Chiton vert

Rhyssoplax olivacea | (Spengler, 1797)

N° 226

Méditerranée

Clé d'identification

Taille de 20 à 40 mm
Plaques granuleuses de teinte brun-verdâtre le plus souvent
Plaques ornées d'arêtes horizontales, verticales et diagonales
Ceinture marginale granuleuse marquée d'une alternance de bandes radiales claires et sombres
Méditerranée uniquement

Noms

Autres noms communs français

Chiton olivâtre, chiton olive, tunicier olive (cette dernière appellation peut porter à confusion, les tuniciers étant des animaux très différents)

Noms communs internationaux

Green chiton (GB), Chitone verde (I), Chiton verde (E), Grüne Käferschnecke (D), Groene keverslak (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Chiton squamosus Linnaeus, 1764
Chiton olivaceus Spengler, 1797
Lepidopleurus sulcatus Risso, 1826
Chiton siculus Gray J.E., 1828
Chiton polii Deshayes, 1833
Chiton rubellus Nardo, 1847
Chiton estuarii Brusina, 1870
Chiton striatus Brusina, 1870
Chiton subdivisus Monterosato, 1879
Chiton squammulosus Dollfus, 1883
Chitona squamosus

Distribution géographique

Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Il s'agit d'une espèce endémique* de Méditerranée. On la signale toutefois un peu au-delà du détroit de Gibraltar, sur les côtes portugaises et marocaines, ainsi qu'au Brésil.

Biotope

Le chiton vert affectionne le domaine intertidal et plus particulièrement les zones battues par le ressac. On l'observera dans les eaux superficielles, jusqu'à quelques mètres de profondeur maximum. Cet animal vit exclusivement collé sur substrat rocheux. Photophobe, et sa résistance à la dessication à marée basse étant limitée, on le trouvera presque toujours collé sur la face inférieure des pierres. Exposé au soleil, le chiton recherchera l'ombre pour se protéger. Immergé, il se déplace en rampant lentement sur les rochers à la recherche de nourriture.

Description

Rhyssoplax olivacea est un mollusque de forme ovale, dont la taille oscille entre 20 et 40 mm de long. Bien que d'ordinaire verte, sa couleur et ses motifs peuvent être extrêmement variables. Dorsalement s'articulent 8 plaques indépendantes fixées au niveau d'une ceinture marginale formée à partir d'un repli du manteau.
Les plaques dorsales sont arquées, avec une carène prononcée au niveau de la ligne médiane. Ces plaques sont ornées d'arêtes horizontales, verticales et diagonales qui leur confèrent un certain relief.. La ceinture marginale est typiquement granuleuse, et est parcourue par une alternance de bandes radiales claires et sombres.

Espèces ressemblantes

Généralités :
Il existe de nombreuses espèces de chitons sur les côtes françaises. Les différencier est souvent affaire de spécialistes. Ces animaux présentent tous la même forme ovale, et la couleur et les motifs ne peuvent, presque toujours, pas être pris en compte comme critères d'identification.
Quelques clés peuvent cependant permettre de cibler :
- La taille du chiton peut parfois permettre d'écarter telle ou telle espèce ;
- Le rapport longueur/largeur est souvent déterminant : certaines espèces sont larges, d'autres sont plus effilées ;
- L'importance de la carène médiane : chez certains chitons, elle est très marquée. Chez d'autres, elle est moins importante, et les valves peuvent être arrondies ou aplaties ;
- La forme des valves dorsales et le nombre et la disposition des encoches qu'elles présentent sont les critères les plus fiables. Ces caractères, visualisables en laboratoire sous loupe binoculaire, et nécessitant l'euthanasie du chiton, ne sont bien évidemment pas appréciables en plongée...
- Enfin les différents ouvrages naturalistes proposent un examen (à la loupe binoculaire) du bord de la ceinture périphérique (manteau) : sa texture peut être plus ou moins granuleuse, hérissée d'épines, de spicules ou de tubercules. La ceinture peut être plus ou moins large, et dans certains cas, recouvrir plus ou moins les valves.

Dans le cas du chiton vert :
Le chiton corallin, Rhyssoplax corallina, est une espèce jumelle qui partage la même distribution. Il arbore le plus souvent une teinte variable orange rouge ou mauve, vive et unie, et il est plus petit (12 mm maximum).

Alimentation

Le chiton vert est un animal herbivore. Il est équipé d'une solide radula* avec plusieurs rangées de dents qui lui permettent de brouter la couche d'algues calcaires qui recouvre la roche. Les dents de cette radula sont minéralisées avec une teneur élevée en phosphates et en fer, et donc parfaitement adaptées au décapage de la roche. L'animal se nourrit également d'algues unicellulaires présentes sur le substrat, comme les diatomées. Le chiton vert est plus actif la nuit.

Reproduction - Multiplication

Le chiton vert est gonochorique*. La reproduction est sexuée, sans accouplement. Les individus mâles émettent des spermatozoïdes qui sont dans un premier temps retenus au sein de leur cavité palléale. Relâchés dans un courant d'eau, ils pénètrent dans la cavité palléale des femelles, où a lieu la fécondation. Celle-ci donne une larve trochophore* qui mène une courte vie pélagique avant de tomber sur le substrat et de se métamorphoser en un chiton minuscule dont la face dorsale n'est recouverte dans un premier temps que par 6 plaques. Les jeunes chitons gagnent immédiatement la face inférieure des pierres.

Vie associée

Les valves du chiton vert peuvent être colonisées par de petits organismes, comme les spirorbes.

Divers biologie

Il est souvent difficile de décoller un chiton de la roche. L'adhésion est permise par une contraction du pied, dont l'effet est comparable à une ventouse très puissante.

Manipulé, le chiton s'enroule en boule à la manière des cloportes ou des gloméris. On peut alors observer que ses plaques dorsales sont indépendantes et s'enracinent latéralement dans la ceinture périphérique.

Origine des noms

Origine du nom français

Chiton = traduction directe du nom de genre scientifique,
tunicier, en raison de ses valves solidement agencées évoquant une armure, un bouclier,
vert, olivâtre à cause de la teinte verte variable de l'animal.

Origine du nom scientifique

Chiton : du grec [chiton] = tunique courte. L'animal est en effet protégé par 8 plaques calcaires articulées qui ne recouvrent pas la ceinture marginale, qui par conséquent "dépasse", comme sous une tunique courte,
Rhyssoplax : du grec [Rhisso] = ridé, ondulé et du grec [plax] = plaque. Les plaques de ces chitons sont marquées de forts sillons. Nom de genre donné par J. Thiele (1860-1935) malacologue allemand.
olivacea du latin [oliva] = olive donc olivâtre en référence à la couleur verte de l'animal.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 1392276

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Polyplacophora Polyplacophores Mollusques à symétrie bilatérale, de forme ovale, aplatis dorso-ventralement avec tête, pied, et masse viscérale nettement distincts. La partie dorsale du manteau sécrète une coquille constituée de huit plaques calcaires articulées entre elles. Brouteurs. Ce sont les chitons.
Ordre Neoloricata Néoloricates Tous les chitons actuels.
Sous-ordre Ischnochitonina Ischnochitoninés Plaques calcaires toujours denticulées sur leur bord externe. Le manteau ne s'étend pas sur les plaques.
Famille Chitonidae Chitonidés
Genre Rhyssoplax
Espèce olivacea

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