Cténophore en forme de cylindre allongé et effilé
Longueur de 10 cm maximum
8 rangées équidistantes de peignes ciliés locomoteurs
Tissus transparents, bleus parfois roses
Réseau de petits canaux endodermiques sinueux et anastomosés
Beroe (GB), Melonenqualle, Mützenqualle (D), Meloenkwalletje, komkommekwal, mijterkwalletje, lang gerekte zeedruif (NL)
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce pourra être rencontrée de la Norvège aux côtes du Maroc et du Portugal. On suppose qu'elle a conquis la Méditerranée.
Les béroés font partie du plancton*. Ils fréquentent une colonne d'eau haute de 100 mètres et s'aventurent très fréquemment sous la surface.
Le béroé gracile est un cténaire qui peut mesurer jusqu'à 10 centimètres de long. Sa forme est celle d'un cylindre creux allongé et effilé. A l'extrêmité la plus large s'ouvre la bouche, terminale. En période de chasse, bouche béante, le corps du béroé peut se déformer et avoir la forme d'une mître ou d'un parapluie ! A l’extrémité opposée, fermée, on observe une structure en 8 aplati, le statocyste*, a double rôle sensoriel et d'équilibration. De la base de ce statocyste rayonnent huit rangées équidistantes de peignes ciliés à rôle locomoteur, disposées comme des méridiens le long du cylindre. Traversés par la lumière, ces peignes réfléchissent la lumière en une multitude de reflets multicolores caractéristiques. Les béroés sont dépourvus de tentacules adhésifs.
L'animal est bleuté, parfois rose. L'épaisseur du béroé est parcourue par un réseau de petits canaux sinueux et anastomosés clairement visibles par transparence. Ce sont des diverticules de la cavité digestive.
Les béroés étant fortement déformables, notamment en période de chasse, et les limites de leurs aires de répartition respectives peu connues, il est souvent peu aisé d'en distinguer les différentes espèces. Cependant, quelques critères permettent d'y voir plus clair.
On pourra confondre Beroe gracilis avec :
Régime macrophage*. Les béroés sont des prédateurs voraces qui foncent sur leur proie en ouvrant grand leur bouche. Les béroés se nourrissent quasi exclusivement d’autres cténophores (essentiellement de Pleurobrachia pileus). La bouche est bordée de cils différenciés (macrocils) qui ont pour fonction de « croquer » les proies. La digestion est extracellulaire et a lieu au sein de la cavité digestive.
Les Béroides sont hermaphrodites*. Les gonades* sont situées sous les rangées de peigne. Les gamètes* sont émis dans l’eau et la fécondation est externe. La larve* n’est pas de type cydippide*, contrairement à celle de tous les autres cténaires. Elle passe par une série de transformations avant de ressembler à un adulte en miniature.
Des petits crustacés squatters peuvent s'immiscer entre les rangées de peigne.
Les béroés abondent en général à la fin du printemps (mai juin).
Le nom français "béroé gracile" est directement dérivé du nom de genre scientifique Beroe gracilis.
Dans la mythologie grecque, Béroé était la vieille nourrice de Sémélé.
Nota : de nombreux diploblastiques* pélagiques* (méduses et cténaires) portent un nom mythologique d’origine grecque ou latine. Ce nom n’apporte aucune indication sur les caractéristiques morphologiques ou physiologiques de l’animal.
gracilis : du latin [gracilis] = gracile.
Numéro d'entrée WoRMS : 106361
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Ctenophora | Cténophores / Cténaires | Organismes carnivores planctoniques (parfois benthiques) transparents à symétrie biradiaire se déplaçant grâce à huit rangées de peignes ciliés et munis le plus souvent de tentacules armés de cellules adhésives particulières, les colloblastes. |
Classe | Nuda | Nudicténides / Nus | Cténophores dépourvus de tentacules. |
Ordre | Beroida | Béroïdes | Cténophores en forme de mître ou de melon, sans tentacules, capables d'engloutir de grandes proies. Unique ordre de nudicténides. |
Famille | Beroidae | Béroïdés | |
Genre | Beroe | ||
Espèce | gracilis |
Bouche en haut !
Notez la phosphorescence des palettes ciliées. La bouche se situe en haut ; l’animal nage donc de bas en haut, la bouche en avant. En période de chasse, le béroé s’étire sur toute sa longueur (grâce au squelette hydrostatique) et présente une forme allongée.
Zélande (Pays-Bas), 3 m
07/2007
En mer du Nord
Un béroé nage dans les eaux néerlandaises en quête de sa nourriture. La bouche est à gauche. Notez les rangées de palettes irisées.
Zélande (Pays-Bas), 5 m
07/2007
Bouche en bas !
Notez la phosphorescence des palettes ciliées, près du statocyste. La bouche se situe en bas ; l’animal nage donc de haut en bas, la bouche en avant. En période de chasse, le béroé s’étire sur toute sa longueur (grâce au squelette hydrostatique) et présente une forme allongée.
Zélande, Pays-Bas, 3 m
27/10/2008
Vue d'un bout
A l’extrémité fermée du cylindre, on observe une structure en 8 aplati, le statocyste, a double rôle sensoriel et d'équilibration. De la base de ce statocyste rayonnent huit rangées équidistantes de peignes ciliés à rôle locomoteur, disposées comme des méridiens le long du cylindre.
Site de la Forme 4, Dunkerque (59), mer du Nord, 2 m
15/05/2015
Sur un fond d'ascidies
Un béroé nage parmi les ciones (Ciona intestinalis). Il a avalé une groseille de mer (Pleurobrachia pileus), que l'on distingue bien par transparence. La bouche est à gauche.
Darse de Loon (59), 3 m
06/2001
Manger...
Encore une fois, un béroé s'est délécté de sa proie préférée, une groseille de mer (Pleurobrachia pileus).
Mer du Nord, 5 m
2005
...ou être mangé !!
Quelques béroés sont visibles ici par transparence dans la cavité digestive d'une équorée (Aequorea vitrina).
Den Osse (Pays-Bas), 4 m
02/07/2005
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
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La page de Beroe gracilis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN