Thalle bien différencié en crampon épais et stipe long et cylindrique
Fronde découpée en lanières
Présence de nombreux épiphytes sur le stipe
Espèce de l’infralittoral en mode battu
Anguillier, baudrée, goémon d’avril (Bretagne), mantelet (Normandie), bezhin avel, bezhin ebren et bien d'autres noms en breton
Tangle, cuvy (GB), Laminaria rugosa (E), Palmentang (D), Scothach (Irl), Ruwgesteeld vingerwier (NL), Laminària rugosa (P), Stortare, troll tare (N)
Laminaria flexicaulis Le Jolis
Laminaria cloustoni Edmonston
Manche, Atlantique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Atlantique Nord-Est (du Spitzberg au sud de la Bretagne), Atlantique Nord-Ouest.
Cette laminaire est une espèce de l’infralittoral*, en mode battu à moyennement battu.
Elle se situe au-dessous du niveau des plus basses mers de vive-eau et forme une ceinture au-dessous de Laminaria digitata.
Plus la profondeur augmente, plus les populations sont clairsemées. Elle disparaît à une profondeur variable selon la turbidité de l’eau. Elle peut descendre jusqu’à 40 mètres dans des eaux très claires.
Cette grande algue brune peut atteindre 2 mètres de long. Elle est composée de 3 parties : la fronde, lame découpée en lanières ou digitée en forme de cœur, le stipe* rigide, cylindrique, rugueux et cassant portant de nombreux épiphytes* et les haptères* ou crampons, nombreux et épais, rangés en verticilles* superposés, base de la fixation.
Laminaria ochroleuca : stipe lisse, rigide, et assez long ; zone stipo-frondale jaune.
Laminaria digitata : stipe rigide et lisse, conique, absence d’épiphytes sur le stipe.
Saccorhiza polyschides : en cas de doute, il suffit simplement d'observer le crampon et la base du stipe, très différents et caractéristiques.
Espèce autotrophe*. Elle pratique la photosynthèse à partir du dioxyde de carbone, de l’eau et des minéraux dissous grâce à la lumière émise par le soleil et captée par la chlorophylle*. De là elle fabrique les substances organiques nécessaires à son maintien et à sa croissance.
L'algue présente une alternance de phases : une forme macroscopique, le sporophyte*, et une phase microscopique filamenteuse, le gamétophyte*. La macroalgue observée en plongée dans l'infralittoral* est le sporophyte. Les zones fertiles sont observées sur la fronde sous forme de larges taches brunes s’étendant depuis les lanières jusqu’à la base de la lame.
Les sores* de sporocystes libéreront des spores. Ces spores se développeront en gamétophytes mâles ou femelles microscopiques.
Le cycle de vie est digénétique (2 générations) et hétéromorphe (gamétophyte et sporophyte non semblables morphologiquement).
On décrit de nombreuses algues épiphytes sur le stipe de Laminaria hyperborea. Parmi les plus fréquentes : Palmaria palmata, Rhodymenia pseudopalmata, Phyllophora crispa, Kallymenia reniformis, Callophyllis laciniata, Cryptopleura ramosa, Membranoptera alata, Phycodrys rubens.
On y trouve également de nombreuses espèces animales aussi bien sur le stipe (éponges encroûtantes comme Halichondria panicea ou bryozoaires comme Bugula spp.) que parmi les crampons (ascidies : didemnidés, botryllidés et souvent Distomus variolosus).
Algue pérenne dont la durée de vie va de 10 à 15 ans. On peut estimer l’âge de l’algue en comptant, sur une coupe transversale, les stries d’accroissement (alternance de zones claires et sombres).
La croissance a lieu au printemps, la zone de croissance est stipo-frondale. La nouvelle fronde se forme au-dessus de cette zone. L’ancienne fronde finit par se détacher au niveau de l’étranglement et forme le « mantelet » ou « fleurs de mai ». Ces échouages sont abondants en avril-mai.
Sa récolte est mécanisée à l'aide d'un bateau goémonier. Le système de récolte est une sorte de « peigne » qui retient les stipes de laminaire entre ses dents.
La récolte saisonnière est autorisée 6 mois par an.
Profession nécessitant une licence ; en 2005, 51 bateaux ont récolté 2 723 tonnes fraîches.
Ces algues sont utilisées pour l'extraction des alginates sous code additif alimentaire E400-E401-E402-E403-E404-E405.
La fronde a des propriétés épaississantes, et le stipe une tendance gélifiante.
Jadis, les vieux stipes, échoués sur les plages, étaient récoltés et utilisés comme combustible (îles de Sein et d’Ouessant).
La récolte est réglementée (voir § Informations complémentaires)
Laminaire rugueuse : le stipe est rugueux et permet la fixation d’autres végétaux ou d’animaux.
Laminaria : du latin [lamina] = lame,
hyperborea : du latin [hyperboreus] = septentrional.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ochrophyta | Ochrophytes | ou Hétérokontes, ou Straménopiles: présence d'un stade unicellulaire à 2 flagelles, un lisse et un à poils tubulaires. |
Classe | Phaeophyceae | Phéophycées | Algues brunes. |
Ordre | Laminariales | Laminariales | Fronde stipe haptère parfois thalle en forme de lame |
Famille | Laminariaceae | Laminariacées | |
Genre | Laminaria | ||
Espèce | hyperborea |
A marée basse
On distingue les stipes rigides, cylindriques et rugueux portant de nombreux épiphytes.
Côte nord du Cotentin (50), médiolittoral inférieur
2007
Crampons
Les haptères ou crampons, nombreux et épais servent à la fixation.
Dialed nord, Trébeurden (22), 15 m
08/07/2007
Nombreux épiphytes
Le stipe rigide, cylindrique, rugueux et cassant porte de nombreux épiphytes. Ici hydraires, éponge calcaire Sycon sp., et ascidie didemnidé.
Baie Darland, île d'Ouessant (29), 22 m
07/1994
Eponge manchon
Eponges et algues rouges recouvrent à 100% ce stipe de laminaire rugueuse.
Baie Darland, île d'Ouessant (29), 22 m
07/1994
Stipe cassant
le stipe (le "tronc") rigide, cylindrique et rugueux peut se casser sous l'effet d'une forte houle comme illustré ici.
Roche Saint Michel, Korejou, Plouguerneau (29), 16 m
20/08/2019
Stipe couvert d'ascidies varieuses
On trouve de nombreuses espèces animales aussi bien sur le stipe que parmi les crampons dont, fréquemment, l'ascidie Distomus variolosus.
Roche Saint Michel, Koréjou, Plouguerneau (29), 16 m
20/08/2019
Eponge orangé au pied d'une laminaire rugueuse
Cette éponge orangée (Ophlitaspongia papilla) peut être observée encroûtant le stipe de la laminaire rugueuse Laminaria hyperborea.
Roche au large de la chapelle Saint Michel, Korejou, Plouguerneau, Finistère (29), 18 m
19/08/2019
Rédacteur principal : Catherine DUPRÉ
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page sur Laminaria hyperborea sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase