Empereur strié

Gnathodentex aureolineatus | (Lacepède, 1802)

N° 2211

Indo-Pacifique

Clé d'identification

Taille maximale documentée 30 cm, communément rencontrée : 20 cm
Tête pointue avec de grands yeux
Tiers supérieur du corps gris à brun avec 5 à 6 lignes blanches
Deux tiers inférieurs blancs avec 1 bande ocre et 4 lignes jaunes
Large tache jaune d’or sous la partie postérieure de la dorsale
Base des pectorales jaune vif, caudale fourchue

Noms

Autres noms communs français

Capitaine strié, carandine, perche à lignes d'or, perche d'or

Spare rayé d’or : nom commun donné à l’espèce par son descripteur, Lacépède, en 1802

Noms communs internationaux

Glowfish, glowspot sea-bream, gold striped bream, gold-lined sea bream, gold-spot bream, gold-spot emperor, goldlined emperor, goldspot seabream, large-eye bream, striped large-eye bream, yellowspot emperor (GB), Emperador estriado (E), Stribet storøjebrasen (Danemark), Pasnik srebrzysty (Pologne), Ladrão imperador (Mozambique), Sanga, tsanga (Comores), Glimvis (Afrique du Sud), Mempinang, mempasir, dalu-dalu (Malaisie), Baganga, bilanson, gapas-gapas, giding, katambak, kirawan, madas, batukut, bitilya (Philippines), Mumu, tolai (Samoa), Maene (Tahitien, Polynésie française)

Synonymes du nom scientifique actuel

Sparus aureolineatus Lacepède, 1802
Dentex lycogenis Bennett, 1831
Gnathodentex oculomaculatus Herre, 1935

Distribution géographique

Indo-Pacifique

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

L’espèce est présente dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.
Dans l’océan Indien, on la trouve du nord de l’Afrique du Sud à la Thaïlande, en passant par Madagascar, les Mascareignes*, les Maldives et l’Inde.
Dans l’océan Pacifique, elle se rencontre du sud du Japon aux côtes orientales de l’Australie, sa distribution vers l’est allant jusqu’à l’île de Pâques.

Biotope

Gnathodentex aurolineatus est un poisson démersal* côtier fréquentant les zones coralliennes des lagons* et des pentes externes. Sa distribution verticale va de 1 à 30 mètres.

Description

Description succincte : poisson-empereur pouvant mesurer jusqu’à 30 cm, de couleur grise à brune rayée de blanc dans le tiers supérieur du corps, et blanche rayée de jaune dans les deux tiers inférieurs. Une large tache jaune d’or est présente sous la partie postérieure de la dorsale. La tête est pointue avec de grands yeux. Les nageoires impaires portent un liseré rose à rouge. La nageoire caudale est fourchue. Il existe une livrée brun-rouge foncé effaçant les autres couleurs du corps.

Description détaillée :
Le corps est fuselé et comprimé latéralement. Sa hauteur (distance calculée à l’aplomb du troisième rayon dur de la dorsale) entre environ 2,3 à 2,8 fois dans sa longueur standard (longueur sans la queue). La taille maximale documentée est de 30 cm, la taille communément rencontrée est de 20 cm.

Le tiers supérieur du corps (au-dessus de la ligne latérale*, qui est généralement visible) est gris à brun avec 5 à 6 lignes longitudinales d’un blanc argenté créées par une tache claire présente au milieu de chaque écaille. Ces lignes s’arrêtent sur une large tache jaune d’or formant une selle*. Celle-ci rejoint la ligne latérale sous la partie postérieure de la dorsale et marque le début du pédoncule* caudal. Cette tache caractéristique de l’espèce est marquée en son centre par un motif en amande d’un blanc lumineux, qui peut devenir gris acier à bleuté. Deux ou trois lignes blanches en pointillés ornent la partie supérieure du pédoncule caudal derrière cette tache.

Dans les deux tiers inférieurs du corps la couleur dominante est blanc argenté. Une ligne blanche, plus large que celles qui se trouvent sur le dos, commence derrière l’opercule*, sous la ligne latérale, et s’achève en rétrécissant à l’aplomb du 8e ou 9e rayon dur de la dorsale. Lui succède une bande ocre jaune plus large qui commence derrière l’opercule et s’achève en rétrécissant à l’aplomb de la fin de la dorsale. Sous cette bande se distribuent 4 rayures jaunes largement espacées. La largeur de ces lignes rétrécit progressivement de la première à la quatrième, et toutes s’affinent en progressant vers le pédoncule caudal..

La tête est de taille moyenne (sa longueur entre environ 3,4 fois dans la longueur standard). Son profil dorsal est légèrement convexe entre l’espace interorbitaire et la bouche. Le museau est pointu, avec des lèvres charnues. Les deux paires de narines sont rondes et très proches l’une de l’autre ainsi que des yeux. L’œil est de grande taille (son diamètre entre environ 2,8 fois dans la longueur de la tête). Le préopercule* est vertical et forme un angle presque droit en bas des joues. Une large plaque au bord denticulé couvre sa partie antérieure derrière l’œil et dessine un arc de cercle, pour s’achever peu avant le bout du museau. Cette plaque et la partie supérieure de la tête ne portent pas d'écailles.
Les couleurs de la tête prolongent celles du corps : grise à brune de la pointe du museau à la nuque, blanc argenté en dessous. L’iris* est argenté avec un arc de cercle jaune plus ou moins grisé dans sa partie supéro-postérieure. Une tache jaune marque les bords de la pointe du museau et se prolonge sur la lèvre supérieure jusqu’au-delà de la commissure. Le bord postérieur du préopercule et celui de l’opercule sont discrètement surlignés de jaune.

La dorsale épineuse dessine un arc de cercle, ses membranes sont échancrées ; l’extrémité de la dorsale molle est arrondie. La moitié inférieure des membranes porte une discrète marque oblongue grisée à rougissante, à laquelle succède une bande blanche et un assez large liseré rouge.
La nageoire anale, symétrique de la dorsale molle, présente les mêmes couleurs qu’elle.
La caudale est fourchue. Les rayons extérieurs et l’extrémité des membranes sont généralement rosés à rougeâtres.
Les pectorales et les pelviennes sont pointues, leurs rayons sont discrètement rosés. La base des pectorales est jaune vif, sa surface interne est sans écailles.

Il existe une livrée brun-rouge foncé dans laquelle toutes les couleurs peuvent brunir jusqu’à disparaître, y compris la tache jaune d'or sous la partie arrière de la dorsale. Cette livrée, souvent adoptée par les juvéniles, semble destinée à rendre les individus plus discrets.

La livrée de stress est caractérisée par un camouflage disruptif* (destiné à brouiller la perception de la forme de l’intéressé). Il consiste en un assombrissement de la couleur de fond, accompagné par des motifs transversaux clairs répartis asymétriquement de part et d’autre de la ligne latérale. Il y a notamment une barre blanche entre les yeux, une autre en forme de diadème sur la nuque et un anneau blanc autour du pédoncule caudal.
La livrée de nuit reprend ce patron de couleurs et peut le durcir jusqu’au noir et blanc, avec estompage des couleurs des nageoires. Mais elle peut aussi être moins contrastée, auquel cas les zones rouges et blanches des nageoires présentent des couleurs vives.

La livrée des juvéniles est la même que celle des adultes. Les différences majeures tiennent à un corps plus élancé et des yeux proportionnellement plus grands que chez les adultes.

Espèces ressemblantes

La livrée de Gnathodentex aurolineatus rend improbable une confusion avec une autre espèce, notamment du fait de la large tache jaune d’or présente sous la partie postérieure de la dorsale molle.

Alimentation

L’espèce est carnivore. Elle se nourrit la nuit, principalement d’invertébrés benthiques*, notamment de crabes et de gastéropodes, et occasionnellement de petits poissons.

Reproduction - Multiplication

La biologie de la reproduction n’a pas été documentée pour cette espèce à la date de publication de cette fiche (mars 2023), à notre connaissance. De nombreuses espèces de Lethrinidés sont connues pour être hermaphrodites* protogynes* monandriques* (ce qui signifie que tous les individus naissent femelles et que certains d’entre eux deviendront des mâles). Par ailleurs, un hermaphrodisme juvénile précoce (cas des espèces gonochoriques* dont les juvéniles ont une phase hermaphrodite) est documenté chez certaines espèces, comme Lethrinus nebulosus. Enfin, il s’en trouve au moins une (L. atkinsoni) qui manifeste l’une ou l’autre de ces deux stratégies de reproduction en fonction de la taille des populations.
Il est donc impossible de généraliser.

La vie pélagique* des larves* de Gnathodentex aureolineatus a été étudiée à La Réunion à partir des otolithes* de spécimens capturés à l’occasion de la colonisation* de récifs artificiels dans la baie de Saint Paul par plusieurs milliers d’individus (Pothin et al. 2006). La colonisation a eu lieu pendant la période de pleine lune. La durée de vie larvaire a été estimée à 40,0 ± 2,5 jours (la durée moyenne calculée pour les Lethrinidés est de 35,8 jours). La ponte a eu lieu en saison chaude quelques jours avant la nouvelle lune. La longueur standard (longueur sans la queue) estimée à l’éclosion est de 1,62 ± 0,79 mm et la croissance pendant la phase pélagique est de 1,4 ± 0,2 mm par jour. La taille à la colonisation était de 48,1 ± 1,2 mm. Une autre étude montre que la taille à l’installation sur les récifs de l’île proprement dits est de 80 mm, ce qui permet de supposer que les récifs artificiels de la baie de Saint Paul servent de nursery aux post-larves.

Vie associée

Gnathodentex aurolineatus se mêle parfois à des bancs composés de préférence par des espèces à bandes ou raies jaunes, comme Lutjanus kasmira ou Mulloidichthys vanicolensis, probablement pour mieux se fondre dans le banc et bénéficier de sa protection.

Divers biologie

L’espèce se rencontre le jour en bancs plus ou moins denses et généralement peu mobiles. Les individus se dispersent la nuit pour se nourrir. Ce comportement de repos diurne en banc est pratiqué par d’autres espèces qui se nourrissent la nuit (par exemple certaines espèces de poissons capucins).

La dentition de Gnathodentex aureolineatus consiste en une rangée de dents coniques de part et d’autre de chaque mâchoire, avec quatre canines à leur extrémité antérieure. Ces dents sont bordées vers l’intérieur par de nombreuses petites dents villiformes*.

La nageoire dorsale comprend 10 rayons durs et 10 rayons mous, l’anale a 3 rayons durs et de 8 à 10 rayons mous. La nageoire pectorale possède 15 rayons. La ligne* latérale comprend de 68 à 74 écailles.

Informations complémentaires

L’espèce est susceptible de transmettre la ciguatera*.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.

Origine des noms

Origine du nom français

Empereur : le nom commun d’empereur est souvent associé aux espèces de la famille des Lethrinidés. L’origine de cette coutume ne semble pas établie. Une hypothèse est qu’elle serait liée à l’excellence de la chair de ces poissons, qui les rendrait dignes d’une table impériale.

Le nom de capitaine est aussi employé dans les noms communs de Lethrinidés, G. aurolineatus inclus (« capitaine strié »).

strié : en référence aux quatre lignes jaunes qui marquent les flancs de ces poissons.

Origine du nom scientifique

Gnathodentex : du grec [gnathos], qui signifie mâchoire, et [dentex], nom latin d’un poisson non identifié formé sur le nom [dens, dentis], qui signifie dent. Dentex est par ailleurs le nom d’un genre créé par Cuvier en 1814. Bleeker crée le genre Gnathodentex en 1873 dans Mededeelingen omtrent eene herziening der Indisch-Archipelagische soorten van Epinephelus, Lutjanus, Dentex en verwante geslachten pour isoler une espèce du genre Pentapus (actuellement Pentapodus), proche des Dentex de Cuvier, créé par Valenciennes en 1830. Dans un article en français publié la même année (Révision des espèces de Dentex, Synagris, Gymnocranius, Gnathodentex et Pentapus de l’Inde archipélagique et du Japon, p. 49), Bleeker précise que le nouveau genre est caractérisé par « une crête dentelée le long de l’os susmaxillaire ». C’est cette crête qui motive le nom du genre.
Le genre est monotypique* (il ne comprend que cette espèce, qui est en conséquence l’espèce-type*).

aureolineatus : nom composé de l’adjectif latin [aureus], qui signifie « d’or », et de [lineatus] signifiant « rayé ». L’espèce est décrite par Lacépède en 1802 d’après les manuscrits de Commerson sous le nom scientifique de Sparus aureolineatus, et le nom commun de spare rayé d’or (Histoire naturelle des poissons, tome 4, p. 42). Il reprend la description en latin de Commerson (p. 132), qui mentionne un « spare rayé des deux côtés par des lignes longitudinales et dorées », d’où le choix de l’épithète spécifique.
La localité du type* n’est pas mentionnée.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 218574

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Ordre Eupercaria (incertae sedis)
Famille Lethrinidae Lethrinidés

Gros poissons carnivores côtiers (dont l’aspect est proche de celui des Lutjanidés), aux lèvres épaisses, aux mâchoires puissantes et aux joues sans écailles. La nageoire dorsale porte 10 épines et 9-10 rayons mous et l'anale 3 épines et 8-10 rayons mous.

Genre Gnathodentex
Espèce aureolineatus

Nos partenaires