Dans des fissures ou des trous en milieu rocheux
De 96 à 192 tentacules en forme de flamme
Tentacules souvent transparents avec des filaments blancs anastomosés à l'intérieur
Solitaire
Filaments gluants (aconties) éjectés en cas d'agression
Pores peu visibles sur la colonne quand elle est en extension
Anémone trompette, anémone de verre, aiptasie bleue. Cette espèce méditerranéenne est très proche de Aiptasia couchii et ces deux anémones ont été longtemps confondues. Les noms communs, de ce fait, sont identiques.
Trumpet anemone, green aiptasia (GB), Anemone bruno (I), Ortiga blanca, anemona trompeta, aiptasia marrón (E), Grüne Aiptasie (D), Groene glasanemoon (NL), Anémona trombeta (P). Même remarque pour les noms communs internationaux.
Actinia biserialis Forbes, 1840
Cribina punctata Schmarda, 1852
Sagartia Penoti Jourdan, 1880
Aiptasia mutabilis Forme II, Schmidt, 1972
Méditerranée, Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Cette espèce est endémique* de la Méditerranée.
L'aiptasie verte vit fixée sur les rochers entre la surface et 30 m de profondeur, dans les crevasses et les trous des fonds rocheux.
Le corps, ou la colonne, de cette anémone mesure environ 12 cm de haut pour un diamètre de 3 cm. La colonne est plus ou moins cylindrique. On la voit rarement car elle est souvent dans un trou ou une fissure. Ses pores (cinclides*), permettant l'éjection des aconties*, sont disposés en trois rangées, peu visibles même quand la colonne est en extension.
Les tentacules*, de 96 à 192, ont une forme caractéristique en flamme : élargis à leur base, ils se terminent de façon très pointue. Ils sont translucides et marbrés, globalement brunâtres, avec des dessins ou des nuances blancs, bleuâtres ou verdâtres. Ils sont répartis en 6 couronnes autour du disque buccal. Les tentacules internes sont plus longs que les tentacules externes. Ils ne se contractent que partiellement, par mouvements saccadés.
Aiptasia couchii (Cocks, 1851) (= forme I Schmidt, 1972) : longtemps confondues, A. mutabilis et A. couchii peuvent être différenciées grâce à :
Exaiptasia diaphana est de forme tout à fait semblable bien que beaucoup plus petite (3 cm environ de diamètre total). Elle peut former des tapis dans les eaux peu profondes. Elle s'installe plus particulièrement dans les eaux polluées des ports et des lagunes.
Cette espèce est carnivore et se nourrit en capturant ses proies à l'aide de ses tentacules couverts de cellules urticantes.
La reproduction des aiptasies se produit selon deux modes :
- reproduction sexuée de mode ovipare* : les sexes sont séparés chez les Aiptasia. Pour Aiptasia mutabilis, la reproduction sexuée a lieu de juin à août. Les pontes sont rares. Les œufs tombent sur le fond. Une fois libérés, les jeunes ont déjà la forme de petites anémones.
- reproduction par division (multiplication végétative par fission longitudinale) : les aiptasies ont une excellente capacité à se multiplier à partir d'un individu scindé en deux.
Dans les eaux peu profondes, l'aiptasie verte héberge des algues symbiotiques*, les zooxanthelles* du genre Amphidinium. Ce sont elles qui participeraient à la coloration de l'animal.
Periclimenes amethysteus, la crevette améthyste nettoyeuse, s'abrite au milieu des tentacules de cette aiptasie.
En cas d'agression, l'aiptasie verte peut expulser des aconties* par ses tentacules et les cinclides. Ce sont des filaments gluants et urticants, visibles à l'œil nu.
Elle peut également se déplacer : elle détache son pied du support et rampe par contractions et allongements successifs.
Elle est crainte des aquariophiles car elle colonise rapidement les aquariums.
Les aiptasies, du fait de leur association avec des zooxanthelles, ont été utilisées pour essayer de comprendre le processus responsable du « coral bleaching », le blanchissement des coraux.
Aiptasie : directement issu du nom scientifique,
verte : du fait des teintes qu'elle prend parfois.
Aiptasia : signification inconnue (selon la faune de Perrier fasc IA). Selon Cailleux et Komorn (1981), il y a bien une racine grecque [Aipt-] = qui ne peut suivre, mais pourquoi ? Le nom de genre est dû à Gosse en 1858, qui, écrivant à propos de ce genre, fait une allusion au mot trompette.
mutabilis : du latin [mutabilis] = variable. La coloration de cette anémone de mer est effectivement très variable. Nom d’espèce donné par Johann Ludwig Christian Gravenhorst (1777-1857), zoologiste (entomologiste, herpétologiste).
Numéro d'entrée WoRMS : 100859
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Actiniaria | Actiniaires | Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles. |
Sous-ordre | Nynantheae Thenaria | Nynanthées Thenaria | |
Famille | Aiptasiidae | Aiptasiidés | Plusieurs couronnes de tentacules, de nombreux aconties*, six paires de mésentères* complets, colonne non segmentée. |
Genre | Aiptasia | ||
Espèce | mutabilis |
Transparence et dessins blancs
Tentacules en forme de flamme, épais à la base, effilés ensuite.
Crau de Nao, Villefranche-sur-mer (06), 9 m
11/03/2007
Tentacules recroquevillés
La colonne et le pied sont dans un trou, seuls les tentacules caractéristiques dépassent.
Archipel du Riou (13), 18 m
10/05/2009
Entourée d'Aiptasia diaphana
A. mutabilis est solitaire ; A. diaphana vit en groupe.
Carro (13), 5 m
12/03/2006
Sur fond coloré d'éponges
La colonne est rarement visible car elle profite d'un trou pour s'installer. Ici, on aperçoit son extrémité.
Cap de Nice (06), 18 m
10/12/2006
Installée dans un trou
Les tentacules sont en train de se recroqueviller. Leur forme et leur coloration sont ici caractéristiques.
Antibes, 10 m
08/2008
Dans un trou de la roche
L'aiptasie verte vit fixée sur les rochers entre la surface et 30 m de profondeur, dans les crevasses et les trous des fonds rocheux.
La Vaca, Estartit, Espagne
21/08/2021
Presque opaque
Le disque oral est visible au milieu des tentacules.
Cerbère (66)
1990
Albinos
Cette couleur est peu caractéristique mais cependant répertoriée.
Iles de Lerins (06), La Tradelière, 20 m
11/08/2007
Forme petite et albinos
Trouvée sous une pierre, à l'abri de la lumière.
Pointe Montoliou, Rade de Villefranche-sur-mer (06), 12 m
08/10/2006
Variante verte
Les variations de couleur de cette anémone sont grandes : ici un spécimen foncé aux tentacules verts et au péristome marron. La forme effilée et galbée des tentacules reste typique de l'espèce.
Aragnon (13), 14 m
15/08/2006
Jeune aiptasie
Cette aiptasie est ici en train de se refermer. Vous pourrez observer son pied sur la photo suivante.
Aragnon (13), 14 m, de nuit
14/07/2009
Vue de la colonne
Il est très rare de voir ainsi la colonne d'une aiptasie car elle est généralement totalement cachée dans une fissure.
Aragnon (13), 14 m, de nuit
14/07/2009
Avant de lâcher les aconties
Aiptasie au "graphisme" intéressant. Après un mouvement de la main du plongeur, elle ne s'est pas rétractée.
Roses (Espagne), 5 m
01/07/2010
Après avoir lâché ses aconties
Cette aiptasie ne s'est pas rétractée ; au contraire, elle a "craché" ses aconties.
Roses (Espagne), 5 m
01/07/2010
Détail
La forme en flamme, irisée, des tentacules est particulièrement remarquable sur ce cliché.
Estartit, Espagne, 15 m
30/07/2010
Aiptasie bleue
Ce spécimen présente une belle couleur bleue rarement observée.
Cap d'Antibes (06), 14 m
27/06/2013
Periclimenes amethysteus
Très jolie photo de Periclimenes amethysteus blottie dans son anémone commensale.
Cannes (06), 11 m
01/05/2010
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Yves MÜLLER
Grajales A., 2014, Morphological and molecular evolution of Sea Anemones as revealed by an emerging model organism: Aiptasia (Cnidaria: Actiniaria: Aiptasiidea), Dissertation, American Museum of Natural History, 210p.
La page de Aiptasia mutabilis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN