Bryozoaires encroûtants formés d'une seule couche d'individus (autozoïdes)
Petites colonies (0,5 à 2 cm) sur les coquilles de pagures
Couleur typiquement claire
Individus bien individualisés et serrés les uns contre les autres
Ouvertures en forme de trou de serrure
Lepralia spp. (nom de genre invalidé)
Hippopodinella spp. (nom de genre invalidé)
Méditerranée (majoritairement), Atlantique Nord-Est, Manche, mer du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Les cinq espèces connues sont majoritairement endémiques* de Méditerranée, une seule (Hagiosynodos latus) remonte en Atlantique Nord-Est jusqu'aux îles Britanniques en mer du Nord.
Hagiosynodos spp. se développent typiquement sur les coquilles de petits gastéropodes occupés par des pagures. Cette association n'est pas exclusive. Ces bryozoaires encroûtants se retrouvent également sur des coquilles de gastéropodes vivants, des épines d'oursins ou sur les roches.
Les colonies des bryozoaires encroûtants des pagures du genre Hagiosynodos sont constituées d'une seule couche d'autozoïdes* (colonies unilamellaires). Les colonies de petite taille (0,5 à 2 cm) sont formées de plusieurs séries d'autozoïdes (individus) bien individualisés et serrés les uns contre les autres. La couleur, à dominante typiquement claire, varie suivant l'espèce de l'orangé au violacé. Ce genre est le plus souvent installé sur des coquilles de petits gastéropodes, morts dans la majorité des cas, et occupées par des bernard l'hermite (pagures ou piades).
Cinq espèces sont connues. Elles sont majoritairement endémiques* de Méditerranée :
D'autres genres proches existent et encroûtent aussi les coquilles de pagures dont Odontoporella spp., Hippoporidra spp., etc.
Hippoporidra edax (Busk, 1861), le bryozoaire noduleux des pagures forme des encroûtements épais constitués de plusieurs couches d'autozoïdes. Ces nodules plus ou moins mamelonnés peuvent se ramifier et couvrent le plus souvent totalement la coquille du gastéropode squatté par le pagure. Il s'agit d'une espèce profonde vivant sur le plateau continental et donc non observable en plongée. Il existe plusieurs espèces du genre Hippoporidra sur les côtes européennes dont Hippoporidra lusitania Taylor & Cook, 1981 qui est présente près des côtes en mer du Nord et en Manche.
Les bryozoaires sont des filtreurs* suspensivores* microphages* actifs ; ils consomment des bactéries, des diatomées* ainsi que d'autres algues unicellulaires. Lors de la prise de nourriture, l'opercule s'ouvre et le lophophore* est érigé en entonnoir. Les cils des tentacules*, capables de créer des microcourants, permettent l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore.
Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes* mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'embryons* incubés dans des ovicelles* partiellement immergées à l'intérieur de l'autozoïde. Une fois expulsées, les larves* libres et nageuses, assurent la dissémination spatiale de l'espèce. Elles ont d'abord une vie planctonique*, puis, se fixent et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, ce qui assure la croissance de la colonie.
Description microscopique du genre Hagiosynodos :
Bryozoaires encroûtants des pagures est une proposition des auteurs du site DORIS, en référence à la présence fréquente de ces bryozoaires sur des coquilles de petits gastéropodes eux-mêmes occupés par des pagures (bernard l'hermite).
Hagiosynodos : Du grec ancien [hágios] = saint, et du grec [syn] = ensemble, serré et [odous] = dent. Probablement en référence à l'aspect des séries de zoïdes évoquant des dents serrées et comme soudées les unes aux autres. Pas d'information sur l'aspect sacré lié au nom de ce genre.
Numéro d'entrée WoRMS : 110926
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Flustrina | Flustrine | |
Famille | Cheiloporinidae | Cheiloporinidés | |
Genre | Hagiosynodos | ||
Espèce | spp. |
Sur la coquille d'une mitre occupée par un pagure
Chez Hagiosynodos il n'y a qu'une seule couche de zoïdes formant une croûte fine et rugueuse. La coquille de cette mitre (Mitra cornea ou Mitra cornicula ?) est occupée par le petit pagure Calcinus tubularis.
La Ciotat (13), 14 m
16/08/2013
Sur la coquille d'une mitre vivante
Hagiosynodos cf. kirchenpaueri sur la coquille de Mitra cornicula vivant. La taille relativement importante des autozoïdes et la coloration pâle de la croûte oriente l'identification spécifique.
Balise de La Chrétienne, Agay, Saint-Raphaël (83), 12 m
30/06/2011
Epibiontes des coquilles de pagures
Cette photo illustre les épibiontes des coquilles de gastéropodes occupées par des pagures. Au premier plan un hydrozoaire du genre Hydractinia et au second plan un bryozoaire rose orangé encroûtant du genre Hagiosynodos.
La Ciotat (13), 10 m
16/03/2013
Sur la coquille d'un gastéropode vivant
Ce bryozoaire encroûtant est formé d'une seule couche d'individus bien individualisés et serrés les uns contre les autres.
Notez que le mollusque gastéropode (non identifié) est ici vivant, il n'y a donc pas de pagure !
La Ciotat (13), 13 m
17/06/2013
Couple de pagures
Deux pagures (bernard l'hermite) sont ici installés sur un rameau d'une gorgone orange (Leptogorgia sarmentosa). La coquille de celui de gauche est encroûtée par un bryozoaire du genre Hagiosynodos dont les lophophores orangés et déployés sont bien visibles.
Montgo, Escala, Costa Brava (Espagne), 12 m, de nuit
12/07/2007
Hagiosynodos sur un Trochidé
Sur la coquille de ce Trochidé (Gibulla sp. ou Clanculus sp.) vivant et retourné, l'opercule corné et bien rond est visible à droite. Sur la gauche, notez (flèche jaune) l'encroûtement de la coquille par un bryozoaire unilamellaire (une seule couche de zoïdes) du genre Hagiosynodos.
Collioure, Cerbère, Côte Vermeille (66)
1999
Dessin ancien d'un genre ressemblant
Ce dessin montre Odontoporella adpressa (Busk, 1854), une espèce d'un genre ressemblant à Hagiosynodos et présent dans le nord de l'Europe.
BUSK
Reproduction de documents anciens
1854
Au microscope électronique à balayage
Les caractéristiques microscopiques du genre Hagiosynodos sont bien visibles sur cette photo prise au microscope électronique à balayage. Ici il s'agit de l'espèce Hagiosynodos kirchenpaueri.
Vulcano, îles Éoliennes, Sicile (Italie)
2014
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Laurent TOULOUSE
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Hayward P.J., McKinney F.F., 2002, Northern Adriatic bryozoa from the vicinity of Rovinj, Croatia, Bulletin of the American Museum of Natural History, 270(1), 1-139.