Dos noir
Tache blanche oculaire
Selle grisâtre derrière la dorsale
Ventre, dessous de la queue et une partie des flancs blancs
Très grande dorsale chez le mâle
Dorsale plus petite et incurvée chez la femelle
Épaulard, épée de mer, baleine tueuse, orca, orque gladiateur, loup des mers
Killer whale (GB), Orca (I, E), Schwertwal (D), Baleia assassina (P), Spackhuggare (SUE), Syachi (JAP)
Dans l'Antarctique seulement :
Orcinus nanus Mikhalev and Ivashin, 1981
Orcinus glacialis Berzin and Vladimirov, 1983
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-Ouest, ○ [Terres antarctiques françaises], ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]L'orque est présente dans tous les océans et mers du monde.
Au Canada : on la retrouve dans les eaux de Terre-Neuve et du Labrador, de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon et parfois dans celles des provinces maritimes canadiennes, de celles du golfe et de l'estuaire du Saint-Laurent. Elle est occasionnelle le long de la Côte-Nord et de la basse Côte Nord soit entre Mingan et le détroit de "Belle Isle".
Elle fréquente également l'Antarctique, l'est du Pacifique tropical, le large du Japon, de l'Alaska et de la Californie. En Europe, elle croise au large de l'Islande, des Féroé et de la Norvège.
On peut la rencontrer occasionnellement en Méditerranée occidentale, sa présence sur le littoral français est plus rare.
L'orque affectionne toutes les eaux côtières tempérées-froides. On la trouve également le long des banquises des deux pôles.
L'orque est un cétacé de grande taille au corps rond. La femelle peut mesurer jusqu'à 7 m et le mâle jusqu'à 9,8 m. Le poids de l'orque varie de 4 à 8 tonnes.
Elle est dotée de grandes pectorales en forme de pagaies arrondies. Elle possède une très grande nageoire dorsale pointue et triangulaire située au milieu du dos. Cette dorsale peut atteindre 2 m chez le mâle. Celle de la femelle est plus petite (0,90 cm) et légèrement courbée. Son dos est noir ; il tranche particulièrement avec le blanc qui s'étend de la gorge au début du pédoncule caudal et les côtés des flancs. La caudale blanche sur le dessous est large et arrondie, elle est nettement entaillée et peut mesurer jusqu'à 2 m. On note la présence caractéristique d'une selle gris blanchâtre en arrière de l'aileron dorsal et de taches post-oculaires horizontales blanches. La tête est conique et grosse, le bord de la mâchoire supérieure est mal défini. On remarque également sur le dessus de la tête une zone plus sombre en avant de la dorsale, cette zone s'appelle la cape*. L'orque possède 40 à 52 dents larges et arrondies. Son souffle très visible est touffu ; il s'élève à 1 ou 2 m de hauteur.
Les orques sont divisées en deux formes, la forme dite "Pacifique du Nord-Est" et la forme dite "Antarctique". Chacune d'elles étant divisée en 3 types avec des attributs physiques caractéristiques et distincts.
Les formes du Pacifique du Nord-Est :
- Type "résident" : les orques sont de taille moyenne, la selle est dite ouverte : elle présente des pigments sombres. La tache blanche post-oculaire est de taille et forme variables.
- Type "migrateur" : l'aileron dorsal est très grand. La tache blanche post-oculaire horizontale est généralement de taille moyenne. Les pointes de la caudale sont parfois très recourbées, des lambeaux de peau muée y forment des mouchetures grises.
- Type "océanique" : les orques sont de taille plus petite, la selle est ouverte.
Les formes Antarctique (large de l'ouest de l'Amérique du Nord et autour de l'Antarctique) :
- Type "A" : c'est la forme probablement la plus répandue à travers le monde. Elle ne possède pas de cape, sa dorsale est sombre. La tache blanche post-oculaire horizontale est de taille moyenne.
- Type "B" : la cape est plus sombre et plus difficile à observer. La tache blanche post-oculaire est ovale. Les parties intérieures blanches peuvent parfois prendre parfois une teinte jaune orange.
- Type "C" : la tache blanche post-oculaire est étroite et oblique vers le bas. Les parties intérieures blanches peuvent également parfois prendre une teinte jaune orange.
Leur grande taille et leurs couleurs caractéristiques les différencient des dauphins.
La taille et la grande dorsale les distinguent des globicéphales.
En surface la dorsale d'une femelle orque pourrait éventuellement être confondue avec celle d'un dauphin de Risso Grampus griseus.
L'orque se situe au sommet de la chaîne trophique. L'épaulard est le plus grand carnassier des océans. L'animal consomme une très grande variété de proies (en particulier selon le type) parmi lesquelles on retrouve : des mammifères marins (phoques, otaries, morses, éléphants de mers, loutres, dauphins, marsouins, bélugas, narvals, globicéphales noirs, cachalots, baleines noires, rorquals...), des oiseaux de mer, des poissons (requins y compris le requin-baleine, thons rouges, morues, flétans, harengs, saumons...), des tortues marines, des calmars et des poulpes.
Les différentes populations d'orques se caractérisent aussi par leur mode alimentaire. Celles de Colombie Britannique mangent essentiellement du poisson ce qui fait qu'elles sont peu dangereuses pour l'homme. Celles d'Afrique du Sud mangent des phoques et des otaries. Les candidats plongeurs pour aller les filmer sont très téméraires. Les seuls bons films tournés l'ont été dans des cages à requins ; avec de grosses embarcations à proximité.
La saison d'accouplement n'est pas clairement définie. La maturité sexuelle des mâles est atteinte en moyenne vers l'âge de 15 ans pour les mâles, et de 13 ans pour les femelles. La gestation dure de 16 à 17 mois. Jusqu'à l'âge de 40 ans, la femelle pourra donner naissance à un petit tous les 3 à 8 ans. La période des naissances se situe de l'automne au printemps. La mère allaite son jeune pendant une durée d'un an. Il mesure environ 1,80 m à la naissance. Les jeunes sont sevrés après plus de deux ans. Les liens mère-jeune durent probablement toute la vie.
L'orque peut être infectée par des parasites internes : trématodes, cestodes et nématodes susceptibles d'avoir été acquis par l'ingestion de proies infectées.
Sa longévité moyenne est de 50 ans pour les femelles et de 30 pour les mâles en milieu naturel.
L'orque nage en moyenne à une vitesse de 6 à 10 km/h et, en chasse, jusqu'à 45 km/h. Elle peut bondir complètement hors de l'eau de façon très spectaculaire. Elle est capable également de se tenir à la verticale, tête émergée. L'épaulard est également capable de nager à reculons et de frapper l'eau avec ses nageoires ou sa caudale.
L'orque est capable d'effectuer des apnées d'une durée de 4 à 10 minutes et de s'immerger à des profondeurs pouvant atteindre 260 m.
Le répertoire sonore de l'orque est constitué par des cliquetis d'écholocation, des grincements, des cris et des sifflements variés. Des études ont montré que chaque groupe possèderait son "dialecte", chaque individu son "accent" et que tous ces "bruits" seraient des supports de communication au groupe.
L'orque est une espèce grégaire. Habituellement, c'est une femelle qui mène des groupes familiaux mixtes variant de 5 à 20 individus.
Les conditions de détention des orques en delphinariums sont plus que contestées. L'espérance de vie en captivité est fortement diminuée. L'orque étant capable de parcourir plus de 160 kilomètres par jour dans l'océan, le nombre de tours de bassins à parcourir par heure, même si ce dernier devait mesurer plus de 30 m de diamètre, serait de 71 tours à l'heure !
L'orque a été chassée jusque dans les années 80 pour sa chair et son huile. Elle n'a jamais fait l'objet de chasse intensive.
La liste rouge de l'UICN (Union Internationale Pour la Conservation de la Nature) a classé l'orque épaulard en 2008 selon le statut "données insuffisantes".
La province canadienne de Colombie Britannique a adopté en décembre 2007 un décret visant à accorder une protection juridique et un programme de rétablissement de l'orque dans ses eaux. Les quatre principaux objectifs de ce programme visent à :
- Limiter l'exposition des épaulards migrateurs aux polluants hérités et nouveaux.
- Limiter le risque que représentent des réductions des populations de proies attribuables à des activités humaines, jusqu'à ce que l'on puisse déterminer leurs besoins précis.
- Maintenir les mesures actuelles visant à protéger l'épaulard migrateur contre la perturbation causée par des bateaux, ou les modifier si d'autres d'études en démontrent la nécessité.
- Réduire l'exposition de l'épaulard migrateur à des niveaux sonores aigus ou chroniques dépassant ceux que l'on considère responsables de troubles comportementaux ou physiques chez les cétacés.
- Déterminer la quantité, la qualité et la répartition des proies dont a besoin l'épaulard migrateur pour maintenir le niveau actuel de la population ou l'augmenter.
- Améliorer notre compréhension des effets qu'ont les contaminations et les autres polluants biologiques et non biologiques sur l'épaulard migrateur.
- Évaluer les effets de la perturbation causée par les bateaux sur l'épaulard migrateur.
- Améliorer la compréhension des effets du bruit chronique et aigu sur l'épaulard migrateur.
En novembre 2008, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) lui a attribué le statut en voie de disparition pour les espèces résidentes dans le Pacifique Nord en raison de la disparition de sa proie principale le saumon chinook.
Le terme "orque" vient du latin [orca]. L'origine du nom "épaulard" lui vient de l'aspect acéré de sa nageoire dorsale, terme dérivé à la fois de espaart qui signifie "épée" en vieux français et de "épaule". Le terme "orque" est féminin.
Dans le Pacifique, les orques s'attaquent aux baleines beaucoup plus grosses dont elles arrachent la langue. Le nom typiquement américain de "killer whale" viendrait de cette férocité montrée en s'attaquant à des animaux 10 fois plus gros qu'elles.
Du latin [orcus] = autre nom de Pluton, dieu des enfers, ou de Hadès dans la mythologie grecque,
du latin [orca] = sorte de baleine,
du latin [orcynus] = sorte de thon.
Numéro d'entrée WoRMS : 137102
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Mammalia | Mammifères | Vertébrés possédant des poils et des glandes mammaires produisant du lait. |
Sous-classe | Theria | Thériens | La paroi latérale du crâne est constituée de deux os particuliers: l'alisphénoïde et le squamosal. |
Super ordre | Eutheria | Euthériens | Présence d'une dentition lactéale et d’un développement embryonnaire effectué entièrement dans l'utérus (mammifères placentaires). |
Ordre | Cetacea | Cétacés | Mammifères aquatiques possédant des nageoires à la place des pattes. Narines situées au sommet du crâne. |
Sous-ordre | Odontoceti | Odontocètes | Cétacés munis de dents fixées au rostre et à la mandibule, et d’un melon prononcé en avant du crâne. Un orifice unique, l’évent, au sommet du crâne. |
Famille | Delphinidae | Delphinidés | Deux premières vertèbres cervicales soudées. |
Genre | Orcinus | ||
Espèce | orca |
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Sa superbe tache oculaire et son ventre blanc contrastent avec son dos noir. Une impression de puissance spectaculaire se dégage de ce cétacé. Les passages de groupes mixtes sont réguliers au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon.
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
De profil
L'animal est vu en entier, à faible profondeur. On peut admirer les proportions et la grâce de cette espèce.
Andenes, Norvège, 1 m, en PMT
14/01/2016
Deux adultes à faible profondeur
Les orques sont des cétacés de grande taille au corps rond. On distingue parfaitement les pectorales en forme de pagaie arrondie.
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
Ventre et pectorale
Cette orque nous laisse admirer son ventre blanc et une de ses pectorales en forme de pagaie arrondie.
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
Dorsale du mâle
La dorsale triangulaire et pointue du mâle peut mesurer jusqu'à 2 m.
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
Une caudale imposante
La caudale est particulièrement imposante, elle est blanche sur le dessous, et on distingue parfaitement l'entaille dans le milieu.
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
Femelle et son jeune
Les liens mère-jeune durent probablement toute leur vie. On distingue parfaitement la selle grisâtre sous la dorsale.
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
Groupe familial mixte
Ces groupes se composent habituellement de 5 à 20 individus, et sont souvent menés par des femelles. Les dorsales plus courbées sont celles des femelles, on distingue au deuxième plan un jeune. Ces orques nagent pratiquement toutes à la même vitesse, de façon synchronisée et parallèle.
Proximité des côtes de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
La tête
La tête est grosse et conique, le bec est mal défini, sous l'œil l'imposante tache oculaire.
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
Crâne
Le crâne peut atteindre jusqu'à 1,50 m de long. La dentition se compose de 40 à 52 dents larges et arrondies.
Musée Océanographique de Monaco
13/02/2009
Le souffle
Le souffle est large et touffu.
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
Proche des côtes
L'orque s'approche parfois très près des côtes.
Phare de Galantry, Saint-Pierre, Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
Des sauts spectaculaires
Quelle puissance ! L'orque est capable de faire des sauts spectaculaires ! Elle se déplace en moyenne à des vitesses comprises entre 6 et 10 km/h, mais elle est capable de faire des pointes de vitesse à 45 km/h !
Au large de l'Archipel de Saint-Pierre et Miquelon
Été 2007
En Europe du Nord
En Europe du Nord, l'épaulard croise au large de l'Islande, des Féroé et de la Norvège. C'est le cas de ces deux individus.
Andenes, Norvège, 1 m, en PMT
14/01/2016
En captivité
La conservation des cétacés en captivité est très controversée. L'espérance de vie des orques s'en trouve fortement diminuée.
Parc Marineland, Antibes (06)
13/02/2009
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Philippe PERRIER
Responsable régional : Laurent FEY
Pêches et Océans Canada, 2007, Programme de rétablissement de l'épaulard migrateur (Orcinus orca) au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Pêches et Océans Canada, Vancouver, Canada, 52 p.
La page sur Orcinus orca sur le site Biologie des orques