Claveline naine de l'Atlantique

Pycnoclavella atlantica | Pérez-Portela, Duran & Turon, 2007

N° 4751

Atlantique Nord-Est (péninsule ibérique) et Méditerranée Nord-Ouest

Clé d'identification

Colonie de zoïdes pédonculés reliée par une masse basale parfois visible (stolons)
Colonie de quelques zoïdes à plusieurs centaines de zoïdes moyennement serrés entre eux
Pigmentation blanc sale répartie dans l'ensemble des tissus
Fins tentacules de différentes longueurs bien visibles à l'entrée du siphon buccal
Zoïdes de 6 à 13 mm de hauteur avec un thorax de 2 à 5 mm de long

Noms

Autres noms communs français

Claveline naine blanc sale.

Noms communs internationaux

Midget seasquirt (GB), Clavelina nana (I), Clavelina nana (E), Zwerg-Saascheide (D), Dwergzakpijp (NL)

Distribution géographique

Atlantique Nord-Est (péninsule ibérique) et Méditerranée Nord-Ouest

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Pycnoclavella atlantica est présente en Atlantique Nord-Est autour de la péninsule ibérique d'après la publication originale de 2007. Les observations méditerranéennes nord-occidentales sont de plus en plus nombreuses et confirmées par les auteurs.

Biotope

Pycnoclavella atlantica est présente dans les zones côtières rocheuses. Elle fréquente les eaux peu profondes, jusqu'à au moins 40 m de profondeur. On la trouve sur la roche ou sur d'autres organismes fixés et très souvent sur les parois verticales.

Description

Pycnoclavella atlantica est une petite ascidie coloniale dont chaque individu (ou zoïde*) bien différencié n'est relié aux autres que par une tunique basale rampante parfois visible sous forme de stolons* fins et translucides.

Pycnoclavella atlantica forme des colonies de quelques individus à plusieurs centaines d'individus moyennement serrés entre eux.

De couleur blanchâtre à blanc sale, les pigments présents dans les tissus de cette claveline naine sont peu denses mais diffus dans l'ensemble de la tunique et du sac branchial au niveau du thorax*, laissant une certaine transparence à ce dernier. Ces pigments blancs se concentrent sur les siphons et les lignes inter-stigmates. Le pédoncule* portant le thorax est court et de couleur beigeasse. Le thorax est de forme ovale allongée, presque cylindrique. Les individus mesurent de 6 à 15 mm de hauteur avec un thorax de 2 à 5 mm de long. Le bord des siphons, situés tous deux en haut du thorax, est lisse.

Chez Pycnoclavella atlantica, plus que chez toutes les autres espèces du genre en Europe, on observe que :
- les fins tentacules blancs, de différente longueur, au nombre d'une quinzaine, présents à l'intérieur du siphon buccal, sont bien visibles. Ils aident à identifier l'espèce. Cinq à sept rangs de stigmates sont visibles au travers de la tunique partiellement opaque.
- de grosses larves orangées (jusqu'à 7 observées) sont bien visibles au pied du thorax dans la cavité cloacale au printemps.

Espèces ressemblantes

Pycnoclavella communis est présente en Méditerranée et Atlantique Est limitrophe. Les colonies peuvent comporter quelques dizaines à plusieurs centaines de zoïdes* formant un bouquet ou un tapis dense. Les zoïdes peuvent mesurer jusqu'à 12 mm de long, pour un thorax* d'environ 3,5 à 5 mm. P. communis présente 6 à 8 rangs de stigmates* et un thorax plus élancé et conique que Pycnoclavella atlantica. La couleur varie de blanche à jaune intense et peut se rapprocher de celle de Pycnoclavella atlantica.

Pycnoclavella nana est présente en Méditerranée et signalée en Atlantique Nord-Est. Les zoïdes de cette espèce tapissent le substrat de façon plutôt espacée, couvrant des surfaces de plusieurs dizaines de centimètres carrés. Ils peuvent mesurer jusqu'à 13 mm de long, pour un thorax d'environ 4mm. Les zoïdes présentent un fin anneau jaune à l'extrémité de chacun des siphons*. Le thorax est coloré de pigment blanc, orange ou rose concentré sur l'endostyle* et sur la membrane le long des stigmates.

Pycnoclavella brava, présente en Méditerranée Nord-Ouest, forme des petites colonies de quelques dizaines de zoïdes. La tunique* est fine et transparente autour du thorax, épaisse opaque et recouverte de débris le long de l'abdomen et le long des stolons*. Un anneau de pigment à la base du siphon buccal caractérise l'espèce.

Pycnoclavella neapolitana est présente en Méditerranée occidentale. Les individus solitaires (pas de stolons) tapissent le substrat sans former de bouquet. Le thorax et la majeure partie de l'abdomen sont transparents. La base du pédoncule qui contient l'abdomen est jaune opaque. De petites taches de pigment jaune sont disséminées dans la paroi du thorax et dans celle de l'abdomen. Le bord des siphons est souligné de jaune et des lignes jaunes longitudinales sont visibles au niveau de la branchie.

Pycnoclavella producta est présente en Atlantique et Méditerranée. La tunique est blanc translucide, le pharynx et l'intestin sont visibles. Des corps granuleux sont présents dans la tunique. Les zoïdes présentent trois lignes de stigmates, séparées de 2 anneaux blancs. Cette espèce est très discrète.

Pycnoclavella stolonialis, l’ascidie tête d’épingle, est une très petite claveline rarement observée de la Bretagne à l’Irlande et au sud de l’Angleterre. Transparente, elle présente une tache pigmentaire blanche en forme de nœud papillon entre les deux siphons.

Pycnoclavella taureanensis est une espèce méditerranéenne qui ne doit plus être considérée comme valide car il est maintenant certain que sa description est basée sur un mélange d’espèces dont P. communis (photo proposée et description de la larve dans la publication originale de Brunetti R. de 1991). A l'époque de la description, peu de Pycnoclavella étaient décrites et il est en effet possible qu'il ait regroupé plusieurs espèces.

Clavelina oblonga, moins transparente que Clavelina lepadiformis, forme des colonies en bouquet serré. Le thorax d’aspect vaporeux, bien que de plus grande taille (1 à 3 cm), peut évoquer celui de Pycnoclavella atlantica. Le sac branchial comprend au moins 15 rangées de fentes branchiales (stigmates) contre 5 à 7 pour Pycnoclavella atlantica.

Alimentation

Comme les autres tuniciers, c'est un animal filtreur*. L'eau, chargée des particules nutritives, pénètre par le siphon* buccal. Ce dernier est muni d'une couronne de tentacules* sensoriels. En déclenchant la contraction du siphon buccal, ces tentacules sont capables de boucher l'entrée aux objets aspirés de trop grande taille. Le liquide qui a pénétré dans l'animal débouche à l'intérieur d'un sac branchial*, puis est amené au niveau de fentes que l'on appelle les trémas* ou stigmates*. Il passe ensuite dans la cavité péribranchiale, puis ressort par le siphon cloacal*.
Les particules sont retenues au niveau des fentes du filtre et sont enrobées par du mucus, l'ensemble constituant un agrégat nutritif qui est conduit par le battement des cils vers l'estomac via l'œsophage. La digestion y est facilitée par l'action d'une glande digestive qui est accolée à l'estomac. Après le passage dans l'intestin, les déchets de la digestion sont évacués, sous forme de chapelets de fèces*, par un anus débouchant dans le siphon cloacal.

Reproduction - Multiplication

Les ascidies coloniales se reproduisent selon une alternance de cycles sexués et asexués. Elles sont hermaphrodites*, vivipares* et la fécondation est interne. Chez certaines espèces, l'embryon se développe dans l'ascidie "mère". Chez Pycnoclavella atlantica, de gros embryons de couleur orangée et bien visibles (jusqu'à 7) sont incubés en chapelet dans le bas de la cavité cloacale à la sortie de l'oviducte*.

La période de reproduction dépend de la température et d'autres facteurs comme la disponibilité des ressources alimentaires. Des embryons ont été observés en avril, mai et juin en Méditerranée en Provence et en juin et juillet en Atlantique au Portugal et au nord de l'Espagne.

Les ascidies coloniales présentent également une multiplication asexuée pour la croissance de la colonie. Le bourgeonnement de nouveaux individus se fait le long des stolons rampants qui partent en éclaireurs pour la conquête de nouveaux espaces.

En général, les périodes de croissance de la colonie et de production de larves* alternent.

Vie associée

Pycnoclavella atlantica est souvent mélangé à d'autres petites ascidies du même genre dont Pycnoclavella producta, Pycnoclavella aurilucens ou Pycnoclavella communis.

Les vers plats sont des prédateurs des Pycnoclavella. Ils se nourrissent des zoïdes, mais aussi de la base formée par l'ascidie lorsqu'elle est en dormance.

Divers biologie

A l'automne, l'hiver et le printemps l'espèce est bien développée, elle disparaît pour le plongeur pendant l'été où seule sa masse basale persiste cachée par d'autres micro-organismes fixés.

Informations complémentaires

Les espèces du genre Pycnoclavella sont de nouveau rangées dans la famille des Clavelinidés. La famille des Pycnoclavellidés avait été créée en 1990 et comprenait 2 genres dont Pycnoclavella. Les principaux caractères différenciant les Pycnoclavellidés des Clavelinidés sont la morphologie de la larve, le mode de reproduction asexuée et la morphologie des zoïdes, ceux des Pycnoclavellinidés présentant un abdomen long et des gonades de petite taille. Cependant des débats scientifiques perdurent concernant l'attribution de certaines espèces à la famille des Clavelinidés ou à celle des Pycnoclavellidés ou encore à celle des Polycitoridés.

Origine des noms

Origine du nom français

Claveline naine de l'Atlantique est une francisation du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Pycnoclavella, du grec [pykno-] = épais, compact, poing, tenu à poing fermé, serré, et du latin [clava] = qui a la forme d'une massue. Le nom du genre évoque la forme de chaque zoïde qui ressemble à une petite massue.

atlantica : de l'Atlantique, lieu où a été initialement décrite cette espèce à l'opposé de deux autres décrites de Méditerranée ( Pycnoclavella communis et Pycnoclavella brava) en même temps par les auteurs communs de ces trois espèces en 2007.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 422929

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Urochordata / Tunicata Urochordés / Tuniciers Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires).
Classe Ascidiacea Ascidies / Ascidiacés Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde.
Ordre Aplousobranchia Aplousobranches Ascidies coloniales.
Famille Clavelinidae Clavelinidés

Ascidies pédonculées en forme de petites massues. 4 genres : Clavelina, Euclavella, Nephtheis, Pycnoclavella (rq: la famille des Pycnoclavellidae n'est plus valide).

Genre Pycnoclavella
Espèce atlantica

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