Silhouette caractérisée par une bosse sur le dos, une tête avec front long
Œil rond, noir cerclé de jaune et rouge, en arrière des commissures
Couleur générale grise ou rouge
Nageoires pectorales lie-de-vin
Nageoire caudale rouge foncé à noire, fourchue à 2 lobes arrondis
Lutjan bossu, perche pagaie (Polynésie française), lutjan queue en pagaie (Nouvelle-Calédonie), vivanneau têtu (Djibouti), bord de mare (Seychelles)
Humpback red snapper, paddletail, paddletail snapper, paddle-tail sea-perch (GB), Pargo jorobado (E), Buckelschnapper (D), Pargo curvado, pargo encarnado, sassoni (P), Zaoiche, ziache (Comores), Boggel-snapper (Afrique du Sud), Taea (Maori), Jayo, jumöc, mabwa (Nlle-Calédonie), Tuhara (Tahiti)
Sciaena gibba Forsskål, 1775
Lutianus gibbus (Forsskål, 1775)
Diacope lineata Quoy & Gaimard, 1824
Diacope borensis Cuvier, 1828
Diacope coccinea Cuvier, 1828
Diacope striata Cuvier, 1828
Lutjanus coccineus (Cuvier, 1828)
Diacope axillaris Valenciennes, 1830
Diacope rosea Valenciennes, 1830
Diacope tiea Lesson, 1831
Diacope melanura Rüppell, 1838
Mesoprion janthinurus Bleeker, 1854
Genyoroge bidens Macleay, 1882
Lutianus tahitiensis Seale, 1906
Anthias heraldi Schultz, 1953
Lutjanus comoriensis Fourmanoir, 1957
Mer Rouge et Indo-Pacifique tropical
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]On trouve Lutjanus gibbus en mer Rouge et dans tout l'océan Indien depuis les côtes africaines, de Djibouti jusqu'au KwaZulu-Natal en Afrique du Sud (il est présent à Mayotte et La Réunion). Cette espèce se rencontre également dans l'océan Pacifique depuis le nord du Japon jusqu'à l'Australie tropicale au sud et la Polynésie française à l'Est.
Récifs coralliens, pentes récifales et tombants sont des zones où le vivaneau-pagaie est rencontré la plupart du temps, en bancs très importants et peu mobiles. Les passes de lagons constituent aussi un biotope* fréquenté, notamment au moment de la reproduction.
Des individus solitaires de grande taille ont été aperçus à proximité d’épaves.
Les juvéniles préfèrent les mangroves*, les zones mixtes sable-corail à faible profondeur ou les zones intertidales*.
Lutjanus gibbus a une taille adulte pouvant aller jusqu’à 50 cm. Il présente une silhouette caractérisée par une bosse sur le dos.
La coloration peut varier fortement. Souvent rouges, parfois gris, les individus adultes montrent une tête à concavité prononcée, avec un front long et une bouche proéminente. L’œil, assez gros et bien rond, situé prés du front, est placé un peu en arrière de la commissure des lèvres. Il est bordé de jaune si l’individu est gris et de rouge plus foncé si l’individu est rouge, parfois un mélange des deux.
L. gibbus est généralement plus foncé sur la partie haute du dos avec une macule jaune-orange à rouge foncé (selon que la livrée de l’individu est grise ou rouge respectivement) d’une part sur la partie inférieure de l'opercule* qui se prolonge en protubérance (pas vraiment une épine) vers l’avant, dans une encoche du préopercule* qui l'accueille, et d’autre part dans la partie axillaire* de la nageoire pectorale.
Les nageoires pectorales sont lie-de-vin. Les nageoires dorsale et anale,dont seule l’extrémité postérieure est bien visible, sont rouge foncé à noires, finement margées de blanc.
La ligne* latérale suit la gibbosité du dos. La queue homocerque* est fourchue avec deux lobes arrondis (le lobe supérieur semble souvent un peu plus rond que l'inférieur). Cette caudale est également rouge foncé à noire, avec une fine ligne blanche sur son bord de fuite.
Les juvéniles sont plutôt gris clair. La concavité de la tête est à peine marquée. Le bord de la nageoire dorsale est foncé ; les pectorales sont à peine colorées. Le pédoncule* caudal porte un large point noir arrondi alors que la nageoire caudale est entièrement jaune translucide. Cette coloration jaune de la caudale disparaît progressivement avec l’âge. Ainsi, les individus sub-adultes présentent encore une tache jaune à chaque extrémité de la caudale tandis que la livrée reste gris clair. La belle coloration des pectorales se développe elle aussi avec l’âge.
Parmi les autres membres du genre Lutjanus, peu d'espèces ont le même profil bossu associé à la même palette de couleur.
Certains empereurs ou becs de cane (Lethrinidés), comme Lethrinus nebulosus, présentent également une taille et une silhouette analogues, avec une concavité au dessus de la tête. Leur distribution géographique est pratiquement la même. On en distingue aisément Lutjanus gibbus par sa couleur rouge ou gris très clair sur le corps, ses pectorales rouges et sa caudale noirâtre bilobée.
Une autre confusion est possible avec le poisson écureuil géant, Sargocentum spiniferum, qui lui aussi, rouge, a un grand front, une bouche proéminente et des nageoires jaunes. Mais le corps plus massif et les fortes écailles bien visibles de ce dernier, sa deuxième nageoire dorsale ainsi que son épine préoperculaire longue et proéminente permettent de les distinguer sans ambiguïté.
Lutjanus gibbus chasse la nuit. Il se nourrit de poissons et d’invertébrés parmi lesquels crevettes, crabes, langoustes, squilles, céphalopodes et échinodermes.
Les juvéniles se nourrissent de plancton*.
En décembre et janvier, on peut observer des rassemblements très importants de vivaneaux-pagaies, probablement de plusieurs milliers d’individus. Les femelles lâchent leurs œufs en pleine eau. Ces œufs sont fécondés par les mâles qui disséminent leur laitance dans un véritable ballet aquatique.
Lutjanus gibbus se rencontre fréquemment en compagnie d’autres espèces de vivaneaux, notamment Lutjanus kasmira. On a également pu le voir mêlé à des bancs de Caranguidés, tels que Caranx latus.
Des cas d’empoisonnement par la ciguatera* après consommation de spécimens de grande taille ont été rapportés par plusieurs sources. Les populations locales évitent de le pêcher, ce qui expliquerait en particulier sa bonne santé écologique.
Vivaneau-pagaie : le mot vivaneau est un nom donné à la plupart des espèces de la famille des Lutjanidés. D’origine antillaise, il provient du nom d'espèce de Lutjanus vivanus et signifie "vivant, vivace", probablement en rapport avec l’activité débordante des Lutjanidés dans le récif.
Le nom de pagaie vient de la forme caractéristique de la queue (le nom anglais paddletail signifie d’ailleurs « queue en pagaie »).
En ce qui concerne son principal autre nom français, lutjan bossu : le mot lutjan est une francisation de son nom scientifique de genre, Lutjanus, et l’adjectif bossu fait référence à la forme du dos et à la concavité de la tête.
Lutjanus : mot probablement d’origine malaise (si vous en connaissez le sens, contactez-nous !).
gibbus : en latin, signifie bossu, gibbeux.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Lutjanidae | Lutjanidés | |
Genre | Lutjanus | ||
Espèce | gibbus |
Forme générale
Le dos montre une bosse et la tête concave, un long front avec une bouche terminale, ourlée de grosses lèvres. Les pectorales sont effilées et la nageoire caudale, bilobée.
On ne voit généralement que la partie postérieure des nageoires dorsale et anale sombres.
Tiputa, atoll de Rangiroa, Tuamotu, Polynésie française
23/02/2013
Individu clair
On voit sur cet individu clair quelques caractéristiques de l'espèce et notamment les belles pectorales rouges à lie-de-vin. Les autres nageoires (pelviennes, dorsale, anale, caudale) sont sombres, de carmin à noires, finement bordées de blanc.
Selon l'âge du poisson, des marques jaunes sont encore présentes sur telle ou telle partie, comme la région de l'opercule* ou la zone axillaire, les lobes de la caudale et le pédoncule*, le début de la dorsale, l'œil et la moustache...
Moorea, archipel de la Société, Polynésie française
20/10/2009
Individu rouge
La couleur est ici d'un beau rouge affirmée. Les marques jaunes au niveau de l'opercule et des aisselles ont quasiment disparu.
Kudara thila, Ari atoll, Maldives
13/12/2011
Nageoires
Les nageoires sont de bons indicateurs pour discriminer Lutjanus gibbus des espèces proches.
A remarquer notamment les pectorales pointues rouges et la caudale sombre "en pagaie".
Moorea, Îles du Vent, Archipel de la Société, Polynésie françaises
13/04/2013
Tête
Voilà un beau profil de la tête, avec le front qui descend longuement jusqu'aux lèvres.
Les narines sont bien visibles, les yeux, ronds et de belle taille, se situent un peu en arrière des commissures. Une encoche dans le préopercule* accueille une protubérance de l'opercule*.
Tiputa, Atoll de Rangiroa, Tuamotu, Polynésie française
23/02/2013
Juvénile
Ce juvénile de vivaneau-pagaie s'est laissé piéger dans une flaque à marée descendante. Il nous permet au moins d'observer les grandes différences entre les jeunes et les adultes de l'espèce et notamment de pointer la tache noire sur le pédoncule* caudal et la queue jaune translucide.
Bambo ouest, Mayotte, dans une flaque
20/03/2011
Subadulte
Sur la nageoire caudale de cet individu sont encore visibles les marques jaunes du juvénile.
Banc du Boa, Mayotte, 22 m
15/09/2012
En banc dense
Lutjanus gibbus est très communément vu en grands bancs, peu mobiles.
Maldives
12/12/2011
Avec des carangues !
Le vivaneau-pagaie peut également se rencontrer en compagnie d'espèces diverses, comme ici, des carangues gros-yeux Caranx latus.
Passe d'Avatoru, atoll de Rangiroa, Tuamotu, Polynésie française
25/10/2013
Biotopes
C'est au sein des récifs coralliens, sur les pentes récifales et le long des tombants que l'on peut rencontrer le vivaneau-pagaie la plupart du temps. Généralement, il s'agit de bancs très importants et peu mobiles. Les passes de lagons sont également des zones fréquentées, notamment au moment de la reproduction.
Maldives
29/03/1998
Sur la pente extérieure
Sur la pente extérieure, dans les quinze premiers mètres, quelques vivaneaux-pagaies croisent la route d'un habitué des lieux : un requin limon faucille Negaprion acutidens, aussi appelé requin-citron.
Parions d'ailleurs que ça n'est pas Lutjanus gibbus que la photographe tentait d'immortaliser ce jour-là et que celui-ci s'est invité sur le cliché !
Moorea, archipel de la Société, Polynésie française, 15 m
20/06/2013
A Mayotte
Un banc de Lutjanus gibbus dans la célèbre passe en S de Mayotte, l'un des passages sur l'est entre l'océan Indien et l'immense lagon mahorais.
Passe en S, Mayotte
17/03/2012
A Madagascar
La distribution de Lutjanus gibbus est très large. Elle couvre la mer Rouge et descend au sud jusqu'à l'Afrique du Sud. On retrouvera donc Lutjanus gibbus tout au long du canal du Mozambique jusqu'aux côtes du KwaZulu-Natal.
Banc Louis, Nosy Bé, Madagascar, 15 m
04/05/2011
Aux Maldives
La distribution de Lutjanus gibbus est très large et court, d'ouest en est, des côtes africaines jusqu'à la Polynésie française. Ici, un banc assez important le long d'un tombant maldivien.
Maldives, 15 m
06/04/2012
En Indonésie
La distribution de Lutjanus gibbus est très large et court d'ouest en est des côtes africaines jusqu'à la Polynésie française. L'archipel Indonésien est bien évidemment représenté et l'espèce y est très commune.
Komodo, Petites îles de la Sonde, Indonésie
12/08/2010
En Australie
La distribution de Lutjanus gibbus est très large et court, d'ouest en est, depuis les côtes africaines jusqu'à la Polynésie française. Une des limites sud du bassin indo-pacifique se trouve au niveau de l'Australie, sur le tropique du Capricorne.
Norman Reef, Grande Barrière, Cairn, Australie, 4 à 6 m
06/08/2004
Dans l'archipel de la Société
La Polynésie française constitue la limite est de la distribution de la perche pagaie (nom local de Lutjanus gibbus). Ici, un banc dans la région de Moorea-Maiao.
Moorea, Îles du Vent, Archipel de la Société, Polynésie française
10/10/2009
Dans les Tuamotu
La Polynésie française constitue la limite orientale pour Lutjanus gibbus. Sur cette image, un banc de perches pagaies dans l'atoll de Rangiroa.
Rangiroa, archipel des Tuamotu, Polynésie française, 6 m
11/05/2013
Rédacteur principal : Gaston LANDRESSE
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
La page sur Lutjanus gibbus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Lutjanus gibbus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN