Coquille épaisse, en cône haut et pointu
Coquille striée, souvent marquée de points noirs
Intérieur foncé à doubles rayons clairs
Patelle pointue, patelle ponctuée de Méditerranée, patelle du Portugal, chapeau chinois, lépas, écaille de rocher, bouclier, arapède (uniquement en Méditerranée)
Rustic limpet (GB), Patella, lepade (I) Lapa punteada (E), Napfschnecke (D), Schotel (N)
En Corse : lappera cuputella à Bastia ; labbera culumbrina à Calvi ; patella gaotta à Ajaccio ; patilla culumbina à Bonifacio
Patella lusitanica, Gmelin, 1791
Méditerranée et Atlantique Nord-Est limitrophe
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Méditerranée et Atlantique Nord-Est limitrophe (Espagne et Portugal)
La patelle ponctuée est très fréquente sur les roches du médiolittoral supérieur, de la surface jusqu’à 50 cm de profondeur. Elle est capable de vivre assez haut par rapport au niveau de la mer. Par exemple à Zembra (île au nord de la Tunisie), elle a été repérée jusqu’à 6 m au-dessus du niveau de l’eau.
Elle s’installe en groupes d’autant plus importants (pouvant atteindre plusieurs centaines d'individus au mètre carré) que le site est battu par les vagues.
Sédentaire, chaque individu a son emplacement propre sur la roche.
La coquille épaisse, verdâtre ou brunâtre, de la patelle ponctuée prend une forme de cône haut et pointu, robuste, finement striée et parfois ponctuée de points noirs. Les vieilles coquilles peuvent cependant être usées. L’intérieur foncé est marqué de doubles rayons clairs, l'apex* est clair.
C’est une petite patelle : la taille moyenne est de 2 à 3 cm de diamètre, 4 cm étant un maximum, et environ 1,5 cm de haut (à Malaga, un spécimen de 66 mm aurait été trouvé).
Le corps mou de l’animal possède une tête à deux tentacules sensoriels, un pied et une masse viscérale resserrée dans la coquille. Le bord du manteau, constitué des branchies palléales, s'incruste dans une cannelure continue de la coquille interne.
Patella vulgata, la patelle commune, est plutôt petite, à côtes plates et régulières. C'est une espèce de l'Atlantique.
Patella ferruginea, la patelle ferrugineuse d'environ 8 à 9 cm de diamètre. On la rencontre très haut sur les rochers à la limite des embruns. Coquille épaisse à bord crénelé, grosses côtes couleur rouille donnant son nom à l'animal. Espèce protégée en France.
Patella ulyssiponensis, la patelle moussue ou patelle rude, est petite, à coquille très fine et aplatie, à grosses côtes blanchâtres. Elle peut vivre plus profondément. Elle est souvent recouverte d’algues.
Patella caerulea, la patelle plate ou patelle bleue, est très plate, avec l’intérieur bleuté de la coquille très mince. Elle est méditerranéenne, bien qu’ayant pénétré quelque peu en Atlantique.
Patella intermedia, la patelle intermédiaire, a une coquille assez lisse et plate, à l’intérieur blanc. On ne la trouve pas en Méditerranée.
Patella nigra, la patelle noire, est la plus grande des patelles de Méditerranée ; elle peut atteindre un diamètre de 15 cm et se rencontre sur les côtes africaines de l’Atlantique et de Méditerranée (Algérie). Elle a été signalée en Espagne.
Herbivore, la patelle ponctuée se nourrit d’algues minuscules et rases et de cyanobactéries qui recouvrent la roche. Elle pratique le « retour au gîte » c’est-à-dire qu’elle quitte sa logette creusée dans le support pendant 5 ou 6 heures pour racler de tous petits végétaux, généralement quand la mer est agitée et mouille le substrat, de jour comme de nuit. Elle ne s’éloigne que de 10 à 30 cm et revient au même emplacement. Elle peut effectuer deux déplacements par jour si les conditions hydrodynamiques sont favorables. En automne, elle ne bouge qu’une fois par jour ; en été, elle ne bouge presque plus.
Dans une même population, les déplacements paraissent simultanés.
Pour respirer, elle soulève sa coquille. Ses branchies se trouvent autour du pied.
La patelle ponctuée est hermaphrodite protandre, c'est-à-dire d’abord mâle puis femelle. La patelle mâle est mature à deux ans. Elle devient femelle vers quatre ans. La fécondation est externe.
La reproduction a lieu à l’automne. La mer disperse les œufs. Chaque œuf fécondé donne une larve ciliée, appelée trochophore*, qui flotte quelques jours avec le plancton puis se pose, souvent dans une flaque. En devenant adulte, elle se déplace sur une roche exposée.
Différentes espèces d’algues, et parfois des balanes, peuvent se fixer sur la coquille des patelles. Sur les rochers, il convient de signaler également les autres espèces de la biocénose de la roche médiolittorale supérieure comme la littorine bleue (Melarhaphe neritoides), la balane étoilée (Chthamalus stellatus), le monodonte Phorcus turbinatus et les algues Porphyra leucosticta, Rissoella verruculosa, Bangia atropurpurea et Lithophyllum papillosum.
Les patelles exposées à l’air ont une coquille plus grande et plus pointue que celles qui vivent un peu plus bas, le long du littoral.
Les différentes espèces de patelles ont été déterminées par des critères précis : longueur du ruban radulaire, ton des papilles sur le bord du manteau, forme des dents de la radula.
Ce coquillage est comestible ; c’est même une des patelles appréciées, en particulier au printemps.
Patelle : directement issu du nom scientifique
ponctuée : car les côtes de la coquille sont marquées de points noirs.
Patella : du latin [patella] = petit plat
rustica : du latin [rusticus] = relatif à la campagne
Numéro d'entrée WoRMS : 140683
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Patellogastropoda | Patellogastropodes | Coquille conique aplatie non enroulée en spirale. Large pied adhérant au substrat par succion et complètement recouvert par la coquille. |
Famille | Patellidae | Patellidés | Couronne d’organes respiratoires dans le sillon palléal. Intérieur de la coquille faiblement ou fortement irisé. |
Genre | Patella | ||
Espèce | rustica |
Sur la roche hors de l'eau
On remarque la présence de littorines bleues à proximité (Melarhaphe neritoides).
Tamaris, Côte Bleue (13), supra-littoral
04/12/2005
Cône pointu et mouchetis noirs, 40 mm
Ces coquilles sont particulièrement claires.
Les Oursinières, Toulon (83), supra-littoral
21/08/2008
Dans le ressac
Les reliefs (stries et points) de cette patelle sont très nets.
Port-Cros (83)
08/2003
Sur l'algue rase
A droite, deux Patella caerulea et un Phorcus turbinatus.
Tamaris, Côte Bleue (13), supra-littoral
14/01/2007
Coquille retournée
Il est vraisemblable qu'il s'agisse de Patella rustica : répartition des bandes sombres à l'intérieur de la coquille.
Port-Cros (83)
08/2002
Support biologique
Il n'est pas rare de voir de nombreux organismes utiliser cette coquille comme support. Ici, ce sont des chthamales étoilés communs qui grandissent sur cette patelle. On appelle cette interaction le commensalisme* : l'un y trouve un avantage, l'autre n'est pas lésé.
Estran face au palais Florence Gould, Cannes (06)
20/02/2022
Vues externes et internes
Différentes coquilles ramassées sur les plages de Port-Cros en 2006 et mises en collection au Muséum.
Plages de Port-Cros (83)
30/07/2008
Intérieur de la coquille
L'identification est faite d’après photo et il reste donc une possibilité que le spécimen photographié appartienne en fait à une autre espèce.
Cependant, l'intérieur foncé, à fines striures, laisse penser qu'il s'agit bien de Patella rustica.
Cap Croisette (13)
22/03/2009
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page de Patella rustica dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN