Requin d'environ 1,50 m de moyenne, avec un maximum de 2,80 m
Dos et flancs gris, ventre blanc
Ligne horizontale claire remontant sur les flancs depuis le pédoncule caudal
Toutes les nageoires bordées de noir, à l'exception de l'anale
Bord inférieur des pectorales pareillement souligné
Insertion de la première dorsale juste en arrière des pectorales
Ohié (Tahiti), requin museau pointu (Rangiroa), requin néné pointe, requin demoiselle (île Maurice)
Black tipe shark, blacktip shark, blackfin, black-tipped (GB), Squalo pinna nera (I), Tiburon macuira, tiburon punta negra (E), Schwarzspitzenhai (D), Marracho-de-pontas-negras (P), Zwartpunthaai (NL), Tubarão-azul (Cap-Vert), Tiburón macuira, tiburón volador (Mexique), Tiburón tollo (Colombie), Sicuri-de-galha-preta, tubarão galha preta, serra-garoupa (Brésil), Swarttiphaai (Afrique du Sud), Marracho macuira (Mozambique), Maintepate (Madagascar), Chalarm kreep-dum (Thailande), Pating (Philippines), Merak bulu, hiu kejen, hiu lanyam, cucut lanjaman (Indonésie), El volador (Pacifique oriental), Mano pa'ele (Hawaï)
Carcharias limbatus Müller & Henle, 1839
Carcharias microps Lowe, 1841
Carcharias pleurotaenia Bleeker, 1852
Prionodon pleurostaenia Bleeker, 1852
Eulamia pleurotaenia (Bleeker, 1852)
Carcharias muelleri Steindechner, 1867
Carcharias maculipinna Günther, 1868
Carcharias ehrenbergi Klunzinger, 1871
Carcharias abbreviatus Klunzinger, 1871
Carcharias aethalorus Jordan & Gilbert, 1882
Carcharias phorcys Jordan & Evermann, 1903
Carcharhinus natator Meek & Hildebrand, 1923
Cosmopolite : océans Indien, Pacifique et Atlantique, incursions en Méditerranée
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● CaraïbesLe requin bordé, cosmopolite, se rencontre en zones tropicales et subtropicales du monde entier.
Pour l'Atlantique Ouest, on note une abondance saisonnière dans le golfe du Mexique et en mer Caraïbe mais, au-delà, son aire de répartition court depuis les U.S.A. (Floride, notamment) au nord jusqu'à la Guyane et au Brésil au sud.
Sur la façade océanique opposée, on le trouve sur les côtes ouest de l'Afrique, en partie centrale et à proximité des îles Canaries.
En ce qui concerne le Pacifique et l'océan Indien, Carcharhinus limbatus s'observe de la Californie au Pérou, y compris en mer de Cortès et aux Galápagos, comme dans les eaux territoriales des îles de Micronésie et de Polynésie française. On le trouve en Australie (à l'exception du sud), en mer de Chine, en Nouvelle-Calédonie, dans les eaux indonésiennes, près de l'Inde, de la Réunion, de Madagascar, de l'Afrique du Sud.
Le golfe Persique et la mer Rouge ne lui sont pas étrangers non plus.
Carcharhinus limbatus fréquente donc les trois grands océans du globe et, quoique plus rarement, il croise également en Méditerranée (notamment le golfe de Gabès -Tunisie méridionale- et au large des côtes algériennes). Sa présence est attestée aux îles Baléares [Morey et al. 2008]. Sans doute arrive-t-il à la fois en ces eaux par le canal de Suez et le détroit de Gibraltar mais il demeure pour l'heure absent d'Adriatique et de mer Noire.
Il n'a pas encore été repéré sur les côtes françaises de métropole.
A noter que des études génétiques ont révélé d'importantes différences au sein de cette espèce, où l'on trouve les populations de l'Atlantique Ouest relativement distinctes et isolées des populations de l'Atlantique Est, des océans Indiens et Pacifique (voir § Informations complémentaires).
Le requin bordé préfère fréquenter les zones côtières, les estuaires ou les mangroves* que les espaces pélagiques*... dans lesquels il croise néanmoins.
Il n'apprécie que fort peu l'eau douce (mais serait connu, sur le littoral africain, pour quelques brèves incursions en rivière) et, dans la colonne d'eau, se stabilise généralement entre la surface et une trentaine de mètres de profondeur, rarement en deçà.
Les marquages révèlent clairement que ce squale se déplace au rythme des marées : passant l'essentiel de son temps dans le lagon, il gagne les passes coralliennes à l'étale.
Le requin bordé possède un corps relativement élancé avec un museau long et conique. Si la taille maximale s'établit entre 2,50 et 2,80 m, la moyenne se situe plus ordinairement autour de 1,50 m, pour un poids de 120 kg.
Son dos et ses flancs sont gris cendré ; une bande latérale claire horizontale démarque assez légèrement cette zone du ventre blanc et un large trait blanc est souvent visible, appartenant au ventre, provenant du pédoncule* caudal et s'arrêtant sous la nageoire dorsale.
Le long nez est aplati dorso-ventralement et apparaît légèrement arrondi lorsqu'on le regarde par en dessous. Les yeux sont en avant, relativement petits. La bouche est large. Les narines sont fines et on ne voit pas les spiracles*.
Les dents supérieures et inférieures sont assez semblables, avec une large base et une pointe quasi droite aux bords finement crénelés.
Les nageoires pectorales sont falciformes*. L'insertion de la première nageoire dorsale, pointue, de profil pyramidal, se fait juste en arrière des nageoires pectorales. La seconde dorsale est beaucoup plus petite, en vis-à-vis de la nageoire anale, de même taille. Juste en avant de la nageoire anale, se trouve une paire de petites nageoires pelviennes. Enfin, la nageoire caudale est hétérocerque* avec un lobe supérieur assez grand.
Toutes les nageoires, à l'exception de l'anale, sont bordées d'une couleur sombre sur le bord de fuite ou sur l'apex*, variant d'intensité d'un individu à l'autre. Le bord inférieur des pectorales se trouve pareillement souligné mais seule la tâche noire demeure constante sur les nageoires pelviennes. Ces marques sont toutefois difficilement observées de loin et réclament parfois une attention soutenue.
En Méditerranée, les Carcharhinidés sont représentés par au moins quatre autres espèces : Carcharhinus plumbeus (Nardo, 1827), C. brevipinna (Müller & Henle, 1839), C. melanopterus (Quoy et Gaimard, 1824) et C. obscurus (Lesueur, 1818). D'autres, comme Carcharhinus brachyurus, signalé aux Baléares, demeurent plus exceptionnels.
Citons :
Pour les autres aires géographiques, il est possible d'ajouter par exemple :
D'autres espèces de requins encore peuvent prêter à confusion et beaucoup pourraient être citées comme espèces ressemblantes, d'autant que les rencontres des plongeurs avec certaines espèces ne sont souvent que fugitives et qu'il n'est pas toujours évident de repérer immédiatement les caractéristiques propres à une espèce dans son milieu.
Sa morphologie et sa dentition rendent Carcharhinus limbatus parfaitement adapté à une prédation active de proies en déplacement rapide. A près de 90 %, son régime alimentaire est assez spécifiquement piscivore*. Au large des côtes de l'Afrique du Sud comme de Louisiane, les contenus stomacaux révèlent une préférence (43 %) pour les Clupéidés (par ex, le menhaden écailleux Brevoortia patronus dans le golfe du Mexique) qui pourraient constituer sa nourriture de base. On trouve également des Sciaenidés (32 %) ou, de façon plus anecdotique (4 %), des Bothidés (poissons plats). De manière plus marginale encore, on note par ailleurs la consommation de crustacés (2 %) et de mollusques (2 %).
Subissant des pressions de compétition avec les espèces sympatriques* atlantiques et de mer Rouge, le requin gris Carcharhinus plumbeus ou le requin tisserand C. brevipinna, C. limbatus a par conséquent migré vers des régions plus septentrionales et entre autres, en Méditerranée.
L'âge de la maturité sexuelle est réputé acquis chez le mâle Carcharhinus limbatus dès lors qu'il atteint une taille comprise entre 1,35 et 1,80 m ; une femelle se situe alors entre 1,20 et 1,90 m. L'accouplement se déroule du printemps au début de l'été.
Chez cette espèce, vivipare* placentaire, la femelle possède un ovaire unique pour deux utérus fonctionnels. Œufs et embryons ne s'y répartissent pas à parts égales.
La durée de la gestation avoisine 12 mois ; la parturition* se déroule ordinairement en juillet.
Le cycle de reproduction est bisannuel, mais chez certains spécimens, la vitellogenèse* se déroule parallèlement à la gestation.
Les deux utérus sont divisés en chambres et dans chacune d'elles se développe un unique embryon.
La taille à la naissance, basée sur les embryons menés à terme et les individus nouveaux-nés, est comprise entre 61 et 65 cm de longueur totale (avec la queue). Le poids oscille entre 935 g et 1 375 kg. Seuls quelques œufs se développent, un œuf par oviducte* en général, les autres se délitant. La fécondité ovarienne est légèrement plus élevée que la fécondité utérine.
Une faible relation s'observe entre les deux catégories de fécondité et la taille des femelles.
Les portées génèrent de six à huit individus et comportent un plus grand nombre de femelles que de mâles. Chez les adultes par contre, le sexe ratio est équilibré.
Lors de l'autopsie réalisée en mai 2007 sur une femelle de requin bordé, âgée d'un peu plus de huit ans et placée en aquarium peu après sa naissance (à Norfolk Canyon, en Virginie), un embryon a été retrouvé ! Les scientifiques estiment qu'il s'agit bien d'un cas de parthénogenèse* car aucun matériau génétique d'un mâle n'a été détecté par analyse ADN. Ce mode de reproduction, qui viserait naturellement à assurer la pérennité de l'espèce, se développerait lorsque les populations deviennent insuffisantes et les partenaires de sexe opposé introuvables. On remarquera que de tels cas demeurent rares et se limitent à une progéniture unique (il s'agit officiellement du second cas enregistré ; le précédent concernait, en décembre 2001, la naissance d'une espèce de requin marteau (Sphyrna tiburo) présentée à l'aquarium d'Omaha, dans le Nebraska). En outre, l'appauvrissement de la diversité génétique rend le sujet plus vulnérable aux maladies.
Des Plathelminthes Monogènes Dionchus spp. s'observent ponctuellement fixés sur Carcharhinus limbatus ; il est possible qu'Echeneis naucrates ou d'autres rémoras porteurs de Dionchus spp. constituent des vecteurs de transmission.
Des larves* de Nématodes (Philometridés) ont été décelées au niveau des ovaires de plusieurs femelles.
La formule* dentaire du requin bordé est établie comme suit : 14 à 15-1 à 3-14 à 15 dents pour la mâchoire supérieure (à gauche - au milieu - à droite) et 13 à 15-1 à 2-13 à 15 pour la mandibule.
L'individu capturé au large de Majorque (îles Baléares, Méditerranée) en mai 1977 montrait une formule de 15-2-15 / 14-2-14.
C'est une espèce éventuellement capable de sauter hors de l'eau afin d'attaquer les bancs de petits poissons !
L'espérance de vie de Carcharhinus limbatus atteindrait 12 ans.
Face au requin bordé, le danger principal pour l'homme réside dans le risque d'agressivité inhérent à la présence d'un stimulus alimentaire (frénésie). Cette agressivité va de pair avec une remarquable vélocité. Une fois encore, il est déconseillé de pratiquer le nourrissage...
En Polynésie française, on ne recense aucune attaque sur plongeur en dehors d'opérations de "shark feeding" ou de la pratique de la chasse sous-marine. De par le passé, le recensement mondial effectué par l'International Shark Attack File fait état de vingt-huit attaques en apparence non provoquées ; aucune n'a été mortelle.
Dans certaines régions, comme sur les côtes du KwaZulu Natal en Afrique du Sud, c'est l'appâtage (aucune nourriture, à l'abri d'un réceptacle quasi fermé, n'est censée être abandonnée aux animaux et c'est l'odeur qui doit les attirer. Ce qui n'est pas toujours vrai) qui est pratiqué à destination des requins-tigres mais ce sont bien les requins bordés qui répondent et arrivent en premier sur les lieux.
Ceci étant, c'est encore et toujours notre espèce qui constitue une réelle menace pour cet animal et non le contraire. Palangres et filets dérivants font de véritables ravages, comme en Guyane notamment. Outre les ailerons, sa chair et son huile font aussi l'objet d'une exploitation.
Ça n'est donc pas sans raison que Carcharhinus limbatus a le statut d'espèce "quasi menacée", selon l'U.I.C.N., partout dans le monde et même "vulnérable" dans l'Atlantique Nord-Ouest où l'on considère qu'il y a un risque élevé d'extinction à l'état sauvage dans cette zone.
En Atlantique, au cours de la migration saisonnière, le requin bordé se rencontre de la Nouvelle-Ecosse au Brésil mais la zone d'abondance de l'espèce se situe alors dans le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes.
La présence de deux juvéniles de Carcharhinus limbatus, capturés à proximité de l'embouchure d'une rivière au nord de la zone d'influence du Parc National Naturel Tayrona, aux Caraïbes colombiennes, constitue une première pour cette espèce, jamais enregistrée antérieurement dans ce secteur.
En 2006, une étude sur la parenté génétique des populations mondiales grâce à l’ADN mitochondrial portant sur 364 individus a révélé la présence de deux lignées distinctes au sein de cette espèce, l'une occupant l’Atlantique Ouest et l’autre les océans Atlantique Est, Indien et Pacifique. Différences morphologiques, différences de coloration et de
caractéristiques de vie : la lignée de l’Atlantique Ouest pourrait être
un jour identifiée comme une espèce séparée.
L'U.I.C.N. (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) accorde à l'espèce un statut "Quasi Menacé" (NT, Near Threatened) partout dans le monde et, un cran au dessus, un statut "Vulnérable" (VU) dans la région de l'Atlantique Nord-Ouest.
Pour ce qui concerne les eaux françaises, l'espèce est protégée comme tous les requins en Polynésie française (Arrêté n° 306 CM du 20 février 2008) et en Nouvelle-Calédonie (Arrêté 2013-1007/GNC du 23 avil 2013). Pêche, capture, détention, mutilation, commercialisation sont strictement interdites.
Requin bordé : le qualificatif "bordé" évoque le liseré sombre qui marque généralement toutes les nageoires de ce requin et en fait un critère distinctif.
Carcharhinus : mot composé en 1816 par Auguste de Blainville à partir du grec [karkharos] = aigu, acéré ; et [rhinus] = nez, museau. Le mot [karcharias] signifiait déjà chez les grecs : "le poisson aux dents pointues" (le requin). Le nom de ce genre Carcharhinus pourrait donc signifier "requin à long nez".
limbatus : dérivé du latin [limbus] = bordure, lisière, frange, le mot limbatus signifie "garni d'une bordure" et ceci évoque la coloration noire présente à l'extrémité des nageoires de ce requin.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Chondrichthyes | Chondrichthyens | Squelette cartilagineux, deux nageoires dorsales et une anale (primitivement), nageoire caudale hétérocerque*, deux paires de nageoires paires, bouche disposée sur la face ventrale. |
Sous-classe | Elasmobranchii | Elasmobranches | Squelette des nageoires pectorales tribasal. Deux nageoires dorsales. 5 ou 6 paires de fentes branchiales et des spiracles. |
Super ordre | Euselachii | Sélaciens | Raies et requins. |
Ordre | Carcharhiniformes | Carcharhiniformes | Requins de fond. |
Famille | Carcharhinidae | Carcharhinidés | |
Genre | Carcharhinus | ||
Espèce | limbatus |
Robe
Son dos et ses flancs sont gris cendré ; une bande latérale claire horizontale démarque, parfois assez légèrement, cette zone du ventre blanc et, comme sur cette photo, un large trait blanc est souvent visible, appartenant au ventre, provenant du pédoncule* caudal et s'arrêtant sous la nageoire dorsale.
Rocky Bay, Scottburgh, KwaZulu Natal, Afrique du Sud, 7 m
23/06/2009
Ventre blanc
Vue du dessous, la couleur du ventre et de la majeure partie des pectorales est clairement blanche.
Il est fréquent que les grands prédateurs pélagiques, à commencer par les requins, présentent ce contraste entre le foncé du dos et le clair du ventre. Ainsi, vus de dessus, ils sont moins visibles sur le sombre des profondeurs et vus de dessous, ils disparaissent dans la clarté venue de la surface. C'est un effet de la loi de Tayer, que l'on appelle "countershading" ou contre-illumination.
Observez ainsi cet aspect chez nombre d'espèces de mammifères, de reptiles, d'oiseaux ou d'autres poissons pélagiques... prédateurs ou proies.
Aliwal Shoal, Afrique du Sud, 10 m
30/03/2017
Impressionnant !
C'est un beau requin, vif, puissant. Déjà d'une taille appréciable puisqu'on peut en rencontrer faisant plus de 2,50 m, même si la moyenne se situe plus ordinairement autour de 1,50 m, pour un poids de 120 kg.
Rocky Bay, Scottburgh, KwaZulu Natal, Afrique du Sud, 9 m
23/06/2009
Tête pointue
Le museau est long et conique. Les yeux sont relativement petits. Les fentes branchiales sont au nombre de 5 comme chez tous les Carcharhinidés. Les 4e et 5e fentes se trouvent au-dessus de l'origine de la pectorale.
Rocky Bay, Scottburgh, KwaZulu Natal, Afrique du Sud, 7 m
23/06/2009
En banc
Le requin bordé se rencontre généralement en bancs assez nombreux. Mais c'est aussi parce que les rencontres sont souvent provoquées par l'odeur de nourriture. Ce requin peut également vivre solitairement.
Rocky Bay, Scottburgh, KwaZulu Natal, Afrique du Sud, 7 m
23/06/2009
Attirés par l'odeur
Pour favoriser les rencontres avec les requins-tigres en Afrique du Sud, ceux-ci sont appâtés (et théoriquement non nourris car la nourriture n'est pas censée leur être accessible).
Mais bien avant de voir arriver les tigres, ce sont principalement des requins bordés qui s'invitent, très rapidement, attirés par l'odeur de nourriture distillée par les courants !
Pour l'appât, il s'agit de "chum" : mixture de morceaux de poissons, d'abats, de fluides, sang ou huile de poissons, le tout contenu dans un tambour de machine à laver pendu dans le bleu, entre 8 et 15 m. On voit une partie du tambour à droite.
Aliwal Shoal, Afrique du Sud
04/2008
Alimentation piscivore
Sa morphologie et sa dentition rendent Carcharhinus limbatus parfaitement adapté à une prédation active de proies en déplacement rapide. A près de 90 %, son régime alimentaire est assez spécifiquement piscivore !
Rocky Bay, Scottburgh, KwaZulu Natal, Afrique du Sud, 7 m
23/06/2009
Reproduction
L'âge de la maturité sexuelle est réputé acquis chez le mâle Carcharhinus limbatus dès
lors qu'il atteint une taille comprise entre 1,35 et 1,80 m et chez la femelle, entre 1,20 et 1,90 m. L'accouplement se déroule
du printemps au début de l'été.
Chez cette espèce vivipare, la durée de la gestation avoisine 12 mois.
Afrique du Sud, 10 m
14/12/2016
Accompagnateurs
Comme la plupart des prédateurs d'une certaine taille, le requin bordé est souvent accompagné de rémoras.
A noter que l'aspect trapu et ramassé de cet individu est dû à la prise de vue rapprochée au grand-angle (10mm). Dans les faits, l'animal a un corps relativement plus élancé, avec un long museau conique.
Aliwal Shoal, Afrique du Sud, 10 m
30/03/2017
Presque pris !
Un hameçon est resté planté dans la lèvre de ce requin bordé.
Les requins, dangereux pour l'homme ? C'est dans les faits encore et toujours notre espèce qui constitue une réelle menace pour cet animal et non le contraire. Palangres et filets dérivants font de véritables ravages.
L'U.I.C.N. accorde à C. limbatus un statut "Quasi Menacé" partout dans le monde et élève même le statut à "Vulnérable" dans le nord-ouest de l'Atlantique. Ce qui signifie que l'organisation considère dans cette région qu'il y a un risque élevé d'extinction de l'espèce, à l'état sauvage.
Rocky Bay, Scottburgh, KwaZulu Natal, Afrique du Sud, 5 m
23/06/2009
Plutôt côtier
Malgré le fait que ce requin croise parfois au large, il préfère fréquenter les zones côtières, les estuaires ou les mangroves* que les grands espaces pélagiques.
Afrique du Sud, 10 m
14/12/2016
Quelques incursions en Méditerranée
Carcharhinus limbatus fréquente les trois grands océans du globe et, quoique plus rarement, fait des incursions en Méditerranée. Il a été repéré sur les côtes nord-africaines, attrapé aux îles Baléares... Il n'a, pour l'heure, pas encore été repéré sur les côtes françaises de métropole.
Les accès d'entrée en Méditerranée sont sans doute le canal de Suez et le détroit de Gibraltar.
Les changements climatiques vont-ils modifier les routes du requin bordé et le faire remonter plus au nord en Méditerranée ?
Rocky Bay, Scottburgh, KwaZulu Natal, Afrique du Sud, 9 m
23/06/2009
En apnée dans la meute...
Même si l'on prend rapidement la mesure des animaux, de leur quiétude froide, de leur simple intérêt pour la nourriture, du pourquoi de leurs excitations subites, des limites à ne pas dépasser, même si l'on prend un plaisir presque inquiétant à nager à leur côté, on a conscience d'être étranger et vulnérable, à un endroit et à un moment incongrus.
Mais en sus, on se surprend plus d'une fois à penser, avec juste notre masque et pendant que ça bouillonne autour de nous : "pourvu qu'un de leurs copains du coin, tigre, grand blanc ou zambezi, ne vienne pas traîner sous mes palmes !!"
Rocky Bay, Scottburgh, KwaZulu Natal, Afrique du Sud, en surface et en PMT
23/06/2009
Rédacteur principal : Vincent MALIET
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Barry K.P., 2002, Feeding habits of blacktip sharks Carcharhinus limbatus , and atlantic sharpnose sharks, Rhizoprionodon terraenovae, in louisian coastal waters. Thèse soumise à la Faculty of the Louisiana State University and Agricltural and Mechanical College, Department of Oceanography and Coastal Sciences.
Capapé C., Seck A.-A., Diatta Y., Reynaud C., Hemida F., Zaouali J., 2004, Reproductive biology of the blacktip shark, Carcharhinus limbatus (Chondrichthyes : Carcharhinidae) off west and north African coasts. in Cybium, 28, ed. Société Française d'Ichtyologie, Paris, 275-284.
Keenet D.B., Heist E.J., 2006, Worldwide phylogeography of the blacktip shark (Carcharhinus limbatus) inferred from mitochondrial DNA reveals isolation of western Atlantic populations coupled with recent Pacific dispersal, Molecular Ecology, 15, 3669–3679.
Morey G., Soldo A., Riera F., Serena F., 2008, Records of Carcharhinus limbatus and C. plumbeus (Chondrichthyes : Carcharhinidae) from off Balearic Islands (NW Mediterranean), in Cybium, 32, ed. Société Française d'Ichtyologie, Paris, 195-200.