Robe de teinte brune à rougeâtre mouchetée de blanc
Bourrelet parcourant le milieu du dos et le bord du manteau
7 à 9 branchies tripennées
Tentacules buccaux disposés en "U", courts et aplatis
Bruine plooislak (NL)
Doris pareti Vérany, 1846
Atlantique Est tempéré et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La distribution de Goniodoris castanea s'étend de la Norvège à la Méditerranée.
Depuis le début du vingtième siècle, il a été dit que cette espèce aurait été observée dans différents lieux éloignés du domaine Indo-Pacifique, à commencer par Suez, ce qui a amené l'idée d'un passage par le canal de Suez (Thompson & Brown) ou par des ballasts. En réalité, dans le domaine Indo-Pacifique, il existe 2 espèces de Goniodoris de couleur brun moucheté, ressemblant à s'y méprendre à G. castanea mais qui n'en sont pas (évidemment) : G. joubini et surtout Goniodoris sp, une espèce non décrite (Communication Marina Poddubetskaia).
Il fréquente les biotopes* rocheux de l'infralittoral* (jusqu'à 25 m) où il trouve les ascidies coloniales composant son régime alimentaire. Il apparaît parfois plus ou moins complètement enfoui dans une dépression creusée dans l'ascidie dont il se nourrit.
Ce nudibranche, qui atteint une taille maximale de 40 mm, possède le plus souvent une robe de teinte brune à rougeâtre mouchetée de blanc, robe qui lui offre facilement des possibilités de mimétisme avec l'environnement. Son dos et ses flancs sont recouverts de petits tubercules. Il a un aspect épais, trapu et un bourrelet parcourt le milieu du dos et le bord du manteau. Le bourrelet dorsal se prolonge en une carène dorsale sur la queue. Par-dessous, le pied peut déborder largement. Il possède autour de l'anus le panache branchial caractéristique des doridiens, avec 7 à 9 branchies tripennées*. Ses rhinophores* sont lamellés (jusqu'à 17 lamelles chez un individu adulte), parfois prolongés d'une fine extension, et ses tentacules* buccaux, disposés en "U" sont courts et aplatis.
Goniodoris nodosa (Montagu, 1808) est la seule espèce proche dans l'aire de répartition de G. castanea. Elle possède un corps en bonne partie transparent, moucheté de blanc, avec sur le dos des pointes de jaune et de rose. Ses tentacules buccaux sont très aplatis et disposés en "V". Il vit en Atlantique Est tempéré, depuis la Norvège jusqu'en Espagne. Jamais ses rhinophores ne sont prolongés par la fine extension visible sur ceux de certains Goniodoris castanea (observation personnelle, non mentionnée dans la littérature).
Il se nourrit essentiellement de Botryllus schlosseri et de Botrylloides leachi mais il pourrait aussi se nourrir de Dendrodoa sp., d'Ascidia mentula (et, à vérifier, de l'éponge Halichondria panicea).
La période de reproduction a été observée autour des îles Britanniques à des saisons variables selon les années : depuis février jusqu'en octobre.
Ces mollusques sont hermaphrodites*, les individus s’échangeant simultanément leurs gamètes* pendant un accouplement croisé, tête-bêche puisque les organes d'accouplement sont situés sur leur côté droit uniquement.
La ponte a une forme de ruban spiralé qui peut être disposé de manière assez désordonnée, sur un des tuniciers dont le géniteur se nourrit.
Le volume important de la ponte, par rapport à la taille des animaux qui les déposent, s'explique par un gonflement, grâce à l'eau de mer, de la matrice protéique qui entoure les capsules d'œufs.
Il faut 12 à 13 jours à 16 °C pour arriver jusqu'à l'éclosion de ces œufs.
"Goniodoris" est repris du nom scientifique et "châtaigne" est une adaptation du nom d'espèce.
Ce nom est proposé par DORIS.
Goniodoris : du grec [gonion] = angle, et du nom mythologique "Doris", une Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 Néréides (ce nom a été donné à un genre de nudibranches) donc "doris anguleux" (à cause de la carène dorsale).
castanea : du latin [castanea] = châtaigne, à cause de la teinte de fond la plus fréquente de cet animal.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Goniodorididae | Goniodorididés | Corps de forme haute et trapue. Branchie dorsale. Présence de crêtes ou d'appendices sur ou autour du manteau, autour du panache branchial et des rhinophores. Rhinophores à lamelles sans gaines. |
Genre | Pelagella (Goniodoris) | ||
Espèce | castanea |
En pleine extension
Ce bel individu en déplacement nous montre son corps en pleine extension. Sous le manteau bordé d'un bourrelet caractéristique on peut voir dépasser largement le pied.
Oesterdam, Zélande, Pays-Bas, 5 m
23/10/2008
Orange vif
Cet individu arbore une robe orange vif qui, sous la lumière du flash, apparaît peu discrète.
Strijenham, Zélande, Pays-Bas, 5 m
17/07/2007
Enfoui
Comme c'est souvent le cas pour cette espèce, ce goniodoris châtaigne semble plus ou moins enfoncé dans le tunicier dont il se nourrit.
Hortense, Arcachon (33), 5 m
03/06/2001
Sur la côte de l'Estérel
Le goniodoris chataîgne est assez rarement observé en Méditerranée en dehors des étangs littoraux (Thau, Salses-Leucate...). Quelques photos peuvent toutefois témoigner de sa présence à Cerbère ou, comme ici, sur la côte de l'Estérel.
Côte de l'Estérel (83), 4 m
11/03/2012
A Cerbère
L'angle de vue original montre un rhinophore de grande taille tandis que l'autre vient dans l'axe de l'observateur.
Cerbère (66)
09/07/2003
Rhinophores
Sur cet individu on peut voir la fine extension qui prolonge parfois les rhinophores.
Strijenham, Zélande, Pays-Bas, 5 m
17/07/2007
Mouchetures et bourrelet
Ce cliché permet de voir les nombreuses mouchetures blanches qui parsèment la robe ainsi que le bourrelet qui parcourt le milieu du dos et le bord du manteau.
Sint-Annaland, Zélande, Pays-Bas, 5 m
08/06/2008
Branchies
Les branchies de cet individu sont assez peu ramifiées.
Strijenham, Zélande, Pays-Bas, 5 m
17/07/2007
Branchies et déjections
Le goniodoris châtaigne possède autour de l'anus le panache branchial caractéristique des doridiens, avec 7 à 9 branchies tripennées*. On peut voir ses déjections de la même couleur que les botrylloides dont il se nourrit.
Sint-Annaland, Zélande, Pays-Bas, 5 m
08/06/2008
Rassemblement reproducteur
Ce rassemblent reproducteur, on distingue, bien mis en évidence, les organes reproducteurs de l'individu de gauche, nous permet de voir 4 individus aux teintes bien variées !
Oesterdam, Zélande, Pays-Bas, 6m
18/08/2011
Organe d'accouplement mâle
A partir de l'excellente photo qui précède celle-ci a été réalisée cette vue de détail qui montre bien la partie mâle de l'organe d'accouplement.
Oesterdam, Zélande, Pays-Bas, 6m
18/08/2011
Orifice génital femelle
Sur le côté droit de cet individu on peut remarquer l'orifice génital, partie femelle de l'organe d'accouplement.
Sint-Annaland, Zélande, Pays-Bas, 5 m
08/06/2008
Accouplement
Cet accouplement rapproche deux individus de teintes assez différentes !
Strijenham, Zélande, Pays-Bas, 5 m
17/07/2007
Accouplement
Cet accouplement, entre deux individus roses, se fait comme chez tous les doridiens, tête-bêche.
Strijenham, Zélande, Pays-Bas, 5 m
26/07/2007
Ponte
La ponte a une forme de ruban spiralé qui peut être disposé de manière assez désordonnée, sur un des tuniciers dont le géniteur se nourrit.
Sint-Annaland, Zélande, Pays-Bas, 5 m
08/06/2008
Cherchez...
Il faut chercher un peu pour voir qu'il n'y a pas qu'un seul individu sur cette photo...
Hortense, Arcachon (33), 5 m
03/06/2001
.... combien ?
Combien de goniodoris châtaigne sur ce cliché ?
Jacobapolder, Zélande, Pays-Bas, 3 m
07/09/2007
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
La page sur Goniodoris castanea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN