Oursin brun à noir selon l'âge
Piquants fins bien plus longs que la circonférence du test et très mobiles
Piquants annelés de blanc et de brun-violet chez les juvéniles
Animal à squelette (test) calcaire, de symétrie 5
Oursin diadème, oursin-diadème
Longspined sea-urchin, needle-spined urchin (GB), Riccio diadema, riccio corona (I), Erizo de pùas largas (E), Diademseeegel, Griffelzeeegel (D).
Diadema longispinna (Philippi, 1845)
Diadema europeum (A. Agassiz & Desor, 1846)
Diadema europaeum (Dujardin & Hupé, 1862)
Méditerranée, Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Espèce localisée essentiellement au niveau du pourtour méditerranéen : à partir de Marseille jusqu'en Italie, en Corse, sur les côtes siciliennes, tunisiennes et algériennes. On la trouve également en mer Adriatique et en mer de Marmara.
Cet oursin-diadème est parfois observé en dehors de la Méditerranée au niveau des îles Canaries et aux Açores (Macaronésie*).
La sous-espèce Centrostephanus longispinus rubricingulus vivrait au niveau du golfe du Mexique et de la mer des Caraïbes.
Cette espèce est dite sciaphile c'est à dire qu'elle fuit une trop forte intensité lumineuse. C'est pourquoi on la retrouve sur des substrats durs, dans les cavités et fentes rocheuses. On pourra aussi trouver cet oursin-diadème sur fonds sablo-vaseux, dans les 50 premiers mètres.
Centrostephanus longispinus est un oursin dont le squelette, le test, est calcaire et à symétrie pentaradiée (symétrie cinq), de 6 cm de diamètre maximum. Il est recouvert de piquants longs et fins (bien plus longs que la circonférence du test), creux et cassants, garnis de petites épines. Ces piquants sont de plus très mobiles. Leur taille peut dépasser les 10 centimètres.
On observe, à fort grossissement, entre ces piquants, des pieds ambulacraires (ou podia*), petits tubes se terminant par une ventouse, utilisés pour la locomotion et des pédicellaires, sortes de pinces servant à la défense.
Au niveau du pôle apical* on peut distinguer des radioles* très modifiés, mauve iridescent, très mobiles.
Les individus âgés sont de couleur foncée, brun à noir.
Les plus jeunes ont des piquants souvent annelés de brun violet et de blanc.
C'est le seul oursin-diadème présent pour l'heure en Méditerranée.
En fonction de son environnement, cet oursin se nourrit de débris d'animaux (restes de mollusques, spicules d'éponges…), et surtout de végétaux (feuilles de posidonies, algues). Il absorbe également de la nourriture sous forme de particules (matière organique dissoute dans l'eau).
Par ailleurs, la forte mobilité des piquants permettrait un bon brassage de l'eau et de ce fait un meilleur apport de particules alimentaires.
La reproduction est sexuée et externe. Les individus sont à sexes séparés. En période de reproduction il est possible d'observer des regroupements d'individus mâles et femelles. Chacun émet alors ses gamètes sous forme de nuées, en réponse à des émissions de phéromones.
La fécondation a lieu en pleine eau et donnera après division de l'œuf une larve pélagique, la larve pluteus, très différente de l'adulte, qui évoluera progressivement vers sa forme définitive.
Les individus juvéniles restent encore plus rares que leurs parents. Leur croissance serait quant à elle de 1 millimètre par mois. Leur arrivée à proximité des côtes resterait épisodique et parfois espacée de quelques années. On comprend que cette espèce soit protégée !
Aux abords de cet oursin-diadème, on peut trouver de petits crabes ou de petites crevettes qui profitent de la protection offerte par ses longs piquants. Entre ces piquants peuvent serpenter de petits vers annélides polychètes.
Pour l'heure, la fonction des radioles mauves et mobiles autour du pôle anal n'est pas connue. On retrouve également ces éléments chez d'autres espèces du genre par exemple chez C. besnardi ou encore C. coronatus.
La signalisation de cette espèce est fréquente bien que l'oursin reste rare. Ses exigences écologiques, thermiques, ainsi que l'attrait qu'il suscite, limitent son extension.
Etant donnés la rareté des zones de reproduction ainsi que le caractère dispersif des larves, au gré des courants, il existe une protection des zones dites de recrutement.
Il existe actuellement deux sous-espèces de Centrostephanu longispinus reconnues par WoRMS :
Centrostephanus longispinus longispinus (Philippi, 1845) et Centrostephanus longispinus rubricingulus H. L. Clark, 1921. Cette dernière sous-espèce est encore parfois trouvé sous son ancien nom, dorénavant synonyme : Centrostephanus rubricingulus.
Attention à ne pas palmer trop près de cet oursin et à ne pas le manipuler. Les piqûres peuvent être extrêmement douloureuses...
Il existe d'autres oursins similaires en eaux tropicales, également appelés communément "oursins-diadèmes". Cette appellation vernaculaire* regroupe en fait plusieurs genres et espèces différents.
L'espèce Centrostephanus longispinus fait objet de diverses protections.
Une protection nationale : Arrêté du 26/11/92.
Directive Habitat-Faune-Flore : Annexe 4.
Convention de Berne : Annexe 2.
Convention de Barcelone : Annexe 2
Protection commerciale : CITES (convention de Washington)
Il reste ainsi appréciable, lors d'une hasardeuse rencontre, de l'admirer des yeux ou de le photographier pour le souvenir. Par ailleurs, ne gardez pas cette observation pour vous seul(e), faites en part, notamment aux universitaires. Vous contribuerez ainsi à faire progresser les connaissances sur cette espèce encore mal connue.
Oursin-diadème méditerranéen : l'oursin a gardé une traduction de son ancien nom de genre, Diadema (du grec [diadema] = diadème, bandeau royal). Sa principale aire de distribution, la Méditerranée, complète le nom commun..
Centrostephanus : du grec [centro] = épine, aiguille ; et [stephan] = couronne : Centrostephanus est, littéralement, une couronne d'épines !
longispinus : à longues épines.
Numéro d'entrée WoRMS : 124331
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Echinozoa | Echinozoaires | Echinodermes non étoilés de forme globuleuse ou allongée. Ce groupe renferme les oursins et les concombres de mer. |
Classe | Echinoidea | Echinides | Ce sont les oursins. Forme globuleuse ou hémisphérique, squelette qui porte des piquants mobiles, des pédicellaires et des pieds ambulacraires. Pouvoir de régénération limité. |
Sous-classe | Euechinoidea | Euéchinides | Oursins plus ou moins sphériques, dits "oursins réguliers". Plaques ambulacraires composées. Bouche ventrale et anus dorsal. |
Super ordre | Diadematacea | Diadématacés | |
Ordre | Diadematoida | Diadématoïdes | Oursins réguliers avec un test rigide ou flexible, épines creuses et longues. |
Famille | Diadematidae | Diadématidés | |
Genre | Centrostephanus | ||
Espèce | longispinus |
Des couleurs caractéristiques
La couleur striée de certains des longs piquants primaires et secondaires, alternant rayures violettes et beiges, jaunes ou blanches, est un critère distinctif de l’oursin diadème de Méditerranée. De même pour les déclinaisons lumineuses mauves à violettes sur les plaques génitales.
Le Sec à Merlot, Cap Ferrat (06), 39 m
16/01/2005
Longs piquants annelés
Les longs et fins piquants annelés de mauve et de blanc sont caractéristiques de cet oursin rarement rencontré en plongée sur nos côtes.
Sec du Gendarme, Porquerolle (83), 18 m
20/05/2006
Des points violets qui s'agitent !
Très visibles lorsqu’on s'approche de l'animal (pas trop ! Il pique !), des "points" mauves et "fluo" tournicotent autour de l'anus sur le pôle apical. Il s'agit de radioles très modifiées mais nous ne connaissons pas encore la fonction de ces éléments mobiles.
Calanque de Figuerolles, La Ciotat (13), 17 m, de nuit
08/08/2022
Un animal plutôt rare
Protégé par la Convention de Berne (Annexe 2), par la Convention de Barcelone (Annexe 2), par la Directive-Habitat-Faune-Flore (Annexe 4) et par la Protection Animale Nationale (arrêté du 26/11/92), l’oursin diadème Centrostephanus longispinus est un animal plutôt rare. Il se rencontre toutefois essentiellement au-dessus de fonds sableux.
Crau de Nao, Rade de Villefranche-sur-mer (06), 37 m, de nuit
31/08/2006
Organes extérieurs spécifiques
Une approche (prudente !) du pôle aboral de l’animal permet de distinguer sur le corps les différentes parties structurales de l’oursin : plaques ambulacraires et inter-ambulacraires bordées de blanc, piquants de diverses tailles et tubercules, pédicellaires…
Crau de Nao, Rade de Villefranche-sur-mer (06), 37 m, de nuit
31/08/2006
Jeune individu
Chez l'oursin-diadème méditerranéen, les plus jeunes individus ont des piquants souvent annelés de brun violet et de blanc jaunâtre.
Celui-ci gambade entre les rameaux d'une gorgone pourpre Paramuricea clavata.
Île de Porquerolle (83)
2006
Rédacteur principal : Aedwina REGUIEG
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable historique : Aedwina REGUIEG
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Francour P., 1989.- L'oursin Centrostephanus longispinus en Méditerranée occidentale : résultats d'une enquête sur sa répartition et son écologie. Vie Marine, H.S. n°10, Actes du VI séminaires international sur les Echinodermes (1988) : 138-147.
Francour P., 1991. Statut de Centrostephanus longispinus en Méditerranée. Colloque internation. Espèces marines à protéger en Méditerranée, Boudouresque C.F., Avon M., Gravez V. eds., GIS Posidonie publ., Marseille : 187-202.
Pawson D.L., Miller J.E., 1983, Systematics and Ecology of the Sea-Urchin Genus Centrostephanus (Echinodermata: Echinoidea) from the Atlantic and Eastern Pacific Oceans, Smithsonian Contributions to the Marine Sciences, 20, 1–15.
La page sur Centrostephanus longispinus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN