moyenne (son diamètre entre environ 4 fois dans la longueur de la tête). La bouche est terminale et petite ; les lèvres sont proéminentes et charnues, la lèvre supérieure étant protractile*. Le menton porte deux longs barbillons blancs, dont la longueur entre de 1,4 à 1,6 fois dans la longueur de la tête. Quand ils sont plaqués sur la gorge, ils atteignent presque le bord postérieur des opercules.
Toutes les nageoires sont translucides. Chez certains individus, les premières membranes des deux dorsales et la caudale sont discrètement jaunissantes. La partie épineuse de la nageoire dorsale et sa partie molle sont séparées par cinq rangées d’écailles. La première dorsale est schématiquement triangulaire. La dorsale molle et l’anale sont symétriques. La nageoire caudale est fortement fourchue. Celle de la sous-espèce Mulloidichthys flavolineatus flavicaudus est jaune.
Livrée de camouflage diurne : elle est arborée essentiellement quand des individus groupés se reposent ou dorment sur le substrat*. Elle consiste en trois selles d’un gris plus foncé sur le dos qui s’arrêtent à la bande jaune longitudinale, qu’elles recouvrent en la marquant de rectangles plus foncés. La première se situe sous la dorsale épineuse, la deuxième sous la dorsale molle et la troisième derrière cette nageoire. Deux autres selles, la plupart du temps à peine esquissées se trouvent, l’une derrière la nuque et l’autre sur le pédoncule caudal. La bande jaune est généralement estompée. A cela s’ajoutent de nombreuses taches de même couleur, plus ou moins rectangulaires et coalescentes, réparties sur la partie ventrale du corps. En cas de stress la bande jaune peut aussi disparaître et la partie ventrale devenir presque entièrement grise. Si le stress est intense, les taches sur la partie ventrale peuvent rosir ou rougir, en évoquant la livrée de nuit. Le corps peut aussi devenir entièrement rose.
Livrée de nuit : le dos est blanc et porte les trois selles principales de la livrée de camouflage diurne, qui sont alors gris foncé à brun-rouge. La partie ventrale est marbrée par de nombreuses plaques rouges de forme, de taille et d’emplacement variés. La bande jaune sur les flancs s’estompe ou disparaît, mais la tache noire qui la marque reste généralement visible, quoique estompée et parfois marron clair. Les nageoires dorsales et la caudale sont jaune sale.
Livrée des juvéniles : le corps des juvéniles est nettement plus élancé que celui des adultes et leur profil dorsal de tête est beaucoup moins bombé, avec des lèvres plus fines. Ils sont d’un gris plus ou moins clair en partie dorsale et grisâtres à blancs en partie ventrale. La bordure des écailles en partie dorsale est peu marquée, voire absente. La bande jaune longitudinale est à peine esquissée et les taches bleues qui la bordent n’apparaissent généralement pas, de même que la tache noire à l’aplomb de la première dorsale.
La tache noire rectangulaire qui marque la bande jaune présente le long de ses flancs empêche toute confusion de M. flavolineatus avec une autre espèce de capucin, mais cette marque peut s’estomper jusqu’à disparaître.
Dans ce cas, il est possible de le confondre avec Mulloidichthys vanicolensis, qui partage sa distribution et dont les couleurs sont variables, d’autant plus que M. flavolineatus fait volontiers disparaître cette tache quand il rejoint un groupe d’individus de cette espèce. Mais toutes les nageoires de cette dernière sont généralement jaunes (à l’exception des pectorales). Pour ne rien faciliter, M. flavolineatus peut faire jaunir ses nageoires et M. vanicolensis peut décolorer les siennes : il reste alors, quand les nageoires sont jaunes chez les deux espèces, à observer la nageoire anale, qui n’est jamais jaune chez M. flavolineatus et, quand les deux espèces ont des nageoires translucides, à comparer les museaux : celui de M. vanicolensis est plus court.
A plus grande profondeur (au-delà de 30 m), M. flavolineatus pourrait être confondu avec Mulloidichthys pfluegeri. Mais ce dernier est généralement d’un rose saumon plus ou moins soutenu avec ou sans quatre larges bandes verticales plus claires. Quand il est gris, on distingue une bande jaune longitudinale sans tache noire et les deux dorsales et l’anale sont légèrement rosées. Quelle que soit la couleur, ses yeux sont nettement plus petits que ceux de M. flavolineatus. On trouve cette espèce dans le Pacifique. Son seul signalement dans l’océan Indien est à La Réunion, ce qui permet de supposer que sa distribution dans cet océan est mal connue.
M. flavolineatus est un carnivore benthique*. Il se nourrit de jour comme de nuit (mais principalement de nuit) de petits crustacés (crabes, crevettes et pagures), de vers polychètes et de siponcles, de bivalves, de gastéropodes à coquille et de foraminifères, de spatangues, d’œufs de poisson, et il capture à l’occasion des petits poissons.
Il cherche ses proies dans un substrat sableux avec ses barbillons pourvus de chémorécepteurs* et il les capture en labourant brutalement le sédiment avec son museau.
L’espèce est gonochorique*.
La saison de reproduction se situe en saison chaude, elle donne lieu à des agrégations.
Les gamètes* sont émis en pleine eau, les larves* sont donc pélagiques*. Une étude menée dans le nord-ouest de la mer Rouge montre que la taille des mâles à la maturité sexuelle se situe autour de 12,5 cm, celle des femelles autour de 14,5 cm (d’autres études établissent cette taille, compte non tenu des sexes, autour de 20 cm). Les femelles dont la taille se situe entre 22 et 24 cm peuvent porter jusqu’à 7720 œufs. Ces œufs sont sphériques et de petite taille (leur diamètre moyen est de 0,8 mm). Une étude menée à La Réunion à partir de l’examen des otolithes* de 118 spécimens montre que la durée de vie larvaire est de 45 à 50 jours.
Les larves* dérivent en surface et passent au stade juvénile en milieu océanique, avant la colonisation* d’un récif. Cette métamorphose* amène l’apparition des barbillons et une mutation de la structure des yeux adaptée à la vie près du fond. Au moment de l’installation* dans le récif colonisé, les juvéniles descendent vers le substrat, leur taille est alors comprise entre 10 et 12 cm (une autre étude mentionne des tailles allant de 7 à 9 cm environ). Ils fréquentent les zones sableuses, les herbiers et les mangroves*.
De nombreuses espèces de la famille des Mullidés, entre autres M. flavolineatus, sont fréquemment parasitées par des vers Monogènes, notamment du genre Haliotrema. Ce sont des ectoparasites* qui se fixent essentiellement sur les branchies*, la peau et les nageoires. M. flavolineatus peut aussi, quoique plus rarement, être parasité par une espèce du genre Pennella, bien que ce capucin ne semble pas être documenté parmi les hôtes de ce grand copépode.
Comme la plupart des Mullidés et pour les mêmes raisons, le capucin à bande jaune chassant en journée est la plupart du temps accompagné par des opportunistes plus ou moins nombreux, qui cherchent à profiter des proies ou des détritus comestibles débusqués par son travail de fouissage dans le sédiment. Ces suiveurs appartiennent à des familles diverses (Labridés, jeunes Carangidés, Aulostomidés, etc.). Ils sont généralement bien tolérés mais il arrive que le capucin quitte brutalement une zone de recherche à cause de suiveurs trop entreprenants. Lesquels s’empressent de le suivre à nouveau…
La sous-espèce Mulloidichthys flavolineatus flavicaudus, présente en mer Rouge, dans le golfe d’Aden et à Socotra, a la nageoire caudale jaune vif (vs translucide à discrètement jaunissante chez M. flavolineatus) et, de façon moins facile à percevoir, des barbillons plus courts. En outre, ses yeux, sa tête et ses nageoires pelviennes sont plus petits.
Mulloidichthys flavolineatus manifeste une grande fidélité aux sites diurnes, consacrés au repos, et aux sites nocturnes, consacrés à la recherche de nourriture, entre lesquels se produit une migration quotidienne. Les migrations elles-mêmes suivent toujours le même chemin. Les deux sites peuvent être éloignés de plusieurs centaines de mètres. En journée, les individus s’agrègent en groupes de 20 à 150 individus stationnant, immobiles, en pleine eau au-dessus des massifs coralliens ou du substrat. Quelques-uns cherchent de la nourriture en journée, en solitaire pour les adultes et en groupes pour les plus jeunes. Les agrégations diurnes peuvent s’associer à des groupes formés par d’autres Mullidés, notamment Mulloidichthys vanicolensis. En fin d’après-midi, les individus se dispersent aux alentours du site de repos et à la tombée de la nuit, chacun rejoint de son côté le site nocturne : un fond sableux propice à la chasse. Au petit matin, tous rejoignent le site de repos diurne et forment à nouveau des groupes. Il est probable que la zone délimitée par ces sites est celle de l’installation* des individus concernés.
La
caractéristique principale des Mullidés réside dans leurs barbillons équipés de
cellules chémoréceptrices. Ces barbillons sont à la fois indépendants et très
mobiles. Deux systèmes musculaires et osseux distincts leur permettent de se
mouvoir latéralement et d‘être abaissés et relevés. Les parties charnues des
barbillons sont des ramifications du système gustatif et abritent des papilles
gustatives équipées de chémorécepteurs (cellules nerveuses capables d’identifier
des substances chimiques). Ces zones charnues s’organisent autour d’un rayon modifié issu de
la membrane branchiostège* (attachée aux opercules et couvrant les branchies),
qui leur donne leur solidité. Ces rayons se déplacent de la zone operculaire
vers le menton au cours de la croissance des larves, les barbillons apparaissant
chez les juvéniles prêts à mener une existence benthique*.
La première
nageoire dorsale de M. flavolineatus comprend 8 rayons durs, la seconde 9 rayons mous. L’anale comprend
1 rayons dur et 7 rayons mous. La nageoire pectorale a de 16 à 17 rayons. La
ligne latérale* comprend 33 à 38 écailles.
Les genres de la famille des Mullidés sont principalement distingués par leur dentition. Celle du genre Mulloidichthys
est constituée par une rangée de très petites dents villiformes* sur
chacune des mâchoires, sans dents vomériennes (fixées sur le vomer*) ni
palatines (fixées sur les os du palais, dits os palatins).
Le travail de fouissage des Mullidés a pour conséquence une resuspension
des particules organiques contenues dans le sédiment, qui peut profiter
entre autres au plancton*, aux coraux et aux organismes suspensivores*.
De plus, le mélange continuel des éléments composant le sédiment est un
obstacle aux invasions algales. Ce travail est vigoureusement mené : il
n’est pas rare d’apercevoir un nuage de suspensions de plus d’un mètre
de haut et de deux mètres carrés de surface au-dessus d’un capucin
adulte en train de traquer une proie dans le sable. Une étude faite en
mer Rouge montre que Parupeneus forsskali
fouit chaque mètre carré de la zone d’étude 4,4 secondes par heure et
peut creuser une tranchée de 10 à 15 cm de profondeur et de quelques
décimètres de longueur avec son museau.
Les capucins sont pêchés au filet maillant, au trémail, au harpon, au casier ou à la ligne. Les plus jeunes individus (jusqu’à une quinzaine de centimètres), pêchés à la senne ou au filet épervier, sont capturés pour servir d’appât pour la pêche.
Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). Fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
Cependant, la pêche des capucins, dont la chair est très appréciée, est une composante importante de la pêche artisanale et de la pêche commerciale. Une étude a montré un déclin des prises de l’ordre des deux-tiers entre 2013 et 2016 en mer Rouge. Ce pourquoi des recommandations de taille minimale de capture et d’interdiction de la pêche pendant la saison de reproduction, ont été formulées par les scientifiques dans des zones critiques.
Capucin : le mot vient du nom d’un ordre religieux faisant partie du mouvement franciscain, les Frères mineurs capucins. Ce nom tient à leur robe de bure dotée d’une longue capuche, qu’ils nommaient d’un nom d’origine italienne, « le capuce ». Ces religieux se caractérisaient entre autres par le port d’une longue barbe, ce qui pourrait avoir motivé le nom français de ces poissons, tous doté de deux longs « barbillons » sous la lèvre inférieure. On trouve la même inspiration dans le nom anglais de « goatfish » (poisson-chèvre), employé pour toute la famille des Mullidés, en référence à la « barbiche » que peuvent avoir les chèvres sous le menton.
à bande jaune : traduction de l’épithète spécifique du nom scientifique, flavolineatus (voir infra).
Mulloidichthys : le genre est décrit par Whitley en 1929 dans Studies in ichthyology (n° 3, 17, 3, pp. 122-123). Ce nom de genre remplace celui de Mulloides créé par Bleeker en 1849, déjà employé pour un autre groupe de Mullidés par Richarson en 1843, le principe d‘antériorité en nomenclature exigeant de lui trouver un substitut. Le nom Mulloides vient du nom latin « mullus », qui désignait les surmulets chez les Romains (et qui devient un genre créé par Linné en 1758) et du suffixe grec [-oïdes], qui signifie « qui a la forme de, ressemblant à », et par extension, « faux ». Whitley ajoute au nom donné par Bleeker le nom grec [ichthys], qui désigne les poissons, pour composer ce substitut. Le nouveau nom de genre signifie donc « poissons ressemblant aux surmulets », ou « faux surmulets ».
L’espèce-type* est Mullus flavolineatus, actuel synonyme de Mulloidichthys flavolineatus. Le genre comprend actuellement sept espèces acceptées.
flavolineatus : nom composé de l’adjectif latin [flavus], qui signifie « jaune » et de [lineatus], participe passé du verbe latin [lineo], signifiant « rayé, marqué de lignes ». Ce nom fait référence à la bande jaune marquant les flancs du poisson de l’œil au pédoncule caudal.
L’espèce est décrite par Lacépède en 1801 d’après les manuscrits de Commerson, sous le nom scientifique de Mullus flavolineatus et le nom commun de « mulle cordon jaune » (Histoire naturelle des poissons, Tome troisième, pp. 409-410).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopteri | ||
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Ordre | Mulliformes | Mulliformes | |
Famille | Mullidae | Mullidés | Percoïdes possédant une paire de longs barbillons mentonniers. |
Genre | Mulloidichthys | ||
Espèce | flavolineatus |
Capucin à bande jaune
M. flavolineatus n’est pas le seul capucin à arborer une bande jaune longitudinale. Mais il est le seul chez lequel une large tache noire marque la bande jaune.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
15-05-2013
Marques faciales
La bande jaune bordée de bleu qui marque les flancs semble se dédoubler sous la moitié postérieure de l’œil. Le préopercule et l’opercule sont tous deux bordés de jaune sur leur bord postérieur.
Ce gros plan permet en outre de constater que les deux barbillons présents sous le menton sont puissants.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
09-13-2011
Avec et sans tache noire
La tache noire qui orne la bande jaune longitudinale peut disparaître et réapparaître à volonté, de même que cette bande elle-même. Ces deux individus montrent que les variations peuvent être complexes : celui du haut fait disparaître la tache noire mais sature la couleur jaune, alors que c’est l’inverse chez celui du bas.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
23/02/2014
Fouissage et lèvre supérieure protractile
La lèvre supérieure est protractile, comme on peut le voir chez cet individu en train d’aspirer du sable contenant probablement une proie.
Le travail de fouissage des capucins est une composante de l’équilibre écologique des zones sablo-coralliennes qu’ils fréquentent.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
04/04/2011
Livrée de camouflage diurne
La livrée de camouflage diurne est caractérisée par trois selles d’un gris plus foncé sur le dos. Ces selles s’arrêtent à la bande jaune longitudinale, qu’elles recouvrent en la marquant de rectangles plus foncés, la première couvrant la tache noire située sous la première dorsale. De plus, la bande jaune est estompée et la face ventrale se couvre de plaques gris pâle.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
03/07/2011
Livrée nocturne
La nuit le dos est blanc et porte trois selles noirâtres à marron foncé, la partie ventrale est marbrée par de nombreuses plaques rouges et la bande jaune longitudinale s’estompe ou disparaît. Les deux dorsales et la caudale sont fréquemment jaunissantes, comme c’est le cas chez cet individu.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
14-10-2011
Juvéniles
Ces juvéniles de 7 à 8 cm nagent en banc, accompagnés de très jeunes adultes (en bas de la photo), ce qui permet de comparer morphologies et patrons de couleur : chez les premiers le corps est moins haut (il est plus élancé), le front est moins bombé, les lèvres sont plus fines et la bande jaune est juste esquissée, sans bordures bleues. Ceux dont les bordures des écailles de la partie dorsale sont marquées de gris ont évolué un peu plus rapidement que les autres.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
22-01-2012
Repos en banc
Les sites diurnes sont consacrés au repos. Les individus s’agrègent alors en groupes de 20 à 150 individus stationnant, immobiles, en pleine eau au-dessus des massifs coralliens ou sur le substrat.
Ils quitteront ce site vers le site de chasse nocturne et y reviendront au matin.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
01/04/25017
A la station de nettoyage
Ces individus parasités sollicitent les services d’un couple de labres nettoyeurs Labroides dimidiatus.
Un amalgame de nombreuses espèces différentes près d’un massif de corail indique la présence d’une station de nettoyage. Ces regroupements incluent pacifiquement prédateurs et proies, les réflexes de prédation étant inhibés en présence des nettoyeurs.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
14/06/2019
Opportunistes
Les Mullidés chassant en journée sont souvent accompagnés par des opportunistes plus ou moins nombreux, qui cherchent à profiter des proies ou des détritus comestibles débusqués par leur travail de fouissage.
Ici, un jeune mâle Halichoeres hortulanus a la chance d’être encore seul devant deux capucins au travail (on distingue la partie postérieure de Parupeneus macronemus dans le coin inférieur droit de la photo).
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
10/12/2014
Parasité
Ce juvénile est parasité par un copépode de bonne taille.
Il s’agit d’une espèce du genre Pennella, bien que les capucins ne semblent pas (encore) être documentés parmi les hôtes de ce grand copépode.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, en PMT
13/02/2013
Distribution : à Mayotte
On peut trouver M. flavolineatus dans l’océan Indien. Cet individu a été observé dans les eaux de l’Ilot de Sable Blanc, au sud-est de Mayotte.
Îlot de sable blanc, Mayotte, océan Indien, 2 m
04/11/2017
Distribution : en Thaïlande
Cet individu a été photographié dans le golfe de Thaïlande.
Thaïlande, océan Indien
1998
Distribution : en Nouvelle-Calédonie
L’espèce se rencontre aussi dans les zones tropicales et subtropicales de l’ouest et du centre de l’océan Pacifique. Ici en Nouvelle-Calédonie, dans les eaux de l’îlot Canard situé au sud-ouest de l’île, en face de la baie de l’Anse Vata.
Île aux canards, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, océan Pacifique, 1 m
01-01-2018
La sous-espèce : Mulloidichthys flavolineatus flavicaudus
Les confusions sont fréquentes entre M. flavolineatus et la sous-espèce résidant en mer Rouge, M. flavolineatus flavicaudus, décrite en 2016. Les deux espèces se ressemblent beaucoup, mais la nageoire caudale de la sous-espèce est jaune vif (vs translucide chez M. flavolineatus), comme l’indique son nom latin : « flavicaudus » signifie « à queue jaune ».
L’individu photographié se fait déparasiter par un labre nettoyeur Labroides dimidiatus.
Archipel des Fury Shoal, Egypte, mer Rouge, 2 m
13/10/2008
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Abu El-Regal M.A., 2018, Reproductive biology of the yellow-striped goatfish Mulloidichthys flavolineatus (Lacepède, 1801) (Perciformes: Mullidae) in the Red Sea, Egypt, Egyptian journal of Aquatic Biology and Fisheries, 22(4), 233-247.
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Fernandez-Silva I., Randall J.E., Golani D., Bogorodsky S.V., 2016, Mulloidichthys flavolineatus flavicaudus Fernandez-Silva & Randall (Perciformes, Mullidae), a new subspecies of goatfish from the Red Sea and Arabian Sea, ZooKeys, 605, 131–157.
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La page de Mulloidichthys flavolineatus dans le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase