Première rangée de cérates bien séparée des autres
Pied étroit et cérates assez courts
Marques blanches sur les rhinophores, annelés, et sur les tentacules buccaux, très longs
Iridescence bleue sur les cérates et sur la tête
Autour de la bouche une teinte rose
Facelina plumosa (Fleming, 1828)
Facelina coronata (Forbes & Goodsir, 1839)
Eolidia coronata Forbes & Goodsir, 1839
Facelina coronata Aider & Hancock, 1855
Atlantique Nord-Est et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Facelina auriculata est présente en Atlantique depuis la Norvège jusqu'à la Méditerranée.
La faceline bleutée vit dans l'infralittoral, à plus de 15 m, mais peut aussi être trouvée à marée basse à l'abri dans les cuvettes, très souvent sur le substrat dont elle se nourrit (hydraires), et sur les algues qui portent ces hydraires (laminaires...).
Cette faceline peut atteindre 50 mm environ, son pied est étroit et ses cérates* sont assez courts (leur longueur dépasse rarement le quart de la longueur du corps, qui paraît assez élancé). Elle est surtout caractérisée par une première rangée de cérates bien séparée des autres. Son corps est translucide, mais autour de la bouche on peut observer une teinte rose assez caractéristique de cette espèce - mais non déterminante - tout comme l'est l'iridescence bleue qui se voit sur les cérates et sur la tête, particulièrement chez les individus des eaux plus profondes (quelques individus ne montrent que peu cette iridescence...). Derrière les rhinophores*, qui sont annelés, se devine par transparence à travers le tégument l'œsophage, rouge. Les tentacules buccaux sont longs. Sur ceux-ci, ainsi que sur les rhinophores, la partie terminale des cérates et la queue, on peut observer des marques blanches. La couleur interne des cérates peut beaucoup varier en fonction de la nourriture ingérée...
Entre 2017 et 2018, à Arcachon comme à Thau (voir photos) une variante blanche a été observée par plusieurs plongeurs.
En l'absence d'études poussées (ADN) elle est nommée Facelina cf. auriculata.
Facelina bostoniensis (Couthouy, 1838), qui possède un pied large, souvent dissimulé par de longs cérates dorsaux qui recouvrent également la queue.
Facelina annulicornis (Chamisso & Eysenhardt, 1821), qui possède une ponctuation générale blanche sur tout le corps.
La faceline bleutée se nourrit de différentes espèces d'hydraires, mais plus particulièrement d'Obelia geniculata et de Tubularia sp. (le plus souvent Tubularia indivisa).
Ces mollusques sont hermaphrodites*, les individus s'échangeant simultanément leurs gamètes* pendant un accouplement croisé. La ponte est déposée sous la forme d'un cordon spiralé "à la grecque", ce qui est fréquent chez les éolidiens, sur la base de Tubularia sp. par exemple.
Deux traits caractéristiques des éolidiens sont la présence de cérates* (les appendices dorsaux) ainsi que l'absence du panache branchial visible ou présent dans d'autres sous-ordres... En effet, la respiration des éolidiens se fait non pas au travers de branchies mais directement au travers de la membrane des cérates. On parle de respiration cutanée.
Les rhinophores* sont les organes "chimiques" des nudibranches. C'est entre autre grâce à eux que l'animal perçoit son environnement, reconnaît les signaux de ses congénères ou ses proies.
Ces rhinophores sont également utiles à l'orientation car sensibles aux paramètres physiques, comme le sens des courants, la luminosité, la température, etc...
Les tentacules buccaux sont, eux, plus précisément destinés à un rapport de contact avec l'environnement.
La radula*, pièce physique primordiale dans la nutrition de la plupart des mollusques opisthobranches, est une sorte de langue râpeuse, située dans le larynx et constituée de nombreux denticules acérés. La forme de la radula, des denticules, leur agencement, sont des éléments spécifiques d'une espèce donnée et sont discriminatifs quant à l'identification et la taxonomie de cette espèce. Son observation exige néanmoins du matériel optique de laboratoire.
Francisation du nom de genre et proposition pour "bleutée" car c'est, de toutes les facelines, celle qui possède le plus cette caractéristique.
Facelina vient du latin et désigne un aspect marqué de lignes. Ce terme a autrefois désigné les fagots dans lesquels Oreste aurait amené la statue de Diane de Scythie en Italie. Facelina est le surnom de Diane en Sicile.
L'adverbe latin facete concerne par ailleurs quelque chose d'élégant, de fin...
auriculata vient du latin et signifie auriculée, c'est à dire "à oreilles". Peut-être parce que la première rangée de cérates est séparée des autres et que Otto Frederik Müller a trouvé que cela ressemblait à des oreilles ?
Numéro d'entrée WoRMS : 153375
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Famille | Facelinidae | Facelinidés | Eolidiens au corps grêle, aux cérates groupés en faisceaux, sans pédoncule. En général tentacules pédieux, rhinophores à lamelles ou annelés. |
Genre | Facelina | ||
Espèce | auriculata |
Iridescence bleutée
Ce très bel individu nous montre une iridescence bleutée très marquée.
Cork, Irlande, 6 m
04/06/2006
A Arcachon
Cet individu en déplacement n'arbore qu'une teinte faiblement bleutée.
Chez Hortense, Arcachon (33), 6 m, de nuit
24/05/1999
Cérates courts
Un individu nous montre bien ses cérates, particulièrement courts, et on remarque bien également le fait que la première rangée de ces cérates est bien distincte des suivantes.
Grand Piquey, Arcachon (33), 5 m, de nuit
05/08/2000
En Vendée, sur une algue
Un bel individu rampe sur la lame d'une algue rouge.
Noirmoutier (85), 5m
08/2005
En Bretagne nord
En Bretagne nord, une faceline bleutée sans doute à la recherche des hydraires en épibiose* sur les algues.
Saint-Cast (22), 8 m
05/06/2006
A Banyuls
On rencontre fréquemment cette facéline sur la Côte Vermeille alors qu’elle semble plus rare en Provence et Côte d'Azur. Elle cherche et dévore des polypes d’hydraire. Ses rhinophores sont nettement annelés. Ce spécimen aux reflets bleus bien visibles possède une queue allongée surligné de bleu au départ puis de blanc jusqu’à l’extrémité.
Jetée du port de Banyuls, Côte Vermeille (66), 9 m
26/03/2010
En mer du Nord
Pour ce que l'on peut voir sur ce cliché cet individu semble bien avoir toutes les caractéristiques pour être une faceline bleutée.
Zélande (Pays-Bas), 5 m
25/02/2008
En Méditerranée
En Méditerranée également cette espèce est présente.
Pointe de Caramassaigne, Archipel de Riou, Marseille (13), 15 m
28/06/2008
Teinte orangée
Ce bel individu, sur une tubulaire, arbore une jolie teinte orangée. La couleur interne des cérates peut beaucoup varier en fonction de la nourriture ingérée... Ses rhinophores lamellaires sont bien visibles.
Waterford, Irlande, 4 m
N/A
Teinte rougeâtre
Ce bel individu, sur une tubulaire, arbore une jolie teinte rougeâtre. La couleur interne des cérates peut beaucoup varier en fonction de la nourriture ingérée... Ses rhinophores lamellaires sont bien visibles.
Irlande, Waterford, 4 m
04/04/2006
Variante blanche à Arcachon
Information de la photographe : Marina PODDUBETSKAIA OSSOKINE
"Nous avons la même variante blanche au Bassin d'Arcachon, mais nous ne sommes pas certains de l'identification, j'ai déjà interrogé plusieurs spécialistes.
Il faudrait faire une comparaison ADN, mais pour le moment je n'ai pas trouvé de volontaires : c'est long et coûteux. Et quand ça ne fait pas partie d'une thèse ou une révision de genre, on peut attendre longtemps.
Personnellement, je l'appelle Facelina cf. auriculata.
C'est étrange comment une forme particulière apparaît en même temps en
Méditerranée et Atlantique, alors qu'on n'en avait pas vu sur les 10
dernières années."
Cap Ferret, Bassin d'Arcachon
02/12/2017
Variante blanche à Thau
De la même manière qu'à Arcachon, cette "variante" est apparue entre 2017 et 2018 à Thau.
Etang de Thau (34), 2 m
11/03/2018
Nutrition : tubulaires
Deux individus au moins ont brouté les têtes de nombreuses tubulaires.
Cork, Irlande, 6 m
04/06/2006
Nutrition : hydraires rampants
Un individu se nourrit d'hydraires rampants (probablement des Obelia sp) sur la lame d'une algue. Derrière lui : un pycnogonide !
Waterford, Irlande, 2 m
16/07/2006
Ponte
Un bel individu est surpris pendant sa ponte.
Saint-Cast (22), 15 m
10/05/2006
Attaquée
Cette faceline bleutée est attaquée par un Calcinus tubularis, décidément bien belliqueux (au final elle s'en sort).
Banyuls (66), 4 m
26/03/2011
Rhinophores annelés
Sur cet individu, remonté incidemment lors d'une plongée de nettoyage (et remis à l'eau après séance photo !), on remarque bien les rhinophores annelés.
Saint-Malo, 15 m
09/07
Faceline parasitée
Cette faceline est parasitée par un copépode Splanchnotrophidae, du genre Splanchnotrophus. Il s'agit d'une famille un peu particulière spécialisée dans le parasitisme des mollusques. Les victimes peuvent aussi être d'autres Aeolidiens comme Cratena sp. ou Flabellina sp. Ses sacs ovigères, bifides, sont visibles entre les papilles dorsales : ce sont des masses blanchâtres en forme de massues.
Saint-Yves, Arcachon (33), 10 m, de nuit
25/11/1998
Bon pied, bon œil
Sur cet individu, remonté incidemment lors d'une plongée de nettoyage (et remis à l'eau après séance photo !), on remarque bien les taches oculaires et le pied bien étalé sur le substrat.
Saint-Malo, 15 m
09/2007
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
La page de Facelina auriculata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN