Corps oblong, segmenté, convexe
Couleur uniforme bleu-noir à gris-brun
Tête à 2 gros yeux latéraux proéminents
2 paires d'antennes : une courte, l'autre plus longue
Thorax à 7 segments articulés, avec une paire de pattes sur chacun
Telson droit et tronqué
Baboué, idotée bleutée
Sea slater, pelagic isopod (GB), Babarotto (I)
Idotea peloponesiaca Roux, 1830
Idotea atrata Costa, 1838
Idotea rugosa Milne Edwards, 1840
Idotea brevicornis Rathke, 1843
Idotea robusta Krøyer, 1846
Idotea algirica Lucas, 1849
Idotea annulata Dana, 1849
Idotea argentea Dana, 1849
Idotea margaritacea Dana, 1853
Cosmopolite, à l'exception des zones polaires
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-Ouest, ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● CaraïbesOn rencontre cet isopode dans toute la Méditerranée.
En Atlantique, à l'ouest, elle est notée depuis le détroit de Magellan jusqu'à la mer des Caraïbes, et à l'est, depuis la péninsule ibérique jusqu'à la Scandinavie.
Des observations ont également été faites dans l'Indo-Pacifique et en mer Rouge.
Cette espèce appartient au neuston*. Elle se laisse dériver sur des corps flottants, au gré des vents, courants et marées. On la rencontre au large et en pleine mer, en particulier sur des matériaux accumulés tels que des macroalgues (Fucus sp., Ascophyllum nodosum, Sargassum muticum et Himanthalia elongata), mais aussi sur les bords de mer. Elle peut aussi "embarquer" sur des morceaux de bois, des branches, des feuilles ou des os de seiche.
On la retrouve également sur des déchets anthropiques* comme des sacs ou des bouteilles en plastique, du polystyrène, des boulettes de pétrole ou encore des filets de pêche. Ces matières, très résistantes à la dégradation naturelle, entraînent une dispersion sur d'importantes distances.
Si son espace préférentiel est la surface de l'eau, c'est une bonne nageuse : des profondeurs comprises entre la surface et 250 m ont été relevées.
Le corps d’Idotea metallica est oblong, segmenté et convexe. Sa longueur est comprise, chez le mâle, entre 8 et 30 mm et entre 9 à 18 mm, chez la femelle. La couleur est uniforme : bleu noir à gris brun. La surface du corps est plus ou moins rugueuse.
La tête (céphalon*), légèrement concave sur le bord antérieur, comporte 2 gros yeux latéraux proéminents, avec un sillon transversal en arrière et 2 paires d’antennes. L’une courte (antenne 1 ou antennule) ne dépasse pas le 3e article du pédoncule* de l’antenne 2 (ou antenne). L’antenne 2, la plus longue des 2 paires, est composée d’un pédoncule et d’un flagelle distal*.
Le thorax (péréion*) est formé de 7 segments articulés portant une paire de pattes chacun, pattes identiques comme le précise le nom "Isopode". On note aussi un aspect dentelé sur les côtés du thorax.
Les segments du pléon* (abdomen) sont soudés en un seul ensemble, à l’exception des 2 premiers segments qui restent libres. Les bords latéraux du telson* (prolongement postérieur de l'abdomen) sont presque parallèles et le bord postérieur est tronqué.
Une confusion peut se faire plus facilement avec Idotea emarginata, l'idotée échancrée, très semblable, mais dont le corps n'est pas uniformément coloré : il porte des taches blanches ou claires. De plus, le pléotelson* est légèrement convexe sur les côtés et l'extrémité postérieure est crantée ou échancrée.
De même avec Idotea pelagica, au corps court et trapu, avec des péréiopodes* très robustes.
Bien qu’herbivore à la base comme la plupart des idotées, Idotea metallica est une espèce opportuniste pouvant se nourrir de végétaux épipélagiques* et des épibiontes* sur lesquels elle se trouve, de zooplancton* rencontré à proximité de son "radeau" ou d’organismes morts (charognard).
Il semble qu'un transit intestinal lent, avec une forte réabsorption, lui permet de supporter des périodes de jeûne, que ce soit chez l'adulte ou chez le juvénile. Des expériences en aquarium ont montré sa grande résistance au jeûne, supérieure à celle d'Idotea balthica par exemple.
La bibliographie est rare concernant la reproduction de cette idotée.
Elle doit cependant être proche de celle d'Idothea balthica : espèce gonochorique* ; reproduction sexuée, avec accouplement, tout au long de l'année.
La maturité sexuelle est évaluée à une taille de la femelle dépassant 14 mm.
Une portée peut comprendre de 30 à 180 individus.
La limite inférieure de température permettant la reproduction est estimée à 13 °C.
Elle se rencontre souvent avec les anatifes (genre Lepas) ou les conchoderma sur les objets flottants, et parfois avec les vélelles.
Les prédateurs de cette idotée sont les oiseaux marins, comme les fulmars, mais aussi certains poissons, comme par exemple Scomberesox saurus (balou), Polyprion americanus (cernier) ou Coryphaena hippurus (dorade coryphène).
La fréquence moins élevée de radeaux naturels fait que l'on rencontre Idotea metallica sur des supports anthropiques de plus en plus fréquemment.
Le côté aléatoire de la dérive des supports flottants engendre un haut degré de discontinuité de la distribution de la population de cette idotée.
Par analogie aux isopodes du littoral, les observateurs estiment l'espérance de vie d'Idotea metallica comprise entre un et deux ans et demi.
Cette espèce présente une grande adaptation aux variabilités environnementales de surface : rayonnement solaire, variations de température, concentrations salines, turbulences hydrologiques, ...
Dans un avenir proche, cette espèce sensible au froid pourrait être un sujet d'études de surveillance du réchauffement climatique.
Idotée métallique est la traduction du nom scientifique.
Baboué : mot d'origine provençale, utilisé par les pêcheurs.
Idotea : ou Eidothea, dans la mythologie grecque, était une divinité marine, fille du dieu marin Protée ;
metallica : du latin [metallicus] = de métal, métallique, du fait des reflets et de la couleur métallisée de cette idotée.
Numéro d'entrée WoRMS : 119047
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Peracarida | Péracarides | Les femelles sont dotées d'une cavité d'incubation formée par des expansions lamelleuses des péréiopodes. |
Ordre | Isopoda | Isopodes | Corps comprimé dorso-ventralement, première paire d’antennes beaucoup plus petite que la seconde, yeux non pédonculés. 7 paires de pattes de même apparence. |
Famille | Idoteidae | Idotéidés | Corps allongé et plat dont les côtés sont presque parallèles. Le pléon, qui comporte trois segments au maximum, peut-être fusionné au telson. |
Genre | Idotea | ||
Espèce | metallica |
Profil parfait
Le corps d’Idotea metallica est oblong, segmenté et convexe. Sa longueur est comprise, chez le mâle, entre 8 et 30 mm et entre 9 à 18 mm, chez la femelle.
Au large, à 150 km de la côte corse, 4 m
09/07/2020
Sur son radeau végétal
En voyage sur une feuille de posidonie : agrippé à la feuille, l'animal voguait dans le courant ...
Sec à Merlot, Cap Ferrat (06), 3 m
13/08/2012
Radeau de polystyrène à la dérive
Cette vue de dessus permet de visualiser la segmentation du corps et l’aspect dentelé des côtés du thorax. On voit aussi le telson qui possède des bords latéraux parallèles et un bord postérieur tronqué, caractéristiques qui permettent l’identification de cette idotée métallique.
Pleine mer au large d'Hyères (83)
29/08/2013
A la dérive sur un fragment de plastique
Rencontre nocturne au large d'Antibes, une idotée se laisse dériver au gré des courants sur un fragment de sac plastique.
5 miles au large d'Antibes (06), 10 m, de nuit
20/09/2018
A la dérive sur un fragment de plastique (profil)
Rencontre nocturne au large d'Antibes, une idotée se laisse dériver au gré des courants sur un fragment de sac plastique.
5 miles au large d'Antibes (06), 10 m, de nuit
20/09/2018
A marée basse
Elle a été découverte à grande marée basse sur des cystoseires dans une baie plutôt abritée. Notez la couleur brune, plus fréquente sur la côte qu'en pleine mer où elle est habituellement bleutée.
Elle mesure 2 cm (sans les antennes).
Landrellec (22), estran
08/04/2012
Taille
Les doigts du plongeur donnent l'échelle ... Ce juvénile n'est pas très gros !!
Cap Ferrat (06), au palier à 3 m
16/04/2007
Sur un fragment de polystyrène expansé
Tout objet flottant fait l'affaire, même s'il n'est pas végétal.
Port-Cros (83), à la surface
14/07/2010
Recto-verso
Deux individus naturalisés au Muséum (Naturhistorisches Museum) de Vienne (origine : Méditerranée).
Muséum de Vienne (Autriche)
2005
Schéma d'un Isopode
Schéma issu de Wikimedias Commons, l'auteur en est Auguste LE ROUX.
N/A
Reproduction de documents anciens
N/A
Rédacteur principal : Alain MAYOUX
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
Bosc L.A.G., 1802, Histoire naturelle des Crustacés : contenant leur description et leurs mœurs, 2 volumes, Paris.
Franke H.-D., Janke Gutow L.M., 1999, L'arrivée récente de l'isopode océanique Idotea metallica Bosc hors Helgoland, Meeresunters Helgolander, 52, 347-357.
Fujii R., 2000, The regulation of motile activity in fish chromatophores, Pigment Cell Res, 13(5), 300-19.
Horn M.H., Teal J.M., Backus R.H.,1970, Petroleum lumps on the surface of the sea, Science, 168(3928), 245-6.
Noël P., Jomard C., 2011, Présence du crustacé Idotea metallica (Isopoda: Valvifera) dans le Parc national de Port-Cros (France, Méditerranée), Travaux scientifiques du Parc national de Port-Cros, 25, 173-187.
La page d'Idotea metallica dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN