Taille de 20 à 40 mm
Plaques granuleuses de teinte brun-verdâtre le plus souvent
Plaques ornées d'arêtes horizontales, verticales et diagonales
Ceinture marginale granuleuse marquée d'une alternance de bandes radiales claires et sombres
Méditerranée uniquement
Chiton olivâtre, chiton olive, tunicier olive (cette dernière appellation peut porter à confusion, les tuniciers étant des animaux très différents)
Green chiton (GB), Chitone verde (I), Chiton verde (E), Grüne Käferschnecke (D), Groene keverslak (NL)
Chiton squamosus Linnaeus, 1764
Chiton olivaceus Spengler, 1797
Lepidopleurus sulcatus Risso, 1826
Chiton siculus Gray J.E., 1828
Chiton polii Deshayes, 1833
Chiton rubellus Nardo, 1847
Chiton estuarii Brusina, 1870
Chiton striatus Brusina, 1870
Chiton subdivisus Monterosato, 1879
Chiton squammulosus Dollfus, 1883
Chitona squamosus
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Il s'agit d'une espèce endémique* de Méditerranée. On la signale toutefois un peu au-delà du détroit de Gibraltar, sur les côtes portugaises et marocaines, ainsi qu'au Brésil.
Le chiton vert affectionne le domaine intertidal et plus particulièrement les zones battues par le ressac. On l'observera dans les eaux superficielles, jusqu'à quelques mètres de profondeur maximum. Cet animal vit exclusivement collé sur substrat rocheux. Photophobe, et sa résistance à la dessication à marée basse étant limitée, on le trouvera presque toujours collé sur la face inférieure des pierres. Exposé au soleil, le chiton recherchera l'ombre pour se protéger. Immergé, il se déplace en rampant lentement sur les rochers à la recherche de nourriture.
Rhyssoplax olivacea est un mollusque de forme ovale, dont la taille oscille entre 20 et 40 mm de long. Bien que d'ordinaire verte, sa couleur et ses motifs peuvent être extrêmement variables. Dorsalement s'articulent 8 plaques indépendantes fixées au niveau d'une ceinture marginale formée à partir d'un repli du manteau.
Les plaques dorsales sont arquées, avec une carène prononcée au niveau de la ligne médiane. Ces plaques sont ornées d'arêtes horizontales, verticales et diagonales qui leur confèrent un certain relief.. La ceinture marginale est typiquement granuleuse, et est parcourue par une alternance de bandes radiales claires et sombres.
Généralités :
Il existe de nombreuses espèces de chitons sur les côtes françaises. Les différencier est souvent affaire de spécialistes. Ces animaux présentent tous la même forme ovale, et la couleur et les motifs ne peuvent, presque toujours, pas être pris en compte comme critères d'identification.
Quelques clés peuvent cependant permettre de cibler :
- La taille du chiton peut parfois permettre d'écarter telle ou telle espèce ;
- Le rapport longueur/largeur est souvent déterminant : certaines espèces sont larges, d'autres sont plus effilées ;
- L'importance de la carène médiane : chez certains chitons, elle est très marquée. Chez d'autres, elle est moins importante, et les valves peuvent être arrondies ou aplaties ;
- La forme des valves dorsales et le nombre et la disposition des encoches qu'elles présentent sont les critères les plus fiables. Ces caractères, visualisables en laboratoire sous loupe binoculaire, et nécessitant l'euthanasie du chiton, ne sont bien évidemment pas appréciables en plongée...
- Enfin les différents ouvrages naturalistes proposent un examen (à la loupe binoculaire) du bord de la ceinture périphérique (manteau) : sa texture peut être plus ou moins granuleuse, hérissée d'épines, de spicules ou de tubercules. La ceinture peut être plus ou moins large, et dans certains cas, recouvrir plus ou moins les valves.
Dans le cas du chiton vert :
Le chiton corallin, Rhyssoplax corallina, est une espèce jumelle qui partage la même distribution. Il arbore le plus souvent une teinte variable orange rouge ou mauve, vive et unie, et il est plus petit (12 mm maximum).
Le chiton vert est un animal herbivore. Il est équipé d'une solide radula* avec plusieurs rangées de dents qui lui permettent de brouter la couche d'algues calcaires qui recouvre la roche. Les dents de cette radula sont minéralisées avec une teneur élevée en phosphates et en fer, et donc parfaitement adaptées au décapage de la roche. L'animal se nourrit également d'algues unicellulaires présentes sur le substrat, comme les diatomées. Le chiton vert est plus actif la nuit.
Le chiton vert est gonochorique*. La reproduction est sexuée, sans accouplement. Les individus mâles émettent des spermatozoïdes qui sont dans un premier temps retenus au sein de leur cavité palléale. Relâchés dans un courant d'eau, ils pénètrent dans la cavité palléale des femelles, où a lieu la fécondation. Celle-ci donne une larve trochophore* qui mène une courte vie pélagique avant de tomber sur le substrat et de se métamorphoser en un chiton minuscule dont la face dorsale n'est recouverte dans un premier temps que par 6 plaques. Les jeunes chitons gagnent immédiatement la face inférieure des pierres.
Les valves du chiton vert peuvent être colonisées par de petits organismes, comme les spirorbes.
Il est souvent difficile de décoller un chiton de la roche. L'adhésion est permise par une contraction du pied, dont l'effet est comparable à une ventouse très puissante.
