Phyllidie verruqueuse

Phyllidia varicosa | Lamarck, 1801

N° 528

Indo-Pacifique, mer Rouge

Clé d'identification

Nudibranche de couleur bleu gris, noir et jaune
Rhinophores jaunes
Nombreuses protubérances irrégulières sur le dos
Protubérances jaunes alignées sur 3 à 6 crêtes longitudinales bleu-gris à gris pâle
Présence d'une crête centrale
Ligne médiane longitudinale noire sous le pied

Noms

Noms communs internationaux

Three colored phyllidia (GB), Fillidia varicosa (I), Dreifarbige warzenschnecke (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Phyllidia arabica (Ehrenberg, 1831)
Phyllidia trilineata Cuvier, 1804

Distribution géographique

Indo-Pacifique, mer Rouge

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

Indo-Pacifique Ouest, Pacifique central et mer Rouge. On peut la rencontrer à Mayotte, à La Réunion et en Nouvelle-Calédonie.

Biotope

Cette phyllidie se rencontre sur les récifs coralliens à partir de 5 m de profondeur.

Description

La phyllidie verruqueuse a une forme allongée et ovale. Sa taille moyenne est de 57 mm, mais elle peut atteindre jusqu'à 110 mm de longueur.
Les couleurs de base de son manteau* sont le bleu gris, le noir et le jaune. Les rhinophores* sont jaunes avec des extrémités arrondies, et portent 27 à 30 lamelles chez les spécimens dont la taille est supérieure à la moyenne.
La face dorsale du manteau comporte de nombreuses protubérances irrégulières, coniques ou anguleuses, dont la base est de couleur bleu-gris et les sommets sont jaunes. Ces protubérances sont de consistance dure, et sont dues à la présence de spicules dans le manteau.
On compte de 3 à 6 crêtes longitudinales bleu-gris à gris pâle qui portent les protubérances. Ces crêtes peuvent être continues ou non, mais une crête centrale est toujours présente. Une protubérance se situe à l'arrière de chaque rhinophore, d'où partent les deux crêtes voisines de la crête centrale. Les tentacules oraux sont gris et chapeautés de jaune pâle.
Les bords du manteau dorsal comportent de nombreuses petites crêtes transversales, séparées par des lignes noires.
Le pied et les branchies sont gris. La sole* (partie du pied en contact avec le substrat*) comporte une ligne médiane longitudinale noire, continue ou cassée.

Espèces ressemblantes

Phyllidia tula Marcus & Marcus, 1970 possède aussi une ligne longitudinale sur la sole, mais le pied est de couleur gris très foncé, les protubérances sont arrondies et séparées, ne formant pas de crête sur le manteau dorsal. Elle ne se rencontre qu'en Micronésie et en Polynésie française.

Phyllidia coelestis Bergh, 1905 est plus petite et de forme ovale. Le manteau porte trois bandes longitudinales noires, deux latérales et une centrale, séparées par des bandes bleues qui supportent les tubercules coiffés de jaune. Les bandes noires peuvent être interrompues. Il y a toujours 2 à 4 gros tubercules disposés sur la ligne noire centrale, mais ceux-ci ne se rejoignent jamais pour former une crête continue. La sole pédieuse n'a pas de ligne noire longitudinale. En eaux françaises, elle est présente à La Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.

Phyllidia marindica (Yonow & Hayward, 1991) a les mêmes couleurs de base, mais présente une crête centrale bleu-gris pouvant être discontinue et portant des tubercules jaunes, flanquée de part et d'autre d'une bande noire. Les côtés et le bord du manteau sont bleu-gris, parcourus de lignes noires transversales. La face ventrale et pied sont gris, il n'y a pas de ligne noire sur la sole pédieuse. Elle se rencontre dans l'océan Indien de l'Afrique de l'Est à l'Australie de l'Ouest. En eaux françaises, elle est visible à Mayotte et à La Réunion.

Phyllidia carlsonhoffi Brunckhorst, 1993 a un manteau noir avec des tubercules de couleur gris bleuté ou crème coiffés de jaune. Les tubercules sont espacés. Ils ont une base élargie et ne forment pas de rangées. Des tubercules de grande taille et de forme conique alternent avec de petits tubercules ronds. Un tubercule isolé se trouve à l'avant des rhinophores formant un triangle avec ceux-ci. La sole pédieuse est grise et porte une ligne longitudinale noire. On la rencontre dans le Pacifique Ouest et central.

Phyllidia multifaria Yonow, 1986 est endémique de la mer Rouge. Elle n'a des tubercules à coiffe jaune que sur la partie centrale du dos. Des zones noires déterminent des demi-ellipses de tubercules clairs en bordure du manteau. Les rhinophores sont jaunes à orange vif.Il y a quelques traits noirs perpendiculaires au pied sur la face ventrale du manteau (hyponotum) et la sole pédieuse montre une ligne noire.

Alimentation

Ces animaux se nourrissent d'éponges. Les Phyllidiidés n'ont ni mâchoires, ni radula, les phyllidies n'ont pas d'estomac. Elles dévaginent un intestin céphalique sur la proie. Les substances acides prédigèrent les tissus des éponges et ensuite aspirent les produits prédigérés.
Phyllidia varicosa se nourrit d'éponges du genre Halichondria, Hymeniacidon ou Axinyssa (liste non exhaustive).

Reproduction - Multiplication

Phyllidia varicosa fait une ponte en ruban plat de 3 cm de diamètre, de couleur crème.

Divers biologie

Cette limace récupère de l'éponge dont elle se nourrit, des substances toxiques de la famille des sesquiterpènes qui lui permettent de se défendre contre des prédateurs potentiels tels que des crevettes. Quand elle est dérangée, elle sécrète un mucus toxique qui peut tuer crustacés et poissons dans un aquarium.
La famille des Phyllidiidés est caractérisée par l'absence de branchie dorsale. Les branchies sont sous forme de lamelles sous le manteau.

Informations complémentaires

Le genre Phyllidia comporte 26 espèces connues (données WoRMS 2013), P. varicosa étant la plus commune.

Les juvéniles de Pearsonothuria graeffei (holothurie) ressemblent à Phyllidia varicosa et d'autres phyllidies jusqu'à ce qu'ils atteignent la taille maximale de la limace, alors ils prennent leur coloration adulte. Il s'agirait d'un cas de mimétisme batésien. Cette remarque, issue de la référence Behrens 2005, ne fait cependant pas l'unanimité.

Origine des noms

Origine du nom français

Traduction du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Phyllidia: du latin [Phyllis –idis] (lui-même d'origine grecque), nom féminin. Fille de Lycurgue, roi de Thrace, fut changée en amandier (Gaffiot)
varicosa: du latin [varicosus] = qui a des varices, variqueux.
Notre phyllidie est donc une jeune femme qui a des varices ! Plus sérieusement, ce nom fait référence aux nombreuses protubérances sur le manteau dorsal.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 212835

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Sous-ordre Doridina Doridiens Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes.
Famille Phyllidiidae Phyllidiidés Corps ovale, pas de branchies dorsales (lamelles sous le manteau autour du pied), rhinophores lamellés rétractiles, manteau dur avec des tubercules, motifs et couleurs contrastés.
Genre Phyllidia
Espèce varicosa

Nos partenaires