Taches noires de taille variable sur corps brun
Zone sombre au niveau de l'ouverture branchiale
Pas de nageoires pectorales et ventrales
Nageoires dorsale, caudale et anale fusionnées
Nombreuses dents pointues
Ouverture branchiale réduite à un trou
Murène de Java, murène géante
Giant moray, blackpearl moray (GB), Murena gigante (I), Morena gigante (E), Riesen Muräne (D), Reuzen murene (NL)
Lycodontis flavomarginatus (non Rüppell,1830)
Muraena javanica Bleeker, 1859
Gymnothorax javonica (Bleeker, 1859)
Lycodontis javanicus (Bleeker, 1859)
Mer Rouge, océan Indien, Pacifique tropical ouest
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Gymnothorax javanicus est la murène la plus commune de l'Indo-Pacifique. Elle est présente de la mer Rouge, l'océan Indien à la Polynésie Française, Hawaï et Pitcairns dans le Pacifique tropical ouest, et du sud du Japon à la Nouvelle-Calédonie et les Australes.
La murène javanaise se rencontre dans les trous et crevasses dans les lagons, platiers et sur les pentes externes de la surface à 50 m de profondeur.
Cette murène est la plus grande du genre et peut atteindre 2,40 m pour 30/35 kg (exceptionnellement 70 kg pour plus de 3 m).
Le corps, comparativement plus massif chez cette espèce, est serpentiforme, de couleur brune avec des taches brun foncé à noires sur tout le corps. Ces taches de taille variable s'anastomosent parfois, rappelant la robe d'un léopard. Chez les juvéniles, ce sont plus de larges taches noires qui sont observées. Il y a également une zone sombre au niveau de l'ouverture branchiale.
La bouche est grande, avec de nombreuses dents pointues, y compris sur le palais. Les nageoires pectorales et pelviennes sont absentes, alors que les nageoires dorsale, caudale et anale n'en forment qu'une, sans épines ni rayons mous, qui court sur pratiquement toute la longueur du corps. L'ouverture branchiale est réduite à un orifice. Les écailles sont absentes et le corps est recouvert d'un mucus protecteur. Deux petites narines en forme de tube bien visibles sont présentes sur l'extrémité du museau.
La murène javanaise peut être confondue avec la murène à taches jaunes (Gymnothorax flavimarginatus) qui est néanmoins plus petite (130 cm maximum). Celle-ci s'en diffère par un œil orange, l'absence de taches noires et une bordure jaune-vert des nageoires.
Gymnothorax javanicus se nourrit généralement de nuit où elle sort de son trou pour chasser principalement des poissons et occasionnellement des crustacés (langoustes).
Gymnothorax javanicus est une espèce gonochorique* (les sexes sont séparés). Elle est ovipare* et les œufs sont pélagiques. Les larves, appelées leptocephalus*, ont la forme de ruban transparent. Cette phase larvaire est assez longue et peut durer une année.
La murène javanaise vit souvent en association avec des crevettes nettoyeuses, qui profitent de la protection de la murène et des restes de ses repas, et en contrepartie assurent le nettoyage et le déparasitage de la murène.
Il n'est pas rare de trouver des copépodes parasites (Cyclopoida ?) fixés sur leurs mâchoires.
Les murènes javanaises sont solitaires.
La journée, elles restent dans des trous ou crevasses dont juste la tête sort. Elles gardent généralement la bouche ouverte, toutes dents apparentes, ce qui donne un aspect menaçant. Elles ferment régulièrement leur bouche, ce comportement permettant un meilleur passage de l'eau à travers leurs branchies pour une meilleure respiration.
Gymnothorax javanicus peut être ciguatérique.
Les murènes sont généralement inoffensives mais en cas de danger ou de blessure elles peuvent mordre. Bien que ne possédant pas de venin, la morsure peut être très douloureuse et s'infecter rapidement.
Dans le cas de la murène javanaise, plusieurs cas de morsures sur les plongeurs ont été répertoriés, notamment en Egypte, où certains clubs de plongée ont pris l'habitude de nourrir les très grands individus pour impressionner les plongeurs.
Certaines murènes (Gymnothorax flavimarginatus, G. javanicus et G. meleagris) peuvent être vénéneuses si elles sont consommées, notamment sous forme de soupe car le poison est soluble dans l'eau. L'empoisonnement se traduit par des picotements et un engourdissement des lèvres, de la langue, des mains et des pieds. Cela peut ensuite se poursuivre par des nausées, des vomissements, des diarrhées, des douleurs abdominales, des difficultés à avaler; des suées, des crampes musculaires et des difficultés pour respirer. Environ 10% des personnes empoisonnées décèdent.
Murène javanaise : du fait de sa première description, à Java.
Gymnothorax : du grec [Gymnos] = nu et [thorax] = poitrine. Le genre est créé en 1795 par Marcus Elieser Bloch (1723-1799), dans le volume 9 de Naturgeschichte der ausländischen Fische, édité en France sous le nom d’Ichtyologie, ou Histoire naturelle, générale et particulière des poissons qui indique : "On reconnoit les poissons de ce genre à ce qu’ils n’ont point de nageoires pectorales". Le nom du genre renvoie donc explicitement à l’absence de nageoires pectorales (« poitrine sans nageoires »).
javanicus : de Java.
Numéro d'entrée WoRMS : 217502
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Elopomorpha | Elopomorphes | La larve leptocéphale* se métamorphose en un individu morphologiquement très différent. |
Ordre | Anguilliformes | Anguilliformes | Corps allongé, serpentiforme, nageoires anale et dorsale en continuité avec la caudale, pas de nageoires pelviennes. |
Sous-ordre | Muraenoidei | Murénoïdes | Pas de nageoires pectorales. |
Famille | Muraenidae | Murénidés | Absence de nageoires paires, peau sans écaille. |
Genre | Gymnothorax | ||
Espèce | javanicus |
Géant
La murène javanaise est la plus grosse des murènes et peut attendre 3 m de long. Noter que l'ouverture branchiale est réduite à un orifice matérialisé par une tache noire. Cette tache est présente chez plusieurs espèces de murènes ressemblantes à la javanaise, dont la murène à taches jaunes G. flavimarginatus.
St John's, Egypte, 15 m
08/2007
Nettoyage
Les labres nettoyeurs n'hésitent pas à s'aventurer dans la bouche des murènes pour les déparasiter et manger les restes de nourriture coincés dans les dents.
Passe en S, Mayotte, 12 m
30/01/2010
Nettoyage bis
Les crevettes, comme ici Stenopus hispidus, jouent aussi le rôle de nettoyeurs pour les murènes.
Maldives, 12 m
12/2004
Nettoyage ter
D'autres crevettes, comme ici ces Lysmata sp ou Rhynchocinetes sp (?) jouent également le rôle de nettoyeurs.
Piège à requin, La Réunion, 36 m
06/01/2007
Gros plan
Les mâchoires portent des dents puissantes. Des dents encore plus longues, fixées sur le palais, sont également présentes.
Papuasie Nouvelle Guinée, 17 m
26/04/2007
Tout nu ?
Les murènes n'ont pas d'écaille, mais sécrètent un mucus visible ici sur la tête.
Similan Islands, Thailande
2007
En pleine eau
Généralement nocturne, la murène javanaise n'hésite pas à quitter son abri, même la journée.
Marsa Shagra, Egypte, 10 m
08/2008
De face
Les narines sont bien visibles sur cette photo, de même que la dent plus longue, fixée sur le palais.
Maldives, 15 m
02/2005
Dans une épave
Les murènes affectionnent les épaves qui offrent de nombreuses cachettes.
Epave du Carnatic, Egypte, 20 m
06/2006
Motifs géométriques noirs
Notez les taches noires anastomosées au milieu du corps formant de jolis dessins géométriques. Ces motifs ne sont pas présents sur la tête.
Mer Rouge, El Quiesr
11/2006
Duo
Il arrive que dans un même trou cohabitent plusieurs espèces de murènes, comme Gymnothorax favagineus et Gymnothorax javanicus dans ce cas.
Le Morne Rouge, Mayotte, 5 m
06/12/2008
Dépigmentation
Certaines dépigmentations se font sur le trajet de nerfs sensoriels, c'est-à-dire sur les territoires innervés, ce qui peut expliquer l'aspect symétrique de cette singulière tache blanche.
Information communiquée par Bruno CHANET.
Remarque : il n'y a pas certitude absolue sur l'espèce de cette murène atypique. Tout avis est le bienvenu.
Maldives, 15 m
02/2010
Nettoyage par crevette-barbier d'Amboine
Une murène géante se fait nettoyer par une crevette-barbier d'Amboine (Lysmata amboinensis).
Similan, Thaïlande, 35 m
27/04/2004
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Michel PEAN
La page sur Gymnothorax javanicus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Gymnothorax javanicus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN