Habitat facilement
identifiable, correspondant à des étendues de vases, de sables ou de sables
vaseux au niveau des étangs saumâtres
Méditerranée
Habitat présent au niveau des
étangs saumâtres méditerranéens.
Le plus grand étang d’Occitanie est l’étang (ou lagune) de
Thau, constituant une véritable mer intérieure.
Cet habitat est présent au niveau des étangs littoraux où les conditions de salinité et de température varient irrégulièrement. En effet, elles peuvent fluctuer à intervalle annuel ou journalier.
Les organismes occupant cet habitat sont donc soumis à de fortes variations de salinité (espèces euryhalines*) et de température (espèces eurythermes*).
Cet habitat est composé majoritairement d’un substrat* de type vaseux à sablo-vaseux.
De par les conditions physico-chimiques hétérogènes, il existe une grande variabilité des ensembles faunistiques et floristiques. La richesse spécifique y est faible, mais la densité des populations y est importante. Lorsque survient de brusques changements (apport important d’eau salée, assèchement par exemple), on aperçoit une disparition de ces peuplements. Ce phénomène temporaire est suivi d’une rapide recolonisation.
Il est particulièrement visible en été, lorsque les conditions de brassage de l’eau est extrêmement faible. Cela engendre une prolifération d’algues filamenteuses provoquant alors une anoxie du milieu, appelée malaïgue. Ce terme signifie en occitan « mauvaise eau ».
L'habitat est caractérisé par la présence des groupes suivants :
Cette biocénose* joue un rôle important dans le cycle de vie de plusieurs poissons comme les mulets, les dorades ou les loups. Ces espèces y assurent leur maturité sexuelle, mais les juvéniles fréquentent cet habitat pour s’y nourrir. Ces espèces « ponctuelles » côtoient la présence d’espèces dites sédentaires comme les athérines, les hippocampes et autres syngnathes.
Cet habitat est également le lieu privilégié pour plusieurs oiseaux, dont l’emblématique flamant rose Phoenicopterus roseus. En effet il est utilisé comme zone de nourrissage, de reposoir pour la migration, mais également comme lieu de reproduction (berges pour les canards, par exemple)
La protection juridique dont bénéficient les zones humides limite désormais le risque de comblement ou de disparition de ces plans d’eau, sans pour autant le supprimer. En effet, depuis une vingtaine d’année, une prise de conscience grandissante sur la nécessité de protéger ces zones fragiles a conduit à la mobilisation des instances internationales, nationales et régionales pour la protection, la conservation et la restauration de ces espaces. Cela s’est formalisé par l’imposition de l’évaluation de l’état de conservation de ces habitats pour la Directive Habitat Faune Flore de 1992 ; la réduction de la pollution de l’eau et l’amélioration de l’état des écosystèmes aquatiques via la Directive Cadre sur l’Eau de 2000. Plus localement, il existe des documents de planification, à l’image des schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux du bassin qui fixent les orientations permettant d’atteindre les objectifs attendus en matière de bon état des eaux.
A noter que les phanérogames* présents dans cet habitat sont, à titre personnel, concernés par des mesures de protection nationales et internationales (voir les fiche-Espèce respectives).
Typologie et description | |
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Niveau 1 |
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Niveau 2 |
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Niveau 3 |
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Crabe fouisseur dans le substrat meuble
Les organismes occupant cet habitat sont soumis à de fortes variations de salinité (espèces euryhalines) et de température (espèces eurythermes)
Etang de Berre, plage du Jaï (13), 2 m
12/05/2008
Sur la vase
Myrianide à bande (Myrianida pinnigera) galopant sur le substrat !
Thau (34), 4 m
30/05/2020
Rédacteur principal : Jonathan SAGAN (OFB)
Vérificateur : Gaëlle QUEMMERAIS AMICE (OFB)
Responsable régional : Gaël ROCHEFORT
Bensettiti F., Bioret F., Roland J., Lacoste J.-P. (coord.), 2004, « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire, Tome 2 - Habitats côtiers. MEDD/MAAPAR/MNHN, Éd. La Documentation française, Paris, 399p. + cédérom.
Guélorget O., Perthuisot J.P., 1993, Le domaine paralique - Expressions géologiques, biologiques et économiques du confinement, Trav. Lab. Géol. ENS, Paris, 232p.
La Rivière M., Michez N., Delavenne J., Andres S., Fréjefond C., Janson A-L., Abadie A., Amouroux J-M., Bellan G., Bellan-Santini D., Chevaldonné P., Cimiterra N., Derolez V., Fernez T., Fourt M., Frisoni G-F., Grillas P., Harmelin J-G., Jordana E., Klesczewski M., Labrune C., Mouronval J-B., Ouisse V., Palomba L., Pasqualini V., Pelaprat C., Pérez T., Pergent G., Pergent-Martini C., Sartoretto S., Thibaut T., Vacelet J., Verlaque M., 2021, Fiches descriptives des biocénoses benthiques de Méditerranée, UMS PatriNat éd., Paris, 660p.
Michez N., Fourt M., Aish A., Bellan G., Bellan-Santini D., Chevaldonné P., Fabri M.-C., Goujard A., Harmelin J.-G., Labrune C., Pergent G., Sartoretto S., Vacelet J., Verlaque M., 2014, Typologie des biocénoses benthiques de Méditerranée Version 2, Service du patrimoine naturel, Muséum national d'Histoire naturelle, Paris. SPN 2014 - 33, 26p.
PNUE, PAM, CAR/ASP, 2007, Manuel d’interprétation des types d'habitats marins pour la sélection des sites à inclure dans les inventaires nationaux de sites naturels d’intérêt pour la Conservation, Pergent G., Bellan-Santini D., Bellan G., Bitar G. et Harmelin J.G. eds., CAR/ASP publ., Tunis, 199p.
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Page de référence dans le site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
Cette fiche a été réalisée dans le cadre du projet européen Life Marha, LIFE16 IPE FR001, porté par l’Office Français de la Biodiversité. Contact OFB : Alain PIBOT.