Mollusque de 20 cm
Corps ovale, haut et verruqueux
Coquille visible, plate, couverte d'épibiontes, plus petite que le corps
Rhinophores en forme de tube jaune orangé
Umbrella Slug (GB), Atlantic umbrella slug (US), Lumaca ad ombrello (I), Hitoegai (J), the warty sea-slug (NZ)
Il existe de nombreux synonymes de l'espèce (plus de 30) dans les ouvrages mais certains scientifiques distinguent deux espèces :
Umbraculum umbraculum (Lightfoot, 1786) comme espèce du Pacifique et de l'Indo-Pacifique,
Umbraculum mediterraneum (Lamarck, 1812) en Méditerranée et Atlantique.
Mais il semblerait que les espèces décrites correspondent à une seule espèce Umbraculum umbraculum (Lightfoot, 1786), la différence résiderait dans la couleur du manteau et l'aspect de la coquille et sans un examen approfondi de la morphologie des individus le doute reste entier. La prudence nous dicte de l'appeler Umbraculum umbraculum (Lightfoot, 1786) comme dans les bases de données CLEMAM et WoRMS.
Parmi les nombreux synonymes, citons par exemple :
Patella umbraculum Lightfoot 1786 (basionyme)
Umbrella mediterranea Lamarck, 1812
Umbraculum chinense Schumacher, 1817
Patella ombracula Blainville, 1819
Umbraculum mediterraneum (Lamarck, 1819)
Umbraculum indicum (Lamarck, 1819)
Umbraculum botanicum Hedley, 1923
Parmophorus patelloide Cantraine, 1835,
Patella umbrellata delle Chiaje, 1836
Umbrella lamarckiana Récluz, 1843
Umbraculum bermudense (Mörch, 1875)
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Cosmopolite : mer Méditerranée, océan Atlantique, océan Indien (présent à la Reunion, à Mayotte...), Pacifique (présent en Nouvelle-Calédonie), Caraïbes.
Fonds sablo-vaseux près du coralligène* et des roches où il s'aventure en quête de nourriture, de la surface jusqu'à des profondeurs de 50 m.
Mais Umbraculum umbraculum a été remonté par dragage au large de la Nouvelle-Galles du Sud par des profondeurs de 274 m, totalement décoloré, ce qui fait penser que la coloration serait due à son alimentation (les éponges étant bien souvent pâles voire incolores à ces profondeurs).
Umbraculum umbraculum est un grand gastéropode pouvant atteindre 20 cm de diamètre et portant une coquille visible, plus petite que le corps d'environ 7 cm de diamètre souvent couverte d'épibiontes* où ne peut se réfugier le corps.
Le corps est rond ovale verruqueux, d'un brun rouge tirant sur le jaune avec des cercles plus clairs autour des tubercules de tailles inégales. La couleur peut varier d'une région à une autre selon l'alimentation.
L'animal déforme peu son corps dans ses mouvements, le corps reste ainsi presque aussi haut que large. Seule la présence des rhinophores jaune orangé en forme de tubes enroulés avec deux petits yeux noirs à la base peuvent trahir la tête de l'animal.
La branchie plumeuse de grande taille est du côté droit uniquement, entre le manteau* et la coquille, peu visible.
La bouche présente deux grands tentacules* buccaux plats qui se situent entre les rhinophores* et sous les organes reproducteurs. Le dessous du pied est jaune plus ou moins vif, lisse et recouvert par le manteau (donc peu ou pas visible).
Dans les mêmes zones géographiques Tylodina perversa (Gmelin, 1791) en Méditerranée et Atlantique Nord-Est, Tylodina corticalis (Tate 1889) en Australie, et Tylodina fungina Gabb 1865 en Californie, sont trois espèces de la famille des tylodinidés. Ces trois espèces semblables ne peuvent pas être confondues avec Umbraculum umbraculum, elles sont beaucoup plus petites, avec une coquille en forme de chapeau chinois et un manteau jaune et lisse.
Pleurobranchus testudinarius Cantraine, 1835 lui ressemble beaucoup pour un œil non averti, à peu près de même taille, l'aspect est moins pustuleux et la coquille n'est pas visible. Le pleurobranche-tortue est présent dans toute la Méditerranée et Atlantique proche.
Pleurobranchus grandis Pease, 1868 est le plus grand des pleurobranches, il peut atteindre plus de 21 cm. La couleur peut être variable de brun foncé à blanc avec des taches brun clair, sa coquille est interne. Cet animal est présent en mer Rouge ainsi que dans tout l'Indo-Pacifique.
Pleurobranchaea maculata (Quoy & Gaimard, 1832) est une espèce tropicale beaucoup plus petite (dépasse difficilement 10 cm) avec des rhinophores visibles sur la tête et une coquille non visible.
Archidoris wellingtonensis (Abraham, 1877), Nouvelle-Zélande, pas de coquille visible mais c'est un doridien avec un bouquet de branchies autour de l'anus.
Umbraculum est un carnivore mangeur d'éponges et tout particulièrement de démosponges, il écarte son manteau bifide* vers le devant entre les rhinophores et entoure l'éponge pour la brouter avec sa radula* mais on connaît très peu de choses sur les éponges qu'il préfère. Dans les ouvrages de Cattaneo-Vietti on trouve une liste d'éponges qui sont mangées par Umbraculum comme Tethya citrina, Diplastrella unistellata, Jaspis johnstoni, Alectona millaris, Agelas sp., Aaptos aaptos et Spirastrella cunctatrix.
L'analyse des déjections fécales faite par Bill Rudman de l'Australian Muséum, a montré que chaque paquet de déjections avait les spicules de chaque éponge mangée rangés en fagots entourés de mucus.
On connaît très peu de chose sur la reproduction, mais il semblerait que, vu l'emplacement des organes reproducteurs, ils se reproduisent dans la position tête à tête. Suite à cela, chaque protagoniste pourra aller pondre de son côté.
La ponte est en ruban non spiralé d'environ 100 cm de long et 22 mm de hauteur, déposée à même le substrat.*
Le nombre de capsules d'œufs par cm2 serait de 46000 et il y aurait en moyenne 37 œufs dans chaque capsule ovigère. Cela donne un nombre total de plus de 4,5 millions d'œufs dans l'ensemble du ruban.
Pouvant s'enfouir sous le sable ou au cœur d'une éponge qu'il a creusée, Umbraculum fait partie des espèces cryptiques* (cachées), seule la coquille reste visible et de ce fait se colonise d'algues et de vers tubicoles passant ainsi totalement inaperçu.
Umbraculum ressemblerait à une Alicia mirabilis (Cnidaire, Anthozoaire) contractée, pour certains ce serait une façon de dissuader d'éventuels prédateurs.
Traduction du nom latin [umbraculum] = parasol, ombrelle.
Umbraculum : diminutif du latin [umbra] = ombre, donc ombrelle (qui servait à faire de l'ombre au pape).
Numéro d'entrée WoRMS : 141879
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Ordre | Umbraculida | Umbraculides | |
Famille | Umbraculidae | Umbraculidés | Coquille externe patelliforme. Pied grand, ovale, fortement verruqueux sur le dessus. Pas de parapodies. Tête portant deux tentacules. Manteau dépassant un peu de la coquille. Grande et longue branchie plumeuse sur le côté droit entre le manteau et le pied. |
Genre | Umbraculum | ||
Espèce | umbraculum |
Ombrelle de couleur foncée
Ombrelle sur les roches de couleur brun-rouge, on ne peut distinguer la tête de l’animal sur ce cliché.
Photo primée au concours Les Yeux de Doris 2006
Cap de Nice (06), 20 m, de jour
30/08/2005
Ombrelle de couleur orangée
Ombrelle sur le sable se déplaçant vers la roche en quête de nourriture, sur le cliché on voit très nettement le sens de progression grâce aux rhinophores sortis.
Antibes, Fourmigues (06), 47 m
02/12/2007
Je sors tout !
Tous les éléments sont clairement identifiables sur ce très bel individu ! Les rhinophores, les taches oculaires, la fente du manteau...
La Gabinière, Port-Cros, 20 m
01/10/2013
Coquille
Coquille entourée d’algues et un début de colonisation de vers tubicoles.
Antibes, la Love (06), de jour
14/07/2005
Vu de dessous...
Vue sur le pied musculeux de l'animal.
Grotte à corail, Villefranche-sur-mer (06), 29 m
29/04/2007
Rhinophores
Vue en gros plan des deux rhinophores enroulés, avec les 2 yeux au fond en noir.
Antibes, Fourmigue (06), 47m
02/12/2007
T’as de beaux yeux !
En se rapprochant de plus près on voit bien les rhinophores enroulés et les deux yeux à la base, en arrière on voit le début des branchies jaunes plus foncées sous la coquille et sur la droite de l'animal.
Cerbère (66), 15 m
14/07/2002
Détails des tubercules
Gros plan sur les tubercules qui recouvrent le manteau.
Grotte à corail, Villefranche-sur-mer (06), 29 m
29/04/2007
Branchie plumeuse
La branchie plumeuse de grande taille est du côté droit, entre le manteau et la coquille, rarement bien visible.
Pointe Capigliolo, golfe de la Liscia, Corse (2A), 21 m
07/07/2018
Vue sur les branchies
Cet individu réunionnais a été trouvé mort, retourné sur le substrat. On peut observer les branchies, entre le manteau et la coquille, sur la droite de la photo.
Ile de la Réunion, Lagon de l'Ermitage, 1,5 m
31/12/2012
En couple ?
Les deux individus, logés dans une anfractuosité du coralligène, sont collés l'un à l'autre. En l'absence d'indices francs (positions des corps grâce à la présence des rhinophores, vue même partielle sur les parties génitales), on peut néanmoins imaginer que nous sommes en phase de reproduction.
A remarquer : l'individu de gauche est bien plus gros, avec une coquille plus concrétionnée, que l'animal de droite. Question d'âge ?
Tombant de la Grotte à corail, Rade de Villefranche-sur-mer (06), 32 m
18/09/2016
En pleine ponte
On distingue nettement les deux plis de l’organe sexuel en blanc.
Cap gros (06)
06/10/2005
Ponte en couronne
Ruban de la ponte tout autour de l’animal ce qui fait penser qu’il pond en tournant sur lui-même.
Photo primée au concours Les Yeux de Doris 2006
Cap gros (06)
06/10/2005
La ponte
La ponte, déposée à même le substrat, est constituée d'un ruban d'environ 100 cm de long et 22 mm de hauteur.
Le nombre de capsules d'œufs par cm2 serait approximativement de 46 000 et il y aurait en moyenne 37 œufs dans chaque capsule ovigère. Cela donne un nombre total de plus de 4,5 millions d'œufs dans l'ensemble du ruban. !
Crau de Nao, rade de Villefranche-sur-mer (06)
25/10/2020
Echelle (sur individu mort ?)
Les plongeurs assurent qu'ils ont trouvé l'animal ainsi, retourné, gisant sur le substrat. S'agit-il d'une ombrelle morte ?
Nous n'en voyons en tout cas ici plus que la sole pédieuse.
La main permet de bien saisir la grande taille de cette limace.
La Périguière, Agay (83), 20 m
13/07/2017
En plein repas
Une ombrelle entourant une éponge pour son repas. La coquille est en bas à droite.
la Ciotat (13), 28 m
22/10/2006
Couple coloré
Différence de couleur bien visible. l'ombrelle sur l'éponge rouge et bien plus rouge.
Mimétisme ou Alimentation ?
Corse Miomo
14/05/2017
Dans les plaines de sable aussi...
Ca n'est pas le premier endroit où les plongeurs rencontrent l'ombrelle mais celle-ci est présente aussi dans les grands espaces sableux.
Cet individu affiche une spectaculaire couleur orangée !
Cros de Cagnes, Baie des Anges (06), 15 m, de nuit
13/12/2013
Vidéo : Umbraculum umbraculum en... mouvement !
L'ombrelle se déplace... Pas de panique : vous avez le temps pour faire la photo.
Pointe de Cabuel (Cap Estel), Eze (06), 35 m
11/07/2016
Distribution : dans les Alpes-Maritimes (Méditerranée)
Vers l'extrémité est de la Méditerranée française.
Grande baie, Villefranche-sur-mer (06), 29 m
22/04/2007
Distribution : en Turquie (Méditerranée)
On voit très nettement sur le devant de l’animal les deux rhinophores, la bouche n’est pas visible étant plus bas sous la fente du manteau bien visible ici dans le prolongement des organes sexuels.
Turquie, mer Egée, sud d’Izmir, 15m
19/07/2005
Distribution : à La Reunion (océan Indien)
Les spécimens présents dans les lagons ouest de La Réunion ont toujours le manteau orange vif, bien qu’aucune éponge de cette couleur n’y vive.
Piscine Etang-salé, La Réunion, 50 cm, de nuit et en PMT
Frédérique & Sébastien VASQUEZ
27/11/2014
Distribution : au Cap Vert (Atlantique africain)
Individu surpris de jour, sur le sable au pied d'un petit tombant.
Sal, Cap Vert, 18 m
27/08/2012
Rédacteur principal : Stéphane ELLIOTT
Vérificateur : Grégory DALLAVALLE
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Michel PEAN
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Thompson T.E. 1970, Eastern Australian Pleurobranchomorpha (Gasteropoda, Opistobranchia), Journal of Zoology, London, 160, 173-198.
Rudman, W.B., 1999 (March 7) Umbraculum umbraculum (Lightfoot, 1786). [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.