Coquille droite, allongée, équivalve
Couleur blanc-crème à jaunâtre
Sillon oblique du côté antérieur
Une seule dent cardinale
Sinus palléal en forme de U
Couteau droit, couteau droit d'Europe, solen gaine, rasoir
Solen rotundatus Spengler, 1794 (nomen oblitum = nom scientifique qui n'a pas connu d'utilisation après 1899, au profit d'un synonyme postérieur (junior) qui a été lui usité de manière significative).
Solen vagina auct (abréviation du terme latin auctor, signifiant auteur, utilisé dans la nomenclature zoologique qui spécifie que l’espèce citée par d’autres malacologues ne correspond pas à celle originellement décrite par l’auteur).
Les variétés adusta et major sont considérées comme synonymes.
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Solen marginatus est présent du sud de la Norvège jusqu'en Méditerranée. Il a également été observé sur les côtes nord-ouest de l'Afrique (du Maroc à la Mauritanie).
Cette espèce psammophile* vit sur des fonds de sable fin ou vaseux dans lequel elle s’enfonce verticalement. On peut l’observer du bas de l’étage médiolittoral* jusqu’à 200 m de profondeur environ.
Ce bivalve possède une coquille calcaire droite, allongée, équivalve*, à bords rectilignes de 10 à 12 cm de longueur (taille maximale 17 cm) pour 1 à 2 cm de largeur. Les 2 valves*, fragiles, sont lisses et de couleur blanc-crème à jaunâtre. Elles sont recouvertes d’une fine cuticule* cornée, le périostacum*, brun clair et luisante. Fortement inéquilatérales*, les 2 extrémités sont bâillantes, l’une postérieure (côté siphon*) est droite, l’autre antérieure (côté pied) est légèrement oblique et dotée d’un sillon caractéristique. Des marques concentriques de croissance sont visibles, elles partent du bord antérieur de la coquille jusqu’en son milieu.
L’intérieur de la coquille est blanchâtre avec une seule dent cardinale ou crochet de chaque côté de la charnière. Le ligament, qui assure l’écartement des valves, est situé près du bord antérieur ; il est allongé, élastique et de couleur brun foncé à noire.
Le sinus palléal* est en forme de U. L’empreinte du muscle adducteur* antérieure est allongée, parallèle au ligament ; l’empreinte adductrice postérieure est située juste en dessous du sinus palléal.
Les siphons sont courts, réunis à la base et munis de tentacules*. Le siphon inhalant est un peu plus long que le siphon exhalant. Sous le bord du siphon inhalant, on observe 6 grands tentacules en forme de spatule dont l’extrémité est tronquée et dont la base est entourée d’une ligne large et brunâtre. Le bord du siphon est découpé en tentacules plus petits, cylindriques, blancs, obtus au sommet et disposés en un double rang dont l’un est tourné vers l’extérieur et l’autre vers l’intérieur. Quant au siphon exhalant, il porte une valvule* et à sa base 6 à 7 gros tentacules coniques avec une petite zone brune. Le pied est puissant et peut se dilater fortement ; il favorise ainsi l’enfouissement rapide de l’animal.
Comme tous les couteaux, il a également la capacité d’autotomie* en s’amputant spontanément de ses siphons pour échapper à un prédateur. Cet organe sera régénéré peu à peu.
Ensis magnus : sa coquille est légèrement courbe, dépourvue de sillon vertical près du bord antérieur. Il possède 1 dent sur une valve, 2 dents sur l'autre.
Pharus legumen : de taille plus petite, l'extrémité de ses valves est arrondie.
Ensis siliqua : sa coquille est moins rectiligne, parfois légèrement arquée. On notera l’absence d’un sillon vertical près du bord antérieur, la présence de dents latérales et d’un périostracum très brillant.
Le régime alimentaire de ce mollusque suspensivore* est composé de phytoplancton* et de matières organiques en suspension. La capture des aliments se fait grâce aux deux siphons qui affleurent à la surface du sédiment. L’un, inhalant, permet l’entrée d’eau dans la cavité palléale*. Cette eau est filtrée sur les branchies qui en retiennent les particules alimentaires puis est expulsée vers l’extérieur par l’autre siphon exhalant.
La reproduction des couteaux se fait dans l’eau de mer. Ce sont des espèces gonochoriques*, ovipares*, sans dimorphisme* sexuel. Les cellules reproductrices, ou gamètes*, mâles et femelles sont libérées dans l’eau de mer par le siphon exhalant. Après fécondation un œuf se développe, grandit, puis se métamorphose* en une larve* capable de nager grâce à une couronne ciliée, le velum*. Après une courte vie planctonique*, les larves se posent sur le fond et adoptent une vie benthique*.
Deux petits crustacés copépodes Conchyliurus solenis Bocquet & Stock, 1957 et Herrmannella rostrata Canu, 1891 sont souvent des ectoparasites* de Solen marginatus.
Ses principaux prédateurs sont les étoiles de mer Asterias rubens, Marthasterias glacialis ou Luidia ciliaris.
La pêche amateur de cette espèce comestible se pratique de différentes façons : à la fourche, à la gouge à couteaux, à la baleine de parapluie mais la plus spectaculaire reste la pêche au sel. On saupoudre une pincée de sel fin ou de gros sel sur le trou en forme de huit laissé sur le sable par le couteau ; ce dernier croyant le flux venir remonte à la surface où une main rapide doit le saisir.
La qualité de sa chair est diversement appréciée selon les régions ; parfois considéré comme ferme ou caoutchouteux il n'en demeure pas moins savoureux quand il est bien préparé. On l'utilise également comme appât ou esche pour la pêche à la ligne, à la traine ou au surf-casting. Cette dernière est une technique de pêche en mer, pratiquée depuis le bord (rochers, plage, digues), qui consiste à lancer sa ligne dans les vagues.
La réglementation de la pêche maritime à pied de loisir est éditée par la DIRN NAMO (Direction Interrégionale de la Mer Nord Atlantique – Manche Ouest). L’arrêté publié le 28 août 2017 (modifié le 22 septembre 2017) porte sur les engins de pêche, la taille des captures et les zones de pêche. Pour le couteau gaine cette réglementation est la même que pour tous les autres couteaux des genres Ensis spp. et Pharus legumen. La taille minimum est de 10 cm et la période de pêche subsiste toute l’année pour toutes les régions côtières françaises. S’il n’y a aucune quantité requise pour la Manche, elle est de 5 douzaines en Bretagne et dans les Pays de la Loire, dans la limite de 3 kg par pêcheur et par jour.
Couteau : la forme droite de ce bivalve fait penser au manche d'un couteau.
gaine : la coquille dans laquelle est logé le mollusque a l'aspect d'un étui rigide ou d'un fourreau.
Solen : du grec [solén] = tube, tuyau.
marginatus : du latin [margino] = border, entourer d'une bordure.
Numéro d'entrée WoRMS : 141546
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Heterodonta | Hétérodontes | Charnière à dents dissociées. Siphon bien développé permettant aux organismes de se nourrir et de respirer tout en restant enfouis. |
Ordre | Adapedonta | Adapédontes | |
Famille | Solenidae | Solénidés | |
Genre | Solen | ||
Espèce | marginatus |
Coquille à bords rectilignes
Ce bivalve possède une coquille calcaire droite, allongée, équivalve, à bords rectilignes.
La Massue, archipel de Chausey (50), estran
31/08/2011
En épave sur l'estran
Cet individu de 114 mm a été observé en épave au bas de l’estran d’une plage de sable fin lors d’une marée de vive eau.
Plage de Bretteville-en-Saire (50), estran
02/10/2016
Couleur jaunâtre
On aperçoit sur cette coquille de couleur jaunâtre les marques concentriques de croissance.
Archipel de Chausey (50), estran
27/11/2017
Intérieur du côté postérieur
On voit parfaitement à l’intérieur du côté postérieur de la coquille l’unique dent cardinale, le sinus palléal en forme de U et les empreintes adductrices.
Nord Cotentin (50), estran
27/11/2017
Sillon caractéristique
Extrémité antérieure (côté pied) légèrement oblique et dotée d’un sillon caractéristique.
Nord Cotentin (50), estran
27/11/2017
Ligament allongé
Le ligament, qui assure l’écartement des valves, est situé près du bord antérieur. Il est allongé, élastique et de couleur brun foncé à noire.
Nord Cotentin (50), estran
27/11/2017
Pêche à pied
La pêche amateur de cette espèce comestible se pratique de différentes façons : à la fourche, à la gouge à couteaux, à la baleine de parapluie mais la plus spectaculaire reste la pêche au sel.
Ile de Ré (17), médiolittoral inférieur
18/09/2016
Respect de la réglementation
Pour le couteau-gaine la réglementation précise que la taille minimum de récolte est de 10 cm
Ile de Ré (17), médiolittoral inférieur
18/09/2016
Comparaison
Cette planche représente les 3 espèces principales de couteaux des côtes françaises et permet ainsi d'observer les différences extérieures. Certains noms ont changé depuis 1913 : Solen ensis = Ensis ensis et Solen siliqua = Ensis siliqua.
Planche coloriée extraite de l'ouvrage : "Atlas de poche des coquilles des côtes de France" par Ph. Dautzenberg en 1913.
Reproduction de documents anciens
1913
Allure générale et siphons
Le siphon inhalant est un peu plus long que le siphon exhalant. Sous le bord du siphon inhalant, on observe 6 grands tentacules en forme de spatule dont l’extrémité est tronquée. Le bord du siphon est découpé en tentacules plus petits cylindriques, blancs, obtus au sommet et disposés en un double rang dont l’un est tourné vers l’extérieur et l’autre vers l’intérieur. Quant au siphon exhalant, il porte une valvule et à sa base 6 à 7 gros tentacules coniques avec une petite zone brune.
Gravures issues de l'ouvrage de G.P. Deshayes : Histoire naturelle des mollusques, tome premier, mollusques acéphalés. Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840 à 1842. Imprimerie royale, Paris.
Reproduction de documents anciens
1844
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Pulteney R., 1799, Catalogue of the birds, shells, and some of the more rare plants of Dorsetshire, Nichols son and Bentley, London, 92p.
La page de Solen marginatus sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase
La page de Solen marginatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN