Bryozoaires encroûtants des pagures (Europe)

Hagiosynodos spp. | Bishop & Hayward, 1989 (genre)

N° 3524

Méditerranée (majoritairement), Atlantique Nord-Est, Manche, mer du Nord

Clé d'identification

Bryozoaires encroûtants formés d'une seule couche d'individus (autozoïdes)
Petites colonies (0,5 à 2 cm) sur les coquilles de pagures
Couleur typiquement claire
Individus bien individualisés et serrés les uns contre les autres
Ouvertures en forme de trou de serrure

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Lepralia spp. (nom de genre invalidé)
Hippopodinella spp. (nom de genre invalidé)

Distribution géographique

Méditerranée (majoritairement), Atlantique Nord-Est, Manche, mer du Nord

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Les cinq espèces connues sont majoritairement endémiques* de Méditerranée, une seule (Hagiosynodos latus) remonte en Atlantique Nord-Est jusqu'aux îles Britanniques en mer du Nord.

Biotope

Hagiosynodos spp. se développent typiquement sur les coquilles de petits gastéropodes occupés par des pagures. Cette association n'est pas exclusive. Ces bryozoaires encroûtants se retrouvent également sur des coquilles de gastéropodes vivants, des épines d'oursins ou sur les roches.

Description

Les colonies des bryozoaires encroûtants des pagures du genre Hagiosynodos sont constituées d'une seule couche d'autozoïdes* (colonies unilamellaires). Les colonies de petite taille (0,5 à 2 cm) sont formées de plusieurs séries d'autozoïdes (individus) bien individualisés et serrés les uns contre les autres. La couleur, à dominante typiquement claire, varie suivant l'espèce de l'orangé au violacé. Ce genre est le plus souvent installé sur des coquilles de petits gastéropodes, morts dans la majorité des cas, et occupées par des bernard l'hermite (pagures ou piades).

Cinq espèces sont connues. Elles sont majoritairement endémiques* de Méditerranée :

  • Hagiosynodos kirchenpaueri (Heller, 1867) présente une ouverture très distale*, une paire d'umbos* bien développés ainsi que des autozoïdes plutôt grands. Les aviculaires* sont absents ou très inconstants sur les umbos. Il est de couleur pâle.
  • Hagiosynodos tregouboffi (Gautier, 1952) présente une ouverture très distale, une paire d'umbos bien développés ainsi que des autozoïdes plutôt petits. Les umbos portent toujours un aviculaire. Il est de couleur très pigmentée.
  • Hagiosynodos latus (Busk, 1856) est le seul présent, vers le nord, jusqu'aux îles Britanniques. Il se caractérise par une ouverture moins distale et de petits umbos peu développés et sans aviculaires.
  • Hagiosynodos strophiae (Canu & Bassler, 1930) est décrit de l'Afrique du Nord.
  • Hagiosynodos hadros Hayward & McKinney, 2002 est décrit de l'Adriatique.

Espèces ressemblantes

D'autres genres proches existent et encroûtent aussi les coquilles de pagures dont Odontoporella spp., Hippoporidra spp., etc.

Hippoporidra edax (Busk, 1861), le bryozoaire noduleux des pagures forme des encroûtements épais constitués de plusieurs couches d'autozoïdes. Ces nodules plus ou moins mamelonnés peuvent se ramifier et couvrent le plus souvent totalement la coquille du gastéropode squatté par le pagure. Il s'agit d'une espèce profonde vivant sur le plateau continental et donc non observable en plongée. Il existe plusieurs espèces du genre Hippoporidra sur les côtes européennes dont Hippoporidra lusitania Taylor & Cook, 1981 qui est présente près des côtes en mer du Nord et en Manche.

Alimentation

Les bryozoaires sont des filtreurs* suspensivores* microphages* actifs ; ils consomment des bactéries, des diatomées* ainsi que d'autres algues unicellulaires. Lors de la prise de nourriture, l'opercule s'ouvre et le lophophore* est érigé en entonnoir. Les cils des tentacules*, capables de créer des microcourants, permettent l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore.

Reproduction - Multiplication

Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes* mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'embryons* incubés dans des ovicelles* partiellement immergées à l'intérieur de l'autozoïde. Une fois expulsées, les larves* libres et nageuses, assurent la dissémination spatiale de l'espèce. Elles ont d'abord une vie planctonique*, puis, se fixent et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, ce qui assure la croissance de la colonie.

Divers biologie

Description microscopique du genre Hagiosynodos :

  • Autozoïdes* (± 0,5 mm de long) bien individualisés les uns des autres, bien visibles à l'œil nu, légèrement redressés, mais néanmoins jointifs.
  • Ouverture très distale* et typiquement allongée en forme de trou de serrure (arrondie en discal, plate en mésial*, et avec un rétrécissement au tiers mésial).
  • Paroi frontale avec des micropores souvent espacés et parfois uniquement marginaux.
  • Umbos* noduleux, pairs et latéraux à l'ouverture, parfois présents et supportant occasionnellement un très petit aviculaire*.
  • Pas d'autres types d'aviculaire, pas d'épines orales.
  • Ovicelle* partiellement immergée à l'intérieur de l'autozoïde.

Origine des noms

Origine du nom français

Bryozoaires encroûtants des pagures est une proposition des auteurs du site DORIS, en référence à la présence fréquente de ces bryozoaires sur des coquilles de petits gastéropodes eux-mêmes occupés par des pagures (bernard l'hermite).

Origine du nom scientifique

Hagiosynodos : Du grec ancien [hágios] = saint, et du grec [syn] = ensemble, serré et [odous] = dent. Probablement en référence à l'aspect des séries de zoïdes évoquant des dents serrées et comme soudées les unes aux autres. Pas d'information sur l'aspect sacré lié au nom de ce genre.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 110926

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Flustrina Flustrine
Famille Cheiloporinidae Cheiloporinidés
Genre Hagiosynodos
Espèce spp.

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