Goniodoris châtaigne

Pelagella (Goniodoris) castanea | Alder & Hancock, 1845

N° 873

Atlantique Est tempéré et Méditerranée

Clé d'identification

Robe de teinte brune à rougeâtre mouchetée de blanc
Bourrelet parcourant le milieu du dos et le bord du manteau
7 à 9 branchies tripennées
Tentacules buccaux disposés en "U", courts et aplatis

Noms

Noms communs internationaux

Bruine plooislak (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Doris pareti Vérany, 1846

Distribution géographique

Atlantique Est tempéré et Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

La distribution de Goniodoris castanea s'étend de la Norvège à la Méditerranée.

Depuis le début du vingtième siècle, il a été dit que cette espèce aurait été observée dans différents lieux éloignés du domaine Indo-Pacifique, à commencer par Suez, ce qui a amené l'idée d'un passage par le canal de Suez (Thompson & Brown) ou par des ballasts. En réalité, dans le domaine Indo-Pacifique, il existe 2 espèces de Goniodoris de couleur brun moucheté, ressemblant à s'y méprendre à G. castanea mais qui n'en sont pas (évidemment) : G. joubini et surtout Goniodoris sp, une espèce non décrite (Communication Marina Poddubetskaia).

Biotope

Il fréquente les biotopes* rocheux de l'infralittoral* (jusqu'à 25 m) où il trouve les ascidies coloniales composant son régime alimentaire. Il apparaît parfois plus ou moins complètement enfoui dans une dépression creusée dans l'ascidie dont il se nourrit.

Description

Ce nudibranche, qui atteint une taille maximale de 40 mm, possède le plus souvent une robe de teinte brune à rougeâtre mouchetée de blanc, robe qui lui offre facilement des possibilités de mimétisme avec l'environnement. Son dos et ses flancs sont recouverts de petits tubercules. Il a un aspect épais, trapu et un bourrelet parcourt le milieu du dos et le bord du manteau. Le bourrelet dorsal se prolonge en une carène dorsale sur la queue. Par-dessous, le pied peut déborder largement. Il possède autour de l'anus le panache branchial caractéristique des doridiens, avec 7 à 9 branchies tripennées*. Ses rhinophores* sont lamellés (jusqu'à 17 lamelles chez un individu adulte), parfois prolongés d'une fine extension, et ses tentacules* buccaux, disposés en "U" sont courts et aplatis.

Espèces ressemblantes

Goniodoris nodosa (Montagu, 1808) est la seule espèce proche dans l'aire de répartition de G. castanea. Elle possède un corps en bonne partie transparent, moucheté de blanc, avec sur le dos des pointes de jaune et de rose. Ses tentacules buccaux sont très aplatis et disposés en "V". Il vit en Atlantique Est tempéré, depuis la Norvège jusqu'en Espagne. Jamais ses rhinophores ne sont prolongés par la fine extension visible sur ceux de certains Goniodoris castanea (observation personnelle, non mentionnée dans la littérature).

Alimentation

Il se nourrit essentiellement de Botryllus schlosseri et de Botrylloides leachi mais il pourrait aussi se nourrir de Dendrodoa sp., d'Ascidia mentula (et, à vérifier, de l'éponge Halichondria panicea).

Reproduction - Multiplication

La période de reproduction a été observée autour des îles Britanniques à des saisons variables selon les années : depuis février jusqu'en octobre.
Ces mollusques sont hermaphrodites*, les individus s’échangeant simultanément leurs gamètes* pendant un accouplement croisé, tête-bêche puisque les organes d'accouplement sont situés sur leur côté droit uniquement.
La ponte a une forme de ruban spiralé qui peut être disposé de manière assez désordonnée, sur un des tuniciers dont le géniteur se nourrit.
Le volume important de la ponte, par rapport à la taille des animaux qui les déposent, s'explique par un gonflement, grâce à l'eau de mer, de la matrice protéique qui entoure les capsules d'œufs.
Il faut 12 à 13 jours à 16 °C pour arriver jusqu'à l'éclosion de ces œufs.

Origine des noms

Origine du nom français

"Goniodoris" est repris du nom scientifique et "châtaigne" est une adaptation du nom d'espèce.
Ce nom est proposé par DORIS.

Origine du nom scientifique

Goniodoris : du grec [gonion] = angle, et du nom mythologique "Doris", une Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 Néréides (ce nom a été donné à un genre de nudibranches) donc "doris anguleux" (à cause de la carène dorsale).

castanea
: du latin [castanea] = châtaigne, à cause de la teinte de fond la plus fréquente de cet animal.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Sous-ordre Doridina Doridiens Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes.
Famille Goniodorididae Goniodorididés Corps de forme haute et trapue. Branchie dorsale. Présence de crêtes ou d'appendices sur ou autour du manteau, autour du panache branchial et des rhinophores. Rhinophores à lamelles sans gaines.
Genre Pelagella (Goniodoris)
Espèce castanea

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