Petit mollusque, rare
Coquille blanche et opaque, de 3 à 6 centimètres maximum
Coquille allongée en forme de défense d'éléphant légèrement incurvée
Coquille ouverte aux 2 extrémités, la plus large correspondant à la tête et au pied
Extrémité la plus fine finement striée longitudinalement et colorée de brun
Quelques stries transversales de croissance
Common tusk, common tusk shell (GB), Gewone stoottand, zwakgeribde olifanstand (NL)
Dentalium vulgare Da Costa, 1778
Dentalium vitreum Gmelin, 1791
Dentalium tarentinum Lamarck, 1818
Dentalium striolatum Risso, 1826
Dentalium labiatum Turton, 1827
Laevidentalium vulgare
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique, Méditerranée occidentale
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Depuis le sud-ouest du Royaume-Uni jusqu'à l'ouest de la Méditerranée.
Les dentales affectionnent les fonds sableux et détritiques du plateau continental, depuis les premiers mètres jusqu'à de très grandes profondeurs.
Antalis vulgaris est un petit mollusque, exceptionnellement aperçu en plongée, dont la coquille est allongée en forme de défense d'éléphant légèrement incurvée et ouverte aux deux extrémités. L'une d'elle est plus large, son diamètre atteint 6 mm. La longueur de la coquille varie de 3 à 6 centimètres maximum. Celle-ci est blanche, opaque, et possède de nombreuses stries longitudinales du côté le plus fin qui est souvent coloré de brun (orange à noir). Sur la coquille on trouve quelques stries transversales de croissance. En plongée on observera l'animal dans sa position de vie, c'est-à-dire enfoui dans le substrat par son extrémité la plus large, par où sortent la tête et le pied fouisseur. On peut également observer des accumulations de coquilles vides à certains endroits.
Antalis agilis (M. Sars, 1872) : coquille mince et lisse de 3 à 6 cm avec des stries longitudinales à peine visibles près de l'apex*. Généralement de couleur blanc sale. A. agilis est présente de 55 m à 1250 m de profondeur, de la Norvège à la Méditerranée et aux Açores.
Antalis dentalis (Linnaeus,1758) : la coquille translucide, de 0.5 à 3 cm de longueur est modérément incurvée et présente des stries fines longitudinales bien nettes sur l'ensemble de la coquille. Ces stries sont au nombre de 10 près de l'apex et de 20 près de l'ouverture. Cette espèce est présente du sud du Portugal à la Méditerranée dans des fonds vaseux et sableux, de 1 à 164 m de profondeur.
Antalis entalis (Linnaeus, 1758) : la coquille solide et épaisse mesure de 2,5 à 5 cm de longueur, avec des stries longitudinales très fines, à peine visibles, près de l'apex qui présente une encoche en forme de V. Elle possède une ouverture ovale, des stries obliques. Cette espèce atlantique (de l’Islande et de la Norvège jusqu’au Portugal) n’est pas présente en Méditerranée. Elle vit entre 6 et 3200 m de profondeur sur des fonds de sable, de vase et de graviers.
Antalis inaequicostata (Dautzenberg, 1891) : la coquille mesure 3 à 6 cm de longueur, avec 9 à 12 côtes longitudinales bien marquées sur toute la longueur de la coquille. La coloration est plus ou moins rouge orangé. Sur l'extrémité la plus fine, il y a un petit tube prolongeant la coquille. Cette espèce est présente en Méditerranée.
Antalis novemcostata (Lamarck, 1818) : 25-45 mm, La coquille mesure 2,5 à 4,5 cm de longueur. Elle est terne, de couleur blanc crème, et présente environ 9 stries longitudinales épaisses. Elle peut avoir un apex légèrement rosé. Cette espèce est présente en Atlantique, du golfe de Gascogne à l’Afrique de l’Ouest, sur des fonds vaseux du médiolittoral* et de l’infralittoral*. La confusion est possible avec Antalis inaequicostata mais les signalements méditerranéens de A. novemcostata doivent donc être rapportés à cette espèce.
Antalis panorma (Chenu,1843) : la coquille, de 3,5 à 7 cm de longueur, est très mince et présente 11 à 14 stries nettes près de l'apex. Ces stries se multiplient jusqu'à 20 et deviennent fines près de l'ouverture. La coloration est blanc sale. Cette espèce est présente du golfe de Gascogne au Sénégal, en Afrique de l’Ouest et en Méditerranée sur des fonds vaseux et sableux, entre 80 et 357 m de profondeur.
Antalis rossati (Caprotti, 1966) : la coquille translucide, de 2,5 à 5 cm de longueur, porte 10 ou 11 stries près de l'apex et elle est lisse près de l'ouverture. La coquille est blanc sale avec souvent une couleur rose dans la région centrale. Elle est présente en Méditerranée orientale.
Fustiaria rubescens (Deshayes, 1825), la coquille, blanche à rougeâtre, translucide, très lisse et très brillante mesure jusqu’à 3,5 cm de longueur. Cette espèce est présente en Méditerranée et du Portugal au Gabon dans des fonds sableux et sablo-vaseux de l’infralittoral* et du circalittoral* jusqu’à 75 m de profondeur.
Ditrupa arietina (O. F. Müller, 1776), le faux dentale ou pointe d'alène : ce n'est pas un mollusque mais un ver annélide polychète également présent sur le sable et muni d'un tube calcifié conique mais dont la grande ouverture se rétrécit légèrement.
Antalis vulgaris est un mollusque fouisseur qui fouille le sable au moyen de son pied cylindrique musculeux. Sa tête est pourvue de nombreux appendices claviformes (en forme de massue), les captacules*, qu'il utilise pour capturer sa nourriture, qui se compose de microorganismes benthiques, comme les foraminifères. Il utilise aussi sa radula*.
Les sexes sont séparés. La fécondation est externe et donne une larve planctonique typique, la trochophore*. Celle-ci finit par tomber sur le substrat et se développe en un adulte miniature.
Les scaphopodes sont rares en plongée, et seront observés par les plongeurs chanceux. Le plus souvent on trouvera des coquilles vides accumulées.
Leurs coquilles peuvent être retrouvées aussi dans les laisses de mer.
Les coquilles sont souvent collectionnées et servent encore aujourd'hui, dans certains pays, à fabriquer des bijoux de toutes sortes : colliers, boucles d'oreilles, bracelets, broches... Elles servent même de piercing à certaines tribus africaines.
Dans la littérature, la classe des Scaphopodes peut être également appelée Solénoconques.
Traduction directe de l'ancien nom de genre.
Dentalium : du latin [dentalia] = partie de la charrue où s'enclave le soc, le sep (Gaffiot) en forme de dent, les coquilles de scaphopodes évoquant de longues canines.
Antalis est un adjectif de [antae]: pilier ou pilastre de porte. ce nom a été donné par U. Aldrovandi (Antale) en 1606 et repris en 1854 par H. Adams et A. Adams.
vulgaris : du latin [vulgar-] = commun, banal : évoque le caractère commun d'un animal. Ce terme est utilisé pour caractériser un grand nombre d'espèces, animales ou végétales. Antalis vulgaris est l'espèce de dentale la plus commune.
Numéro d'entrée WoRMS : 196380
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Scaphopoda | Scaphopodes | Coquille en forme de tube conique ouvert aux deux bouts. Présence de captacules. Ce sont les dentales, ou solénoconques. |
Ordre | Dentaliida | Dentaliides | Coquille en forme de défense d'éléphant. L'ouverture antérieure a le plus grand diamètre. |
Famille | Dentaliidae | Dentaliidés | Coquille lisse ou sculptée, courbe, effilée. Pied conique, avec des fourreaux étendus latéralement. |
Genre | Antalis | ||
Espèce | vulgaris |
Dentale
L'animal a été quelque-peu déplacé, afin d'être photographié dans son intégralité, puis remis en place. Observez la forme de la coquille en défense d'éléphant légèrement courbée. L'extrémité orale, plus large, est à droite. Ici l'animal est rétracté, on devine la masse viscérale par transparence. L'extrémité la plus fine, à gauche, est colorée de brun et finement striée longitudinalement.
Antibes (06), 10 m, de nuit
14/12/2006
Enfoui
Voici l'animal dans sa position de vie, en train de fouiller le sédiment avec son pied et les appendices de sa tête. Seule l'extrémité postérieure dépasse alors du sédiment. La couleur brune et les stries longitudinales, nombreuses, sont particulièrement bien visibles.
Antibes (06), 10 m, de nuit
14/12/2006
Extrémité orale
Vue de l'extrémité orale de Antalis vulgaris : la section est bien circulaire. On devine les stries de croissance sur la longueur de la coquille. Ici la masse viscérale charnue de l'animal est rétractée à l'intérieur de la coquille. Observer cet animal vivant est plutôt rare !
Antibes (06), 10 m, de nuit
14/12/2006
En Corse
Ce mollusque dentale a été trouvé sur le sable grossier à côté d'un test du petit oursin Echinocyamus pusillus.
Pointe de Spanu, Lumio, Corse (2B), 10 m
04/07/2016
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER