Colonies brunes formant de petits lobes globuleux de 0,5 à 1 cm de diamètre
Zoïdes* bien individualisés donnant un aspect verruqueux à la colonie
Lophophores discrets et transparents
Epibionte
Cellépore de Mangneville
Cellepora mangnevillana Lamouroux, 1816
Cellepora boryi Audouin in Savigny, 1826
Celleporina globulosa (d'Orbigny, 1852)
Cellepora retusa var caminata Waters 1879
Celleporina caminata (Waters, 1879)
Lagenipora caminata Waters, 1909
Costazia Boryi Canu & Bassler, 1925
Costazia caminata Canu & Bassler, 1930
Hondt en 2000 a démontré que Celleporina caminata et Celleporina mangnevillana était une seule et même espèce. Le nom de C. mangnevillana, antérieur, est donc le nom valide. Cependant, de nombreux auteurs, par habitude, conservent le nom de Celleporina caminata.
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Cellépore globuleux est une espèce endémique* de Méditerranée.
Celleporina mangnevillana se rencontre dans les fonds coralligènes*, où il vit principalement en épibionte* sur des algues calcaires, des madrépores, des gorgones, des hydraires, des bryozoaires, des éponges ....
Celleporina mangnevillana est un petit bryozoaire encroûtant dont les colonies brunes forment de petits lobes globuleux de 0,5 à 1 cm de hauteur. Les zoïdes* sont bien individualisés est donnent un aspect verruqueux à la colonie (ou zoarium*). Les lophophores* sont discrets et transparents.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur* suspensivore* microphage*. Les diatomées* (algues unicellulaires) et particules organiques sont la base de l'alimentation des bryozoaires. Les cils des lophophores* sont capables de créer des micro-courants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et de nettoyage de la colonie).
Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement de l'espèce.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'œufs incubés dans les ovicelles*. Ils donnent ensuite des larves* libres nageuses, assurant la dissémination spatiale de l'espèce. Puis, ces larves se fixent sur un substrat* dur et libre, et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, qui assure la croissance de la colonie laquelle s'accompagne d'une spécialisation de certains individus : on parle de polymorphisme* des zoïdes (autozoïdes*, aviculaires*, ...).
Les ovicelles sont observées toute l'année chez Celleporina mangnevillana, les embryons et les larves* en mars, mai, juin, juillet et décembre et les ancestrules de mars à avril.
Le cellépore globuleux vit principalement en épibionte* sur de nombreux organismes du coralligène* : algues calcaires, madrépores, gorgones, bryozoaires, éponges ... Il peut lui-même à son tour être recouvert par des hydraires, des ascidies, des éponges, d'autres bryozoaires ...
Description microscopique :
- colonie globuleuse, hémisphérique, épibionte sur divers organismes marins
- autozoïdes* en forme d'outre, percés de nombreux pores (trémopores) tubuleux disposés parallèlement à l'axe du zoïde, les zoïdes du centre de la colonie sont dressés verticalement alors que ceux de la périphérie sont plus inclinés horizontalement
- taille des zoïdes de 0,60 à 0,75 mm de longueur sur 0,45 à 0,55 mm de largeur
- aperture* (ouverture primaire par où sort le lophophore) terminale avec un sinus (échancrure médio-proximale) triangulaire bien marqué
- peristome* en forme de tube
- ovicelle en forme de quartier d'orange en position latérale de l'aperture, à face supérieure plane percée de pores rayonnants
- aviculaires de 2 types :
- petits (0,04 à 0,06 mm), elliptiques, au nombre de 2 ou 3 par zoïde, portés par le péristome (aviculaires peristomiens)
- grands (0,32 à 0,40 mm), à mandibule spatulée et talon saillant, situé entre les zoïdes (interzoïdiens) mais peu nombreux dans une colonie.
Cellépore globuleux fait référence à l'aspect globuleux ou de petites boules des colonies.
Celleporina : du latin [cella] = cellule, loge, et du latin [porus] = pore,
mangnevillana : voilà ce qu'écrivait J. V. F. Lamouroux, le descripteur de l'espèce : "J'ai dédié ce Polypier à M. Henri de Mangneville, amateur zélé des sciences naturelles, habile cultivateur, membre de l'académie des sciences et des arts de la ville de Caen, en témoignage de la plus sincère amitié."
Numéro d'entrée WoRMS : 221539
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Neocheilostomatina/Ascophora | Ascophores | Paroi frontale calcifiée sous laquelle un sac flexible invaginé s'ouvre sur l’extérieur par un pore médian situé derrière le péristome et nommé ascopore. |
Famille | Celleporidae | Celléporidés | Colonies encroûtantes ou dressées, fortement calcifiées, épaisses et où les loges sont disposées sans ordre, en plusieurs assises. |
Genre | Celleporina | ||
Espèce | mangnevillana |
Petit et globuleux
Celleporina mangnevillana est un petit bryozoaire encroûtant dont les colonies brunes forment plusieurs petits lobes contigus globuleux de 0,5 à 1 cm de hauteur.
Tiboulen, Marseille (13), 25 m
07/05/2011
Aspect verruqueux (échantillon n° FA1)
Les zoïdes* sont bien individualisés et donnent un aspect verruqueux à la colonie. Les lophophores* sont discrets et transparents.
Tunnel semi obscur, La Bibliothèque, Calvi (2B), 16 m
20/10/2008
Gros plan
Sur cette photo rapprochée, nous pouvons voir les zoïdes* en forme d'outre bien individualisés, avec leurs parois percées de nombreux pores longitudinaux (trémopores). Les lophophores* déployés sont également visibles, ils portent environ 16 tentacules.
Agay (83), 4 m
09/04/2012
Sur une gorgone
Le cellépore globuleux se rencontre dans les fonds coralligènes où il est généralement épibonte sur d'autres organismes, comme ici, sur une gorgone jaune (Eunicella cavolinii).
Tunnel semi obscur, La Bibliothèque, Calvi (2B), 16 m
20/10/2008
En voyage
Ce cellépore globuleux s'est développé sur une éponge qui semble couler. C'est un phénomène de reproduction asexuée, la coulure finira par se détacher du reste de l'éponge et formera une nouvelle éponge, un peu plus loin. Notre bryozoaire en profite involontairement lui aussi pour se disperser.
Attention, les fins et longs filaments couvrant cette colonie et terminés par un petit point blanc ne sont pas les lophophores mais de petits hydraires commensaux fréquemment associés aux bryozoaires. Il s’agit d’un hydraire du genre Zanclea dont les polypes sont longs et recouverts sur une bonne partie de leur corps par de courts tentacules capités.
Antibes (06), 15 m
04/02/2007
Vue d'ensemble
Cette espèce du coralligène vit en épibonte sur différents organismes mais sert aussi de support à d'autres. Ici, entre le cellépore globuleux, des éponges, des madrépores et d'autres bryozoaires encroûtants, on ne sait plus très bien qui pousse sur qui !
Tiboulen, Marseille (13), 20 m
23/04/2011
Avalé par une ascidie
Ici, le cellépore globuleux est entièrement recouvert d'une ascidie coloniale (Diplosoma spongiforme). Cette association ne semble pas perturber la colonie de ce bryozoaire qui doit profiter des micro-courants d’eau générés par l’ascidie.
Tiboulen de Maire, Marseille (13), 20 m
26/05/2007
Vue rapprochée au laboratoire (échantillon n° FA1)
Les zoïdes bien individualisés et dressés sont bien visibles, ainsi que que les processus tubulaires au nombre de deux à trois par péristome* et portant de petits aviculaires non discernables ici.
Tunnel semi obscur, La Bibliothèque, Calvi (2B), 16 m
20/10/2008
Zoïdes ovicellés (échantillon n° MN24)
Les deux zoïdes au centre portent des ovicelles (1).
Noter les pores allongés caractéristiques (trémopores, voir flèches orange) et les grands aviculaires sporadiques (2) à mandibules spatulées.
Antibes (06)
05/08/2011
Autozoïdes (échantillon n° FA2D)
Photo prise au microscope électronique à balayage (MEB).
Les autozoïdes ont une aperture* (ouverture par où sort le lophophore) terminale avec un sinus (échancrure) triangulaire bien marqué (flèche bleue). Les flèches rouges marquent l'emplacement des aviculaires* (qui ont perdu leurs mandibules ici) au nombre de 2 ou 3 par zoïde et portés par le péristome* en forme de tube.
STARESO, Calvi (2B), prélèvement
05/06/2009
Ovicelles (échantillon n° FA2D)
Photo prise au microscope électronique à balayage (MEB)
La flèche rouge indique une ovicelle* (poche incubatrice) qui chez cette espèce est en forme de quartier d'orange en position latérale de l'aperture et avec une face supérieure plane percée de pores rayonnants.
STARESO, Calvi (2B), prélèvement
05/06/2009
Dessins originaux
Cette reproduction ancienne (sous l'ancien nom de Cellepora boryi Audouin in Savigny, 1826) montre les détails des zoïdes.
- Fig 3.2 : il apparaît clairement sur cette vue d'une colonie que les zoïdes* sont bien individualisés et dressés perpendiculairement à la surface frontale.
- Fig 3.3 : les trémopores tubulaires (pores longitudinaux) caractéristiques de cette espèce, sont bien visibles. Ce zoïde présente une ovicelle* en forme de quartier d'orange vue de face. La face supérieure de l'ovicelle est percée de pores rayonnants.
- Fig 3.4 : même individu ovicellé que la fig 3.3 mais vu de profil.
- Fig 3.5 : zoïdes avec 2 aviculaires* (seuls les processus tubuleux portant les aviculaires sont figurés ici) portés par le péristome*.
- Fig 3.6 : zoïdes avec 3 aviculaires* (seuls les processus tubuleux portant les aviculaires sont figurés ici) portés par le péristome*.
Audouin J. V., 1826, Explication sommaire des planches de polypes de l’Égypte et de la Syrie, publiées par Savigny J.C., 4e partie, 225-244 p., in : Description de l’Égypte, ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de sa majesté l'empereur Napoléon le Grand, Histoire naturelle, Tome premier, Imprimerie Impériale, Paris.
D'aprés Audouin in Savigny
Reproduction de documents anciens
1826
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Audouin J. V., 1826, Explication sommaire des planches de polypes de l’Égypte et de la Syrie, publiées par Savigny J.C., 4e partie, 225-244 p., in : Description de l’Égypte, ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de sa majesté l'empereur Napoléon le Grand, Histoire naturelle, Tome premier, Imprimerie Impériale, Paris.
Hondt J. L. d’, 2000, Discovery of some types of Cheilostomatous Bryozoa described from 1812 to 1824 by J.-V.-F. Lamouroux. In: Herrera Cubilla A., Jackson J,B,C, (eds), Proc. 11th Intern. Bryozool. Assoc. Conference, Smithsonian Trop. Res. Inst., Balboa, Republic of Panama, 211-218.