Dentale commun

Antalis vulgaris | (da Costa, 1778)

N° 375

Mer du Nord, Manche, océan Atlantique, Méditerranée occidentale

Clé d'identification

Petit mollusque, rare
Coquille blanche et opaque, de 3 à 6 centimètres maximum
Coquille allongée en forme de défense d'éléphant légèrement incurvée
Coquille ouverte aux 2 extrémités, la plus large correspondant à la tête et au pied
Extrémité la plus fine finement striée longitudinalement et colorée de brun
Quelques stries transversales de croissance

Noms

Noms communs internationaux

Common tusk, common tusk shell (GB), Gewone stoottand, zwakgeribde olifanstand (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Dentalium vulgare Da Costa, 1778
Dentalium vitreum Gmelin, 1791
Dentalium tarentinum Lamarck, 1818
Dentalium striolatum Risso, 1826
Dentalium labiatum Turton, 1827
Laevidentalium vulgare

Distribution géographique

Mer du Nord, Manche, océan Atlantique, Méditerranée occidentale

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Depuis le sud-ouest du Royaume-Uni jusqu'à l'ouest de la Méditerranée.

Biotope

Les dentales affectionnent les fonds sableux et détritiques du plateau continental, depuis les premiers mètres jusqu'à de très grandes profondeurs.

Description

Antalis vulgaris est un petit mollusque, exceptionnellement aperçu en plongée, dont la coquille est allongée en forme de défense d'éléphant légèrement incurvée et ouverte aux deux extrémités. L'une d'elle est plus large, son diamètre atteint 6 mm. La longueur de la coquille varie de 3 à 6 centimètres maximum. Celle-ci est blanche, opaque, et possède de nombreuses stries longitudinales du côté le plus fin qui est souvent coloré de brun (orange à noir). Sur la coquille on trouve quelques stries transversales de croissance. En plongée on observera l'animal dans sa position de vie, c'est-à-dire enfoui dans le substrat par son extrémité la plus large, par où sortent la tête et le pied fouisseur. On peut également observer des accumulations de coquilles vides à certains endroits.

Espèces ressemblantes

Antalis agilis (M. Sars, 1872) : coquille mince et lisse de 3 à 6 cm avec des stries longitudinales à peine visibles près de l'apex*. Généralement de couleur blanc sale. A. agilis est présente de 55 m à 1250 m de profondeur, de la Norvège à la Méditerranée et aux Açores.

Antalis dentalis (Linnaeus,1758) : la coquille translucide, de 0.5 à 3 cm de longueur est modérément incurvée et présente des stries fines longitudinales bien nettes sur l'ensemble de la coquille. Ces stries sont au nombre de 10 près de l'apex et de 20 près de l'ouverture. Cette espèce est présente du sud du Portugal à la Méditerranée dans des fonds vaseux et sableux, de 1 à 164 m de profondeur.

Antalis entalis (Linnaeus, 1758) : la coquille solide et épaisse mesure de 2,5 à 5 cm de longueur, avec des stries longitudinales très fines, à peine visibles, près de l'apex qui présente une encoche en forme de V. Elle possède une ouverture ovale, des stries obliques. Cette espèce atlantique (de l’Islande et de la Norvège jusqu’au Portugal) n’est pas présente en Méditerranée. Elle vit entre 6 et 3200 m de profondeur sur des fonds de sable, de vase et de graviers.

Antalis inaequicostata (Dautzenberg, 1891) : la coquille mesure 3 à 6 cm de longueur, avec 9 à 12 côtes longitudinales bien marquées sur toute la longueur de la coquille. La coloration est plus ou moins rouge orangé. Sur l'extrémité la plus fine, il y a un petit tube prolongeant la coquille. Cette espèce est présente en Méditerranée.

Antalis novemcostata (Lamarck, 1818) : 25-45 mm, La coquille mesure 2,5 à 4,5 cm de longueur. Elle est terne, de couleur blanc crème, et présente environ 9 stries longitudinales épaisses. Elle peut avoir un apex légèrement rosé. Cette espèce est présente en Atlantique, du golfe de Gascogne à l’Afrique de l’Ouest, sur des fonds vaseux du médiolittoral* et de l’infralittoral*. La confusion est possible avec Antalis inaequicostata mais les signalements méditerranéens de A. novemcostata doivent donc être rapportés à cette espèce.

Antalis panorma (Chenu,1843) : la coquille, de 3,5 à 7 cm de longueur, est très mince et présente 11 à 14 stries nettes près de l'apex. Ces stries se multiplient jusqu'à 20 et deviennent fines près de l'ouverture. La coloration est blanc sale. Cette espèce est présente du golfe de Gascogne au Sénégal, en Afrique de l’Ouest et en Méditerranée sur des fonds vaseux et sableux, entre 80 et 357 m de profondeur.

Antalis rossati (Caprotti, 1966) : la coquille translucide, de 2,5 à 5 cm de longueur, porte 10 ou 11 stries près de l'apex et elle est lisse près de l'ouverture. La coquille est blanc sale avec souvent une couleur rose dans la région centrale. Elle est présente en Méditerranée orientale.

Fustiaria rubescens (Deshayes, 1825), la coquille, blanche à rougeâtre, translucide, très lisse et très brillante mesure jusqu’à 3,5 cm de longueur. Cette espèce est présente en Méditerranée et du Portugal au Gabon dans des fonds sableux et sablo-vaseux de l’infralittoral* et du circalittoral* jusqu’à 75 m de profondeur.

Ditrupa arietina (O. F. Müller, 1776), le faux dentale ou pointe d'alène : ce n'est pas un mollusque mais un ver annélide polychète également présent sur le sable et muni d'un tube calcifié conique mais dont la grande ouverture se rétrécit légèrement.

Alimentation

Antalis vulgaris est un mollusque fouisseur qui fouille le sable au moyen de son pied cylindrique musculeux. Sa tête est pourvue de nombreux appendices claviformes (en forme de massue), les captacules*, qu'il utilise pour capturer sa nourriture, qui se compose de microorganismes benthiques, comme les foraminifères. Il utilise aussi sa radula*.

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés. La fécondation est externe et donne une larve planctonique typique, la trochophore*. Celle-ci finit par tomber sur le substrat et se développe en un adulte miniature.

Divers biologie

Les scaphopodes sont rares en plongée, et seront observés par les plongeurs chanceux. Le plus souvent on trouvera des coquilles vides accumulées.

Leurs coquilles peuvent être retrouvées aussi dans les laisses de mer.

Informations complémentaires

Les coquilles sont souvent collectionnées et servent encore aujourd'hui, dans certains pays, à fabriquer des bijoux de toutes sortes : colliers, boucles d'oreilles, bracelets, broches... Elles servent même de piercing à certaines tribus africaines.

Dans la littérature, la classe des Scaphopodes peut être également appelée Solénoconques.

Origine des noms

Origine du nom français

Traduction directe de l'ancien nom de genre.

Origine du nom scientifique

Dentalium : du latin [dentalia] = partie de la charrue où s'enclave le soc, le sep (Gaffiot) en forme de dent, les coquilles de scaphopodes évoquant de longues canines.
Antalis est un adjectif de [antae]: pilier ou pilastre de porte. ce nom a été donné par U. Aldrovandi (Antale) en 1606 et repris en 1854 par H. Adams et A. Adams.
vulgaris : du latin [vulgar-] = commun, banal : évoque le caractère commun d'un animal. Ce terme est utilisé pour caractériser un grand nombre d'espèces, animales ou végétales. Antalis vulgaris est l'espèce de dentale la plus commune.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 196380

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Scaphopoda Scaphopodes Coquille en forme de tube conique ouvert aux deux bouts. Présence de captacules. Ce sont les dentales, ou solénoconques.
Ordre Dentaliida Dentaliides Coquille en forme de défense d'éléphant. L'ouverture antérieure a le plus grand diamètre.
Famille Dentaliidae Dentaliidés Coquille lisse ou sculptée, courbe, effilée. Pied conique, avec des fourreaux étendus latéralement.
Genre Antalis
Espèce vulgaris

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