Colonies massives et méandroïdes
Tentacules visibles uniquement la nuit
Surface très irrégulière formant souvent des bosses, vallées étroites, collines aigues
Pas de rainure au sommet des collines
Ces coraux sont très souvent appelés improprement des méandrines
Knobby brain coral (GB), Coral cerebro (E), Symmetrische Hirnkoralle (D), Hersenkoraal (NL)
Madrepora clivosa Ellis & Solander, 1786
Diploria clivosa (Ellis & Solander, 1786), nom utilisé dans les guides d'avant 2012
Meandrina clivosa (Ellis & Solander, 1786)
Atlantique tropical Ouest, mer des Caraïbes
Zones DORIS : ● CaraïbesLes coraux-cerveau du genre Pseudodiploria se trouvent en Atlantique tropical Ouest de la Floride et des Bahamas jusqu'au Venezuela, dans le golfe du Mexique et en mer des Caraïbes.
La présence de P. clivosa aux Bermudes est à confirmer car aucun échantillon n'a été déposé dans un musée.
Ces coraux-cerveau se rencontrent dans la plupart des environnements récifaux où ils sont très communs, en particulier dans les zones en pente douce. Cette espèce se rencontre aussi dans les lagons.
P. clivosa est observable entre 0 et 15 m de profondeur mais est plus commun à faible profondeur (entre 0 et 3 m de profondeur).
Les coraux du genre Pseudodiploria forment des colonies massives et méandroïdes* à surface lisse ou irrégulière. Les columelles* sont interconnectées. Les tentacules* des polypes ne sont épanouis que la nuit.
Les colonies du corail-cerveau bosselé, de 15 à 120 cm de taille, sont de forme massive ou encroûtante avec une surface très irrégulière. Il n'y a pas de cœnosteum* (partie dure, commune à plusieurs polypes). Les vallées ont une largeur d'environ 4 millimètres. On compte entre 30 et 40 septes* par cm. Il n'y a pas de rainure au sommet des collines qui sont plutôt élevées et aigües. Les murs et les vallées sont souvent de couleur différente, les couleurs dominantes étant le gris ou le marron.
Le genre Pseudodiploria ne comporte que 2 espèces présentes uniquement dans la zone de l'Atlantique tropical Ouest : on les distingue par leur aspect de surface, la largeur des vallées, la forme des collines, et la présence ou non d'une rainure au sommet des collines.
Pseudodiploria strigosa est une espèce très proche. Les colonies, de 15 à 180 cm de taille, sont massives (souvent hémisphériques) ou encroûtantes avec une surface lisse. Le cœnesteum est limité. Les vallées ont une largeur d'environ 6 millimètres. Les collines sont arrondies et une très fine rainure peut être observée à leur sommet.
Diploria labyrinthiformis : les colonies, de 15 à 120 cm de taille, sont de forme massive, en général hémisphériques. Les vallées sont le plus souvent très sinueuses et tournant à angle droit, rarement parallèles. Elles sont profondes, ont une largeur comprise entre 4 et 8 millimètres, et sont séparées par un cœnosteum bien développé. La largeur des collines varie entre 5 et 22 millimètres. Les collines portent sur leur sommet une rainure dont la largeur est variable mais peut former une dépression telle que sa largeur peut dépasser celle des vallées. On a alors l'impression d'une alternance de 2 sortes de vallées différentes. Les couleurs dominantes sont le marron-gris et le marron-jaune.
On peut confondre certains Pseudodiploria avec Colpophyllia natans, également présent dans la zone de l'Atlantique tropical Ouest. Cela dépend beaucoup des colonies en présence, mais une détermination sur photo est toujours hasardeuse.
Les Scléractiniaires hermatypiques* (contenant des zooxanthelles* dans les tissus) se nourrissent de deux façons différentes :
Les espèces du genre Pseudodiploria sont hermaphrodites*. La fécondation externe a lieu dans la colonne d'eau et conduit à la formation de larves* planulas* qui après métamorphose vont se fixer à la surface du substrat*.
La fécondation a lieu d'août à septembre pour P. clivosa.
Les coraux hermatypiques vivent en symbiose avec des zooxanthelles qui leur confèrent leur couleur.
Les coraux du genre Pseudodiploria sont très sensibles à la maladie de la bande noire et la maladie de la peste blanche.
Le genre Pseudodiploria a été créé en 2012 à l'occasion de la révision de la famille des Scléractiniaires Mussidés par Budd et al. Les deux espèces P. strigosa et P. clivosa étaient auparavant classées dans le genre Diploria avec l'espèce D. labyrinthyformis, dans la famille des Faviidés qui a été supprimée en 2012. Les 3 espèces sont maintenant regroupées avec Colpophyllia natans et Manicina aerolata dans la famille des Mussidés et la sous-famille des Faviinés.
Cette espèce est inscrite sur la liste rouge de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) depuis 2008 sous le statut LC (Least Concern, soit peu préoccupante).
Comme toutes les autres espèces de Scléractiniaires, elle est aussi soumise à réglementation par son inscription à l'Annexe 3 du Protocole relatif aux zones et à la vie sauvage spécialement protégées à la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin de la région des Caraïbes (dit Protocole SPAW ou de Kingston).
Cette espèce est aussi dans l'Annexe II de la CITES (commerce soumis à réglementation).
Les noms distinguent ces coraux-cerveau selon l'aspect de la colonie : tourmenté et rugueux pour le corail-cerveau bosselé.
Pseudodiploria : du grec [pseud] = faux, [diplo] = double et du latin [orior] = provenir de, naître de.
Diploria peut se traduire par « naître en double ou 2 fois ». L'origine de ce nom pourrait venir de l'espèce D. labyrinthiformis, qui a été la première à être décrite, et qui a un double système de collines. Les deux espèces de cette fiche, auparavant classées dans le genre Diploria, ont été nommées Pseudodiploria, soit "faux Diploria" en raison de la confusion possible sur le genre.
clivosa : du latin [clivosus] = qui s'élève en pente, escarpé.
Numéro d'entrée WoRMS : 828326
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Scleractinia | Scléractiniaires / Madréporaires | Hexacoralliaires coloniaux (quelques espèces solitaires) produisant un exosquelette calcaire abritant de petits polypes. |
Famille | Faviidae | Faviidés | |
Sous-famille | Faviinae | Faviinés | |
Genre | Pseudodiploria | ||
Espèce | clivosa |
Pseudodiploria clivosa : vallées encaissées
Les vallées sont étroites et profondes.
Guadeloupe, 20 m
29/12/2012
Grande colonie encroûtante
Les colonies du corail-cerveau bosselé, de 15 à 120 cm de taille, sont de forme massive ou encroûtante avec une surface très irrégulière.
Martinique, Grand Anse, 3 m
13/02/2016
Colonie de Pseudodiploria clivosa
Le corail-cerveau bosselé est commun entre 0 et 3 m de profondeur.
Guadeloupe, Petite Terre, 3 m
18/01/2013
Pseudodiploria clivosa : détail
Les vallées sont étroites, les collines sont aigües. Il n'y a pas de rainure au sommet des collines. Collines et vallées sont souvent de couleur différente.
Saint Pierre de la Martinique, Le Sous-Marin
19/05/2005
P. clivosa avec Cliona delitrix
Cette colonie a été attaquée par l'éponge endolithe* Cliona delitrix. Les blocs de coraux sont attaqués par la base (partie non vivante), l'éponge ronge l'intérieur du bloc et finit par apparaître à la face supérieure en tuant les polypes* de proche en proche.
Martinique, Pointe Borgnesse, 2 m
07/12/2015
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Jacques LABOREL
Correcteur : Patrick SCAPS
Responsable régional : Véronique LAMARE
Budd A.F., Fukami H., Smith N.D., Knowlton N., 2012, Taxonomic classification of the reef coral family Mussidae (Cnidaria: Anthozoa: Scleractinia), Zoological Journal of the Linnean Society, 166(3), 465–529.
Chassaing J.P., Delplanque A., Laborel J., 1978, Coraux des Antilles Françaises, Revue Française d'Aquariologie, n°3, 32p.
La page de Pseudodiploria clivosa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN