Coquille brillante, fuselée, blanche à extrémités pointues, allongée et solide
Petite taille : 1,5 à 2 cm maximum
Vit sur les gorgones
Coloration de la coquille blanche à saumonée
Manteau à coloration variable qui présente des ponctuations blanches ou des marbrures
Ovule blanche
White simnia, keys simnia (GB), Conchiglia delle gorgonie bianca (I), Weisse Spelzenschnecke (D), Gorgoonslakje (NL)
Bulla spelta Linnaeus, 1758
Neosimnia spelta (Linnaeus, 1758)
Simnia nicaeensis Risso 1826
Ovulum secale Sowerby 1828
Ovula acicularis Tryon 1885
Ovula intermedia Tryon 1885
Ovula sowerbyana Tryon 1885
Ovula spelta var. lutea Pallary 1900
Ovula spelta var. lutea-rosea Pallary 1900
Simnia spelta var. brevis Coen 1949
Bassin méditerranéen, Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Espèce décrite jusqu'à récemment comme endémique et exclusivement méditerranéenne (elle est présente surtout dans le bassin de la Méditerranée occidentale et certaines zones de la mer Adriatique), mais on peut également la retrouver en Atlantique, depuis la frontière franco-espagnole du golfe de Gascogne, au niveau des côtes de la Galice, en Espagne, jusqu'à l'Angola et les îles Canaries.
Cette espèce vit à partir de 10 m de profondeur, toujours sur des branches de gorgones.
La simnie blanche est un Mollusque Gastéropode pourvu d'une coquille oblongue aux extrémités pointues, de couleur blanche à saumon, brillante, fuselée, pouvant atteindre une taille de 1,5 à 2 cm maximum. L'ouverture se trouve sur la face inférieure et parcourt toute la longueur de la coquille. Son rebord externe est épais.
Cette coquille peut être recouverte par le corps de l'animal ou manteau*, lorsque celui-ci est en extension. Ce manteau est parsemé de ponctuations blanches ou de stries marbrées dont la coloration varie en fonction du support sur lequel l'animal évolue. Le pied même de l'animal s'accorde à la couleur de la gorgone. Le plus souvent marqué de traits verticaux de couleur rouge à pourpre sur les flancs, il peut donc apparaître blanc ou jaune pâle, orange ou rouge. On peut parfois distinguer un siphon, de couleur violette, qui émerge du canal siphonal formé par la coquille.
Cette espèce peut être confondue avec :
Cette espèce se nourrit des polypes des gorgones qu'elle broute lentement grâce à une langue râpeuse : la radula*.
Son régime alimentaire est exclusif. Cependant, par la lenteur du broutage qui ne provoque que des lésions minimes, les dommages ne provoquent pas la mort de la gorgone-hôte.
Espèce à sexes séparés et à fécondation interne. Les pontes déposées sur les branches de la gorgone sont mimétiques à leur support.
La simnie vit sur diverses espèces de gorgones dont celles des genres Eunicella, Paramuricea, Lophogorgia.
C'est une espèce peu commune (probablement du fait de sa petite taille et de son camouflage).
Les pigments prélevés sur la gorgone sont stockés dans le manteau et ainsi assurent une coloration protectrice.
Ce mollusque est doté d'une radula*, équivalent d'une langue râpeuse, située dans une invagination du plancher buccal.
La radula est une lame chitineuse*, garnie de denticules : petites dents disposées en rangées transversales. Cette radula a la forme d'une râpe et fonctionne de la sorte. Elle est bien adaptée au broutage des proies grâce au mouvement de va-et-vient qui dilacère les aliments sélectionnés par les mâchoires. La radula s'use continuellement vers l'avant et se renouvelle par l'arrière.
La radula constitue une caractéristique ancestrale des Mollusques en général et un élément discriminatif pour la classification dans cet embranchement.
Avant le développement de la plongée, les petites ovules comme cette espèce étaient très recherchées par les collectionneurs car rares. Maintenant, eu égard au fait que les plongeurs en rencontrent plus facilement, elles le sont moins.
Simnie blanche : espèce dénommée ainsi en référence à la couleur de la coquille nue.
Simnia (de Scymnia) : petit d'un animal (en grec comme en latin, cf. Gaffiot). Risso, créateur du genre en 1826, avait simplement simplifié Scymnia en Simnia. Ce Mollusque pourrait être considéré comme une petite porcelaine....
spelta : épeautre (grain d'épeautre), sorte de blé (Gaffiot), en référence à la forme et à la taille de la coquille.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Ovulidae | Ovulidés | Coquille piriforme à fusiforme, étirée aux extrémités, souvent rostrée. Tours recouvrant entièrement la spire. Dents aperturales faibles. Lèvre interne lisse sans dent LDA. |
Sous-famille | Simniinae | Simniinés | |
Genre | Simnia | ||
Espèce | spelta |
Une petite taille
La simnie reste un mollusque de petite taille, qui atteint au maximum 1,5 à 2 centimètres.
Cerbère (66), 15 m
01/2007
Oblongue
La simnie blanche est un Mollusque Gastéropode dont la coquille ovale et fuselée peut être recouverte par son manteau à ponctuations blanches. La couleur de ce manteau peut varier en fonction du support.
Cap corse (2B), 14 m
18/07/2006
Endémique ?
L'espèce est souvent décrite comme endémique et exclusivement méditerranéenne. Pourtant et jusqu'à avis contraire, on en connait des exemplaires atlantiques.
Quoi qu'il en soit, la simnie blanche reste une espèce peu commune, probablement en raison de sa petite taille et de son excellent camouflage.
Marseille (13), 10 m
08/01/2007
Canal siphonal
Vue rapprochée du canal siphonal et de son organe rose.
Pointe Causinière, Cap Ferrat (06), 41 m
08/07/2007
Coquille lisse et brillante
En l'absence de manteau (rétracté), la simnie présente une coquille lisse et blanche.
Tiboulen de Maire, Marseille (13), 20 m
05/2007
Nourrie de polypes
La simnie se nourrit exclusivement de polypes de gorgones qu’elle broute lentement. Cette lenteur du broutage n'engendre que des lésions minimes sur le cnidaire et ne provoque pas la mort de l'hôte.
Marseille (13), 10 m
08/01/2007
Prédation
Sur ce gros plan, on distingue la bouche de la simnie en train de brouter, sur la gorgone qui l'héberge. POn vois également les deux yeux, à la base des tentacules.
Cros de Cagnes (06), 12 m, de nuit
23/03/2017
De face
Sur ce plan magnifique, on peut observer toute la face avant de la simnie, que ce soit le mufle, les divers tentacules, les yeux, le siphon...
Le manteau recouvre la coquille de l'animal.
Marseille (13), 10 m
13/06/2009
Camouflage
Grâce aux pigments stockés dans son manteau et prélevés sur les gorgones où elle évolue, la simnie s'assure une coloration protectrice qui la rend difficilement observable.
Marseille (13), 10 m
08/01/2007
Sur les gorgones
Si elle se rencontre sur les gorgones de genre Eunicella, la simnie peut également se croiser au détour des genres Paramuricea et Lophogorgia.
Antibes (06), 15 m
10/12/2006
Ponte colorée
Les simnies sont des animaux à sexes séparés. Si la fécondation est interne, la femelle dépose des œufs mimétiques au support environnant sur lequel elle évolue. Ici, il est possible d'observer une ponte orangée, juste au dessus des deux simnies.
Aragnon, Côte Bleue (13), 14 m, de nuit
28/07/2007
Avec ponte
Outre la ponte (sur la gorgone orange Leptogorgia sarmentosa), les différents éléments de la simnie sont bien visibles ici : siphon, tentacule, pied rayé, coquille blanche, manteau ponctué de rouge...
Cagnes sur mer (06), 36 m
17/04/2010
La ponte
Voila une ponte déposée sur une gorgone orange Leptogorgia sarmentosa.
La ponte fait environ 2 cm de long.
Il y avait cette nuit-là trois simnies présentes sur cette gorgone, cinq ou six pontes au total et l'une des simnies était en train de pondre.
Cros-de-Cagnes (06), 12 m, de nuit
09/02/2018
Blanc sur blanc
Manteau rétractée, la simnie blanche peut être difficile à voir sur une gorgone blanche...
Cap Ferrat (06), 38 m
10/04/2007
Vue d'ensemble
Nous pouvons observer ici une vue d'ensemble, avec une simnie sur une branche de gorgone. Etant donné la taille et la couleur de l'individu, on comprend que son observation reste difficile pour les plongeurs novices.
Antibes (06), 15 m
10/12/2006
Equilibriste
La simnie semble faire le grand écart pour descendre le long de la branche verticale. Son beau pied rose marqué de rouge est randement visible.
Cros de Cagnes (06), 12 m, de nuit
23/03/2017
HLM à simnies
Pas moins de trois animaux sont visibles sur cette gorgone. Et même d'autres batifolaient sur d'autres branches.
Une explication vient peut-être du fait de la zone extrêmement détritique avec très peu de "récifs" pour se poser. La moindre gorgone, le moindre tube de spirographe ou de sabelle, est colonisé et devient un îlot de vie pour les gastéropodes, les hippocampes et tout ce qui a besoin d'un support..
Cros de Cagnes (06), 6 m, de nuit
10/03/2017
Sur Leptogorgia sarmentosa
Une simnie blanche avec un manteau aux couleurs de la gorgone dont elle se nourrit : Leptogorgia sarmentosa. On distingue également la ponte du mollusque.
Cagnes sur mer (06), 36 m
17/04/2010
Substrat inhabituel
Généralement trouvé sur une gorgone, cet individu traversait une lande sablo-vaseuse et se dirigeait vers une grande gorgone, à 2 m de distance... Était là de son propre chef, pour charger d'hôte par exemple, ou bien des éléments extérieurs l'ont-il mené là ? Mystère...
Cros de Cagnes (06), Baie des Anges, 12 m , de nuit
01/08/2016
Vue par l'arrière
Le manteau recouvre la coquille de part et d'autre de l'ouverture inférieure. Il participe au premier chef à la fabrication de cette coquille. De plus, il empêche que cette dernière soit envahie d'organismes épibiontes. En cas de danger, la simnie rétracte son manteau à l'abri de la coquille.
Marseille (13), 10 m
08/01/2007
Distribution atlantique : Pays basque
Voici un couple surpris sur la côte basque, à la frontière hispano-française. L'espèce principalement méditerranéenne a donc également une distribution atlantique, depuis les côtes angolaises jusqu'à la Galice espagnole et maintenant, grâce aux photographes de DORIS, elle est repérée dans le sud de la France atlantique.
Montera-t-on plus haut ?
Cap Higuier, Hendaye (64), 20m
19/05/2012
Rédacteur principal : Aedwina REGUIEG
Vérificateur : Yves MÜLLER
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable historique : Aedwina REGUIEG
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER