Carapace triangulaire de 2 à 3 cm de long
Rostre long comme 7 à 8 fois la longueur d’un œil
Blanc gris, pattes plus sombres
Premières pattes avec pinces assez fortes (mâles)
Sur fonds sablo-vaseux
Spider crab (GB), Zanzalaro (I), Araña de mar (E), Gespensterkrabbe (D), Aranya de mar (Catalan)
NB : il y a peu de noms spécifiques pour désigner cette espèce ; les noms précédents sont les noms assez généraux des araignées de mer dans les langues concernées.
Méditerranée et Atlantique limitrophe
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Cette espèce se rencontre dans les mers côtières européennes entre 45° Nord et 15° Nord, c’est-à-dire du golfe de Gascogne à la Mauritanie et au Cap Vert. Elle est également présente dans toute la Méditerranée.
Le macropode à longues pattes se rencontre sur les fonds sablo-vaseux, entre 10 et 200 mètres de profondeur, le plus souvent entre 50 et 100 mètres.
Le macropode à longues pattes est de taille moyenne. La carapace des plus gros individus (mâles) atteint 34 mm de long pour 18 mm de large ; les femelles sont plus petites. Chez cette espèce, le rostre a une longueur équivalente à sept à huit fois celle d’un œil. Le méropodite* des pattes porte deux à cinq fortes épines apicales sur le bord dorsal. La couleur est gris clair à gris foncé ; les pattes sont plus sombres que le corps.
Il existe une dizaine d’espèces de macropodes sur les côtes européennes, assez voisines les unes des autres au niveau de la morphologie et de l’écologie. Les différences portent sur la longueur relative du rostre, son inflexion ou non vers le bas, la présence de granules sous l’insertion des antennes, la forme des dactyles* des pattes, les tubercules de la carapace. En plongée, il n’y a guère que la longueur relative du rostre qui soit appréciable.
Les principales autres espèces sont les suivantes :
- Le macropode de Czernjawski, Macropodia czernjawskii (Brandt, 1880), est une espèce de Méditerranée qui a un rostre droit, dont la longueur équivaut à 2 à 3 fois celle d’un œil.
- Le macropode à rostre plongeant, Macropodia deflexa Forest, 1978, est une espèce de la Manche et de l’Atlantique qui a un rostre dirigé vers le bas, dont la longueur équivaut à 2 à 3 fois celle d’un œil. Il est souvent recouvert d’algues.
- Le macropode de Linarès, Macropodia linaresi Forest & Zariquiey-Alvarez, 1964, est une espèce de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée qui a un rostre très court, dont la longueur égale à peu près celle d’un œil. Il ressemble assez à des Achaeus.
- Le macropode à rostre long Macropodia longirostris (Fabricius, 1775), est une espèce endémique de Méditerranée qui a un rostre dont la longueur équivaut à 5 à 6 fois celle d’un œil.
- Le macropode nain, Macropodia parva Van Noort & Adema, 1985, est une espèce atlantique de petite taille qui a un rostre dont la longueur équivaut à 2 à 3 fois celle d’un œil. Le bord concave du dactyle de la dernière patte porte des dents. Certains auteurs considèrent qu’il s’agit d’un synonyme de Macropodia rostrata.
- Le macropode rostré, Macropodia rostrata (Linnaeus, 1761), est une espèce de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée qui a un rostre dont la longueur équivaut à 2 à 3 fois celle d’un œil. Le bord concave du dactyle de la dernière patte ne porte pas de dents (ou alors de très petites dents).
- Le macropode à rostre ténu, Macropodia tenuirostris (Leach, 1814), est une espèce de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée qui a un rostre dont la longueur équivaut à 4 à 5 fois celle d’un œil. Certains auteurs le considèrent comme une variante de la présente espèce, Macropodia longipes (A. Milne-Edwards & Bouvier, 1899) ; dans ce cas, le nom valide serait Macropodia tenuirostris (Leach, 1814).
Les espèces du genre Achaeus se distinguent des Macropodia par leur rostre bifide très court et par leur dernière paire de pattes beaucoup plus courtes et munies d’un dactyle fortement courbé.
Les macropodes sont également très souvent confondus avec les crabes du genre Inachus. Premièrement, le rostre chez les Inachus est ridiculement court, et relativement plat et souvent arrondi au bout ; chez Macropodia, il est pointu et parfois très long. Deuxièmement, chez les Inachus la seconde paire de pattes est un peu plus grosse (épaisse) et plus longue que la troisième ; chez Macropodia, elle a sensiblement le même aspect. De plus et accessoirement, mais ce n'est pas général, les Inachus ont tendance à se couvrir d'éponges (au moins pour les espèces observées communément par les plongeurs) tandis que les Macropodia ont plutôt tendance à fixer des algues sur les pattes et la carapace grâce à leurs poils en crochet.
Il y a peu de données sur l’alimentation de cette espèce. Elle semble opportuniste et consomme vraisemblablement des algues et d'autres petits organismes fixés sur les algues ainsi que des éléments de la faune peu vagile*.
Les larves éclosent au stade zoé* ; les zoés du macropode à rostre long n’ont pas de rostre ni d’épines latérales ; il y a une forte épine dorsale qui persiste chez la mégalope*. Celle dernière a un rostre réduit et une saillie bifide sur la région gastrique. Le développement larvaire est planctonique et se déroule principalement l’été. Comme chez tous les Majidés, le macropode à rostre long a une mue terminale à la suite de laquelle la femelle s’accouple avec un ou plusieurs mâles puis pond. La longévité de cette espèce n’est pas connue, sans doute de l’ordre de 2 ans.
Le macropode à longues pattes est assez mimétique dans son habitat. Il s’agrippe fortement au substrat au moyen de ses longs dactyles*.
Macropode = francisation du nom de genre scientifique Macropodia = à grandes pattes,
à longues pattes : les pattes sont longues ; il s’agit en quelque sorte d’un pléonasme !
Macropodia : du grec [macro] = grand, et [podia] = pieds,
longipes : du latin [longi-] = long et [pes] = pied, membre.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Brachyura | Brachyoures | Les brachyoures ont un abdomen réduit replié sous le céphalothorax. Ils sont représentés par les crabes et les araignées de mer. |
Famille | Majidae | Majidés | Araignées de mer. |
Genre | Macropodia | ||
Espèce | longipes |
Vue générale
Accroché par les pattes arrières sur des stolons, ce macropode à longues pattes présente une coloration gris-souris peu commune chez les macropodes.
[Identification d’après photo ; il y a donc une petite probabilité pour que le spécimen photographié appartienne en fait à une autre espèce.]
Villeneuve (06), de nuit
05/01/2009
Mâle vu de face
De face, les pinces de ce mâle paraissent plus impressionnantes qu’elles ne le sont réellement. Notez la transparence des téguments, rare chez les crabes adultes, transparence qui laisse entrevoir l’estomac (jaune) dans la partie antérieure médiane du corps de l’animal.
[Identification d’après photo ; il y a donc une petite probabilité pour que le spécimen photographié appartienne en fait à une autre espèce.]
Cagnes-sur-mer (06), 10 m, de nuit
20/02/2009
Mâle en vue latérale
En vue latérale, il est possible de discerner sur la ligne médiane de la carapace les tubercules dont la présence, la distribution et la hauteur sont utilisées par les systématiciens morphologistes pour distinguer les espèces les unes des autres.
[Identification d’après photo ; il y a donc une petite probabilité pour que le spécimen photographié appartienne en fait à une autre espèce.]
Cagnes-sur-mer (06), 10 m, de nuit
20/02/2009
Rédacteur principal : Pierre NOËL
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Forest J., 1978, Le genre Macropodia Leach dans les eaux atlantiques européennes (Crustacea Brachyura Majidae), Cahiers de Biologie Marine, 19 (3), 323-342.
Forest J., Zariquiey Alvarez R., 1964, Le genre Macropodia Leach en Méditeranée. I. Description et étude comparative des espèces (Crustacea Brachyura Majidae), Bulletin du Muséum National d'Histoire Naturelle, série 2, Paris, 36 (2), 222-244.