Manipulé, le chiton s'enroule en boule à la manière des cloportes ou des gloméris. On peut alors observer que ses plaques dorsales sont indépendantes et s'enracinent latéralement dans la ceinture périphérique.
Chiton = traduction directe du nom de genre scientifique,
tunicier, en raison de ses valves solidement agencées évoquant une armure, un bouclier,
vert, olivâtre à cause de la teinte verte variable de l'animal.
Chiton : du grec [chiton] = tunique courte. L'animal est en effet protégé par 8 plaques calcaires articulées qui ne recouvrent pas la ceinture marginale, qui par conséquent "dépasse", comme sous une tunique courte,
Rhyssoplax : du grec [Rhisso] = ridé, ondulé et du grec [plax] = plaque. Les plaques de ces chitons sont marquées de forts sillons. Nom de genre donné par J. Thiele (1860-1935) malacologue allemand.
olivacea du latin [oliva] = olive donc olivâtre en référence à la couleur verte de l'animal.
Numéro d'entrée WoRMS : 1392276
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Polyplacophora | Polyplacophores | Mollusques à symétrie bilatérale, de forme ovale, aplatis dorso-ventralement avec tête, pied, et masse viscérale nettement distincts. La partie dorsale du manteau sécrète une coquille constituée de huit plaques calcaires articulées entre elles. Brouteurs. Ce sont les chitons. |
Ordre | Neoloricata | Néoloricates | Tous les chitons actuels. |
Sous-ordre | Ischnochitonina | Ischnochitoninés | Plaques calcaires toujours denticulées sur leur bord externe. Le manteau ne s'étend pas sur les plaques. |
Famille | Chitonidae | Chitonidés | |
Genre | Rhyssoplax | ||
Espèce | olivacea |
Sous une pierre retournée
Lorsqu'on retourne une pierre dans les premiers mètres en mer Méditerranée, on a de fortes chances de tomber sur un chiton ! Veuillez s'il vous plaît veiller alors à bien remettre la pierre en place... Les chitons craignent l'exposition directe au soleil.
Elvine, Côte Bleue (13), 12 m
18/03/2007
Aplati sur la roche
Collé à la roche en zone de ressac, le chiton vert est littéralement aplati.
Cerbère (66), 5 m
07/2001
A Antibes
Le chiton vert est un mollusque fort commun sur l'ensemble du littoral méditerranéen.
Antibes (06), 4 m
30/01/2007
Brouteur d'algues
Un chiton vert collé à la roche à marée basse. Sa solide radula lui permet de décaper la couche d'algues qui recouvre ici le rocher.
Niolon (13), 5 m
12/04/2004
Teinte orangée
Une teinte assez inhabituelle pour ce chiton vert, dont la couleur et les motifs sont extrêmement variables. Il broute ici une couche d'algues calcaires roses qui encroûte la surface d'un rocher. Dans le coin, en haut à droite, l'oscule bordé d'une collerette de spicules d'une petite éponge calcaire (Sycon ciliatum).
La Vesse, Côte Bleue (13), 8 m
08/09/2006
Une valve rouge
Non seulement le chiton vert peut présenter une couleur fort variable, mais en plus il est fréquent d'observer une ou quelques valves de couleur différente, ici rouge.
Cap Nègre, Cerbère (66), 3 m
08/2005
Teinte claire
Cet individu de Chiton olivaceus présente une teinte très claire.
Méditerranée
2006
Biotope
Un chiton vert rampe à la face inférieure d'un bloc colonisée entre autres par des bryozoaires encroûtants et par un ver tubicole (Pomatoceros lamarcki).
La Ciotat (13), 8 m
09/03/2008
Juvénile sur une coquille
Une observation plutôt insolite : un jeune chiton vert rampe sur une coquille de gastéropode (Cerithium vulgatum ?).
Galéria, Corse, 5 m
06/2007
Epibiose
Les valves du chiton vert peuvent être colonisées par de petits organismes, comme ces spirorbes, de petits verts tubicoles.
Le Brusc (83), 3 m
07/2000
En laboratoire : posture de défense
Lorsqu'on le manipule, le chiton se recroqueville à la manière des cloportes. Sur cette photo on voit bien que les plaques sont indépendantes dorsalement. Elles s'insèrent sur la ceinture marginale grâce à des encoches.
Carro (13), ex-situ
11/03/2006
Pied
Vue du pied du chiton vert. Ce pied permet au chiton une solide fixation à la roche.
St-Jean Cap Ferrat (06), 5 m
30/07/2006
En laboratoire : bord du manteau
La ceinture marginale du chiton vert est typiquement granuleuse. Son bord est frangée de minuscules épines.
STARESO, Corse, en laboratoire
09/08/2004
En laboratoire : vue de la bouche
En retournant l'animal en laboratoire, on peut apercevoir le pied, propre à tous les mollusques, qui permet au chiton une adhésion puissante au substrat. Autour du pied, on observe une zone creuse, c'est le sillon palléal, parcouru continuellement par un courant d'eau qui y baigne les branchies. On apercoit ici la bouche, antérieure.
STARESO, Corse, en laboratoire
09/08/2004
En laboratoire : sillon palléal
Autour du pied on observe le sillon palléal, parcouru en permanence par l'eau environnante et où baignent les paires de branchies, en partie visibles ici.
STARESO, Corse, en laboratoire
09/08/2004
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER