Idotée métallique

Idotea metallica | Bosc, 1802

N° 2511

Cosmopolite, à l'exception des zones polaires

Clé d'identification

Corps oblong, segmenté, convexe
Couleur uniforme bleu-noir à gris-brun
Tête à 2 gros yeux latéraux proéminents
2 paires d'antennes : une courte, l'autre plus longue
Thorax à 7 segments articulés, avec une paire de pattes sur chacun
Telson droit et tronqué

Noms

Autres noms communs français

Baboué, idotée bleutée

Noms communs internationaux

Sea slater, pelagic isopod (GB), Babarotto (I)

Synonymes du nom scientifique actuel

Idotea peloponesiaca Roux, 1830
Idotea atrata Costa, 1838
Idotea rugosa Milne Edwards, 1840
Idotea brevicornis Rathke, 1843
Idotea robusta
Krøyer, 1846
Idotea algirica Lucas, 1849
Idotea annulata Dana, 1849
Idotea argentea Dana, 1849
Idotea margaritacea Dana, 1853

Distribution géographique

Cosmopolite, à l'exception des zones polaires

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-Ouest, ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● Caraïbes

On rencontre cet isopode dans toute la Méditerranée.
En Atlantique, à l'ouest, elle est notée depuis le détroit de Magellan jusqu'à la mer des Caraïbes, et à l'est, depuis la péninsule ibérique jusqu'à la Scandinavie.
Des observations ont également été faites dans l'Indo-Pacifique et en mer Rouge.

Biotope

Cette espèce appartient au neuston*. Elle se laisse dériver sur des corps flottants, au gré des vents, courants et marées. On la rencontre au large et en pleine mer, en particulier sur des matériaux accumulés tels que des macroalgues (Fucus sp., Ascophyllum nodosum, Sargassum muticum et Himanthalia elongata), mais aussi sur les bords de mer. Elle peut aussi "embarquer" sur des morceaux de bois, des branches, des feuilles ou des os de seiche.
On la retrouve également sur des déchets anthropiques* comme des sacs ou des bouteilles en plastique, du polystyrène, des boulettes de pétrole ou encore des filets de pêche. Ces matières, très résistantes à la dégradation naturelle, entraînent une dispersion sur d'importantes distances.
Si son espace préférentiel est la surface de l'eau, c'est une bonne nageuse : des profondeurs comprises entre la surface et 250 m ont été relevées.

Description

Le corps d’Idotea metallica est oblong, segmenté et convexe. Sa longueur est comprise, chez le mâle, entre 8 et 30 mm et entre 9 à 18 mm, chez la femelle. La couleur est uniforme : bleu noir à gris brun. La surface du corps est plus ou moins rugueuse.
La tête (céphalon*), légèrement concave sur le bord antérieur, comporte 2 gros yeux latéraux proéminents, avec un sillon transversal en arrière et 2 paires d’antennes. L’une courte (antenne 1 ou antennule) ne dépasse pas le 3e article du pédoncule* de l’antenne 2 (ou antenne). L’antenne 2, la plus longue des 2 paires, est composée d’un pédoncule et d’un flagelle distal*.
Le thorax (péréion*) est formé de 7 segments articulés portant une paire de pattes chacun, pattes identiques comme le précise le nom "Isopode". On note aussi un aspect dentelé sur les côtés du thorax.
Les segments du pléon* (abdomen) sont soudés en un seul ensemble, à l’exception des 2 premiers segments qui restent libres. Les bords latéraux du telson* (prolongement postérieur de l'abdomen) sont presque parallèles et le bord postérieur est tronqué.

Espèces ressemblantes

Une confusion peut se faire plus facilement avec Idotea emarginata, l'idotée échancrée, très semblable, mais dont le corps n'est pas uniformément coloré : il porte des taches blanches ou claires. De plus, le pléotelson* est légèrement convexe sur les côtés et l'extrémité postérieure est crantée ou échancrée.
De même avec Idotea pelagica, au corps court et trapu, avec des péréiopodes* très robustes.

Alimentation

Bien qu’herbivore à la base comme la plupart des idotées, Idotea metallica est une espèce opportuniste pouvant se nourrir de végétaux épipélagiques* et des épibiontes* sur lesquels elle se trouve, de zooplancton* rencontré à proximité de son "radeau" ou d’organismes morts (charognard).
Il semble qu'un transit intestinal lent, avec une forte réabsorption, lui permet de supporter des périodes de jeûne, que ce soit chez l'adulte ou chez le juvénile. Des expériences en aquarium ont montré sa grande résistance au jeûne, supérieure à celle d'Idotea balthica par exemple.

Reproduction - Multiplication

La bibliographie est rare concernant la reproduction de cette idotée.
Elle doit cependant être proche de celle d'Idothea balthica : espèce gonochorique* ; reproduction sexuée, avec accouplement, tout au long de l'année.
La maturité sexuelle est évaluée à une taille de la femelle dépassant 14 mm.
Une portée peut comprendre de 30 à 180 individus.
La limite inférieure de température permettant la reproduction est estimée à 13 °C.

Vie associée

Elle se rencontre souvent avec les anatifes (genre Lepas) ou les conchoderma sur les objets flottants, et parfois avec les vélelles.

Divers biologie

Les prédateurs de cette idotée sont les oiseaux marins, comme les fulmars, mais aussi certains poissons, comme par exemple Scomberesox saurus (balou), Polyprion americanus (cernier) ou Coryphaena hippurus (dorade coryphène).

Informations complémentaires

La fréquence moins élevée de radeaux naturels fait que l'on rencontre Idotea metallica sur des supports anthropiques de plus en plus fréquemment.
Le côté aléatoire de la dérive des supports flottants engendre un haut degré de discontinuité de la distribution de la population de cette idotée.
Par analogie aux isopodes du littoral, les observateurs estiment l'espérance de vie d'Idotea metallica comprise entre un et deux ans et demi.
Cette espèce présente une grande adaptation aux variabilités environnementales de surface : rayonnement solaire, variations de température, concentrations salines, turbulences hydrologiques, ...
Dans un avenir proche, cette espèce sensible au froid pourrait être un sujet d'études de surveillance du réchauffement climatique.

Origine des noms

Origine du nom français

Idotée métallique est la traduction du nom scientifique.
Baboué : mot d'origine provençale, utilisé par les pêcheurs.

Origine du nom scientifique

Idotea : ou Eidothea, dans la mythologie grecque, était une divinité marine, fille du dieu marin Protée ;

metallica
: du latin [metallicus] = de métal, métallique, du fait des reflets et de la couleur métallisée de cette idotée.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 119047

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Arthropoda Arthropodes Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette.
Sous-embranchement Crustacea Crustacés Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes.
Classe Malacostraca Malacostracés 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen.
Sous-classe Eumalacostraca Eumalacostracés Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax.
Super ordre Peracarida Péracarides Les femelles sont dotées d'une cavité d'incubation formée par des expansions lamelleuses des péréiopodes.
Ordre Isopoda Isopodes Corps comprimé dorso-ventralement, première paire d’antennes beaucoup plus petite que la seconde, yeux non pédonculés. 7 paires de pattes de même apparence.
Famille Idoteidae Idotéidés Corps allongé et plat dont les côtés sont presque parallèles. Le pléon, qui comporte trois segments au maximum, peut-être fusionné au telson.
Genre Idotea
Espèce metallica

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