Corps fuselé (taille variable selon l'espèce)
Couleur claire avec taches changeantes, de brune à rouge
Nageoires latérales triangulaires sur l'arrière formant un losange caudal
Tête dans le prolongement du corps entourée de 8 tentacules et de 2 bras rétractiles, tous ventousés
Gros yeux
Fuite souvent soulignée par un jet d'encre
Encornet, calamar, casseron, chipiron (Pays Basque), supion (midi de la France)
Squid, long-finned squid (GB), Calamaro comune (I), Calamar (E), Gewöhnlicher Kalmar (D)
Pour Loligo vulgaris vulgaris Lamarck, 1798 :
Loligo pulchra Blainville, 1823
Loligo rangii Férussac, 1835 in Férussac & D'Orbigny, 1834-1848
Loligo berthelotii Verany, 1839
Loligo neglecta Gray, 1849
Loligo breviceps Steenstrup, 1862
Loligo mediterranea Targioni-Tozzetti, 1869
Loligo affinis Lafont, 1871
Loligo microcephala Lafont, 1871
Pour Loligo vulgaris reynaudi D'orbigny, 1839 :
Loligo reynaudi D'orbigny, 1839
Pour Loligo forbesii Steestrup, 1856 :
Loligo fusus Risso, 1854
Loligo moulinsi Laffont, 1871
Pour Loligo (Allotheutis) subulata Lamarck, 1798 :
Allotheutis subulata Lamark, 1798
Sepia subulata Bosc, 1802
Sepiola subalata Eydoux, Gervais & Beneden, 1838
Pour Loligo (Allotheutis) media (Linnaeus, 1758) :
Sepia media (Linnaeus, 1758)
Allotheutis media (Linnaeus, 1758)
Loligo parva Leach, 1817
Loligo marmorae Verany, 1839
Loligo urceolatus Risso, 1854
Mer du Nord, Manche, Atlantique Est et Ouest, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestDe la Méditerranée à l'ouest de la Baltique, l'Atlantique jusqu'au nord ouest, la Manche et la mer du Nord.
Les calmars fréquentent les espaces mésopélagiques et infrapélagiques (50 à 400 mètres) et sont de ce fait difficilement observables, sauf en période de ponte où ils regagnent les eaux côtières.
Le corps à section ronde s'effilant vers l'arrière est, contrairement à celui de la seiche, peu pigmenté, et souvent clair ou rougeâtre. Il porte deux nageoires latérales triangulaires, jointes à l'arrière et qui, vues de dessus, forment un losange caudal, occupant les deux tiers du manteau*. Les longueurs variables entre le tiers et les deux tiers arrières et les formes des nageoires sont importantes pour la détermination des espèces.
Dimensions courantes (longueur du manteau) : 20 à 30 cm, l'espèce Loligo forbesii peut atteindre 40 cm pour les femelles et 90 cm pour les mâles et l'espèce Loligo vulgaris varie de 35 (femelles) à 64 cm (mâles).
Dans le prolongement du corps, la tête est pourvue de deux yeux bien développés. Elle est entourée par huit courts tentacules, correspondant à ceux des poulpes, et deux longs bras rétractiles spécialisés pour la chasse, tous munis de ventouses.
Au centre des tentacules la bouche équipée de glandes salivaires venimeuses est constituée de deux mandibules à base de chitine qui forment un bec coriace.
Ce mollusque dépourvu de coquille dissimule néanmoins, à l'intérieur du manteau, le vestige d'une coquille interne, sorte de lame cornée en forme de plume ou de gouttière selon l'espèce.
Sous le manteau la cavité palléale*, dans laquelle débouchent les organes génitaux et excréteurs, la poche à encre et l'extrémité inférieure de l'appareil digestif, contient également deux branchies qui oxygènent le sang bleu du calmar.
Le genre a été décrit pour la première fois par Jean-Baptiste Lamarck en 1798. Toutefois, le nom a été utilisé plus tôt : Schneider, 1784 et Linnaeus, 1758 : il pourrait même avoir été utilisé par Pline. Au début du XIXe siècle, ce nom générique a été souvent utilisé comme un groupement vrai pour tous les calmars.
Le genre comprend deux sous genres, et de nombreuses espèces sont en attente d'affectation :
Sous-genre Loligo (Alloteuthis) Wülker, 1920 qui comprend pour la zone métropole :Ces calmars et beaucoup d'autres espèces de genres voisins (Illex, Ommastrephes, ...), bien que similaires, ne peuvent être, dans le cadre de notre démarche, identifiés avec précision, d'où la description du genre Loligo au lieu de la description de plusieurs espèces.
Les calmars se nourrissent surtout d'organismes planctoniques*, mais les individus adultes s'en prennent aussi aux harengs, aux sprats et aux ammodytes (lançons). Chez certaines espèces, le cannibalisme a été observé.
Pour s'alimenter, le calmar met en œuvre successivement :
La maturité sexuelle chez ces animaux gonochoriques* se situe en règle générale dans la troisième année. La période de reproduction qui se déroule au printemps ou en été provoque chez certaines espèces des rassemblements colossaux (millions d'individus chez Loligo opalescens dans le Pacifique).
Le sperme est contenu dans des capsules fuselées et chitineuses de 15 mm de longueur environ, appelées spermatophores*. Avant l'accouplement, le calmar mâle se place parallèlement à la femelle, face ventrale, entourant sa tête de ses bras. Il prend alors dans la cavité de son manteau* un paquet de spermatophores qu'il insère dans l'orifice génital de la femelle par l'intermédiaire d'un bras modifié pour cet usage, l'hectocotyle*.
Lors de la ponte pendant laquelle a lieu la fécondation, et qui peut être observée en toute saison, la femelle libère une vingtaine d'étuis contenant chacun de 100 à 200 œufs, en les fixant sur un relief exposé à un léger courant, chargé de les ventiler. Ces étuis réunis au centre par une sécrétion gluante peuvent composer des motifs circulaires jusqu'à trois mètres de diamètre.
Au bout de 3 à 4 semaines, de minuscules calmars entièrement formés quittent la capsule protectrice après l'éclosion des œufs, et se mêlent au plancton* pour être portés par les courants.
Les calmars ne se reproduisent qu'une fois et se laissent mourir ensuite.
Les calmars possèdent le long du corps des nageoires latérales triangulaires ou arrondies. L'ondulation de ces nageoires permet à ces derniers un déplacement, avant ou arrière lent. Mais l'essentiel des mouvements de ces animaux est réalisé par réaction. Les calmars parfois appelés "flèches de mer", nagent à réaction vers l'arrière. Certaines espèces comme Loligo forbesii régulent leur flottabilité par échanges gazeux.
Le manteau de l'animal délimite en son centre une cavité dite palléale* emplie d'eau et qui s'ouvre vers l'extérieur par un tube en forme d'entonnoir appelé siphon*. Une contraction violente du manteau projette l'eau par le siphon et crée un déplacement rapide opposé à l'entonnoir. Cette propulsion est telle qu'elle peut provoquer des bonds de plusieurs dizaines de mètres hors de l'eau. Ce fait est peut être à l'origine du mot "loligo" : Plutarque dans "Vie de Themistocle" assimile le calmar à un poisson. [Le grec nomme ces poissons : theutides ; et Amyot a traduit ce mot par casserons (qui est aussi l'appellation de la seiche). C'est, disent ses éditeurs, la petite espèce de poisson volant que les Romains appelaient "loligo". Ce poisson jette une liqueur noire. Plusieurs auteurs le confondent avec la seiche, quoique Aristote les distingue. C'est faute d'avoir bien observé la structure ....
Les calmars changent leur couleur de façon très rapide et dans une gamme étonnante. La coloration est le fait des chromatophores* : cellules pigmentées du derme, très spécialisées qui en variant de taille (deux à soixante fois) étalent le contenu d'un sac pigmentaire et réalisent ainsi différentes nuances à partir du pigment de départ (jaune, orange, rouge, souvent brun, et noir).
L'homochromie* est à la base des changements de couleurs basiques (environnement). D'autres cellules de taille fixe, les iridophores (réfraction élevée) et les leucophores (dispersion de la lumière) favorisent une certaine opalescence (un calmar du Pacifique porte ce nom, Loligo opalescens), notamment au dessus des yeux.
En cas de danger, le calmar possède un atout qui lui permet de dissimuler sa fuite et tromper le prédateur. Un « nuage d'encre » puisé dans la « poche du noir », est émis en petits jets. Ce leurre sombre qui semble dessiner une forme allongée peut persister une dizaine de minutes. Présente chez beaucoup de céphalopodes, cette poche débouche dans l'intestin, près de l'anus. Elle comporte une partie glandulaire qui produit la mélanine, et une partie réservoir où le pigment mélangé au mucus forme l'« encre ».
Intérêt économique. Ce mollusque comestible fait l'objet d'une pêche intense et réglementée (chaluts de fond, chaluts pélagiques, filets lamparos, filets à mailles, lignes). Malgré cet impact halieutique, la stratégie de reproduction de ces espèces permet le maintien d'une population satisfaisante.
Intérêt scientifique. Les calmars ont permis, dans le domaine scientifique, l'ouverture d'une nouvelle voie de la biologie cellulaire, la neurophysiologie cellulaire. En 1936, le biologiste anglais J.Z. Young décrit pour la première fois des fibres nerveuses géantes dans les nerfs des calmars. L'expérimentation dans les nerfs des céphalopodes, sur ces fibres géantes (cylindraxes ou axones géants), a débouché sur la mise en évidence de propriétés électriques et électrochimiques, fondamentales dans l'influx nerveux. Certains de ces travaux ont reçu en 1949 le prix Nobel de médecine.
Pélagique, le calmar parcourt de grandes distances comme en témoigne l'anecdote suivante : "Un médaillon en or fut trouvé en 1961 dans l'estomac d'un calmar capturé au large de San Sébastian, en Espagne. Il avait été perdu deux ans plus tôt par un baigneur, à Barcelone, à 1 500 km de là".
Calamar :du latin [calamus] = calame, roseau. La plume étant comme le roseau taillé pour l'écriture dans l'Antiquité.
Ce terme est, de nos jours, davantage utilisé sur les étalages des poissonniers et en gastronomie,
Encornet : nom littéral qui exprime sa forme,
Calmar serait l'appellation utilisée par les naturalistes.
Loligo : nom générique issu du grec (voir Plutarque) : loligo définissant un petit poisson volant qui jette une liqueur noire. Une confusion engendrée par les bonds des calmars faits hors de l'eau, suite à une nage par réaction violente.
Numéro d'entrée WoRMS : 138139
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Cephalopoda | Céphalopodes | Yeux complexes, coquille interne, externe cloisonnée ou absente, cavité palléale musclée, siphon musculeux, tentacules ou bras (munis de ventouses). |
Sous-classe | Coleoidea | Coléoïdes | Ventouses sur les bras, au nombre de 8 au moins. Bras hectocotyle chez le mâle pour le transfert des spermatophores. 2 branchies, 2 néphridies, une coquille interne ou vestigiale, des chromatophores, une poche à encre, un grand cerveau. |
Super ordre | Decapodiformes | Décapodiformes / Decabrachia | Céphalopodes à 8 bras et 2 tentacules de chasse. |
Ordre | Myopsida | Myopsides | Calmars possédant une membrane cornéenne transparente recouvrant l'œil. Les tentacules et les bras portent des ventouses mais jamais de crochets. Cet ordre comprend 2 familles (dont les Loliginidés) et peu d'espèces mais ces dernières sont pour la plupart côtières et donc plus familières. |
Famille | Loliginidae | Loliginidés | Calmars côtiers et peu profonds. Certaines espèces tolèrent de faibles salinités. Les nageoires se rejoignent à l'extrémité postérieure du corps et peuvent s'étendre sur une partie ou sur toute la longueur du manteau. Les bras portent généralement 2 rangées de ventouses et les massues tentaculaires en portent 4 rangées. Le bras inférieur gauche est généralement modifié chez les mâles adultes (bras hectocotyle). |
Genre | Loligo | ||
Espèce | spp. |
En couple
Balade de concert, à moins que ces calmars ne soient en train de former un couple pour la prochaine saison des amours.
Les Embiez (83), 15 m
04/04/1999
La taille d'une main
La taille courante d'un calmar (hors tentacules), varie de 20 à 30 cm. Certaines espèces peuvent être plus grandes.
Commentaires du photographe : ce calmar était seul, fortement attiré par la lumière de nos lampes de plongée, et très mobile (hélas pour les photos).
Colera (Espagne), Punta Negra, environ 15 m, de nuit
15/07/2014
Rétro propulsion
Position de manœuvre, posture de chasse, cette attitude est pour le moins "calmardière".
Antibes (06), 10 m, de nuit
24/08/2008
Belle prise
Très vorace, le calmar s'en prend même aux proies presque aussi grandes que lui. Ici une athérine.
Antibes (06), 7 m, de nuit
27/07/2006
De nuit dans l'herbier
La nuit, les calmars privilégient les herbiers de posidonies pour la chasse aux crustacés et autres petites proies.
Antibes (06), 7 m, de nuit
04/11/2007
En train de pondre
Il n'est pas rare de trouver des pontes au plafond d'anfractuosités. Voici la maman en action.
Callelongue, Marseille (13), de nuit
21/02/2018
Spirographes et pontes
Panaches de spirographes et pontes collégiales de calmars se balancent au courant, nourricier pour les uns, nettoyeur pour les autres.
Cannes (06), 19 m
10/05/2008
Juvénile
Un jeune calmar vient d'éclore. Une mosaïque de disques colorés, les chromatophores, parsème son manteau.
Observation en laboratoire, ex-situ.
Bretagne, en laboratoire
2007
Bouquet multicolore
Du fantomatique à l'obscur, les calmars jouent à merveille de leur palette chromatique.
Antibes (06), 17 m, de nuit
21/10/2007
Dure digestion
(Plongée sur sable)
Grand jeu du Loligo :
Cette photo de calmar permet de voir :
a - la digestion difficile d'un calmar après l'ingestion semble-t-il, d'un congre ?
b - un reflet de congre sur le manteau du calmar ?
c - une illusion d'optique due au mimétisme du calmar ?
Cagnes sur mer (13), 7 m, de nuit
14/08/2008
Vidéo : Rétractation/expansion des chromatophores
Cancale (35), vue au stéréomicroscope
28/05/2015
Ponte solitaire sur gorgone
La gorgone est un séchoir de luxe pour cette ponte solitaire.
Antibes (06), 22 m
27/02/2007
Ponte de calmar
Ponte dans laquelle on aperçoit les œufs.
Saint Raphaël (83), Les Cigales, 35 m
30/06/2019
Calmar et plongeur
Comme bon nombre de céphalopodes, le calmar curieux ne dédaigne pas observer de près l'intrus.
Les grandes tables, Cap d'Agde (34), 8 m
10/05/2006
Vidéo : Loligo vulgaris
Les marques longitudinales sur le
côté du manteau sont bien visibles chez ce spécimen.
Anse de Bertheaume, Plougonvelin (29), 9m, de nuit
25/07/2002
Rédacteur principal : Hervé MENARD
Vérificateur : Jean-Marie DUCASSY
Responsable historique : Jean-Marie DUCASSY
Responsable régional : Véronique LAMARE