Organisme planctonique de quelques centimètres, voire mètres
Forme des chapelets dans une gelée transparente
Nombreux points blancs
Flotte et dérive en surface
Sphaerozoum inerme J. Müller, 1856
Cosmopolite des eaux tempérées et subtropicales
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes, ● Indo-PacifiqueC'est une espèce cosmopolite retrouvée dans tous les océans. Elle est notamment présente en Atlantique Nord, dans les Caraïbes, en Méditerranée et dans l'Indo-Pacifique.
Collozoum inerme est une espèce planctonique* que l'on observe près de la surface, principalement au printemps et en automne sur les côtes métropolitaines. Elle affectionne les eaux plutôt chaudes et pauvres en nutriments (oligotrophes*).
Collozoum inerme est un organisme unicellulaire colonial dépourvu de squelette, contrairement à la plupart des radiolaires. Chaque organisme d'une colonie est englobé dans une matrice gélatineuse transparente pouvant atteindre jusqu'à 3 m de longueur, mais le plus souvent les colonies observées ne mesurent que quelques centimètres. La colonie est formée de sphères accolées.
Les cellules mesurent environ 30 x 60 µm, comportent plusieurs noyaux et parfois une grosse vacuole* digestive. Elles sont visibles à l'œil nu et apparaissent sous la forme d'un point blanc. Les colonies comportent de quelques dizaines à quelques centaines de cellules. Des extensions du cytoplasme de 0,3 à 4,04 µm, les rhizopodia, se prolongent dans la matrice gélatineuse et atteignent la surface de la colonie.
Il existe plusieurs espèces dans le genre Collozoum et seule une observation des cellules au microscope permet de les différencier. L'identification sur les photos de cette fiche est sous réserve.
Chez les Collodaires, les radiolaires sans squelette sont répartis dans 2 familles. Les Sphaerozoïdés, avec les genres Collozoum (et Sphaerozoum et Rhaphidozoum, mais ceux-ci sécrètent une ébauche de squelette avec des spicules* siliceuses) se caractérisent par des colonies en forme de chapelet de boules, alors que chez les Collophiidés, qui ne comportent qu'un seul genre : Collophidium, les colonies forment des manchons.
Collozoum inerme est un prédateur actif qui se nourrit de dinoflagellés, de ciliés, de bactéries et même de petits copépodes, qui sont capturés par les rhizopodia et digérés dans des vacuoles internes.
Des milliers de zooxanthelles*, algues unicellulaires comme notamment les dinoflagellés Brandtodinium nutricula, sont présentes dans la matrice gélatineuse des colonies de Collozoum inerme. Elles peuvent servir de réserve de nourriture mais certaines zooxanthelles ne sont pas digérées et fournissent au collodaire les produits de leur photosynthèse (sucres, lipides).
La reproduction est asexuée, par divisions des cellules. Il y a aussi une reproduction sexuée par l´intermédiaire de "swarmers" flagellés, qui sont des cellules subissant une différenciation et correspondant probablement à des gamètes*, libérés dans l'environnement. Mais le cycle de vie des Collodaires reste largement méconnu.
Collozoum inerme peut contenir des milliers de zooxanthelles* (algues symbiotiques*) dans sa matrice gélatineuse. Celle-ci étant translucide, c'est un terrain favorable pour la photosynthèse. Ces zooxanthelles sont maintenues par les rhizopodia du radiolaire.
Chaque cellule d'une colonie est en contact avec ses voisines par ses rhizopodia, cependant il existe parfois des individus isolés constitués d'une seule cellule de plusieurs millimètres.
Les zooxanthelles produiraient des composés secondaires de leur métabolisme qui diffuseraient dans la matrice gélatineuse et repousseraient les prédateurs potentiels comme les crustacés et les poissons.
La matrice gélatineuse est une protection pour les cellules de la colonie et permet de conserver les zooxanthelles.
Les Collodaires sont très abondants dans le plancton* et jouent un rôle important dans la chaîne alimentaire et le cycle du carbone, cependant ils sont très mal connus car peu étudiés.
P'tit gluant est une proposition du site DORIS.
Collozoum : du grec [kolla] = colle, gelée et [zoôn] = animal.
inerme : du latin [inerme] = sans arme, dans ce cas sans squelette.
Numéro d'entrée WoRMS : 178830
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Radiozoa ou Radiolaria | Radiolaires | Organismes unicellulaires possédant généralement un seul noyau, pourvus de pseudopodes et d'un squelette de nature siliceuse formant une capsule interne. |
Classe | Polycystina | Polycystines | Petits radiolaires marins généralement au squelette siliceux. Nombreux fossiles. |
Ordre | Nassellaria | Nassellaires | |
Sous-ordre | Collodaria | Collodaires | |
Famille | Sphaerozoidae | Sphaerozoidés | Colonies de radiolaires sans spicules, dominant dans le plancton côtier. |
Genre | Collozoum | ||
Espèce | inerme |
Boudin
Collozoum inerme est un radiolaire colonial en forme de chapelet ou de boudin, enchâssé dans une matrice gélatineuse.
La Ciotat (13), 2 m
05/10/2014
Grossissement en pleine eau
Un grossissement permet de voir les détails, mais n'est pas simple à réaliser en pleine eau. Chaque "point blanc" correspond à une cellule.
Plage du Dramont, St Raphael (83), 3 m
03/10/2010
Tout mou
Ce radiolaire n'a pas de squelette contrairement à la plupart des radiolaires.
Antibes (06)
19/12/2007
Au labo
Sur cette colonie observée à la loupe binoculaire, on voit bien les nombreuses cellules (gros grains blancs) et la matrice gélatineuse qui enchâsse la colonie. Les tout petits points jaunâtres, ici surtout présents entre le manchon gélatineux et la partie contenant les cellules, correspondent à des algues symbiotiques : les zooxanthelles.
Stareso (2B)
19/10/2006
Zoom
Sur cet agrandissement de la colonie de la photo précédente, on voit mieux les nombreuses cellules plus ou moins ovales.
Stareso (20)
19/10/2006
Détail d'une cellule de la colonie précédente
Les cellules comportent plusieurs zooxanthelles symbiotiques (flèche rouge) et une vacuole (flèche verte). Des extensions du cytoplasme, les rhizopodia (flèches grises), se prolongent dans la matrice gélatineuse.
Stareso (20)
19/06/2006
Reproduction
La reproduction est asexuée, par division des cellules. Est-ce ce phénomène que l'on aperçoit dans cette colonie qui semble se dédoubler en son milieu ?
La Ciotat (13), 3 m
12/10/2014
Dessin ancien
Reproduction de document ancien d'après Ernst Haeckel, Die Radiolarien (Rhizopoda radiaria), planche 1-14
Reproduction de documents anciens
1862
Une forme bien différente
La forme générale est bien différente. Il s'agit également d'un radiolaire sans squelette mais probablement pas de Collozoum inerme.
Epave du LST 282 au Dramont, St Raphael (83), 5 m
09/10/2010
En forme de poire
Ici aussi, il s'agit sûrement d'une autre espèce, proche de C. inerme.
Galeria (20)
14/10/2012
Collophidium ?
Chez les Collodaires, les radiolaires sans squelette sont répartis dans 2 familles. Les Sphaerozodés, avec les genres Collozoum, Sphaerozoum et Rhaphidozoum, se caractérisent par des colonies en forme de chapelets de boules, alors que chez les Collophiidés, qui ne comportent qu'un seul genre : Collophidium, les colonies forment des manchons. Il s'agit donc ici probablement d'un Collophidium.
Cap de Nice (13)
19/08/2009
Au palier
Ici aussi, ce long manchon doit être un Collophidium.
Marseille (13), 4 m
13/08/2011
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Correcteur : Johan DECELLE
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Anderson O. R., 1976, Ultrastructure of a colonial radiolarian Collozoum inerme and a cytochemical determination of the role of its zooxanthellae, Tissue and Cell, 8(2), 195-208.
Anderson O.R., Gastrich M.D., Zettler L.A., 1999, Finestructure of the colonial radiolarian Collozoum serpentinum (Polycystinea: Spumellaria) with a reconsideration of its tax-onomic status and re-establishment of the genus Collophidium (Haeckel), Mar Micropaleontol, 36, 81–89.
Biard T., Pillet L., Decelle J., Poirier C., Suzuki N., Not F., 2015, Towards an Integrative Morpho-molecular Classification of the Collodaria (Polycystinea, Radiolaria), Protist, 166, 374-388.
De Vargas C., Audic S., Henry N., Mahé F., Decelle J., Logares R. et al., 2015, Eukaryotic plankton diversity in the sunlit ocean, Science, 348(6237),1261605.
Probert I., Siano R., Poirier C., Decelle J., Biard T., Tuji A., Suzuki N., Not F., 2014, Brandtodiniumgen. nov. and B. nutriculacomb. Nov. (Dinophyceae), a dinoflagellate commonly found in symbiosis with polycystine radiolarians, Journal of Phycology, 50, 388-399.
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Swanberg N. R., Harbison G. R., 1980, The ecology of Collozoum longiforme, sp.nov., a new colonial radiolarian from the equatorial Atlantic Ocean, Deep-Sea Research, 27, 715-732.
La page de Collozoum inerme dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN