Colonies massives et méandroïdes
Tentacules visibles uniquement la nuit
Subsphérique, surface lisse, collines arrondies et vallées larges
Très fine rainure au sommet des collines
Ces coraux sont très souvent appelés improprement des méandrines
Symmetrical brain coral, smooth brain coral, common brain coral (GB), Coral cerebro (E), Symmetrische Hirnkoralle (D), Hersenkoraal (NL)
Meandrina strigosa Dana, 1846
Coeloria strigosa (Dana, 1846)
Diploria strigosa (Dana, 1846), nom utilisé dans les guides d'avant 2012
Atlantique tropical Ouest, mer des Caraïbes
Zones DORIS : ● CaraïbesLes coraux-cerveau du genre Pseudodiploria se trouvent en Atlantique tropical Ouest de la Floride et des Bahamas jusqu'au Venezuela, dans le golfe du Mexique et en mer des Caraïbes. P. strigosa a aussi été observé aux Bermudes.
Ces coraux-cerveau se rencontrent dans la plupart des environnements récifaux où ils sont très communs, en particulier dans les zones en pente douce. Cette espèce se rencontre aussi dans les lagons.
P. strigosa se rencontre entre 0 et 47 m de profondeur maximale mais est plus commun entre 3 et 10 m de profondeur.
Les coraux du genre Pseudodiploria forment des colonies massives et méandroïdes* à surface lisse ou irrégulière. Les columelles* sont interconnectées. Les tentacules* des polypes ne sont épanouis que la nuit.
Les colonies du corail-cerveau symétrique, de 15 à 180 cm de taille, sont massives (souvent hémisphériques) ou encroûtantes avec une surface lisse. Le cœnosteum* (partie dure, commune à plusieurs polypes) est limité. Les vallées ont une largeur d'environ 6 millimètres. On compte entre 15 et 20 septes* par cm. Les collines sont arrondies et une très fine rainure peut être observée à leur sommet. Chez certains spécimens (voir photo) les collines peuvent se réduire à des monticules isolés, les vallées communiquant toutes entre elles, à la façon des Scléractiniaires du genre Hydnophora observés dans l'Indo-Pacifique.
Les couleurs dominantes sont le marron-brun, le marron-verdâtre et le gris. Le fond des vallées est souvent gris ou vert, mais les différences de couleur entre vallées et collines sont en général moins visibles que chez Colpophyllia natans.
Le genre Pseudodiploria ne comporte que 2 espèces présentes uniquement dans la zone de l'Atlantique tropical Ouest : on les distingue par leur aspect de surface, la largeur des vallées, la forme des collines, et la présence ou non d'une rainure au sommet des collines.
Pseudodiploria clivosa est une espèce très proche. Les colonies, de 15 à 120 cm de taille, sont de forme massive ou encroûtante avec une surface très irrégulière. Il n'y a pas de cœnesteum*. Les vallées ont une largeur d'environ 4 millimètres. Il n'y a pas de rainure au sommet des collines qui sont plutôt élevées et aigües. Les murs et les vallées sont souvent de couleur différente, les couleurs dominantes étant le gris ou le marron.
Diploria labyrinthiformis : les colonies, de 15 à 120 cm de taille, sont de forme massive, en général hémisphériques. Les vallées sont le plus souvent très sinueuses et tournant à angle droit, rarement parallèles. Elles sont profondes, ont une largeur comprise entre 4 et 8 millimètres, et sont séparées par un cœnosteum bien développé. La largeur des collines varie entre 5 et 22 millimètres. Les collines portent sur leur sommet une rainure dont la largeur est variable mais peut former une dépression telle que sa largeur peut dépasser celle des vallées. On a alors l'impression d'une alternance de 2 sortes de vallées différentes. Les couleurs dominantes sont le marron-gris et le marron-jaune.
On peut confondre certains Pseudodiploria avec Colpophyllia natans, également présent dans la zone de l'Atlantique tropical Ouest. Cela dépend beaucoup des colonies en présence, mais une détermination sur photo est toujours hasardeuse.
Les Scléractiniaires hermatypiques* (contenant des zooxanthelles* dans les tissus) se nourrissent de deux façons différentes :
Les espèces du genre Pseudodiploria sont hermaphrodites*. La fécondation externe a lieu dans la colonne d'eau et conduit à la formation de larves* planulas* qui après métamorphose vont se fixer à la surface du substrat*.
La fécondation a lieu de juillet à septembre pour P. strigosa.
Les coraux hermatypiques vivent en symbiose avec des zooxanthelles qui leur confèrent leur couleur.
Le corail-cerveau symétrique est aussi fortement attaqué par des poissons tels que Stegastes planifrons et Sparisoma viride, qui mangent ses polypes.
Ces coraux, et en particulier le corail-cerveau symétrique, sont très sensibles à la maladie de la bande noire et la maladie de la peste blanche.
Le genre Pseudodiploria a été créé en 2012 à l'occasion de la révision de la famille des Scléractiniaires Mussidés par Budd et al. Les deux espèces P. strigosa et P. clivosa étaient auparavant classées dans le genre Diploria avec l'espèce D. labyrinthyformis, dans la famille des Faviidés qui a été supprimée en 2012. Les 3 espèces sont maintenant regroupées avec Colpophyllia natans et Manicina aerolata dans la famille des Mussidés et la sous-famille des Faviinés.
Cette espèce est inscrite sur la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) depuis 2008 sous le statut LC (Least Concern, soit peu préoccupante).
Comme toutes les autres espèces de Scléractiniaires, elle est aussi soumise à réglementation par son inscription à l'Annexe 3 du Protocole relatif aux zones et à la vie sauvage spécialement protégées à la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin de la région des Caraïbes (dit Protocole SPAW ou de Kingston).
Cette espèce est aussi dans l'Annexe II de la CITES (commerce soumis à réglementation).
Les noms distinguent ces coraux-cerveau selon l'aspect de la colonie : régulier et lisse pour le corail-cerveau symétrique.
Pseudodiploria : du grec [pseud] = faux, [diplo] = double et du latin [orior] = provenir de, naître de.
Diploria peut se traduire par « naître en double ou 2 fois ». L'origine de ce nom pourrait venir de l'espèce D. labyrinthiformis, qui a été la première à être décrite, et qui a un double système de collines. Les deux espèces de cette fiche, auparavant classées dans le genre Diploria, ont été nommées Pseudodiploria, soit "faux Diploria" en raison de la confusion possible sur le genre.
strigosa : du latin [strigosus] = sans ornements, maigre.
Numéro d'entrée WoRMS : 718718
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Scleractinia | Scléractiniaires / Madréporaires | Hexacoralliaires coloniaux (quelques espèces solitaires) produisant un exosquelette calcaire abritant de petits polypes. |
Famille | Faviidae | Faviidés | |
Sous-famille | Faviinae | Faviinés | |
Genre | Pseudodiploria | ||
Espèce | strigosa |
Vallées larges
Les colonies sont de forme massive, souvent hémisphérique. Les vallées ont une largeur d'environ 6 mm.
Guadeloupe, 24 m
01/01/2013
Pseudodiploria strigosa : colonie hémisphérique
Les colonies, de 15 à 180 cm de taille, sont de forme massive, souvent hémisphérique.
Guadeloupe, Ilets Pigeons
14/02/2007
Pseudodiploria strigosa : colonie hydnophoroïde
Chez certains spécimens, les collines peuvent se réduire à des monticules isolés, les vallées communiquant toutes entre elles, à la façon des Scléractiniaires du genre Hydnophora observés dans l'Indo-Pacifique.
Guadeloupe, Ilets Pigeons côté sud, 1,5 m
31/01/1982
P. strigosa : Détail
Sur cette photo, on voit la très fine rainure au sommet des collines et les dents septales.
Guadeloupe, 12 m
31/12/2012
P. strigosa : squelette
Les 2 tiers de cette colonie de corail-cerveau symétrique sont morts et on voit le squelette calcaire. Les septes (cloisons calcaires radiaires qui divisent la cavité du polypiérite (ou corallite) en plusieurs loges) sont bien visibles.
Guadeloupe, 15 m
13/08/2013
Tentacules visibles de nuit
Les tentacules des polypes ne sont épanouis que la nuit.
Guadeloupe, Port Louis, 14 m, de nuit
15/03/2012
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Jacques LABOREL
Correcteur : Patrick SCAPS
Responsable régional : Véronique LAMARE
Budd A.F., Fukami H., Smith N.D., Knowlton N., 2012, Taxonomic classification of the reef coral family Mussidae (Cnidaria: Anthozoa: Scleractinia), Zoological Journal of the Linnean Society, 166(3), 465–529.
Chassaing J.P., Delplanque A., Laborel J., 1978, Coraux des Antilles Françaises, Revue Française d'Aquariologie, n°3, 32p.
La page de Pseudodiploria strigosa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN