Tête, poitrine et nageoires jaune-orangé
Deux barres blanches ou bleutées
Nageoire caudale en croissant jaune ou blanche
Amphiprion à nageoires jaunes
Orangefin anemonefish, orange-fin clownfish, blue-stripe clownfish, two-stripe anemonefich (GB), Atoti (îles de la Société)
Pacifique tropical Ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueCommun dans le Pacifique tropical Ouest : Nouvelle-Guinée, mer de Corail, îles Salomon, Vanuatu, Fiji, îles Carolines, Mariannes, Gilbert, Samoa, îles de la Société et Tuamotu.
Le muséum d'histoire naturelle de Stuttgart a signalé en 2007 la présence d'A. chrysopterus en Nouvelle-Calédonie, à Maré, une des îles Loyauté.
Amphiprion chrysopterus vit toujours en association avec une anémone (cf. ci-dessous), où se trouvent souvent un couple mature et plusieurs petits mâles immatures.
Il est présent dans les lagons, les passes et le long de la pente externe des récifs coralliens, de 1 à 30 m de profondeur. Il préfère les eaux à 25 °C bien renouvelées.
Amphiprion chrysopterus est un grand poisson-clown (max. 17 cm de long pour 6,5 cm de haut), de forme trapue avec une petite tête. Tête, poitrine et nageoires sont jaune orangé, dos et flancs sont brun clair à brun sombre voire noirs en Mélanésie (avec les nageoires pelviennes et anale noires également). On remarque deux barres blanches ou bleutées, la première en arrière de l'œil, la seconde en avant de l'anus. La nageoire caudale, taillée en croissant, est jaune en Polynésie mais blanche dans le reste du Pacifique.
Les juvéniles sont orange ou marron avec une troisième bande blanche au niveau du pédoncule* caudal, qui disparait au cours de la croissance.
La couleur varie également avec l'espèce d'anémone occupée : les poissons vivant dans l'anémone Stichodactyla mertensii sont généralement plus sombres, alors que les mâles et les jeunes dans l'anémone Heteractis crispa sont marron.
Trois espèces présentes dans la même zone peuvent être confondues avec Amphiprion chrysopterus : A. akindynos, A. clarkii et A. tricinctus.
Les adultes de A. akindynos de la grande barrière de corail sont généralement d'un marron plus clair, sans jamais avoir les nageoires pelviennes et anale de couleur noire.
Amphiprion clarkii a une barre blanche centrale plus large, et presque toujours une troisième barre au niveau du pédoncule caudal.
A. tricinctus a également une troisième barre au niveau du pédoncule caudal, sauf quand il est entièrement noir.
Présent en mer Rouge et dans le nord-ouest de l'océan Indien, le poisson-clown à deux bandes Amphiprion bicinctus ressemble beaucoup à A. chrysopterus, et les deux espèces sont souvent confondues. A. bicinctus a cependant une première barre plus large, et sa nageoire caudale est jaune.
Amphiprion allardi est une espèce jumelle de A. chrysopterus (il y en a plusieurs chez les poissons-clowns), dont elle est pratiquement indiscernable. Sa zone géographique est cependant très distincte, puisqu'on ne la rencontre que sur la côte est de l'Afrique, du Kenya à l'Afrique du Sud.
Planctophage* diurne, il se nourrit principalement de copépodes planctoniques*, de tuniciers pélagiques*, de vers (échiuriens et siponcles) et d'algues.
Comme tous les Amphiprions, Amphiprion chrysopterus est hermaphrodite* protandre*.
Le spécimen le plus gros (associé à une anémone donnée) est toujours une femelle et le deuxième, par ordre de grandeur, est toujours le mâle reproducteur. Tous les autres poissons sont des mâles immatures, plus petits, mais pas forcément plus jeunes : ce statut social inférieur inhibe fortement leur croissance. Si la femelle meurt, alors le mâle reproducteur se transforme en femelle et le mâle immature le plus grand devient mâle reproducteur. La durée de cette transformation est estimée entre 26 et 145 jours (suivant la pression environnementale).
Le mâle nettoie un pan de rocher ou un morceau de corail, à proximité de l'anémone hôte, où la femelle dépose ses œufs. Une femelle peut pondre entre 100 et 500 œufs elliptiques de couleur jaune-orange. Cependant, la femelle peut pondre plusieurs fois par an et la production annuelle d'une femelle est estimée entre 3 000 et 5 000 œufs. Le mâle féconde ensuite les œufs et va les garder et les soigner jusqu'à leur éclosion. Il les nettoie régulièrement et les protège des éventuels prédateurs. Il oxygène l'eau en battant les pectorales ou en soufflant par la bouche sur les œufs.
L'éclosion des œufs benthiques* qui intervient suivant les phases de la lune et la température de l'eau, a lieu environ 6 jours plus tard, peu après le coucher du soleil. Les larves* pélagiques, d'une taille de 4 à 5 mm, flottent ensuite dans le plancton pendant 8 à 12 jours avant de rejoindre une nouvelle anémone.
Si les hybridations entre espèces différentes de poissons-clowns sont fréquentes en aquarium, elles sont rares en milieu naturel. Dans leur zone de répartition commune (Papouasie Nouvelle-Guinée et îles Salomon), Amphiprion chrysopterus et A. sandaracinos pourraient cependant s'hybrider naturellement. L'hybride résultant de cette union serait le poisson-clown à bonnet blanc Amphiprion leucokranos, encore considéré comme une espèce à part entière.
L'amphiprion à nageoires jaunes vit toujours en association étroite (mutualisme) avec une de ces sept espèces d'anémones : Entacmea quadricolor, Heteractis aurora, Heteractis crispa, Heteractis magnifica, Stichodactyla haddoni, Stichodactyla mertensii ou Macrodactyla doreensis (seulement avec les trois premières aux îles de la Société).
Heteractis aurora pourrait également héberger temporairement des petits mâles juvéniles.
Le poisson-clown s'immunise contre les cellules urticantes de l'anémone en se frottant progressivement contre ses tentacules dès la fin du stade larvaire. Il ne s'agit pas d'une protection liée au système immunitaire du poisson mais plutôt à un changement de composition du mucus, qui contient moins de protides et davantage de glucides complexes, limitant la décharge des nématocystes de l'anémone.
Le poisson-clown utilise l'anémone comme une barrière protectrice face à des prédateurs potentiels. Réciproquement, le poisson-clown protège les anémones des agressions de la part des poissons-anges, des poissons-papillons et des balistes, qui sont amateurs de tentacules d'anémones.
Les poissons-clowns à deux bandes consomment également leur nourriture au sein des tentacules, et l'anémone, carnivore (même si beaucoup hébergent aussi des algues symbiotiques*), peut profiter des restes de ces repas. Enfin, les mouvements du poisson-clown pourraient favoriser l'élimination du mucus produit en permanence par l'anémone.
Les anémones sans poisson-clown sont très rares en milieu naturel. Des observations en aquarium sur 36 mois ont montré qu'en l'absence d'Amphiprion chrysopterus, l'anémone Heteractis magnifica a une croissance plus faible, une mortalité plus élevée et une moins bonne reproduction asexuée que si un ou deux poissons-clowns lui sont associés.
Les Amphiprions possèdent une particularité partagée par certains groupes de poissons : la capacité d'émettre des sons.
Une étude menée par une équipe de l'université de Liège avec des chercheurs internationaux a démontré les choses suivantes : d'une manière simplifiée, le mouvement de tête vers l'arrière entraîne d'abord une ouverture de la bouche puis un recul de la langue. Cela entraîne une fermeture très rapide de la bouche et le son est émis par le choc des dents des mâchoires inférieures contre les mâchoires supérieures. Ce système de communication avec ses semblables est utilisé soit pour exprimer son hostilité à un concurrent soit pour attirer un partenaire.
Bien que beaucoup moins fréquent en aquarium que d'autres espèces de poissons-clowns, Amphiprion chrysopterus peut être pêché dans ce but, généralement au moyen de petits filets à main, ou collecté au stade post-larve.
C'est Cuvier qui a nommé ce poisson “Amphiprion à nageoires jaunes", dans son Histoire naturelle des poissons de 1830. Décrivant sa robe à partir de dessins rapportés par des naturalistes russes, il qualifie les nageoires « d'un bel orangé ».
Amphiprion : du grec [amphi] = des deux côtés et [prion] = scie, en référence aux pointes présentes sur le bord des opercules (N.B. : Pomacentridés = « opercules épineux »)
chrysopterus : du grec [chrysos] = doré et [pteros] = ailes, nageoires, décrivant les nageoires jaune-orangées.
Numéro d'entrée WoRMS : 278393
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Pomacentridae | Pomacentridés | |
Genre | Amphiprion | ||
Espèce | chrysopterus |
Couple dans l’anémone Stichodactyla haddoni
Amphiprion chrysopterus a la tête, la poitrine et les nageoires jaune orangé, le dos et les flancs brun clair à brun sombre voire noir en Mélanésie (ou ici en Micronésie). Il n’a que deux barres blanc-bleutées et sa nageoire caudale est jaune en Polynésie et blanche dans le reste du Pacifique.
Papouasie Nouvelle-Guinée
2005
Dans son anémone
La nageoire caudale, taillée en croissant, est jaune en Polynésie, où Amphiprion chrysopterus n’est associé qu’à trois espèces d’anémones : Entacmea quadricolor, Heteractis aurora, et Heteractis crispa.
Îles de la Société, Huahine, 15 m
04/03/2006
Complètement enfoui
L’anémone apporte une protection au poisson-clown, qui en retour la défend de ses prédateurs, la nourrit des miettes de ses repas et favorise l’évacuation du mucus qu’elle produit.
Moorea (Polynésie française), 15 m
11/12/2007
Défendant son anémone
Les poissons-clowns ne s’éloignent jamais beaucoup de leur anémone, sauf pour la défendre en cas de menace.
Remarquer ici les petits mâles immatures, plus pâles, qui restent prudemment à l’abri des tentacules de l’anémone pendant que Madame règle la situation.
Tuamotu, Rangiroa, passe de Tiputa
24/10/2007
Devant son anémone cuir Heteractis crispa
Comme tous les poissons-clowns, Amphiprion chrysopterus est capable d’émettre des sons, par des mouvements rapides des mâchoires. Cette faculté est utilisée pour communiquer entre poissons-clowns, ou, comme c’est le cas ici, pour décourager les intrus qui s’approchent trop près de leur anémone.
La nageoire caudale, taillée en croissant, est jaune en Polynésie, où Amphiprion chrysopterus n’est associé qu’à trois espèces d’anémones : Entacmea quadricolor, Heteractis aurora et Heteractis crispa.
Moorea (Polynésie française), passe Teavarua, 10 m
09/02/2004
Un poisson-clown albinos ?
Il s’agit probablement d’un mâle immature, mais ce petit poisson-clown semble étrangement pâle, presque albinos !
Îles de la Société, Huahine, 15 m
04/03/2006
Rédacteur principal : Benjamin GUICHARD
Correcteur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Véronique LAMARE
Beldade R., Planes S., Holbrook S., Schmitt R., Bernard G., 2008, Kinship in the orange-fin clownfish, Amphiprion Chrysopterus, from Moorea, French Polynesia, 11th International Coral Reef Symposium, Abst 002168
Fautin D.G., 1988, Sea anemones (actiniaria and corallimorpharia) of Madang province, Science in New Guinea, 14(1), 22-29.
Fricke Holbrook S.J., Schmitt R.J., 2005, Growth, reproduction and survival of a tropical sea anemone (Actiniaria) : benefits of hosting anemonefish, Coral Reefs, 24, 67–73.
La page sur Amphiprion chrysopterus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page d'Amphiprion chrysopterus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN